Mali et Niger dénoncent les accords de non-double imposition avec la France
Les régimes militaires du Mali et du Niger ont annoncé mardi dans un communiqué conjoint dénoncer les accords visant à la non-double imposition avec la France, poursuivant le détricotage des liens avec Paris et le resserrement de leurs propres relations…Les retombées pratiques de ces dénonciations ne sont pas immédiatement claires. Le site de l’administration fiscale française indique que la France est liée avec le Mali et le Niger respectivement depuis 1972 et 1965 par des conventions « tendant à éviter (« éliminer » pour le Niger) les doubles impositions et à établir des règles d’assistance » réciproque en matière d’impôts. Les conventions visent l’impôt des particuliers et des sociétés, l’impôt sur les successions ou encore les droits d’enregistrement. Cette dénonciation est le dernier acte de détricotage des liens entretenus par le Mali et le Niger avec la France depuis que des militaires se sont emparés du pouvoir par la force à Bamako en 2020 et à Niamey en 2023. Les autorités d’un autre pays sahélien dont les militaires ont pris la tête en 2022, le Burkina Faso, avaient déjà dénoncé la convention fiscale avec la France il y a quelques mois. AFP
La Mauritanie et le Tchad ouvrent la voie à la dissolution du G5 Sahel
La Mauritanie et le Tchad ont ouvert la voie à une dissolution de l’alliance G5 Sahel créée en 2014 pour faire face au jihadisme et aux autres défis de la sous-région, après le retrait des trois autres membres, Mali, Burkina Faso et Niger. La Mauritanie et le Tchad « prennent acte et respectent la décision souveraine » de retrait du Burkina Faso et du Niger après l’annonce antérieure de celui du Mali, disent les deux pays…L’article 20 de la Convention dit que « le G5 Sahel peut être dissous à la demande d’au moins trois Etats membres. » Dans le communiqué annonçant samedi le retrait de leur pays, les régimes militaires désormais au pouvoir au Burkina Faso et au Niger ne demandent pas expressément la dissolution du G5 Sahel. Mais le sort de cette alliance mal en point avant même l’annonce de retrait de la junte malienne en 2022 paraissait scellé. Les pays membres avaient mis sur pied en 2017 une force militaire conjointe dont l’efficacité est restée très limitée. La violence a continué à se propager, faisant des milliers de morts civils et combattants et des millions de déplacés. Elle a fortement contribué à l’instabilité politique et à une succession de coups de force. AFP
Sahel : La CEDEAO accorde 1,9 million de dollars à chaque membre de l’Alliance des États du Sahel pour la lutte contre le terrorisme
Le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Omar Alieu Touray, a annoncé que l’organisation régionale accordera une aide financière de 1,9 million de dollars américains à chacun des trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, afin de soutenir leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme. Cette déclaration a été faite lors de la présentation du rapport général sur l’état de la CEDEAO devant le Parlement de l’organisation le 30 novembre 2023. Il a été précisé que le Burkina Faso recevra un million de dollars supplémentaire en raison du nombre plus élevé de déplacés internes. Les trois pays, confrontés à l’insécurité, ont signé le 16 septembre dernier la Charte du Lipatako-gourma instituant l’AES, une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice de leurs populations. La CEDEAO qui regroupe 15 pays ouest-africains, a été créée pour promouvoir la coopération économique, sécuritaire et politique entre leurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Sahel Intelligence
Campagne référendaire au Tchad: les boycotteurs accusent le pouvoir de les empêcher de faire campagne
Au Tchad, alors que la campagne est en cours partout dans le pays en vue du référendum constitutionnel du 17 décembre, les politiques appelant au boycott du scrutin affirment qu’on les empêche de mener leur campagne, de faire des réunions publiques. La police déchirerait les affiches selon eux…La campagne officielle pour le référendum constitutionnel du 17 décembre 2023 a été lancée le 25 novembre. Le texte, adopté en juin par le parlement de transition, reprend l’architecture consensuelle de la loi fondamentale de 1996, et sur la question centrale de la forme de l’État, promet une décentralisation avancée plutôt qu’un fédéralisme. RFI
Les observateurs électoraux maliens demandent une date pour la présidentielle
Les autorités maliennes de transition ont annoncé le 25 septembre dernier le report de l’élection présidentielle. Initialement prévue en février 2024, cette élection devait permettre le retour à l’ordre constitutionnel du Mali au plus tard au mois de mars. À l’occasion du bilan trimestriel de ses activités, la Mission d’observation des élections au Mali (Modele Mali), qui rassemble une trentaine d’organisations de la société civile malienne, demande qu’une nouvelle date soit enfin fixée…Lors de l’annonce du report, Bamako avait invoqué des raisons purement techniques, liées à la nécessaire révision de la loi électorale – la nouvelle Constitution promulguée en juillet dernier change la durée de l’entre-deux-tours – ou encore au fichier Ravec de recensement administratif à vocation d’État civil…Ultime recommandation de la Mission d’observation électorale malienne : initier un dialogue avec les formations politiques pour que toute décision sur une prolongation de la transition au Mali soit issue d’un consensus. La Cédéao, qui n’a jamais réagi au report de la présidentielle malienne, tiendra un sommet ce dimanche 10 décembre à Abuja. RFI
Sénégal: la candidature de l’opposant Sonko à la présidentielle revient devant un tribunal
Un tribunal de Dakar examinera le 12 décembre la réintégration ou non de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko sur les listes électorales, dont dépend sa candidature à la présidentielle de 2024, a appris l’AFP mardi de source judiciaire. La Cour suprême au Sénégal a cassé le 17 novembre un jugement rendu en octobre, qui avait remis M. Sonko dans la course à la présidentielle en annulant sa radiation des listes électorales prononcée à la suite d’une condamnation dans une affaire de mœurs. La Cour a décidé que l’affaire devait être rejugée en première instance par le tribunal de Dakar. Cette audience « spéciale » est fixée au 12 décembre à 08H30 (locales et GMT), indique un communiqué de la Cour d’appel parvenu à l’AFP…La radiation de M. Sonko le rend inéligible pour la présidentielle de 2024 si elle est confirmée. Elle donne lieu à une bagarre judiciaire menée par ses avocats contre l’Etat, engagé depuis plus de deux ans dans un bras de fer avec l’opposant qui a déclenché plusieurs épisodes de troubles meurtriers. VOA
RDC: début de l’opération de vérification et validation des noms et photos des candidats
L’opération de vérification et validation des noms et photos des candidats ainsi que les logos des partis et regroupements politiques a débuté, mardi 5 décembre, à la Maison des élections à Kinshasa. A travers cette opération de deux jours, la CENI veut permettre au candidat ou mandataire d’un parti politique de vérifier la véracité du dossier retenu. Cette institution d’appui à la démocratie se propose également de renforcer la transparence lors des scrutins combinés du 20 décembre. Ils ont été des dizaines de candidats ou mandataires trouvés à la maison des élections ce mardi sous une pluie battante. Chacun est orienté vers un préposé pour la consultation. Et après vérification, le candidat ou le mandataire valide les noms, la photo ou le logo de sa formation politique…Cette initiative est saluée par la majorité des acteurs interrogés. Car selon eux, cette opération leur permet de se rassurer qu’ils soient bien identifiés par leurs électeurs le jour de vote… Cependant, certains candidats ou mandataires se plaignent du fait que cette opération de courte durée a été annoncée la veille alors qu’elle demande plus de concentration et de préparation. Radio Okapi
Egypte : à la veille de l’élection présidentielle, la guerre à Gaza éclipse le bilan d’Al-Sissi
Le président Abdel Fattah Al-Sissi est pourtant bel et bien en campagne…Mais, depuis l’annonce de sa candidature, le 2 octobre, le raïs est resté silencieux sur les questions de politique intérieure, sans même détailler les grandes lignes de son programme pour les six années à venir…Le spectacle est bien huilé. Au soleil couchant, le président est accueilli par une haie d’honneur formée par des centaines de bénévoles mobilisés pour acheminer l’aide humanitaire du pays vers la bande de Gaza. Au second plan, des rangées de camions chargés de tonnes de nourriture et de matériel d’urgence se tiennent à l’arrêt avant de se mettre en branle dans un concert de klaxons vers la frontière…A la veille du début de la trêve entre le Hamas et Israël, le 23 novembre, le président égyptien prend la parole pour souligner les « efforts intenses » déployés par son administration afin d’empêcher l’escalade de la guerre. Il réitère ses appels à un cessez-le-feu, dénonce « la machine à tuer » et « la punition collective » infligée par Israël aux Gazaouis, ainsi que les projets de déplacement forcé de la population vers le Sinaï…Surtout, si Abdel Fattah Al-Sissi entend faire de la crise à Gaza son cheval de bataille, c’est pour éviter d’évoquer une autre crise : la dégradation sans précédent de l’économie égyptienne, qui entache son bilan et pour laquelle il était très décrié avant le 7 octobre et le déclenchement de la guerre aux portes de l’Egypte. Le Monde
L’ONU appelle l’Algérie à libérer les défenseurs des droits
Une rapporteure de l’ONU a appelé mardi les autorités algériennes à libérer tous les défenseurs des droits humains emprisonnés, à l’issue d’une visite dans le pays. Lors d’une conférence de presse à Alger, Mary Lawlor, rapporteure spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme a exhorté le gouvernement algérien à « libérer tous les défenseurs des droits emprisonnés pour l’exercice de leur liberté d’expression, d’opinion et d’association. » Selon le Comité national pour la Libération des détenus (CNLD), des dizaines de personnes, en lien avec le mouvement pro-démocratie du Hirak ou la défense des libertés individuelles, sont encore emprisonnées en Algérie. Mme Lawlor a affirmé avoir constaté à travers les entretiens qu’elle a eus lors de sa visite « des schémas de violations utilisés pour réprimer » les défenseurs des droits citant notamment « l’acharnement judiciaire (…) par le biais de multiples poursuites pénales »…Mme Lawlor a également déploré le fait qu’il soit « interdit » aux défenseurs des droits d’accéder à des ressources financières de l’étranger, sous peine de prison, une restriction qui « aggrave » selon elle leur « isolement. » Mme Lawlor a par ailleurs alerté sur « la limitation de la liberté de mouvement » des défenseurs de droits humains et sur le fait que nombre d’entre eux soient interdits de quitter le territoire national. AFP
La Corée du Nord ferme ses représentations diplomatiques au Sénégal et en Guinée
L’annonce, faite par le ministère des Affaires étrangères sud-coréen, s’inscrit dans une succession de fermetures d’ambassades, particulièrement sur le continent africain. Alors que Pyongyang pourrait fermer plus d’une dizaine de postes diplomatiques, la Corée du Nord s’est déjà retirée de cinq pays africains. Une décision sur fond de difficultés économiques qui témoigne de la volonté du régime de changer de stratégie alors qu’il a longtemps entretenu des liens étroits avec différents pays du continent…Avant Dakar et Conakry, le pays a fermé ses ambassades en Ouganda, en République démocratique du Congo et en Angola. La Corée du Nord a longtemps soutenu les mouvements d’indépendance africains avant de poursuivre ses échanges commerciaux avec différents pays, malgré les sanctions. En plus de la construction de statues, l’armement, les minerais ou encore la pêche, ont fait partie des secteurs de coopérations privilégiés. En proie à des difficultés économiques du fait des sanctions et de son isolement, la Corée du Nord semble se concentrer sur ses partenariats avec la Russie et la Chine. Mais Pyongyang maintient pour l’instant des ambassades dans huit pays africains. RFI