Quatorze civils ont été tués à Kalikoko et dix autres à Mantumbi dans la journée de jeudi 5 décembre, a annoncé la société civile du territoire de Beni (Nord-Kivu). Ces personnes ont été tuées lors des incursions des ADF dans ces deux localités du secteur de Beni-Mbau. La première incursion a été celle de Kolikoko, au quartier Mabasele, dans la commune rurale d’Oicha aux environs de 4heures du matin. Selon la société civile locale, trois hommes ont été tués à l’arme blanche sur l’axe Oicha -Maleki, juste devant les dispositifs de lavage des mains dans le cadre de la lutte contre Ebola. A ce niveau, ces rebelles ont coupé la tête d’une victime et les mains des autres. Et une Bible a été trempée dans le sang d’une autre victime, précisent des sources locales. C’est vers 6 heures du matin que les premiers éléments des FARDC ont pu intervenir sur le lieu. Un peu plus loin, vers l’ouest dans le village de Mantumbi, ces ADF ont fait leur deuxième raid vers 14 heures. Dix civils ont été tués, dont quatre à l’arme blanche. Radio Okapi
Quatorze personnes, dont deux travailleurs humanitaires de la Croix-Rouge, ont été enlevées dans le nord-est du Nigeria, confronté à une sanglante insurrection jihadiste, a-t-on appris jeudi de sources sécuritaires nigérianes. Le groupe de voyageurs a été intercepté par des insurgés du groupe Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) sur une route de l’Etat du Borno mercredi soir, selon ces sources. « Les terroristes de l’ISWAP ont établi un point de contrôle le long de l’axe Maiduguri-Damaturu hier (mercredi) vers 20h30 et ont emmené 14 personnes qui les ont confondues avec des militaires en patrouille », a affirmé à l’AFP une source sécuritaire. « Ils arrêtaient les automobilistes qui se dépêchaient de rejoindre Maiduguri » à la nuit tombée. « Parmi les victimes enlevées figurent un sergent de l’armée et sa famille qui revenaient d’un voyage. Deux membres du personnel de la Croix-Rouge ont également été emmenés, ainsi que six habitants partis cueillir des sauterelles en brousse – une friandise locale ». AFP
En pleine redistribution des cartes au sommet du pouvoir gabonais, le président Ali Bongo Ondimba, qui avait succédé il y a dix ans à son père déjà au pouvoir depuis 42 ans, a appelé au grand jour son fils aîné pour l’épauler au sein de la présidence. A l’issue d’un conseil des ministres, le gouvernement a créé jeudi le poste de « coordinateur général des affaires présidentielles », attribué à Noureddin Bongo Valentin, le fils du président. Sa mission: « assister le président de la République dans la conduite de toutes les affaires de l’Etat et veiller à la stricte application de ses décisions ». Il dispose ainsi d’un cabinet. Cette annonce intervient après le lancement, mi-novembre, d’une vaste opération anticorruption, baptisée « Scorpion », qui a mené à l’interpellation d’une vingtaine de hauts responsables de l’administration. Et surtout à celle de l’ancien tout puissant chef de cabinet de la présidence, Brice Laccruche Alihanga. Devenu le véritable homme fort du pouvoir durant la longue convalescence de M. Bongo victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) il y a un an, M. Laccruche, âgé de 39 ans, a été limogé le 7 novembre à la surprise générale, après deux ans de services. AFP
Depuis cinq mois, ses débats tiennent en haleine une bonne partie du pays. La Cour constitutionnelle du Malawi devrait boucler vendredi le procès du contentieux né de la réélection contestée du président Peter Mutharika en mai dernier. Sitôt les audiences conclues, la plus haute instance judiciaire du pays disposera de 45 jours pour confirmer ou annuler les résultats du scrutin, jugé frauduleux par l’opposition. Quel que soit le jugement, ce dossier semble d’ores et déjà marquer un tournant dans l’histoire politique de ce petit pays d’Afrique australe. Pendant des semaines, de nombreux électeurs se sont passionnés pour les témoignages qui se sont succédé à la barre de la Cour constitutionnelle, diffusés pour la première fois en direct et en intégralité par les radios privées du pays. « J’en retiens que les Malawites ne sont désormais plus des participants passifs au processus électoral », a résumé Gospel Kazako, le patron de la Zodiak Broadcasting Station. AFP
L’élection présidentielle au Togo, à laquelle Faure Gnassingbé devrait être candidat pour un quatrième mandat, se tiendra le 22 février 2020, a annoncé le gouvernement dans un décret pris en conseil des ministres. Le décret publié jeudi soir « fixe la date du 1er tour de l’élection présidentielle au 22 février 2020 ». Si aucun des candidats n’obtient de majorité à plus de 51%, un second tour sera organisé. « Les bureaux de vote seront ouverts de 07H00 à 16H00 (heure locale et GMT) sur toute l’étendue du territoire national et en heure locale pour les bureaux de vote dans les ambassades retenues pour le vote des Togolais vivant à l’étranger », précise le communiqué. C’est la première fois que la diaspora togolaise votera, suite à une loi votée le 5 novembre par l’Assemblée nationale. D’autres décrets ont été adoptés par le gouvernement en conseil des ministres et portent sur l’ensemble du processus électoral. Ainsi, la campagne électorale pour ce scrutin sera ouverte le jeudi 6 février pour prendre fin le jeudi 20 février. Jeune Afrique avec AFP
Un débat télévisé unique est organisé, vendredi soir, entre les cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle algérienne, qui aura lieu le 12 décembre prochain. Un scrutin rejeté par le « Hirak », qui continue de réclamer le démantèlement du « système » politique au pouvoir. C’est la première fois qu’un tel débat est organisé. Un échange unique entre les cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle algérienne est organisé vendredi 6 décembre tel qu’annoncé par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Dans une semaine, les Algériens sont appelés à voter pour choisir un successeur au président Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission en avril par un mouvement populaire de contestation du régime inédit. Parodie d’élection ? « C’est en tout cas ce que pense une grande majorité d’Algériens », affirme Bruno Daroux, chroniqueur international, sur le plateau de France 24. En Algérie, le mouvement de contestation, qui dure depuis neuf mois, s’est cristallisé autour de l’élection présidentielle. France24
Mercredi 4 décembre, deux anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, deux ex-ministres de l’Industrie, Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi, un ex-ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, et une ancienne wali (préfet, NDLR), Mounia Zerhouni, ont comparu devant le juge du tribunal de Sidi M’hamed. Abdessalem Bouchouareb est actuellement en fuite. Ont comparu également devant le même magistrat quatre hommes d’affaires : Ali Haddad, patron de l’ETRHB, Hassane Larbaoui, patron de KIA Motors Algérie, Ahmed Mazouz, patron du groupe qui porte son nom, et Mohamed Bairi, patron du groupe Ival. L’affaire concerne les usines de montage automobile et le financement de la campagne d’Abdelaziz Bouteflika. Les chefs d’inculpation sont lourds. Il s’agit, pour les premiers, « d’abus de fonction délibérés à l’effet d’octroi d’indus avantages à autrui en violation des dispositions légales et réglementaires », de « passation de contrats en violation des dispositions réglementaires en vue d’accorder d’indus privilèges à autrui » et de « dilapidation de deniers publics ». Le Point
En Libye, la guerre civile entre dans son neuvième mois, une guerre qui oppose Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen aux milices de Tripoli qui soutiennent le gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez el-Sarraj. Mercredi, de nouveaux accrochages ont eu lieu au centre de la capitale Tripoli. Ces affrontements ont opposé deux milices fidèles au gouvernement d’Union nationale, quand des miliciens ont fait irruption ce mercredi au ministère des Finances. Ce n’est pas la première fois que des milices fidèles au gouvernement de Fayez el Sarraj se heurtent entre elles à Tripoli. Bien au contraire, ce genre d’incident est devenu systématique dans une Libye en proie au chaos depuis 2011. L’identité précise des assaillants reste indéfinie, mais visiblement c’est le ministère de Finances qui a été visé. Des éléments armés y ont fait irruption et ont réclamé le ministre Faraj Boumattari qui était absent. RFI
Après l’Otan, en mort cérébrale, selon lui, Emmanuel Macron veut tout remettre à plat au Sahel. À Londres où étaient réunis les vingt-neuf chefs d’État des pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord pour son 70e anniversaire, le président français a seulement réussi à initier « un début de réflexion » sur la stratégie de l’Alliance atlantique, alors, a-t-il dit, que « les engagements de la guerre froide sont désormais dépassés ». Pour l’Otan, c’est toujours la Russie qui présente la menace importante. Pour le président français, c’est le terrorisme. « La légitimité de la présence de la France et de nos armées au Sahel est confirmée, il s’agit toujours d’un défi à notre sécurité », a-t-il dit. « Notre responsabilité est d’y faire face, mais pas seuls, nous devons donc à très court terme redéfinir le cadre et les convictions de notre engagement, notamment avec les cinq pays », a-t-il ajouté en parlant du Mali, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, où le dispositif Barkhane est déployé. Le Point
Du 30 novembre au 3 décembre, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a tenu à Kidal son 4ème congrès. Son porte-parole, Moussa Ag Attaher, répond à nos questions. … Quels sont les principaux thèmes débattus lors du congrès ? … Comme points essentiels, nous avons d’abord procédé au renouvellement des structures du mouvement. Nous étions à la fin des trois ans de mandat du bureau sortant. Nous avons également réactualisé et redynamisé ces structures, afin qu’elles soient en adéquation avec les réalités du moment. Un autre point a été la mise en œuvre de l’Accord. D’autant que le congrès a coïncidé avec un moment où le MNLA, au sein de la CMA, est dans une situation de suspension de ses activités au CSA, mais aussi au Dialogue national inclusif. Le mouvement s’est aussi penché sur les questions de défense et de sécurité, pour voir comment repenser notre outil de défense pour faire face aux nouveaux enjeux auxquels nous sommes confrontés. Journal du Mali
La justice guinéenne a reporté jeudi à une date non connue son jugement dans le procès de membres du Front national pour la défense de la Constitution, à l’origine de manifestations monstres contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé. Le président de la cour d’appel de Conakry a décidé de demander à la plus haute juridiction du pays de se prononcer sur la « constitutionnalité » des poursuites, c’est-à-dire de dire si les articles du code pénal sur lesquels elles se fondent ne contredisent pas la Constitution, qui garantit la liberté de manifester. Les avocats de la défense qui ont soulevé des exceptions estiment que leurs clients ne peuvent pas être poursuivis puisque le droit de manifester n’est pas interdit en Guinée. C’est pourquoi ils ont introduit une exception à la Cour constitutionnelle afin que cette juridiction examine la validité des poursuites engagées contre eux. « Le président de la cour d’appel prend acte de l’inconstitutionnalité soulevée par la défense, ordonne le sursis à statuer, renvoie l’exception devant la Cour constitutionnelle pour toute fin de droit », a exprimé Mangadouba Sow. RFI
Le procureur du Kenya a ordonné vendredi l’arrestation du gouverneur de Nairobi, la capitale du pays, donnant un cachet spécial à la campagne anti-corruption initiée par le gouvernement l’an dernier. Cette arrestation serait alors l’une des plus en vue, car impliquant directement un haut dirigeant. Mike Mbuvi Sonko est soupçonné de crimes économiques dans plusieurs affaires et d’avoir bénéficié de paiements illicites et acquis des biens illégalement pour une valeur totale de 3,5 millions de dollars (3,1 millions d’euros). Le procureur estime détenir de nombreuses preuves devant permettre l’arrestation du gouverneur ainsi de plusieurs de ses complices qui seraient des dirigeants du comté de Nairobi. Le parti au pouvoir avait fait un choix non conformiste en 2017 en désignant pour le représenter aux élections des gouverneurs le très populaire et sulfureux Mike Sonko, passé dans sa jeunesse par la case prison et régulièrement accusé d’activités illégales, comme le trafic de drogue. Africa News
Human Rights Watch publie un rapport sur les abus liés aux contributions volontaires pour financer les élections de 2020 au Burundi. Le gouvernement organise une campagne nationale depuis fin 2017 pour récolter des dons afin d’avoir assez de fonds pour organiser ces élections. Mais d’après le rapport de l’ONG, ces contributions sont en fait des versements rendus obligatoires notamment par les Imbonerakure, la ligue jeune du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Human Rights Watch évoque des témoins qui ont dû payer plusieurs fois la contribution, parfois une somme supérieure au montant officiel. Selon l’ONG, il y aurait de nombreux abus de la part des administrations locales mais aussi des Imbonerakure. Cette ligue de jeunes du parti au pouvoir est décrite dans le rapport comme travaillant aux côtés de la police. Une ligue qui n’hésite pas à user de violences et d’intimidations pour obliger les citoyens à payer coûte que coûte. Dans certaines régions, l’ONG dénonce même la présence de barrages routiers montés par les Imbonerakure, afin d’interdire le passage aux personnes n’ayant pas de preuve de paiement de la contribution. RFI
À dix mois de l’élection présidentielle, le pays est menacé par le djihadisme et des troubles armés. En septembre dernier se réunissaient, à Ouagadougou, les pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour un sommet extraordinaire contre le terrorisme. Cette rencontre, où le Tchad et la Mauritanie étaient conviés, était motivée par l’urgence de trouver des mécanismes régionaux efficaces face à la menace grandissante des djihadistes au Sahel ; mais aussi pressée par les demandes insistantes de plusieurs pays côtiers, soucieux de voir les groupes armés, actifs chez leurs voisins, se répandre sur leur territoire. «Nous sommes déterminés à coordonner nos actions et à avoir une stratégie commune efficace dans la mise en œuvre de mécanismes pour venir à bout de ce fléau», a assuré Alassane Ouattara, le président de la Côte d’Ivoire. Ce pays s’inquiète, à raison: en 2016, la plage de Grand-Bassam, station balnéaire très fréquentée, était la cible d’un commando armé. Le Figaro
Djibouti ou le Kenya ? Les deux pays sont engagés dans une bataille fratricide plutôt rare afin d’obtenir, en juin, un poste de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2021-2022. Jeudi 5 décembre, Djibouti a formalisé par une réception dans un grand hôtel de New York le lancement de sa candidature. Le 7 novembre, le Kenya avait fait de même dans un autre établissement hôtelier proche de l’ONU. L’opposition entre les deux pays, qui couvait depuis plusieurs mois, s’étale désormais au grand jour et ne pourrait être résolue avant l’élection de juin à New York que « lors d’une réunion de chefs de la diplomatie ou un sommet de chefs d’Etat africains », estime, sous couvert d’anonymat, un ambassadeur d’un pays de l’Union africaine (UA). Dans le passé, cette instance avait jusqu’à présent réussi à dégager des consensus sur le choix des candidats africains au Conseil de sécurité, afin d’éviter des rivalités le jour de l’élection à laquelle participent les 193 nations de l’ONU. Le Monde avec AFP
Les confessions religieuses comptent user de leur influence auprès des communautés pour combattre la déforestation dans le pays qui abrite près de la moitié de la forêt africaine. À l’issue de trois jours d’assises dans la capitale Kinshasa, un conseil consultatif de l’initiative interreligieuse pour les forêts tropicales a été mis en place pour mener le plaidoyer. Sur la question de la préservation des forêts, les confessions religieuses veulent défendre les communautés locales qui sont facilement stigmatisées comme « seules responsables de la déforestation » dans le pays. Pour Éric Senga, porte-parole de l’Église du Christ au Congo (ECC) (bannière de l’Église protestante en RDC), il faut d’abord s’attaquer au secteur opaque de l’exploitation industrielle : « Il est déplorable de constater que nous parlons de la déforestation. Mais en même temps, il y a des entreprises qui s’octroient des licences d’exploitation de nos forêts, ou même certaines autorités qui sont impliquées dans l’exploitation. » RFI