Au lendemain d’une journée de vote historique pour la jeune démocratie gambienne, qui cherche à surmonter son passé dictatorial, le président sortant Adama Barrow a été officiellement déclaré vainqueur de la présidentielle par la commission électorale. C’est le président de la commission, Alieu Momarr Njai, annonçant les résultats des dernières circonscriptions à la presse, qui a déclaré Adama Barrow « dûment élu pour servir en tant que président de la République de Gambie ». Le chef de l’État sortant a recueilli plus de 53 % des voix, loin devant son principal concurrent Ousainou Darboe, qui a obtenu 27,7 % des suffrages, selon les résultats de ce scrutin à un seul tour. Les Gambiens se sont pressés en masse dans les isoloirs samedi et, en guise de bulletin, ont voté avec une bille introduite par un tuyau dans un des bidons aux couleurs et à l’effigie de chaque candidat, un procédé institué sous la colonisation à cause d’un illettrisme largement répandu. Environ un des deux millions de Gambiens étaient appelés à choisir parmi six candidats, tous des hommes, celui qui dirigera pendant cinq ans le plus petit pays d’Afrique continentale, qui est aussi l’un des plus pauvres du monde. Près de 860 000 ont pris part au vote. … La Communauté des États ouest-africains (Cedeao), un acteur majeur dans la crise postélectorale de 2015 et le départ contraint du dictateur Jammeh, avait exhorté dans un communiqué « tous les candidats à accepter de bonne foi l’issue de cette élection qui n’aura ni gagnant ni perdant, mais un seul vainqueur, le peuple gambien ». Le Point
Trente et une personnes ont été tuées et 17 blessées vendredi 3 décembre dans l’attaque d’un véhicule de transport près de Bandiagara, dans la région de Mopti, dans le centre du Mali. « Des bandits armés non identifiés ont attaqué et incendié le camion transportant des forains à mi-chemin entre le village de Songho et la route bitumée, a indiqué samedi un communiqué du gouvernement de transition signé par le ministre Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement. Le bilan établi fait état de 31 morts, 17 blessés. Des renforts sont actuellement déployés dans le secteur et mènent un large ratissage pour traquer les auteurs. » Dans ce texte également diffusé par la télévision publique, le gouvernement malien assure que « toutes les mesures seront prises pour arrêter et punir les auteurs de cet acte ignoble et tragique ». Auparavant, des responsables locaux avaient annoncé à l’AFP qu’au moins 30 personnes ont perdu la vie dans cette attaque. « Au moins 30 civils maliens ont été tués par des terroristes près de Bandiagara vendredi. Les civils étaient dans un véhicule de transport. Les passagers ont été mitraillés et le véhicule a été brûlé. L’État a envoyé des forces de sécurité sur place », ont déclaré à l’AFP des autorités locales de Mopti sous couvert d’anonymat. Jeune Afrique
Au moins 79 miliciens et 29 soldats ont été tués dans une attaque perpétrée sur une base militaire du G5 Sahel dans l’ouest du Niger, a indiqué dimanche l’armée nigérienne. Des « centaines » d’assaillants armés et non identifiés ont déferlé à moto sur la base située dans la région de Tillabéri, selon le personnel de cette base. Le G5 Sahel regroupe le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. L’attaque n’a pas été revendiquée. Plusieurs groupes armés sont actuellement actifs au Niger et dans la région du Sahel, dont Al-Qaïda et l’État islamique. Le Niger subit régulièrement des attaques de ce type, en particulier à sa frontière avec le Mali. Le gouvernement nigérien a peu de contrôle sur les larges étendues désertiques de ce pays de 25 millions d’habitants, une faiblesse exploitée tant par les groupes djihadistes que les réseaux criminels comme les trafiquants d’êtres humains. Belga
La pandémie de Covid-19 et la situation au Sahel seront au cœur des discussions du Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique lundi et mardi à Dakar, au Sénégal. Plusieurs chefs d’État et de gouvernement sont réunis, lundi 6 et mardi 7 décembre, à Dakar, au Sénégal, pour le 7e Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique, qui doit permettre d’évoquer à la fois la lutte contre la pandémie de Covid-19 et la lutte contre le jihadisme. « Le Covid-19 s’est invité à la table des discussions », souligne l’envoyé spécial de France 24 à Dakar, Marc Perelman, alors que le variant Omicron entraîne des interdictions de voyage en Afrique du Sud et dans d’autres pays. Le terrorisme islamiste au Sahel est également au menu des discussions. « La crainte est que la menace jihadiste, présente quasi quotidiennement au Burkina Faso, au Niger et au Mali, ne s’étende vers les pays de la côte », explique Marc Perelman. France24
Richard Tiéné, notre correspondant, a rencontré à Ouagadougou deux ressortissants de Nadiagou qu’il a délibérément appelé Ali Bernard et Moussa Michel pour préserver leur identité. A Nadiagou les agents des forces de sécurité et de défense, sous la menace de plus en plus forte de groupes armés non identifiés, ont dû quitter le village. « Quand ils sont venus, il y avait juste deux gendarmes qui étaient en poste. Ils ont fui. Ils étaient deux contre plusieurs. Même s’ils avaient des chars, ils ne pouvaient rien. », raconte Ali Bernard. Nadiagou est sans gendarmerie, sans commissariat, sans poste de douane. Le récit de Moussa Michel au sujet de l’assassinat d’un policier, atteste que les forces de défense et de sécurité sont la cible des terroristes : « Un jeune policier résident à Pama et qui se rendait à Fada a été égorgé. Ils lui ont coupé la tête. Il venait de temps en temps à Nadiagou. J’étais de passage. J’allais à Fada. Je l’ai vu. Il venait d’être tué. C’est la seule fois où nous avons vu les autorités qui sont venues prendre le corps. Après rien… » Face à ces atrocités, les populations resignées de Nadiagou se soumettent aux injonctions de ces hommes armés. Ceux-ci paradent dans leur village en tirant en l’air ou en brûlant des motos et des voitures en stationnement au poste de douane. DW
Dans la presse burkinabée se lit régulièrement la litanie macabre d’attaques terroristes perpétrées par des “Hommes armés non identifiés”. Derrière cette périphrase devenue l’acronyme “Hani” se cache l’impuissance des États sahéliens à identifier les terroristes. Courrier International
La guerre civile qui ravage le nord de l’Ethiopie depuis novembre 2020 a connu un nouveau rebondissement sur le champ de bataille. Depuis mercredi 1er décembre, le gouvernement a repris le contrôle de larges parcelles de territoire aux insurgés des Forces de défense du Tigré (TDF) lors d’une contre-offensive à laquelle le premier ministre, Abiy Ahmed, a personnellement pris part en faisant de brèves apparitions sur le front en treillis militaire. Ces dernières semaines, la coalition rebelle menée par les « TDF » semblait pourtant avoir l’avantage. Fin juin, et après des mois dans le maquis, elle avait commencé par chasser du Tigré les armées éthiopiennes et érythréennes, ainsi que les milices de la communauté amhara. … Mais dans cette guerre dont l’issue semble plus que jamais indécise, les rebelles amorcent aujourd’hui un repli vers le nord du pays, en direction de la région du Tigré. Signe d’un effort militaire concerté, l’avancée du gouvernement se matérialise simultanément sur trois fronts. D’abord à l’est, où les milices de la région Afar, appuyées par l’artillerie et les drones de l’armée fédérale, ont repoussé les assauts des « TDF » qui cherchaient à couper la route reliant Addis-Abeba à Djibouti, le poumon de l’économie éthiopienne. Le Monde
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, exhorte les autorités soudanaises, dans un rapport remis vendredi 3 décembre au Conseil de sécurité, « à respecter la liberté d’expression et de la presse », dans un environnement qu’il juge « de plus en plus hostile aux journalistes ». « Je réitère mon appel à la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées et détenues arbitrairement, et à la cessation des arrestations de dirigeants et militants politiques de l’opposition. Ceux qui ont été inculpés devraient bénéficier d’un procès équitable », ajoute-t-il dans ce document trimestriel non encore rendu public et obtenu par l’Agence France-Presse. « L’avenir de la transition soudanaise reste incertain », estime aussi Antonio Guterres. « Le coup d’Etat militaire (…) risque de faire dérailler les avancées importantes réalisées sur les fronts international et économique et de priver le Soudan de l’aide et de l’allégement de la dette dont il a tant besoin », relève le chef de l’ONU. Le Monde avec AFP
A sept mois de sa prise du pouvoir suite la mort tragique et brutale de son père, feu le Maréchal du Tchad, le chef de la junte militaire Mahamat Idriss Deby passe de grade du général du corps d’armée 4 étoiles à général d’armée 5 étoiles. Il s’agit du plus haut grade de l’armée tchadienne qui le rapproche de celui de son défunt père. Un parallèle qui est loin de rassurer les observateurs. « Finalement on est dans le même système avec les mêmes méthodes, les mêmes procédés, la même volonté et la même détermination », a déploré Dr Sitack Yombatina Béni, juriste et enseignant-chercheur au Tchad. Abdelkerim Yacoub Koundougoumi, activiste politique et coordonnateur du mouvement citoyen PACT (Projet pour une alternance crédible au Tchad) qui vit à Paris, estime que rien ne justifie cette promotion. « Nous ne savons pas très bien ce qu’il a fait d’exceptionnel pour mériter cette distinction fut-elle venant du Conseil militaire de transition », a-t-il dit. Pour le constitutionnaliste Ahmat Mahamat Hassan, la question de l’armée sera débattue pendant le dialogue en cours: « se nommer général d’armée avant la transition en copiant l’exemple de son père, ce n’est pas de bon aloi ». VOA
Ils sont accusés d’avoir planifié un coup d’Etat contre l’actuel président de Madagascar, Andry Rajoelina. Le procès de 21 personnes, dont Paul R. et Philippe F., deux Français, et leurs épouses, s’est ouvert dans un climat tendu au tribunal d’Anosy, dans la capitale Antananarivo, lundi 6 décembre. Une bonne partie de la matinée a été consacrée à la lecture de l’acte d’accusation par le ministère public, devant les accusés, assis sur la droite de la salle. Le dispositif policier est impressionnant : une soixantaine de gendarmes des forces spéciales et de policiers quadrillent la salle aux murs jaunes défraîchis, ont constaté des correspondants de l’Agence France-Presse (AFP). Certains sont en civils et portent des fusils d’assaut. Dans ce dossier que la justice malgache a baptisé « Apollo 21 », les accusés sont poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’Etat, association de malfaiteurs et complot en vue d’assassiner le président. Ils auraient « échafaudé un plan d’élimination et de neutralisation de diverses personnalités malgaches, dont le chef de l’Etat », selon la procureur générale. Depuis leur arrestation à la fin de juillet, certains accusés ont été placés sous contrôle judiciaire, d’autres sont en détention. Le Monde avec AFP
Le moins qu’on puisse dire est que le nouveau variant Omicron initialement détecté au Botswana et en Afrique du Sud inquiète les spécialistes. Une étude, publiée sous forme de preprint sur le site medRxiv, rapporte un risque accru de réinfection associé à ce nouveau variant du SARS-CoV-2. En d’autres termes, Omicron présente une capacité accrue à réinfecter des individus préalablement infectés. Selon les auteurs, le variant Omicron serait donc capable d’échappement immunitaire. Durant la plus grande partie de l’étude, la couverture vaccinale était très faible en Afrique du Sud. Seulement environ un quart de la population sud-africaine (caractérisée par un âge médian de 27 ans) est d’ailleurs aujourd’hui complètement vaccinée. Les chercheurs sus-africains indiquent que le statut vaccinal des individus identifiés durant cette étude comme ayant développé une réinfection n’était pas connu. À noter par ailleurs que les réinfections suspectes n’ont pas été confirmées par le séquençage génomique. … Les résultats montrent que le variant Omicron est clairement associé, à l’échelle populationnelle, à une capacité notable d’échapper au système immunitaire chez des individus préalablement infectés, ce qui se traduit par un risque accru de réinfection. Le Monde
La capitale congolaise produit 9 000 tonnes de déchets par jour, dont moins de 10 % sont collectés par la ville. Le recyclage du plastique par le secteur privé est devenu un secteur économique à part entière. Ni l’orage ni les torrents de boue n’arrêtent les éboueurs dans leur course effrénée derrière les « pousse-pousse ». Des charrettes qu’ils vident dès qu’ils le peuvent, avant de les remplir à nouveau. Le quartier Saio abrite l’une des nombreuses décharges sauvages de Kinshasa, où s’amoncellent les déchets en tout genre. Au sommet de la colline d’immondices, une vingtaine de personnes côtoient des hérons blancs, charognards qui se nourrissent des ordures de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Pour certains pieds et mains nus, les glaneurs cherchent là des bouteilles de plastique. Au milieu de ce vaste cloaque, Chris expose fièrement des sacs bien remplis. « Avec mes collègues, nous avons réuni 12 paquets de 100 kg en deux jours », se réjouit ce journalier de 24 ans qui, avec ses quatre amis, vendra chacun de ces colis un peu plus de 33 euros à Clean Plast, une entreprise privée de recyclage. Le Monde