Revue de presse du 6 août 2024

Famine au Darfour du Nord : la FAO exhorte à une aide à grande échelle pour stimuler la production alimentaire locale
Alors que l’escalade de la violence au Soudan a plongé certaines parties du Darfour du Nord dans la famine, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a exhorté lundi à une aide vitale à grande échelle pour stimuler la production alimentaire locale. Face à l’urgence, l’agence onusienne basée à Rome exhorte à une cessation immédiate des hostilités, à une augmentation rapide de l’aide alimentaire, nutritionnelle et en espèces, ainsi que de l’aide agricole d’urgence. Le Soudan est plongé dans une crise de sécurité alimentaire sans précédent, confronté aux pires niveaux de faim jamais enregistrés dans le pays, ainsi qu’à la plus grande crise de personnes déplacées au monde. Selon l’ONU, la famine sévit dans les camps de Zamzam, qui accueillent 500.000 personnes déplacées à l’extérieur de la ville d’El Fasher, au Darfour du Nord. ONU Info

Guerre au Soudan : des mandats d’arrêt de la CPI en vue
Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), veut demander des mandats d’arrêt pour certains soudanais, responsables de la guerre qui sévit au Darfour. Présentant son rapport semestriel lundi, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le procureur de la CPI a insisté sur les « nombreuses informations crédibles de viols », « de crimes touchant les enfants » et de « persécution à large échelle ». Karim Khan a déploré une « nouvelle détérioration » de la situation ces six derniers mois, où « la terreur est devenue monnaie courante » pour les civils. Grâce aux avancées de l’enquête, le procureur se dit être « en mesure d’ici son prochain rapport, de pouvoir annoncer une demande de mandat d’arrêt contre certaines de ces personnes qui sont les plus responsables de ce que nous voyons en ce moment. » Le procureur a également dénoncé les soutiens financiers et politiques aux milices et l’inaction de la communauté internationale. AfricaNews

Niger: les États-Unis se retirent totalement de la base d’Agadez
Le Département de la Défense américain et le ministère de la Défense nationale du Niger ont annoncé lundi la fin du retrait des forces et des moyens américains de la base aérienne 201 d’Agadez, marquant un tournant dans la coopération militaire entre les deux pays.… La base aérienne 201 d’Agadez, améliorée par les États-Unis, a joué un rôle crucial dans la coopération en matière de défense entre les deux pays au cours de la dernière décennie. Les troupes américaines y ont formé les forces nigériennes et soutenu les missions de lutte contre le terrorisme menées contre l’État islamique et Al-Qaïda dans la région. Cette collaboration a permis de renforcer les capacités des forces armées nigériennes dans leur lutte contre les groupes extrémistes sévissant dans le Sahel.… Le Niger, situé dans une région confrontée à de nombreux défis sécuritaires, devra désormais compter davantage sur ses propres ressources et sur d’autres partenariats régionaux pour maintenir la stabilité dans la zone sahélienne. APA

RDC: un rapport explique les raisons de la résurgence du groupe armé M23 dans l’est du pays
Publié ce mardi 6 août 2024, le rapport d’Ebuteli et du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), intitulé La résurgence du M23 : rivalités régionales, politique des donateurs et blocage du processus de paix, affirme que les causes de la résurgence de la rébellion du M23 sont principalement extérieures à la RDC. Et ce, contrairement à ce qu’affirme le Rwanda, principal soutien des rebelles actifs dans la province du Nord-Kivu. En 2021, Kigali a le sentiment d’être marginalisé dans la région et de voir ses intérêts menacés en RDC lorsque Kinshasa se rapproche de Kampala en signant des accords notamment économiques et sécuritaires.… Le rapport balaye les affirmations du Rwanda : il n’y a guère de preuve d’une recrudescence des violences anti-Tutsi au Nord-Kivu avant la résurgence du M23.… Les deux groupes de recherches suggèrent aux autorités congolaises de réformer le secteur de la sécurité. Les forces armées, « qui servent largement à distribuer des privilèges et extraire des ressources », doivent être transformées en un véritable service public. RFI

Ituri : 3 combattants du groupe Zaïre aux arrêts après les attaques de Tchomia
Trois miliciens du groupe d’auto-défense Zaïre ont été arrêtés et trois autres interpellés. Ils seraient soupçonnés d’être de connivence avec les rebelles du M23. Ces arrestations et interpellations constituent le premier résultat des enquêtes en cours, menées à Tchomia par l’auditorat supérieur près la cour militaire, après les attaques simultanées de ce groupe armé contre les positions de la Force navale le mercredi 31 juillet dernier à Kasenyi et Tchomia, sur le littoral du Lac Albert. Ces présumés criminels sont poursuivis pour crimes de guerre, meurtre et participation à un mouvement insurrectionnel. D’après des sources judiciaires, des jeunes munis des fusils, membres du groupe d’autodéfense Zaïre se sont organisés à deux groupes pour attaquer simultanément mercredi 31 juillet dernier les positions de la Force navale à Kasenyi et Tchomia. Leur objectif, selon les enquêteurs, était de se ravitailler en armements et munitions pour déloger les forces régulières dans toute la région située sur le littoral du lac Albert, à la frontière lacustre avec l’Ouganda. Radio Okapi

La police nigériane affirme avoir arrêté des manifestants avec des drapeaux russes
Le porte-parole de la police nigériane a déclaré mardi que plus de 90 manifestants « ont été arrêtés avec les drapeaux russes », alors que le pays entre dans sa sixième journée de manifestations suscitées par les difficultés économiques dans le pays. Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, un porte-parole du service de renseignement intérieur du Nigeria (DSS) a indiqué que celle-ci avait « appréhendé certains couturiers de l’État de Kano responsables de la fabrication des drapeaux russes distribués dans la région », et qu’il menait une enquête.… Le nord du Nigeria partage des liens culturels, religieux et socio-économiques étroits avec les pays voisins de la région du Sahel, qui ont récemment connu une série de coups d’État portant à leur tête des militaires s’alliant avec la Russie.… La semaine dernière, l’ONG Amnesty International a accusé les forces d’ordre d’avoir tué au moins 13 manifestants lors de la première journée de manifestation, tandis que la police nigériane affirme que sept personnes sont mortes, niant toute responsabilité. VOA

Fraude électorale : Une stratégie du régime algérien pour éliminer ses rivaux et renforcer son pouvoir
Le parquet d’Alger a annoncé lundi que trois candidats à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre, dont les candidatures ont été rejetées, ont été placés sous contrôle judiciaire. Parallèlement, 68 autres personnes ont été mises en détention provisoire dans le cadre d’une prétendue affaire de fraude électorale.… Cependant, ces accusations apparaissent comme une manœuvre orchestrée par l’actuel régime pour se maintenir au pouvoir. La récente annonce de l’ouverture d’une enquête préliminaire sur des « faits de corruption » liés à la collecte des signatures des candidats à la présidence semble davantage viser à disqualifier les opposants politiques qu’à combattre une véritable fraude. En effet, 77 personnes, y compris des candidats rejetés, ont été présentées à la justice, et une information judiciaire a été ouverte à leur encontre.… Le régime en place semble utiliser les accusations de fraude électorale comme une manœuvre stratégique pour éliminer ses opposants à l’élection présidentielle. En mettant en avant ces accusations, il cherche non seulement à écarter ses rivaux, mais aussi à renforcer son emprise sur le pouvoir. Sahel Intelligence

Des prétendants à la présidentielle tunisienne empêchés
Le président tunisien Kais Saied a officiellement présenté lundi sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre, des rivaux potentiels affirmant avoir été empêchés de déposer la leur. Deux prétendants ont écopé de peines de prison dans la soirée et risquent d’être exclus de la course. M. Saied, 66 ans, a déclaré aux journalistes à Tunis que sa candidature s’inscrivait dans le cadre d’une « guerre de libération et d’autodétermination » visant à « établir une nouvelle république ». Le président accapare tous les pouvoirs depuis son coup de force de juillet 2021 lorsqu’il avait, après plusieurs mois de blocage politique, limogé le Premier ministre et gelé le Parlement avant de le dissoudre.… Plusieurs candidats potentiels sont soit en prison, soit poursuivis. Mais M. Saied a nié que son gouvernement réprimait les voix critiques, affirmant que « la loi s’applique à tout le monde de manière égale » et qu’il n’y avait pas de restrictions. VOA

Cédéao : « Ne pas encourager une nouvelle scission » (Sonko)
Le président sénégalais a été désigné facilitateur dans les discussions avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger qui ont exprimé leur désir de quitter la Cédéao. Son Premier ministre prône le renforcement de l’institution communautaire. Alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont pris la décision de se retirer de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Premier ministre sénégalais, qui jouit d’une grande popularité dans ces pays en raison de ses idées panafricanistes et souverainistes, plaide pour le renforcement de l’organisation régionale. Lors d’une rencontre avec le vice-président gambien Muhammad B.S. Jallow, lundi 5 août à Dakar, Ousmane Sonko a exprimé son désaccord avec la démarche fractionniste qui, selon lui, affaiblirait davantage les nations ouest-africaines.… Quelle que soit la validité des raisons avancées, Ousmane Sonko exhorte les trois Etats en conflit avec la Cédéao à reconsidérer leur position afin de ne pas anéantir le travail accompli depuis un demi-siècle. « Il est évident que nos nations, prises isolément, ont très peu de chances de réussir le grand bond en avant attendu depuis longtemps par les peuples », a-t-il déclaré, appelant à un « dépassement » dans les relations internationales et bilatérales. APA

Tchad : HRW accuse l’armée de la mort de plusieurs détenus en 2022
‘armée tchadienne est responsable de la mort de plusieurs détenus arrêtés à la suite de manifestations en octobre 2022, a déclaré Human Rights Watch mardi. Au moins quatre personnes sont mortes en route vers la prison de Koro Toro et six autres y sont mortes, et on ne sait pas exactement où un autre homme est mort, a indiqué l’organisation dans son rapport, ajoutant que le bilan réel était probablement beaucoup plus élevé. À l’époque, les forces de sécurité de ce pays d’Afrique centrale avaient tiré à balles réelles, tuant au moins 60 personnes lors de manifestations contre la prolongation de deux ans du pouvoir du dirigeant intérimaire Mahamat Deby Itno.… Human Rights Watch a appelé les autorités tchadiennes, l’Union africaine et les organes des Nations Unies à enquêter sur ce qu’elle a qualifié de détentions illégales, de mauvais traitements à la prison et de décès en détention.… La prison de Koro Toro fonctionne sous contrôle militaire. Selon le rapport, son administration quotidienne était déléguée à des prisonniers ayant des liens avec le groupe militant Boko Haram, qui punissaient et battaient les autres détenus. AfricaNews/AP

Soudan du Sud: l’influence de la diaspora dans la diffusion des «fake news»
Direction le Soudan du Sud, où les fausses informations circulent principalement sur les réseaux sociaux comme Facebook et WhatsApp. En lien avec des rumeurs, des préoccupations, des événements touchant les habitants du pays, les « fake news » et la désinformation prolifèrent au Soudan du Sud tout particulièrement lors des conflits qui secouent le plus jeune pays au monde. Ces « fake news » exploitent les tensions communautaires, surfent sur les rivalités politiques ou encore sur la suspicion à l’égard des ONG et de l’ONU. Elles sont souvent créées dans la diaspora et peuvent circuler jusqu’aux coins les plus reculés du pays, où l’accès à internet est quasi inexistant. En 2024 en effet, seulement 12,1% des 12 millions d’habitants que compte le Soudan du Sud sont connectés à internet. RFI

Lesotho: le petit pays africain avec le taux de suicide le plus élevé au monde
[…] Selon l’Organisation mondiale de la santé, 87,5 personnes pour 100 000 habitants mettent fin à leurs jours chaque année au Lesotho. En revanche, ce chiffre est plus du double de celui du pays suivant sur la liste, la Guyane, en Amérique du Sud, où il est légèrement supérieur à 40. C’est aussi près de 10 fois la moyenne mondiale, qui est de neuf suicides pour 100 000 habitants. C’est une statistique que les ONG – telles que HelpLesotho – sont déterminées à changer, en dotant les jeunes des compétences nécessaires pour gérer leur santé mentale.… Les raisons pour lesquelles les gens s’enlèvent la vie sont souvent complexes et il est difficile d’isoler une cause unique. Malgré cela, Mme Raphoka affirme qu’elle observe des schémas qui expliquent pourquoi le Lesotho, en particulier, a un taux de suicide aussi élevé. « La plupart du temps, ils vivent des situations telles que le viol, le chômage, la perte d’un être cher. Ils abusent des drogues et de l’alcool ». Selon un rapport de la Revue mondiale de la population publié en 2022, 86 % des femmes du Lesotho ont subi des violences fondées sur le sexe. BBC

À Madagascar: la libération de l’ex-conseillère du président, condamnée à Londres pour corruption, interroge
Romy Andrianarisoa, l’ancienne directrice de cabinet du président malgache est apparue libre samedi 3 août sur la chaîne TV5 Monde et a promis son retour prochain à Madagascar. Deux mois plus tôt, l’ex-bras droit d’Andry Rajoelina avait été condamné à 3 ans et demi de prison par la justice britannique pour flagrant délit de corruption. Face aux justifications de l’intéressée livrée à la télévision française samedi soir, et à l’absence de toute réaction britannique, scepticisme et interrogations à Madagascar. RFI

Cindy Ngamba : « Ma médaille montre que tout est possible pour les réfugiés »
Cindy Ngamba est assurée de repartir des JO avec au minimum une médaille de bronze, une première pour l’équipe des réfugiés qui existe depuis les Jeux de Rio en 2016. Elle a le statut de réfugiée au Royaume-Uni où elle est arrivée à 11 ans, en raison de la répression de l’homosexualité dans son pays de naissance, selon sa fiche sur le site du CIO. Cindy Ngamba représentait le principal espoir d’une première médaille pour l’équipe des réfugiés. « Je suis très heureuse pour cette médaille comme réfugiée. Nous sommes des millions et ma médaille montre que tout est possible pour les réfugiés. » TV5Monde