Revue de presse du 5 septembre 2024

En Côte d’Ivoire, les autorités gèlent les avoirs de 29 individus pour financement et participation à des groupes terroristes
L’information n’est apparue que ces derniers jours mais les autorités ivoiriennes avaient déjà gelé, le 22 août, les avoirs de 29 personnes soupçonnées d’être impliquées dans le financement ou l’organisation de projets terroristes. L’arrêté du ministre des finances et du budget, Adama Coulibaly, a pris effet pour une période de six mois renouvelable, précise le document diffusé par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). En vertu d’un décret édictant des sanctions financières pour les individus soupçonnés de financement du terrorisme, adopté en mai, l’arrêté rappelle qu’il est « interdit à toute personne morale ou physique se trouvant sur le territoire ivoirien de mettre à disposition des intéressés des biens, fonds et autres ressources financières ». Les 29 noms listés sont tous des hommes, âgés de 24 à 61 ans, et résidant pour la plupart en Côte d’Ivoire…Les 29 noms listés sont tous des hommes, âgés de 24 à 61 ans, et résidant pour la plupart en Côte d’Ivoire. Sept sont des citoyens ivoiriens, quinze sont Burkinabés et cinq Maliens, mais la liste compte également un Gambien et un Mauritanien. Ces derniers mois, une dizaine de jihadistes présumés ont été interpellés par les forces armées ivoiriennes dans la zone frontalière du Burkina Faso, à Doropo et à Téhini, dans la zone de Kafolo, puis transférés à Abidjan. Leur identité n’a pas été dévoilée et on ignore encore à ce stade s’il s’agit des mêmes personnes que celles mentionnées dans l’arrêté du 22 août. Cette mesure intervient alors que la Côte d’Ivoire, qui n’a pas subi d’attaques djihadistes depuis 2021, cherche à contenir à sa frontière nord la contagion de la menace des groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique au Sahel. Le Monde

La Chine promet « un soutien financier » de 50 milliards de dollars à l’Afrique dans les trois prochaines années
Le président chinois, Xi Jinping, a promis, jeudi 5 septembre, plus de 50 milliards de dollars (45 milliards d’euros) sur trois ans aux pays africains, dont une cinquantaine de dirigeants sont à Pékin pour le Forum de coopération sino-africaine…La Chine est déjà le premier partenaire commercial du continent africain, avec 167,8 milliards de dollars (151,8 milliards d’euros) d’échanges au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois. Elle y a envoyé ces deux dernières décennies des centaines de milliers d’ouvriers et d’ingénieurs pour construire ces grands projets et a obtenu un accès privilégié aux vastes ressources naturelles africaines, notamment le cuivre, l’or et le lithium…Les prêts des banques publiques chinoises ont permis de financer de nombreuses infrastructures destinées à augmenter la croissance (voies ferrées, ports, routes…), mais ils ont soulevé des interrogations quant à l’endettement de certains pays. Le montant des prêts accordés en 2023 par la Chine aux pays africains a toutefois été divisé par six par rapport aux sommets atteints en 2016, où ils approchaient les 30 milliards de dollars (27 milliards d’euros). Le Monde avec AFP

En Tunisie, le candidat à la présidentielle Ayachi Zammel a été placé en détention provisoire
Il est l’un des trois candidats qui a été autorisé, par la commission électorale, à se présenter à l’élection présidentielle du 6 octobre. Mais l’ancien député Ayachi Zammel a été placé en détention provisoire en Tunisie, mercredi 4 septembre, dans le cadre d’une enquête pour des soupçons de « falsification de parrainages », ont annoncé ses avocats. Agé de 43 ans, M. Zammel a été interpellé puis placé en garde à vue lundi. Cet industriel, chef du petit parti libéral peu connu baptisé Azimoun, fait l’objet d’un mandat de dépôt depuis mercredi et doit comparaître jeudi devant le tribunal de La Manouba, a fait savoir son équipe juridique dans un communiqué. Cette décision intervient après l’exclusion de la course de trois autres candidats, considérés comme des rivaux sérieux du président sortant, Kaïs Saïed – en lice pour un second mandat –, par l’Autorité électorale (ISIE) en début de semaine. Le président, élu démocratiquement en 2019, est accusé de dérive autoritaire depuis un coup de force le 25 juillet 2021 par lequel il s’est octroyé les pleins pouvoirs…Mercredi, neuf partis politiques et neuf ONG, parmi lesquelles la Ligue tunisienne des droits de l’homme, ont annoncé la création d’un Réseau tunisien de défense des droits et des libertés, qui, selon les ONG locales et internationales, ont régressé dans le pays depuis l’été 2021. Le Monde avec AFP

Mpox : une première livraison de vaccins est attendue jeudi 5 septembre en RDC
La République du Congo (RDC), pays le plus touché par l’épidémie de mpox, attend jeudi 5 septembre une première livraison de près de 100 000 doses de vaccins, a annoncé mercredi le directeur général de l’Agence de santé de l’Union africaine (Africa CDC) à l’Agence France-Presse (AFP)…Vaste pays d’Afrique centrale, la RDC a enregistré plus de 17 500 cas et 629 morts depuis le début de l’année, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Afrique, l’épidémie est désormais présente dans treize pays, dont le Burundi (796 cas), le Congo-Brazzaville (162 cas) ou encore la République centrafricaine (45 cas), selon des chiffres de l’Africa CDC en date du 27 août…L’Espagne (500 000 doses), la France et l’Allemagne (100 000 doses) ont également promis d’envoyer des vaccins aux pays africains. Le Monde avec AFP

RDC: la coalition de l’opposant Seth Kikuni dénonce son arrestation par l’ANR
L’opposant Seth Kikuni, qui était candidat à l’élection présidentielle congolaise en décembre 2023, est détenu depuis lundi 2 septembre dans les locaux de l’Agence nationale de renseignement (ANR). Deux de ses collaborateurs avec lesquels il avait été arrêté ont été libérés ce mercredi soir. Les autorités n’ont pas encore communiqué sur les raisons de cette arrestation. Son parti politique Piste pour l’Émergence du Congo a dans la foulée dénoncé une arrestation qui cristallise la dictature dans le pays. « Nous sommes déjà face à un régime qui n’a pas peur ou qui n’a pas les sentiments patriotiques à l’égard de son peuple. Aujourd’hui, ils veulent museler l’opinion contraire à leur gouvernance, entre autres celle de Monsieur Seth Kikuni. Pourquoi ? Parce qu’il a mis en place un cadre de concertation pour réunir l’opposition, la société civile et tous les mouvements citoyens pour barrer la route à cette dérive dictatoriale », explique Nathanaël Onokomba Bin Shako, le porte-parole du parti de Seth Kikuni. RFI

Mali: Tabital Pulaaku International demande aux autorités de «libérer sans délai» l’ancien député Idrissa Sankaré
L’association Tabital Pulaaku International demande aux autorités maliennes de « libérer sans délai » Idrissa Sankaré. L’ancien député de Bankass, dans le centre du Mali, également troisième vice-président de Tabital Pulaaku Mali, n’a plus donné signe de vie depuis tout juste trois semaines. Idrissa Sankaré a été enlevé le 14 août dernier à Bamako. Selon les informations recoupées par RFI auprès de nombreuses sources communautaires, politiques et sécuritaires maliennes, Idrissa Sankaré se trouve actuellement dans une prison secrète de la Sécurité d’État. Et cela alors que l’association de défense de la culture et des droits de la communauté peule, dont il est l’un des dirigeants, doit renouveler son bureau national d’ici la fin du mois…Initialement prévu les 14 et 15 septembre prochains, le renouvellement du bureau national de Tabital Pulaaku Mali a été repoussé aux 28 et 29 septembre. Un report décidé après l’enlèvement d’Idrissa Sankaré, troisième vice-président de l’antenne malienne de l’association, dans l’espoir qu’il serait relâché d’ici-là. Tabital Pulaaku Mali, qui affiche son soutien à l’armée nationale dans la lutte contre le terrorisme, dénonce également de façon récurrente les attaques subies dans le centre du pays par la communauté peule, victime d’amalgames avec les jihadistes. L’association a ainsi pointé à de nombreuses reprises des exactions attribuées à l’armée malienne ou à ses supplétifs chasseurs traditionnels dozos. RFI

Côte d’Ivoire: ouverture de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement à Abidjan
La Conférence ministérielle africaine sur l’environnement se tient à Abidjan ces jeudi 5 et vendredi 6 septembre. Cette réunion vise à harmoniser les positions des gouvernants en vue de la COP29 qui se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre prochain. La Conférence ministérielle africaine sur l’environnement s’est ouverte ce jeudi 5 septembre et se déroule jusqu’à ce vendredi à Abidjan. En parallèle, une centaine d’organisations de la Société civile lance « la Caravane des citoyens africains pour la justice climatique », qui a pour objectif de mener des activités dans 25 pays avant la COP29 pour sensibiliser, notamment, sur les exigences des militants de la société civile du continent en matière de finance climatique. RFI

Au Maroc, la « loi Ouahbi » inquiète les associations anti-corruption
Malgré les protestations de la société civile, le conseil du gouvernement a approuvé un amendement porté par le garde des Sceaux, Abdellatif Ouahbi, visant à empêcher les ONG d’intenter des actions en justice contre les délits portant atteinte aux biens publics, notamment contre les malversations commises par des élus ou des fonctionnaires. Début 2022, quatre mois après son arrivée au ministère de la Justice, Abdellatif Ouahbi dévoilait les priorités de son département, parmi lesquelles la révision de certaines lois du code civil ainsi qu’une refonte du code pénal. Mais si certaines propositions, comme celle relative aux peines alternatives (travaux d’intérêt général, surveillance électronique, etc.) ont été votées sans bruit, un projet d’amendement a suscité et suscite encore l’ire de la société civile. Il s’agit du projet de loi n° 03.23, modifiant et complétant la loi n° 22.01 relative à la procédure pénale, qui vise à priver les associations de protection des deniers publics d’intenter une action publique concernant des délits portant atteinte aux biens publics. Sauf si, précise le texte, la demande provient du procureur général près la Cour de cassation, sur demande accompagnée d’un rapport de l’Inspection générale des finances, de l’administration territoriale, voire d’un des ministères, ou bien sûr saisine de l’Instance publique de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC). Ce texte a été adopté le 29 août dernier par le conseil du gouvernement. Jeune Afrique

Sénégal: le ton continue de monter entre l’exécutif et le législatif
Au Sénégal, le bras de fer politique entre opposition et pouvoir se durcit. Face à la menace d’une motion de censure déposée par le camp de l’ancien président toujours majoritaire à l’Assemblée nationale pour faire tomber le gouvernement, l’exécutif a contre-attaqué ce mercredi : le président Bassirou Diomaye Faye a demandé l’ouverture d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale ce jeudi 5 septembre pour éviter l’examen d’une motion de censure. C’est un peu l’épilogue du bras de fer qui s’est ouvert avec l’opposition lundi qui veut empêcher de supprimer deux institutions jugées trop pesantes sur le budget. Après le rejet par l’Assemblée nationale, dominée par l’opposition, d’un projet de loi allant dans ce sens, l’exécutif a contourné l’obstacle par décret : le président Bassirou Diomaye Faye a mis fin aux fonctions des présidents du haut Conseil des collectivités territoriales et du Conseil économique et social…De la même façon, face à la menace d’une motion de censure qui ferait tomber le gouvernement, l’exécutif a contre-attaqué en demandant l’ouverture d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale. Une stratégie pour imposer l’examen d’un certain nombre de propositions de loi plutôt que celui d’une motion de censure. Avec sa demande de dernière minute pour ouvrir une session extraordinaire consacrée à l’examen de différents projets de loi, le président Bassirou Diomaye Faye a court-circuité la motion de censure qui visait son gouvernement puisque celle-ci ne figure pas sur le programme qu’il a lui-même fixé pour cette session extraordinaire. Et à l’approche d’une possible dissolution de l’Assemblée nationale, qui pourrait intervenir dès le 12 septembre, la tension entre le pouvoir exécutif et le législatif ne cesse de monter. C’est une sorte de course contre-la-montre entre le pouvoir et l’opposition, pour tenter de fragiliser l’autre camp avec en ligne de mire, déjà, les futures élections législatives. RFI

Turquie-Égypte: Erdogan et al-Sissi consolident le renouveau des relations entre Ankara et Le Caire
Recep Tayyip Erdogan a reçu pour la première fois, mercredi 4 septembre 2024 à Ankara, son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, sept mois après une visite du président turc au Caire…Les relations turco-égyptiennes semblent bel et bien remises sur les rails. La visite à Ankara d’Abdel Fattah al-Sissi – que Recep Tayyip Erdogan est venu saluer à l’aéroport, ce qu’il ne fait que rarement – s’est conclue par la signature de pas moins de 17 accords bilatéraux. Énergie, santé, industrie, tourisme, mais surtout commerce : les deux pays veulent apparemment rattraper le temps perdu, après une dizaine d’années de rupture. Objectif : porter leurs échanges commerciaux à 15 milliards de dollars, contre 10 actuellement. Face aux journalistes, les deux présidents n’ont toutefois pas évoqué les ambitions turques de vendre à l’Égypte des équipements militaires, notamment des drones…Abdel Fattah al-Sissi et Recep Tayyip Erdogan ont aussi échangé au sujet de crises régionales, particulièrement à propos de la guerre à Gaza. RFI

Au Kenya, le Parlement travaille sur de possibles violences de l’armée britannique
Au Kenya, la commission parlementaire de Défense reprend ses travaux d’enquête sur la BATUK, l’Unité d’entraînement de l’armée britannique, installée à Nanyuki, à 200 km au nord de Nairobi. Depuis un an, elle étudie de possibles « manquements éthiques », après diverses plaintes déposées devant la justice kényane, notamment sur des cas des violences sexuelles…Pour l’avocat Kelvin Kubai, d’autres cas de violences sexuelles pourraient avoir été cachés. Dans les années 2000 notamment, des centaines de femmes avaient affirmé avoir été violées par des militaires britanniques, alors en exercice à Dol Dol. « Après enquête, la police militaire royale a considéré que la plupart de ces plaintes se fondaient sur de faux témoignages, mais leur enquête n’était pas complète. Ils n’ont pas prélevé d’ADN. Avec de nouvelles preuves scientifiques, on pense que certaines plaintes sont valides et n’auraient pas dû être rejetées », assure l’avocat. RFI