Revue de presse du 5 septembre 2023

Les intérêts de l’Afrique dans le renforcement du système des Nations Unies
Les Nations unies sont la seule organisation véritablement mondiale ayant le mandat et le profil nécessaires pour aider à résoudre les problèmes mondiaux urgents. Les pays du Sud, où se trouvent la plupart de ses membres, ont un intérêt particulier à la préserver, malgré ses lacunes. Représentant 85 % de la population mondiale, les pays du Sud sont les plus pauvres, les moins développés et les plus touchés par les conflits. Les engagements des Nations unies et d’autres institutions multilatérales dans ces pays ont donc une influence disproportionnée. C’est particulièrement le cas pour les pays africains. Les membres africains comptent parmi les plus fervents défenseurs de l’ONU et sont favorables aux réformes institutionnelles visant à en faire un système international plus efficace, plus équitable et plus inclusif. Historiquement, les pays africains ont utilisé leur force de représentation en tant que plus grand bloc de vote unique pour résister aux efforts visant à affaiblir, miner ou diluer les Nations unies. Ils ont plutôt essayé de préserver l’intégrité du système des Nations unies, de remédier à ses lacunes et de le rendre plus réceptif aux préoccupations de l’Afrique et de l’ensemble du Sud. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Africa Climate Summit: le président kényan invite à voir tout le potentiel de la croissance verte
Le premier sommet africain sur le climat s’est ouvert et pour trois jours à Nairobi, la capitale kényane, ce lundi 4 septembre 2023, sous l’égide de l’Union africaine et du gouvernement du Kenya. Une vingtaine de chefs d’État africains font le déplacement et ils s’exprimeront pour la plupart ce mardi 5 septembre. En attendant, durant la première matinée, la plénière a posé les enjeux de ce sommet africain, à 100 jours de la COP28 de Dubaï : à savoir le potentiel immense de l’Afrique pour verdir la planète. Ce n’est pas anodin, le premier sommet africain du climat est organisé au Kenya dont plus de 90% de l’électricité provient aujourd’hui des énergies renouvelables. Son président William Ruto espère que le sommet dont il est l’hôte ouvrira un nouveau chemin, où l’Afrique ne sera pas seulement victime de la crise climatique mondiale. RFI

Sommet africain sur le climat : le projet de déclaration finale sous le feu des critiques
Ce ne devait être qu’une réunion d’information sur le projet de déclaration finale du premier Sommet africain sur le climat, lundi 4 septembre, à Nairobi. Las, le texte préparé par le Kenya et le secrétariat de l’Union africaine (UA) a été sévèrement critiqué par les ministres de l’environnement réunis à huis clos dans la soirée, alors que les chefs d’Etat – qui doivent adopter la déclaration – étaient arrivés un peu plus tôt dans la capitale kényane. La déclaration doit définir la position commune des 54 pays africains dans les négociations climatiques, dont la prochaine étape aura lieu à Dubaï en décembre lors de la 28e conférence des parties de la convention des Nations unies sur les changements climatiques (COP28). Alors que le sommet doit permettre d’afficher l’unité du continent dans la lutte contre le dérèglement climatique, la réunion de lundi s’est transformée en une série de réclamations laissant apparaître d’importants désaccords. Une dizaine de pays ont pris la parole, à commencer par les Comores qui assurent pourtant la présidence tournante de l’Union africaine. « Nous avions demandé que le rôle des océans et de l’économie bleue figure dans le texte », a regretté Houmed Msadié, ministre de l’agriculture, de la pêche et de l’environnement. Le Monde

Coup d’Etat au Gabon : le général Oligui Nguema s’installe au pouvoir et promet la démocratie
Le nouveau président de la transition a prêté serment lundi à Libreville. S’il a promis de conduire son pays à des élections « libres et transparentes », il ne s’est pas engagé sur la date. … Dans la matinée, le nouvel homme fort du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a prêté serment. Impeccablement sanglé dans l’uniforme rouge vif d’apparat de la garde républicaine, poitrine lestée de tout ce que le pays compte de décorations, il a juré fidélité à son peuple, son pays et la démocratie. Un serment fait non pas, comme d’usage, sur la Constitution – il l’a suspendue et promis d’en faire adopter une autre par référendum –, mais sur la charte de la transition. Le texte a été écrit en un temps record. On n’en connaît pas encore la teneur. Le nouveau président de la transition a cependant tenu à s’engager solennellement en présence de tous les juges de la Cour constitutionnelle. A l’exception très notable de leur présidente, Marie-Madeleine Mborantsuo, placée en résidence surveillée comme une poignée d’autres anciens responsables, dont Ali Bongo, sa femme et leur fils. Elle était un rouage essentiel dans la machine à truquer les élections du régime Bongo. Nul doute qu’elle aurait validé, en dernière instance, les résultats frauduleux de la présidentielle du 26 août qui offraient sur un plateau un troisième mandat à Ali Bongo, comme elle le fit en 2016. Le Monde

Zimbabwe: investiture du président Emmerson Mnangagwa pour un second mandat
Le CCC (triple C), principal parti d’opposition, a rejeté ces résultats et demande à ce qu’une nouvelle élection soit organisée. Cette cérémonie avait donc pour but, pour le président reconduit, d’assoir sa légitimité. Parmi la poignée de chefs d’État qui ont fait le déplacement, se trouvaient trois présidents de la SADC, l’organisation régionale d’Afrique australe, à savoir le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, le Congolais Félix Tshisekedi et le Mozambicain Filipe Nyusi. D’autres nations comme la Chine et le Nigeria étaient représentées par leur vice-président. Enfin, présence remarquée : Grace Mugabe, la veuve de Robert Mugabe qu’Emmerson Mnangagwa avait fait renverser par un coup d’État, était elle aussi de la cérémonie. … Le principal parti d’opposition continue, pour sa part, de réclamer un nouveau scrutin et a fait le choix de ne pas aller devant les tribunaux, ayant peu de confiance dans le système judiciaire. RFI

Mali : « Ben le Cerveau » en garde à vue après des propos sur la junte
Le chef d’une association réputée proche des militaires au pouvoir au Mali a été placé en garde à vue lundi à Bamako, après avoir appelé au respect de la durée de la transition avant un retour des civils aux commandes, a appris l’AFP auprès d’une source de sécurité. Adama Ben Diarran, dit « Ben le Cerveau », dirige l’association Yerewolo-Debout sur les Remparts, qui soutient activement les militaires qui dirigent le Mali après avoir renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020. M. Diarra a reçu lundi matin une convocation de la brigade d’investigation judiciaire (BIJ), une unité de la police, à laquelle il a répondu dans l’après-midi, à la suite d’une demande du parquet, a affirmé à l’AFP une source de sécurité proche de la BIJ. Il a été auditionné à la BIJ pour « atteinte au crédit de l’Etat », a dit cette source sans préciser les faits exacts reprochés à M. Diarra, également membre du **Conseil national de transition (CNT), qui tient lieu d’organe législatif au Mali et a été installé par les militaires. AfricaNews avec AFP

Guinée : pour les deux ans du coup d’État, le pouvoir militaire interdit les manifestations
Les autorités guinéennes ont interdit toute manifestation mardi 5 septembre, jour du deuxième anniversaire de leur prise de pouvoir. La manifestation prévue par l’opposition pour réclamer un retour rapide des civils à la tête du pays est aussi interdite. Outre l’interdiction de manifestation, la junte a fait arrêter un certain nombre de dirigeants de l’opposition, lancé des poursuites judiciaires contre d’autres et dissous un collectif citoyen critique de son action. Les Forces vives, autre collectif de partis et organisations, a appelé à une marche « pacifique » le jour anniversaire. Dans un communiqué annonçant la manifestation, elles dénonçaient « la gestion autoritaire et unilatérale » des affaires, une volonté de « confiscation » du pouvoir par les autorités de transition et « l’enrichissement effréné de la classe dirigeante ». TV5Monde avec AFP

En Guinée, deux ans de transition pour quel bilan ?
Ce 5 septembre marque le deuxième anniversaire du renversement du président Alpha Condé. … Du côté de l’Union des forces démocratiques de Guinée, dirigé par l’opposant en exil, Cellou Dalein Diallo, le regard porté sur la junte au pouvoir est tout autre. « Deux années de fausses promesses, deux années de violences perpétrées contre les acteurs de la démocratie, de manque de dialogue, de tentative de déstabilisation et d’exclusion des acteurs politiques et sociaux du processus électoral, » estime Joachim Baba Milimouno, coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG. « L’autre déception, c’est qu’aujourd’hui nous comptabilisons 25 citoyens tués par balles, de sang-froid, par les forces de défense et de sécurité, à l’occasion des manifestations pacifiques appelées par les forces vives et le FNDC. » La société civile guinéenne, elle aussi, déplorela gestion de la transition par le CNRD et l’actuel gouvernement de transition. Alseyni Farenta Camara est membre du Front national pour la constitution, FNDC : « Aujourd’hui des leaders socio-politiques sont sont empêchés de sortir pour aller se faire soigner, d’autres sont contraints à l’exil, les libertés publiques et les droits humains sont bafoués. C’est très regrettable que le CNRD conduise la Guinée vers la catastrophe. » DW

Niger : l’armée française a commencé à discuter avec les militaires du retrait d’une partie de ses effectifs
La France a commencé à discuter avec les militaires nigériens du retrait de ses forces du pays sahélien. Un mois après la dénonciation des accords de coopération militaire entre la France et le Niger par la junte au pouvoir, « des discussions sur le retrait de certains éléments militaires ont commencé », ont confirmé au Monde plusieurs sources françaises proches du dossier. « Il est normal d’en discuter dans la mesure où la coopération antiterroriste est interrompue » depuis le coup d’Etat du 26 juillet, a ajouté l’une d’elles. A ce stade, ni le nombre de soldats concernés ni les modalités de ce départ n’ont été officiellement décidés, mais le principe est acquis. Actuellement, quelque 1 500 soldats français sont déployés dans le pays, sur trois bases : dans la capitale, Niamey, à Ouallam, au nord de la capitale, et à Ayorou, près de la frontière avec le Mali. Certaines unités pourraient être redéployées dans la région, notamment au Tchad voisin, ou être directement rapatriées à Paris. Jusqu’ici, les autorités françaises avaient toujours rejeté les demandes de retrait des effectifs français présents sur place en contestant la légitimité de la junte au pouvoir. Elles refusent aussi le retour à Paris de l’ambassadeur, Sylvain Itté. Et elles réclament le retour au pouvoir du président Mohamed Bazoum, avec qui Emmanuel Macron reste en contact. Le Monde

Des zones entières du Nigeria sous la coupe des « bandits » et de chefs de guerre
Le phénomène, parti du nord-ouest du pays, à la frontière avec le Niger, est en train de s’étendre. De vastes pans sont désormais aux mains de gangs dont les chefs attirent des djihadistes venus de plusieurs pays du Sahel pour participer à la curée et financer leurs opérations. Sur la route qui file à travers la campagne verdie par les pluies, dans le nord du Nigeria, on note une amélioration fragile, ces jours-ci : des barrages des forces de sécurité ont rétabli un filet de trafic sur cet axe qui mène vers la frontière avec le Niger, si proche, si poreuse, si dangereuse. Le pays voisin, où un coup d’Etat a eu lieu le 26 juillet, a été menacé par le président nigérian, Bola Tinubu, d’être la cible d’une intervention militaire régionale destinée à y rétablir l’ordre constitutionnel. Mais ici, dans l’Etat de Sokoto, comme dans le reste de cette vaste région du Nord-Ouest où se concentre un quart de la population nigériane, ce ne sont pas les risques d’un conflit avec le Niger voisin qui hantent les nuits des habitants. Le danger est avant tout intérieur : celui des attaques, pillages et embuscades des « bandits », comme on les nomme dans le pays de 220 millions d’habitants, des bandes armées de pillards qui, peu à peu, se transforment en seigneurs de la guerre, tandis que l’aire de leurs activités s’étend comme un feu de brousse. Début 2022, le gouvernement nigérian a qualifié ces groupes de « terroristes » et lancé des opérations pour tenter d’en venir à bout, notamment en ayant recours à des frappes aériennes sur leurs repaires. En pure perte. Le Monde

La RDC veut faire accélérer le retrait de la Monusco
Par sa résolution du 27 mars 2018, le Conseil de sécurité avait fixé le début du retrait de la Monusco à l’horizon 2024. La RDC souhaite que le début du retrait des troupes de la mission de l’ONU dans le pays ait lieu à la fin de l’année en cours. Dans sa correspondance, le chef de la diplomatie congolaise relève la gravité de la crise sécuritaire dans l’est du pays et évoque alors dix-huit raisons qui font que la Monusco a perdu sa crédibilité et même la confiance des Congolais. Elle s’est disqualifiée, écrit Christophe Lutundula, pour qui aux yeux de la population congolaise, la Monusco est devenue un problème à résoudre et non une solution à la crise. Le rejet de la mission onusienne par les Congolais, explique Lutundula, est d’autant plus fort que le processus de Nairobi et de Luanda sont bloqués par le Rwanda et le M23 qui refusent d’obéir aux demandes de la communauté internationale. RFI

RDC : 2 militaires arrêtés après la répression sanglante à Goma
Le gouvernement congolais a annoncé lundi l’arrestation de deux responsables militaires après la répression d’une manifestation qui a fait une cinquantaine de morts mercredi dernier à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Les autorités ont aussi décidé le rappel à Kinshasa « pour consultations » du gouverneur militaire du Nord-Kivu, ainsi que la « suspension » de deux officiers de police, également rappelés dans la capitale, a annoncé lundi soir devant la presse à Goma le ministre de l’Intérieur Peter Kazadi. Celui-ci fait partie d’une délégation officielle arrivée samedi de Kinshasa à Goma pour « faire la lumière » sur les événements du 30 août et « dégager les responsabilités », selon les termes du gouvernement. AfricaNews avec AFP

Le chef de l’armée soudanaise à Juba pour « discuter de la crise »
Le général Abdel Fattah al-Burhane est arrivé lundi à Juba pour « discuter » de la guerre qui ravage le Soudan et qui pourrait faire deux fois plus de réfugiés d’ici fin 2023, selon l’ONU, qui réclame un milliard de dollars de plus. Il s’agit du deuxième voyage à l’étranger du chef de l’armée, dirigeant de facto du pays depuis son putsch en 2021. Le 15 avril, il est entré en guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo, son ancien allié lors du putsch. Dans les camps d’Adré, au milieu du désert de l’est tchadien, quelque 200.000 Soudanais, quasiment tous des femmes, des enfants ou des hommes âgés, tentent de survivre. Alors que des rumeurs de négociations à l’étranger pour une sortie de crise se multiplient, le général al-Burhane s’est d’abord entretenu au Caire avec son grand allié Abdel Fattah al-Sissi, rencontré à l’académie militaire durant leur formation. Lundi, il doit rencontrer le président sud-soudanais Salva Kiir, un ancien rebelle contre Khartoum qui a proclamé l’indépendance de son pays en 2011. AFP

L’armée d’Érythrée a commis des atrocités au Tigré, dénonce Amnesty International
Des soldats érythréens ont continué à violer et exécuter des civils au Tigré après la signature d’un accord ayant mis fin au conflit dans cette région du nord de l’Éthiopie, affirme Amnesty international (AI) dans un rapport publié mardi 5 septembre. Le conflit dans le nord de l’Éthiopie, qui a opposé les autorités rebelles du Tigré au gouvernement fédéral éthiopien, épaulé par des milices des régions voisines de l’Amhara et l’Afar ainsi que par l’armée de l’Érythrée, a été marqué par d’innombrables atrocités imputables à l’ensemble des belligérants. « Les forces de défense érythréennes (EDF) ont commis des crimes de guerre et peut-être des crimes contre l’humanité » au Tigré « juste avant et juste après la signature » le 2 novembre 2022 de l’accord mettant fin à deux ans de conflit, explique AI, se basant sur 49 entretiens réalisés par téléphone avec des survivants, proches de victimes ou témoins. France24 avec AFP

Sahara Occidental : première visite de l’émissaire de l’ONU pour tenter de résoudre la crise
L’émissaire des Nations Unies pour le Sahara occidental Staffan de Mistura est arrivé lundi à Laâyoune pour des consultations « avec toutes les parties concernées », sa première visite dans ce territoire disputé depuis sa nomination, a annoncé l’ONU. Staffan de Mistura « attend avec impatience d’effectuer des visites dans la région et de mener des réunions impliquant toutes les parties concernées avant la publication du rapport du Secrétaire général au Conseil de sécurité en octobre ». Cette visite a pour « perspectives de faire progresser de manière constructive le processus politique sur le Sahara occidental », a ajouté la même source, sans donner de détails autour du programme de l’envoyée onusien ni sa durée. La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Belga

En Côte d’Ivoire, le parti au pouvoir largement victorieux des élections locales
Les élections municipales et régionales du samedi 2 septembre en Côte d’Ivoire s’annonçaient comme un tour de chauffe avant la présidentielle prévue en 2025. L’occasion d’évaluer le climat politique d’un pays dont les scrutins ont souvent été entachés par les violences et de jauger les forces en présence, alors que tous les principaux partis politiques étaient en lice. C’est sans surprise le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) qui a largement remporté les deux scrutins, marqués par une participation de 36,18 % pour les municipales et 44,61 % pour les régionales. Selon les résultats compilés de 30 régions (sur 31) et 199 communes (sur 201) que la Commisson électorale indépendante (CEI) a annoncés dimanche et lundi, le parti du président Alassane Ouattara est sorti vainqueur dans 123 communes et 25 régions, soit au moins 31 communes et sept régions de plus que lors des précédentes élections locales, en 2018, renforçant ainsi sa mainmise sur le pays. Dans l’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), affaibli par le décès le 1er août de son président, l’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié, et le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui s’étaient alliés dans de nombreuses localités, doivent se contenter de 34 communes et quatre régions. Le reste revient à des candidats indépendants. Le Monde avec AFP

Cameroun : en zone anglophone, une nouvelle rentrée scolaire dans la peur
Lundi 4 septembre était jour de rentrée scolaire au Cameroun. Mais à Bamenda, capitale de la région anglophone du Nord-Ouest, les rues sont une fois de plus restées désespérément vides. « Je suis à la maison. Tout le monde est à la maison. L’insécurité est toujours aussi élevée dans la région, souffle au téléphone Semma Valentine, le secrétaire général exécutif de la Cameroon Teachers’Trade Union, l’un des plus influents syndicats d’enseignants. Ce lundi était une journée “ville morte” et presque tout le monde l’a respectée. La situation n’a pas changé ici. » Depuis 2017, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les deux régions à majorité anglophone, sont plongés dans un conflit armé entre les séparatistes et l’armée camerounaise. Pris en étau entre les deux camps, les civils paient le prix fort. D’après l’organisation International Crisis Group (ICG), plus de 6 000 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre et plus de 700 000 autres se sont réfugiées dans les régions francophones et le Nigeria voisin. « Par ailleurs, les séparatistes prennent fréquemment pour cible des enseignants, des élèves et des écoles, les accusant d’être les tenants d’une éducation imposée par le pouvoir central », note Amnesty International dans un rapport paru en juin. Le Monde