C’est ce qui ressort du rapport semestriel du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme. Le BCNUDH a documenté plus de 4000 violations entre janvier et juin 2020, c’est 35% de plus qu’au premier semestre de l’année dernière. Depuis janvier, en Ituri, au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et dans le Tanganyika, on assiste à une intensification des conflits. « Cette tendance à la hausse s’explique par une augmentation exponentielle de plus de 91% du nombre d’atteintes attribuées à des groupes armés, ce qui est une détérioration de la situation des droits de l’homme dans des provinces en conflits. Au total, le nombre d’exécutions sommaires est extrêmement élevé : 1315 victimes. Les civils paient un lourd tribut à l’insécurité qui règne dans l’est de la RDC » détaille Abdoul Aziz Thioye, patron du BCNUDH. Il n’y a pas que les exécutions sommaires, il y a aussi les violences sexuelles liées au conflit. L’ONU a dénombré 438 victimes dont un cinquième est attribué non pas aux groupes armés, mais aux forces de sécurité. RFI
Amnesty International a dénoncé, mercredi 5 août, la « répression sanglante » qui a visé le mois dernier des manifestants appelant à la démission du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, dont une dizaine ont été tués par balles par les forces de sécurité, selon des témoins cités par l’ONG. Le week-end du 10 juillet, une manifestation à l’appel du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), opposé au président Keïta, a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers. Le 11 juillet, après des rumeurs concernant l’arrestation de la figure de proue de la contestation, l’imam Mahmoud Dicko, des manifestants et des habitants se sont rassemblés près de son domicile, a expliqué dans un communiqué Ousmane Diallo, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty. « Des agents de sécurité et des policiers ont alors tiré à balles réelles sur les manifestants, tuant quatre personnes », a-t-il précisé. Le Monde avec AFP
Le règlement de la crise politique passe également par les religieux. Nioro est actuellement un peu la capitale politique du Mali : les hommes politiques y défilent. Une délégation de chefs traditionnels de toutes les régions du Nord a achevé mercredi une visite sur place pour apaiser les tensions. L’imam Mahmoud Dicko est également attendu sur place. Nioro est une localité malienne situé à 240 km au nord-est de la ville de Kayes, non loin de la frontière mauritanienne et Bouyé Haïdara, son chérif, est l’un des religieux les plus respecté du Mali. Octogénaire, adepte d’un islam tolérant, son influence est grande. On dit même ici que lorsqu’il en enrhumé, c’est une bonne partie du Mali qui tousse. Le déplacement d’hommes politiques (président de la République, Premier ministre, personnalités) à Nioro, localité malienne située vers la frontière mauritanienne dans laquelle réside est quasiment obligatoire. C’est même un pèlerinage. RFI
Le Bureau Conjoint des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) dit avoir, dans son rapport semestriel, documenté 398 cas de violences sexuelles liés aux conflits. Ces violences, pour la plupart, sont perpétrées par les agents de l’Etat et ont affecté un plus grand nombre d’adultes par rapport au dernier rapport de juin 2019. « Au cours du premier semestre de 2020, le BCNUDH a documenté 398 cas de violences sexuelles liés aux conflits affectant 436 femmes et deux hommes adultes, soit une augmentation par rapport au semestre précédent (406 victimes adultes). Près de 21% de ces victimes sont attribuables à des agents de l’Etat (94 victimes), notamment des militaires des FARDC (76 victimes) et des agents de la PNC (15 victimes), tandis que les combattants des différents groupes armés sont responsables de près de 79% des victimes (342 femmes et deux hommes) », dit le communiqué. Actualité
La République démocratique du Congo (RDC) a soutenu « pleinement » une position de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) opposée à une proposition des Nations unies de reconfigurer une brigade sous-régionale intégrée à la force onusienne, selon un communiqué publié mercredi 5 août. Sept chefs d’Etat des pays de la SADC – dont le président congolais, Félix Tshisekedi – ont participé par visioconférence à un sommet de l’organe chargé de la défense et de la sécurité de l’organisation sous-régionale, élargi aux pays contributeurs des troupes de la Brigade spéciale d’intervention de la SADC (FIB). Le Monde avec AFP
Malgré une vague de contestation, les délégués du parti au pouvoir en Guinée ont plaidé jeudi pour que le président sortant, Alpha Condé, soit leur candidat lors de l’élection présidentielle. Le choix pourrait attiser de nouvelles tensions en Guinée. Le parti du président guinéen Alpha Condé lui a demandé, jeudi 6 août, d’être son candidat à la présidentielle d’octobre et donc de briguer un troisième mandat, malgré la vague de protestations que cette perspective soulève depuis des mois dans le pays. … Il n’était pas clair si le chef de l’État viendrait s’exprimer devant ses militants lors de la reprise des travaux de la convention en début d’après-midi. La Constitution guinéenne limite le nombre de mandats à deux, mais l’adoption en début d’année d’une nouvelle loi fondamentale lors d’un référendum boycotté par l’opposition permet au président de remettre les compteurs à zéro, selon ses partisans. France24 avec AFP
Les États-Unis ont averti que les militants islamistes deviennent plus agressifs dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, avec le soutien de l’État islamique. Les militants, connus localement sous le nom d’al-Shabab – bien qu’il n’ait aucun lien connu avec le groupe jihadiste somalien du même nom – ont attaqué des villages isolés dans toute la province au cours des deux dernières années. Le chef des opérations spéciales américaines en Afrique, le général de division Dagvin Anderson, a déclaré aux journalistes que le groupe reçoit un soutien extérieur qui le rend plus dangereux. « Nous les avons vus au cours des 12 à 18 derniers mois développer leurs capacités, devenir plus agressifs et utiliser des techniques et des procédures qui sont communes dans d’autres parties du monde – au Moyen-Orient – et qui sont associées à l’État islamique », a déclaré le général Anderson lors d’un point de presse virtuel. BBC
Le processus électoral est bien engagé en Côte d’Ivoire. Alors que, depuis le 16 juillet, est ouverte la phase de dépôt des dossiers de candidature comprenant le parrainage, une condition d’éligibilité du candidat à l’élection du président de la République, la commission électorale indépendante est déjà au cœur de plusieurs controverses avec, notamment, des rumeurs de « radiation » de plusieurs opposants des listes électorales. Le 4 août, son président, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, qui était invité à la tribune du Press-club de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), a tenté d’éteindre toutes les polémiques. Mais la situation est loin d’être apaisée avec l’ouverture, ce 5 août, du contentieux des listes électorales. Ceux qui ont été omis de la liste disposent de deux jours pour se signaler. Le Point
Centrafrique: l’Autorité électorale satisfaite du processus d’enrôlement
L’Autorité nationale des élections (ANE) poursuit ses activités en vue de l’organisation des élections qui sont prévues pour la fin du mois de décembre. En début de semaine lundi soir c’est l’opération de recensement des électeurs qui s’est terminée à Bangui. Un bilan plutôt positif selon l’ANE. Près de 258 000 électeurs se sont inscrits à Bangui, un chiffre un peu plus faible que 2015. Mais Julius Ngouade Baba, rapporteur général et porte-parole de l’ANE, se dit satisfait de cette opération. « Dans l’ensemble ça c’est assez bien passé. Nous avons eu quelques difficultés techniques. Des tablettes qui n’ont pas fonctionné par moment. Mais nous avons résolu toutes ces difficultés et donc l’opération a pris fin dans de bonnes conditions. » RFI
Dans le grand quartier populaire de Nyanya, un des tribunaux mobiles a été établi par les autorités pour faire respecter les mesures sanitaires pour lutter contre la propagation du coronavirus. Une équipe d’agents de sécurité et de magistrats s’occupe tous les jours de faire respecter les décisions du gouvernement. « Aujourd’hui, nous avons jugés 25 personnes pour violations des mesures sanitaires. Ils n’ont pas respecté la distanciation sociale. Ils ont surchargé leurs véhicules. Ils ont pris plus de passagers que prévu », relate Yamussa Saïdu Mohammed, l’un des juges assignés à ce tribunal. A lui seul, le tribunal mobile de Nyany effectue plus de 20 arrestations par jour depuis le début de ses opérations en mars. Plusieurs centaines de contrevenants ont été trainés devant ces tribunaux à travers le pays. VOA
Depuis le début de l’épidémie, 24 000 membres du personnel de santé ont été infectés en Afrique du Sud, soit près de 5% du total des contaminations dans le pays. Et 181 de ces professionnels sont morts. Ces chiffres sont révélés alors que des syndicats du secteur dénoncent ces dernières semaines les pénuries d’équipements de protection dans certains établissements, le manque de personnel, et le besoin de plus de formations consacrées à l’épidémie. Ils menacent de se mettre en grève si ces conditions de travail ne sont pas améliorées. De plus, les révélations de conflit d’intérêts et d’irrégularités autour de marchés publics pour fournir du matériel contre le Covid-19, suscitent l’indignation. La médiatrice de la République ainsi que l’Unité spéciale d’investigation (SIU) enquêtent sur la vente d’équipements à des prix excessifs et l’attribution de contrats à des proches de hauts cadres de l’ANC. La porte-parole de la présidence et le responsable de la santé pour la région du Gauteng ont été poussés à quitter temporairement leurs fonctions, suite à ces suspicions. RFI
Les 17 premiers membres de cette équipe d’experts sanitaires internationaux de l’OMS sont attendus ce mercredi et comprennent des compétences clés en matière d’épidémiologie, de surveillance, de gestion des cas, d’infection, de prévention et de contrôle, d’approvisionnement, ainsi que de mobilisation communautaire et d’éducation sanitaire. Selon l’Agence onusienne, cela entraînera une réduction de la charge hospitalière et une plus grande adhésion de la communauté. Ce qui permettra un meilleur respect des mesures de santé publique Ce déploiement est le fruit de discussions entre les autorités sanitaires sud-africaines et les responsables de l’OMS. Il intervient alors que l’Afrique du Sud est désormais le cinquième pays au monde le plus touché par la pandémie en termes de cas confirmés. ONU Info
Anto Cocagne ne s’arrête jamais. Depuis la région parisienne où elle vit, le « Chef Anto » se démène pour atteindre son objectif : faire connaître la cuisine africaine au plus grand nombre. Et la débarrasser une bonne fois pour toutes de ses clichés. Pour l’aider dans sa démarche, elle a, en quelques années, multiplié les projets. Cours de cuisine, conférences et plus récemment publication d’un livre de recettes… La trentenaire mise sur la pédagogie. Et ça marche. « Il y a dix ans, j’avais du mal à remplir mes cours de cuisine. Aujourd’hui, ils sont tous complets », affirme-t-elle fièrement. Et de poursuivre : « Ce que l’on ne connaît pas fait peur. C’est pour cela qu’il faut démocratiser notre cuisine, nos arts, notre culture pour que la gastronomie africaine trouve enfin sa place. » Au regard de l’engouement récent mais bien réel des Français pour les plats du continent, Anto Cocagne peut affirmer aujourd’hui que le combat porte ses fruits. Le Point