Revue de Presse du 6 août 2019

Libye: 42 civils tués dans un raid aérien sur une ville du sud
Au moins 42 civils ont été tués dans une frappe aérienne contre une ville du sud de la Libye, a indiqué lundi un responsable local en accusant les forces de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de ce pays plongé dans le chaos. Le gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, a confirmé cette frappe dimanche soir contre le quartier Al-Qalaa à Morzouk, qui a fait « des dizaines de morts et de blessés parmi les civils ». Il a lui aussi attribué le raid aux forces du maréchal Haftar, rival du GNA. Ce nouveau drame est survenu alors que près de huit ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte en 2011, le pays riche en pétrole reste meurtri par les luttes de pouvoir, les combats et les attaques. Selon Ibrahim Omar, membre du conseil municipal de Morzouk, « dimanche vers 17H00 (15H00 GMT), un bâtiment gouvernemental où étaient réunies plus de 200 personnes, des notables et doyens de la ville pour régler des différends sociaux, a été visé par trois frappes ». AFP

La collision meurtrière entre des voitures au Caire est un acte « terroriste »
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé lundi que la collision entre plusieurs voitures au Caire, ayant fait au moins 20 morts, était un acte « terroriste ». M. Sissi a présenté sur les réseaux sociaux ses condoléances « au peuple égyptien et aux familles des martyrs tués dans le lâche incident d’origine terroriste ». Selon un dernier bilan établi par le ministère de la Santé, au moins 20 personnes ont été tuées lorsqu’une voiture roulant à grande vitesse a percuté trois autres véhicules, provoquant une énorme explosion dans la nuit de dimanche à lundi, peu avant l’aube. Le ministère de l’Intérieur a attribué l’acte au groupuscule Hasm, considéré par les autorités comme proches des Frères musulmans, confrérie interdite et sévèrement répriméé en Egypte. AFP

Nigeria: le leader emprisonné du groupe MIN autorisé à se faire soigner en Inde
Ibrahim Zakzaky, fondateur du Mouvement islamique du Nigeria emprisonné depuis 2015 avec son épouse, a finalement obtenu l’autorisation du tribunal de Kaduna, au nord du pays, de quitter le territoire pour suivre un traitement médical en Inde. Le tribunal de Kaduna a créé la surprise lundi 5 août. Personne n’avait vu venir cette décision alors que la justice nigérianne fait traîner le procès d’Ibrahim Zakzaky depuis quatre ans. Le MIN est un mouvement représentant la minorité chiite au Nigeria, inspiré par la révolution iranienne. Son fondateur a été emprisonné il y a quatre ans, à la suite de heurts entre ses militants et l’armée nigérianne lors d’une procession religieuse. Ibrahim Zakzaky est accusé de meurtre, d’homicide involontaire, de rassemblement illégal et de trouble à l’ordre public. La décision de l’envoyer en Inde, pourrait être une tentative de désamorcer les tensions avec le MIN. RFI

Mozambique : la Renamo doit signer mardi un accord de paix historique
La Renamo, ancienne rébellion devenue le principal parti d’opposition au Mozambique, doit signer mardi un traité de paix définitif avec le gouvernement de Maputo, 27 ans après la fin de la première guerre civile. Il s’agit de la troisième tentative pour conclure une paix définitive entre les deux rivaux, la Renamo n’ayant jamais totalement désarmé et ayant maintenu une partie de ses combattants dans les montagnes du centre du Mozambique. Le parti accusait le gouvernement de ne pas respecter ses engagements. Jeudi, le président Filipe Nyusi et le chef de la Renamo, Ossufo Momade, ont signé un accord de paix historique sur la cessation des hostilités, dans le Parc national de Gorongosa, dans le centre du Mozambique. Mais Ossufo Momade est contesté en interne par un groupe affirmant représenter l’aile militaire de la Renamo. AFP

Accords de paix entre groupes armés peuls et dogons dans le centre du Mali
Des accords « de cessation des hostilités » ont été signés par des groupes armés peuls et dogons qui se déchirent depuis des mois dans plusieurs localités du centre du Mali, en marge d’une visite du Premier ministre Boubou Cissé, a-t-on appris lundi de sources officielles. Ces accords de paix ont été conclus dans les cercles de Macina, Djenné, San, Ténenkou et Niono (régions de Mopti et de Ségou) par une dizaine de groupes armés peuls et de chasseurs traditionnels dozos, composés notamment de membres de la communauté dogon, selon un document officiel consulté par l’AFP. Depuis l’apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé des « groupes d’autodéfense ». AFP

Soudan: l’accord de paix ne convient pas à tout le monde
Au Soudan, les militaires et les représentants de la contestation se sont finalement mis d’accord, ce week-end, sur une déclaration constitutionnelle qui encadre une transition prévue sur trois ans. Le texte a été paraphé par les deux parties dimanche et sera officiellement signé le 17 août. Il prévoit la création d’un conseil souverain composé de cinq militaires et de six civils, d’un conseil des ministres et d’un parlement. Si beaucoup saluent un accord historique, le texte soulève déjà inquiétudes et critiques du côté de la contestation et des différents partis d’opposition. Des voix dissidentes s’élèvent au sein même des alliés des Forces pour la liberté et le changement, la coalition qui rassemble depuis janvier tous les opposants au pouvoir militaire. Les chefs rebelles du Front révolutionnaire soudanais considèrent que leurs revendications ne sont pas entendues, principalement en ce qui concerne des processus de paix dans les États du Darfour, du Kordofan Sud et du Nil Bleu. Les discussions devraient donc se poursuivre dans les prochains jours explique Khalid Omar Youssef, un leader de la contestation civile. RFI

Tunisie : comment la mort de Béji Caïd Essebsi a redistribué les cartes sur la scène politique
La mort du chef de l’État, Béji Caïd Essebsi, bouleverse le calendrier électoral et redistribue les cartes sur la scène politique. Plusieurs scénarios sont envisageables. Les yeux encore rougis, la voix tremblante d’émotion après la disparition du président de la République, Béji Caïd Essebsi, le 25 juillet, les Tunisiens n’ont pas eu besoin de plus de quelques heures pour s’interroger sur la suite des événements. Le pays allait-il sombrer dans la confusion d’un conflit de succession et de prise de pouvoir comme celui qui avait prévalu à la mort du prophète Mohammed et que l’écrivain et universitaire Hela Ouardi décrit dans les Califes maudits? Jeune Afrique

La police tunisienne abandonne un groupe de migrants dans le desert
Un groupe de migrants aurait été abandonné dans le désert par la police tunisienne, les organismes d’aide au migrants n’ont pas pu les localiser alors qu’il n’ont ni à boire ni à manger. … Au début du week-end, des hommes en uniformes de la ville de Sfax, à l’est de la Tunisie, accusent le groupe d’ivoiriens de préparer une migration clandestine. Mais selon la personne qui filme, ils organisaient en réalité des festivités pour la fête nationale de la Côte d’ivoire. Les 36 personnes ont été emmenées à plus de 200 kilomètres dans le Sud et abandonnées dans le désert en Lybie. Selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, il s’agit d’une violation grave des droits des migrants. BBC

Maroc: interception de 424 migrants en route vers l’Espagne
La Marine royale marocaine a secouru dans la nuit de dimanche à lundi 424 migrants qui naviguaient à bord de plusieurs embarcations de fortune dans l’espoir de rallier l’Espagne, a-t-on appris lundi de source militaire. Certains des migrants, « dans un état de santé dégradé », ont reçu les premiers soins à bord des bateaux des garde-côtes marocains, avant d’être ramenés dans différents ports du nord du pays, a précisé la même source à l’AFP. La plupart de ces migrants interceptés sont originaires du sud du Sahara, et il y avait parmi eux 53 femmes et 16 mineurs, selon la même source. AFP

RDC : deux morts, 24 disparus après une attaque de milices
Deux personnes ont été tuées et vingt-quatre portées disparues dans l’est de la République démocratique du Congo après l’attaque d’une localité par des « assaillants » non identifiés, a-t-on appris mardi de sources locales. … Ce nouvel incident dans la région a eu lieu à Kisima, localité située à environ 40 km à l’est de Beni, en bordure de route sur l’axe qui mène à Kasindi, la frontière ougandaise. Samedi et dimanche, dix autres personnes avaient été tuées dans cette région de Beni. La région est le fief des milices du groupe musulman ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) responsable des nombreuses tueries depuis 2014, d’après les autorités. AFP

Cameroun : HRW dénonce des exactions sur des handicapés dans les zones anglophones
Human Rights Watch (HRW) a dénoncé lundi les exactions commises par l’armée et les groupes séparatistes sur de nombreux handicapés et personnes âgées vivant dans les régions anglophones du Cameroun, en proie à une violente crise depuis près de trois ans. « Des personnes handicapées et des personnes âgées figurent parmi les personnes tuées, violemment agressées ou enlevées par les forces gouvernementales et les séparatistes armés », écrit l’ONG dans un rapport, précisant avoir interrogé notamment 48 handicapés vivant dans des zones anglophones. Des soldats du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée camerounaise déployée dans une région anglophone du Cameroun, ont tué un homme de 43 ans atteint de déficience auditive et de handicap mental « parce qu’il ne répondait pas à leurs questions », le 5 mai dans le village de Ntamru dans le Nord-Ouest, a relaté l’ONG. AFP

Guinée équatoriale : Parodie de justice suite au coup d’État manqué (Human Rights Watch)
Le procès ayant abouti à la condamnation de 112 accusés a été entaché d’irrégularités et d’allégations de torture selon Human Rights Watch. La condamnation, le 31 mai 2019, de 112 accusés par un tribunal de Guinée équatoriale, dans le cadre d’un procès où de nombreuses violations des garanties de procédure régulière ont été constatées, notamment des aveux extorqués sous la torture, constitue un déni de justice flagrant, a déclaré Human Rights Watch simultanément à la mise en ligne d’une vidéo sur ce procès. « Les avocats indépendants ayant assisté au procès l’ont qualifié de parodie de justice », a déclaré Sarah Saadoun, chercheuse auprès de la division Entreprises et droits humains de Human Rights Watch. « La liberté prise par les autorités équato-guinéennes d’arrêter des dizaines de personnes dans la rue et de les condamner à des décennies de prison sans autre élément de preuve que des aveux extorqués sous la torture devrait déclencher un véritable tollé. » Sahel Intelligence

Congo-B: le fils de Sassou-Nguesso accusé d’avoir détourné 50 millions de dollars
L’ONG Global Witness accuse, dans un rapport dévoilé ce mardi 6 août, le fils du président congolais Denis Christel Sassou-Nguesso, d’avoir détourné à son profit environ 50 millions de dollars d’argent public. Selon Global Witness, entre 2013 et 2014, Denis Christel Sassou-Nguesso aurait détourné 50 millions de dollars d’argent public par le biais de sociétés écrans basées à Chypre. D’après l’ONG, Gabox, une société écran aurait bénéficié d’un faux contrat public pour participer à l’élaboration d’une carte géologique de la République du Congo et cette société serait, en fait, la propriété de Denis Christel Sassou-Nguesso. RFI

Gambie : la libération de trois anciens « junglers » de Yahya Jammeh fait polémique
Trois anciens membres des escadrons de la mort de l’ex-président Yahya Jammeh ont été remis en liberté, lundi, sur décision du ministre gambien de la Justice, deux semaines après leurs aveux devant la Commission vérité et réconciliation (TRRC). Une décision décriée par les associations de victimes. Abubacarr Tambadou, Malick Jatta, Omar Jallow et Amadou Bajie, trois « junglers » – anciens soldats qui étaient soumis aux ordres direct de l’ex-président Yahya Jammeh – vont être remis en liberté en Gambie. La décision du ministre de la Justice, annoncée lundi, intervient deux semaines après le témoignage des trois hommes devant la Commission vérité et réconciliation (TRRC) lors de laquelle ils ont notamment reconnu avoir assassiné le journaliste Deyda Hydara, en 2004, et tué plus de 50 migrants ouest-africains échoués sur une plage, en 2005, ainsi que d’anciens compagnons de route de l’ancien président gambien, soupçonnés par celui-ci d’avoir voulu le renverser. Jeune Afrique avec AFP

Côte d’Ivoire : l’opposition saisit le Conseil constitutionnel sur la réforme de la CEI
Trois groupes parlementaires de l’opposition ivoirienne ont annoncé lundi avoir saisi le Conseil constitutionnel pour changer la loi sur la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), adoptée la semaine dernière par l’Assemblée nationale malgré ses protestations. … « On a estimé qu’il n’y avait pas de consensus autour de cette loi qui ne respecte pas l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples » a ajouté Alain Lobognon, proche de Guillaume Soro, estimant que l’adoption du texte était un « passage en force ». Mercredi, Alain Lobognon avait annoncé son intention de saisir également à nouveau la Cour africaine des droits de l’homme. Saisie par la société civile ivoirienne, la Cour africaine des droits de l’homme, qui siège à Arusha, en Tanzanie, avait rendu en 2016 un arrêt enjoignant au gouvernement ivoirien de réformer la CEI. AFP

Le Burundi confronté à une flambée de paludisme
Le Burundi est confronté à une flambée de paludisme atteignant des « proportions épidémiques » qui a fait plus 1.800 victimes depuis le début de l’année, selon l’ONU, soit autant que le nombre de victimes d’Ebola en un an dans la République démocratique du Congo voisine. Du 1er janvier au 21 juillet 2019, « un total cumulé de 5.738.661 cas et de 1.801 décès a été signalé », selon un rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), consulté par l’AFP mardi. Le Burundi compte environ 11,5 millions d’habitants et OCHA précise qu’une même personne peut avoir contracté la maladie plusieurs fois. Les auteurs du rapport évoquent « des proportions épidémiques » de la maladie depuis début mai, mais le gouvernement burundais a refusé jusqu’ici de déclarer une épidémie de paludisme, malgré des demandes des organisations internationales en ce sens depuis la mi-avril. AFP

Sénégal : la lutte avec frappe est-elle trop violente ?
Sport national aux athlètes adulés, la lutte sénégalaise « avec frappe » est-elle trop violente ? Après que Modou Lô a été sacré « roi des arènes » sur un KO spectaculaire, certains professionnels regrettent surtout que l’art de la lutte traditionnelle se perde dans la surmédiatisation. Le combat n’a pas duré 10 minutes et le K.-O. a été magistral. Les lutteurs Modou Lô et Eumeu Sène se sont disputé, le week-end dernier au stade Demba Diop de Dakar, le titre de « roi des arènes ». Une consécration remportée en un éclair par Modou Lô, qui a précipité son adversaire au sol avec une violence La lutte sénégalaise est-elle trop violente ? Peu de temps après le combat, une vidéo est réapparue sur les réseaux sociaux. On y voit l’intellectuel Souleymane Bachir Diagne expliquer que la lutte avec frappe, version sénégalo-sénégalaise de la lutte africaine traditionnelle, à la fois fierté et sport national, était une invention… du colon. Jeune Afrique