Revue de presse du 6 janvier

Des niveaux sans précédent d’inondations en Afrique aggravent le fardeau qui pèse sur les pays fragiles
Dans plus d’une vingtaine de pays africains, des inondations de grande ampleur dues à des précipitations supérieures à la moyenne ont fait des milliers de morts, des millions de déplacés, et dévasté les infrastructures. 27 pays de la zone tropicale de l’Afrique ont connu des précipitations exceptionnellement fortes en 2024 par rapport à leurs normes historiques. Ces augmentations de la quantité et de l’intensité des précipitations en Afrique reflètent les tendances observées ailleurs dans le monde. Les inondations causées par les pluies abondantes ont touché environ 11 millions de personnes, entraînant environ : 2,500 morts, 4 millions de personnes déplacées, des millions d’hectares de terres agricoles inondées, des centaines de milliers de têtes de bétail perdues, des centaines d’établissements de soins de santé détruits ou endommagés, 10 millions d’enfants au Niger, au Nigeria, en République démocratique du Congo (RDC) et au Mali n’ont pas pu aller à l’école car des milliers d’écoles ont été inondées ou transformées en logements temporaires pour les personnes déplacées. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

En République démocratique du Congo, les rebelles du M23 s’emparent d’une nouvelle ville clé dans l’Est
Le centre de Masisi est « calme pour le moment », mais des civils ont fui vers des hôpitaux pour échapper à des coups de feu, selon une source hospitalière. Depuis novembre 2021, le M23 s’est emparé de vastes pans de territoire dans l’est de la RDC. Les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), groupe armé soutenu par le Rwanda, ont pris le contrôle samedi 4 janvier de Masisi, une ville clé dans l’est de la République démocratique du Congo, d’après plusieurs sources à l’Agence France-Presse (AFP)..… Depuis novembre 2021, la rébellion du M23 s’est emparée de vastes pans de territoire dans l’est de la RDC, riche en ressources naturelles et déchiré depuis 30 ans par des conflits. A la fin de décembre, la rébellion a continué de gagner du terrain dans la partie nord du Nord-Kivu, parvenant à une cinquantaine de kilomètres de Lubero, chef-lieu du territoire, et à une centaine de kilomètres de la ville de Butembo, important carrefour commercial de la région. Le Monde

Beni : environ 5 personnes tuées dans une attaque des rebelles ADF à Loselose
Au moins cinq personnes ont trouvé la mort dont une femme et de nombreuses autres sont portées disparues dans une attaque des rebelles ADF, dans la nuit de dimanche 5 janvier, au village Loselose, territoire de Beni (Nord-Kivu). La société civile locale renseigne que ce bilan est encore provisoire, car les fouilles se poursuivent toujours dans la région attaquée. L’assaut de ces rebelles armés est intervenu après plus d’une année d’accalmie observée depuis le déploiement des soldats de la coalition des armées congolaise (FARDC) et ougandaise (UPDF) dans cette contrée. Les personnes tuées à l’arme blanche pour la plupart, avaient été auparavant prises en otage depuis le samedi dernier par ces rebelles des ADF qui se sont servis d’eux comme pisteurs.… Cette situation a provoqué le déplacement des habitants de Loselose vers la cité de Mutwanga, chef-lieu du secteur de Ruwenzori, indique Meleki Mulala, qui recommande le renforcement des effectifs militaires dans cette région. Radio Okapi

Guerre au Soudan: une enquête du «New York Times» documente avec précisions les exactions des FSR
Au Soudan, alors que le pays est en guerre depuis maintenant 21 mois, une équipe de journalistes du New York Times, avec l’aide de chercheurs « Open source », a publié une enquête qui présente le visage des auteurs d’exactions et permet d’entrer dans la chaîne hiérarchique des paramilitaires du général Hemedti, les Forces de soutien rapide (FSR). Pendant six mois cette équipe a analysé des dizaines de vidéos – prises par ces combattants FSR, eux-mêmes – pour documenter les massacres. Des dizaines et des dizaines de vidéos ont été prises par de jeunes combattants des FSR et publiées sur les réseaux sociaux : TikTok, Twitter, Facebook… Souvent très jeunes, armes à la main, portant l’uniforme des paramilitaires, ces hommes se filment en situation. Ils prennent la caméra de leur téléphone à témoin, se vantent de leurs exploits, des villages qu’ils ont détruits, des gens qu’ils ont tués et donnent des dates, des noms de villes, de quartiers, et de responsables sur terrain.… En recoupant les différents témoignages, journalistes et chercheurs ont pu identifier une vingtaine de commandants FSR, reconstituer leur structure hiérarchique, et les responsabilités des uns et des autres. Des preuves visuelles précieuses dans l’éventualité d’une enquête internationale. RFI

Conakry sous tension dans l’attente d’une manifestation de l’opposition guinéenne
Conakry est sous tension lundi matin alors qu’une manifestation organisée par l’opposition pour réclamer le départ de la junte en Guinée a été interdite par les autorités. À bord ou près de blindés et de pick-up de la police et de la gendarmerie, des hommes armés et casqués dispersent tout attroupement et ordonnent à tous de rentrer chez eux, a constaté un correspondant de l’AFP. Pour ses voeux du Nouvel an, le chef de la junte Mamadi Doumbouya a annoncé que l’année 2025 serait une « cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel ». Les autorités guinéennes ont interdit dimanche soir la manifestation, affirmant qu’elle n’avait pas été déclarée. « Je vous instruis de prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens », a dit le ministre de l’administration du territoire, El Hadji Ibrahima Kalil Condé, dans un communiqué. Ces manifestations, régulièrement organisées par l’opposition et systématiquement interdites par la junte, paralysent la capitale guinéenne et sont généralement émaillées de violences qui entraînent des pertes en vies humaines. VOA/AFP

Mali: au moins treize civils tués par Wagner et l’armée à Dioura et Gargando
Au Mali, au moins treize civils ont été tués entre le 2 et le 4 janvier 2025, dans le centre et dans le nord du pays, dans les secteurs de Dioura, région de Mopti, et Gargando, région de Tombouctou, non loin de la frontière avec la Mauritanie. Les très nombreuses sources civiles jointes par RFI, ainsi que les rebelles indépendantistes du Front de libération de l’Azawad (FLA), accusent le groupe Wagner et l’armée malienne de s’être livrés à ces exécutions. Parmi les victimes, un travailleur humanitaire et sa famille, dont des femmes et des enfants.… Cet assassinat suscite de nombreuses réactions au sein de la communauté touareg et notamment de la tribu Kel Ansar, à laquelle appartenait cette famille : civils, indépendantistes du FLA ou soutiens des militaires au pouvoir au Mali, les messages de condoléances et d’indignation se sont multipliés pour saluer la mémoire des victimes et dénoncer, presqu’unanimement, une nouvelle exaction attribuée au groupe Wagner et à l’armée malienne (Fama). Outre les témoignages locaux transmis à RFI, le mode opératoire est devenu tristement habituel et reconnaissable. RFI

Éthiopie : les habitants évacués à cause du risque d’éruption volcanique
Dans la région de l’Afar, au nord-est de l’Éthiopie, des milliers d’habitants sont évacués de toute urgence suite aux tremblements de terres enregistrés ces derniers jours. Un tremblement de terre de magnitude 5,5 a secoué le nord de l’Éthiopie, ce vendredi. Il fait suite à des coulées de lave importantes, émanant du volcan du mont Dofan. Une catastrophe naturelle qui a causé d’importants dégâts : les routes principales, et les habitations ont été gravement endommagées. Aucun blessé n’a été signalé pour l’heure. Si la fumée du volcan s’est arrêtée, la lave, quant à elle, continue de couler. Cela fait plusieurs mois qu’une activité sismique importante est observée dans la région. Depuis fin septembre, l’Institut américain de géophysique y a enregistré plus de 67 tremblements de terre. L’Afar est l’une des régions les plus sèches et les plus chaudes d’Éthiopie, avec un passé d’éruptions volcaniques et de tremblements de terre fréquents. La région est également sujette à la sécheresse, à la famine et aux inondations qui ont conduit à de nombreuses évacuations ces dernières années. AfricaNews

Burkina Faso: cinq VDP tués dans une attaque
Cinq supplétifs civils de l’armée Burkinabè ont été tués lors d’une attaque djihadiste dans le centre-est du pays, selon des sources sécuritaires et locales. Jeudi, « une position avancée des forces de sécurité, composée essentiellement de Volontaires pour la Défense de la Patrie, a été prise pour cible par des groupes armés terroristes dans la zone de Gnangdin », près des frontières du Ghana et du Togo, rapporte l’AFP citant une source sécuritaire, selon laquelle une riposte «a mis en déroute l’ennemi». Gnangdin est une ville de 4.500 habitants du département de Bittou de la province du Boulgou, dans le Sud-est du pays. Selon un habitant, après l’enterrement des victimes le même jour, «les populations ont manifesté leur mécontentement, en bloquant la RN16» qui relie la N1 au Togo. Jeudi dernier, le capitaine Ibrahim Traoré, qui dirige le pays depuis le coup d’Etat de septembre 2022, a annoncé par décret la création de nouveaux Bataillons d’Intervention Rapide, chargés « d’intervenir le plus vite possible et le plus en avant, en privilégiant la mobilité et la puissance de feu face à toute menace contre l’intégrité territoriale ». Les attaques djihadistes au Burkina Faso ont fait plus de 26.000 morts depuis 2015, selon l’organisation internationale ACLED, basée aux Etat-Unis, qui collecte des données sur les conflits armés et les manifestations violentes dans le monde. VOA/AFP

Au Mali, les jihadistes annoncent la mort d’un chef religieux enlevé
Un influent chef musulman malien prêchant la modération est décédé à la suite de son enlèvement par des jihadistes fin décembre, indique un message audio attribué à un des principaux chefs jihadistes et circulant sur les réseaux sociaux lundi. Thierno Amadou Hady Tall avait été victime près de la frontière mauritanienne d’un kidnapping imputé au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim suivant l’acronyme arabe), alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda. Il a succombé après le rapt au cours de son transfert vers un lieu où il devait être interrogé, dit un enregistrement sonore attribué à Amadou Koufa, un des chefs du Jnim.… Thierno Amadou Hady Tall avait été blessé au cours du rapt alors qu’il revenait dans un convoi de voitures d’une rencontre religieuse, a-t-il rapporté. Le Jnim, partisan d’une application littérale rigoriste de l’islam, accusait Thierno Amadou Hady Tall de traiter avec l’État malien, que combattent les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique. Thierno Amadou Hady Tall était le khalife général de la Tijâniya, l’un des principaux courants du soufisme en Afrique de l’Ouest, et prêchait la non-violence. VOA/AFP

Soudan du Sud: reprise des discussions de paix de Tumaini, à Nairobi, au Kenya
Ce 6 janvier, c’est la reprise des discussions de paix de Tumaini autour du Soudan du Sud, à Nairobi, au Kenya. Ces négociations impliquent le gouvernement de transition du Soudan du Sud, l’opposition et les groupes armés qui n’ont pas signé l’accord de paix de 2018. Il avait mis fin à plusieurs années de guerre civile. Les discussions de Tumaini ont déjà été interrompues à plusieurs reprises. En décembre 2024, le président kényan William Ruto était intervenu en personne pour relancer un processus qui s’annonce encore bien compliqué. RFI

Cameroun : Grégoire Owona s’oppose à la violence contre les évêques critiquant Paul Biya
Dans un contexte politique tendu au Cameroun, le ministre Grégoire Owona se distingue par son appel à l’apaisement face aux tensions entre le gouvernement et les évêques qui ont publiquement demandé le départ du président Paul Biya. Alors que certains membres du régime, comme Paul Atanga Nji et Ferdinand Ngoh Ngoh, envisagent des mesures répressives contre les religieux, Owona plaide pour le dialogue et la non-violence. Récemment, plusieurs évêques ont exprimé leur désaccord avec la politique du président Paul Biya, allant jusqu’à réclamer son départ.… Face à ces prises de position, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, et Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, ont envisagé des mesures coercitives, allant jusqu’à menacer les évêques de garde à vue administrative. Une approche que Grégoire Owona, ministre du Travail, désapprouve fermement. Dans un message public, Grégoire Owona a rappelé l’importance de respecter les libertés démocratiques, même lorsque les critiques sont vives.… Owona a également appelé à l’introspection, reconnaissant que des « égarements et insuffisances » ont pu exister du côté du gouvernement. Camer.be

L’ancien gouverneur de la Banque de Maurice arrêté pour détournement présumé de fonds
L’ancien gouverneur de la Banque de Maurice a été arrêté, vendredi 3 janvier, dans le cadre d’une enquête pour détournement présumé de fonds publics. Harvesh Seegolam était visé par un mandat d’arrêt depuis la mi-décembre. Il a démissionné de ses fonctions peu après les élections législatives de novembre 2024, suite à l’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement. Les nouvelles autorités le soupçonnent d’avoir transféré illégalement une somme d’un million de dollars sur un compte bancaire à l’étranger. RFI