En Afrique du Sud, après trois jours d’émeutes xénophobes le calme est revenu mercredi dans les rues de Johannesburg. Dans plusieurs quartiers touchés par la violence et les pillages, un important dispositif policier a été mis en place. L’heure est au bilan : au moins 7 morts et des centaines de commerces pillés, voire incendiés. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a condamné ces violences. De leur côté, les pays africains réagissent. Premier à réagir : le Nigeria. Abuja a condamné les attaques contre ses ressortissants tandis que des mouvements de colère ont éclaté contre les intérêts sud-africains dans plusieurs villes (lire encadré). Le président Muhammadu Buhari s’est dit « très inquiet » de ces violences contre les immigrés africains, notamment ceux venus de son pays. Il a annoncé l’arrivée d’un « envoyé spécial » en Afrique du Sud et rappelé son ambassadeur. RFI
L’Afrique du Sud, qui se dispute avec le Nigeria le titre de première puissance économique du continent, traverse une période de crise avec une croissance quasiment nulle. Le pays a échappé de peu à la récession au second trimestre de cette année. Par ailleurs, le chômage frôle les 30%. Conséquence : la colère gronde contre les étrangers africains qui sont venus travailler dans le pays. Ceux-ci sont accusés de s’accaparer les emplois. Selon Achille Mbembe, historien et politologue camerounais, « les investissements étrangers directs ont dépéri, la monnaie flotte. Les inégalités sont absolument criantes. L’Afrique du Sud est très loin d’être un modèle du point de vue de la gestion économique. C’est peut-être l’une des causes des frustrations qui sont mal dirigées. » DW
Plusieurs centaines de personnes ont perturbé mercredi au Cap (sud-ouest) le début d’une réunion du Forum économique mondial consacrée à l’Afrique pour dénoncer les meurtres de femmes et les viols en Afrique du Sud. Partis du Parlement, les manifestants, pour l’essentiel des femmes, se sont massés devant le centre de conférence de la deuxième ville sud-africaine, qui accueille pour trois jours chefs d’Etat, patrons et investisseurs du monde entier. « Arrêtez d’investir votre argent dans un pays qui laisse les violeurs en liberté », « Arrêtez de nous tuer », « M. le président, les hommes nous violent. Les hommes nous tuent. Qu’est-ce que VOUS faites ? », proclamaient leurs banderoles. « Nous voulons la justice », ont aussi scandé les manifestantes. La police a dispersé les protestataires avec des canons à eau à proximité du centre de conférence. Cette marche intervient à la suite d’une récente série de meurtres de femmes qui ont défrayé la chronique en Afrique du Sud, le dernier en date visant une étudiante du Cap. AFP
Après la Ligue des droits de l’homme, c’est la commission d’enquête de l’ONU qui tire la sonnette d’alarme. Dans son rapport, elle s’inquiète d’un « climat de peur et d’intimidation » qui règne dans le pays, à huit mois d’élections présidentielles, parlementaires et locales. Des personnes portées disparues alors qu’elles n’avaient aucune affiliation politique, d’autres parce qu’elles ont refusé de rejoindre le parti au pouvoir ou les fameux Imbonerakure, les jeunes du CNDD-FDD. Sur 45 pages la commission d’enquête de l’ONU décrit ce qu’elle qualifie de « climat de peur ». Une campagne d’intimidation qui se serait étendue de la capitale aux zones rurales et ciblerait tout le monde. RFI
L’absence de plusieurs semaines du ministre des Affaires étrangères, Richard Sezibera et de l’ex commandant dans l’armée, Emmanuel Ndahiro alimentent le rumeurs. Les supputations vont bon train dans le pays. Pourtant très actif sur les réseaux sociaux, Richard Sezibera n’avait pas tweeté entre le 14 juillet et le 25 août. Richard Sezibera lui-même a fini par sortir de son silence pour dénoncer sur Twitter des « théoriciens du complot ». Avant lui, une source officieuse au sein du gouvernement rwandais soutenait que le ministre Richard Sezibera était simplement malade, dénonçant des théories conspirationnistes. Sa longue absence s’ajoute à cette autre disparition signalée par des opposants. Celle de Emmanuel Ndahiro, ancien commandant dans l’armée rwandaise. Ce dernier n’a pas été vu depuis plusieurs semaines. BBC
Le principal opposant à Paul Biya sera jugé ce vendredi (6 septembre) par un tribunal militaire. Rencontre avec ses proches dans le quartier de Maurice Kamto. Depuis l’arrestation du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun et de plusieurs de ses partisans, ses proches attendent avec appréhension le procès qui doit se dérouler vendredi (6 septembre). Santa Barbara, un quartier de Yaoundé. La rue qui conduit à la résidence de Maurice Kamto, président du MRC, est calme. Mais non loin de là, l’ambiance est différente. Dans un petit bistrot, on parle du procès et du possible verdict qui attend Maurice Kamto et son équipe. Mathieu Youmbi, un proche du leader du MRC affirme que « Kamto sait qu’on va les condamner à vie : » DW
Au Sénégal, le débat sur la gestion des ressources pétrolières et gazières se poursuit avec le dossier d’Adama Gaye. Cet ancien journaliste, devenu consultant et qui se présente comme « militant pour la transparence », est en prison depuis fin juillet. En cause : des textes publiés sur sa page Facebook mettant en cause la gestion du secteur des hydrocarbures par le président Macky Sall. Mis en examen pour « offense au président » et « atteinte à la sûreté de l’État », il a livré ce mercredi sa version des faits. … Pour la défense d’Adama Gaye, cette affaire est emblématique et questionne sur le délit d’offense au chef de l’État, l’article 254 du code pénal : « Au Sénégal, la question est confuse les fonctions de chef de l’État, président de la République et chef de parti. La société civile et les dissidents doivent être en mesure, quand même, de critiquer le secrétaire général de l’APR. Monsieur Gaye, notre client, n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression et d’opinion, bien sûr, en donnant son point de vue sur la marche du pays. » RFI
Le vol de bétail sur le territoire nigérien, par des groupes trouvant refuge au Mali, exaspère Niamey. Le ministre nigérien de la Défense a d’ailleurs prévu de s’en entretenir avec son homologue malien. Irrité contre son voisin malien, le Niger se plaint des vols de bétail que commettent sur son territoire des groupes trouvant refuge au Mali. Selon Niamey, des troupeaux de plusieurs centaines – voire milliers – de têtes ont passé la frontière, sans que les Maliens réagissent. Jeune Afrique
Le chef de file de l’opposition au Mali, Soumaïla Cissé, a accusé, mardi, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) de plusieurs scandales ayant émaillé son pouvoir, dont l’acquisition de deux hélicoptères Puma qui ne serviraient pas à l’objectif pour lequel ils ont été achetés, c’est-à-dire équiper l’armée pour faire face aux attaques des groupes armés. Il a annoncé avoir saisi « l’Assemblée Nationale d’une demande formelle à la date du 26 août 2019 afin qu’elle procède à toutes les investigations nécessaires et urgentes pour répondre aux questions » en lien avec l’achat. Alors que dans une interview accordée au Journal Jeune Afrique, en date du 30 juin 2019, IBK a expliqué que les deux appareils « sont cloués au sol depuis leur acquisition faute de maintenance », le chef de l’opposition a insisté sur le fait que le pouvoir donne les vraies raisons ayant occasionné cette situation. Sahel Intelligence
« Nous considérons que le fait, pour le Secrétaire général des Nations unies, de reconnaitre ouvertement le terrorisme auquel nous sommes confrontés va amener le Conseil de sécurité à pouvoir reconfigurer la force de la MONUSCO pour l’adapter », a déclaré mardi 3 septembre Me Omar Kavota, notable de Beni, ancien coordonnateur du Centre d’études pour la paix, la démocratie et les droits de l’homme (CEPADHO). Au cours sa visite en RDC, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a qualifié les ADF comme groupe terroriste, avant de réaffirmer l’engagement de l’ONU pour son éradication. Pour Me Omar Kavota, cette déclaration du chef de l’ONU constitue un grand avancement dans la lutte contre les ADF, qui continuent à semer l’insécurité dans la région de Beni. Radio Okapi
Seize jours après la fermeture des frontières terrestres entre le Bénin et le Nigeria, les effets sont là. Tout est affecté, la vie quotidienne, les affaires, le trafic. À Sèmè-Kraké, la plus importante frontière terrestre entre les deux pays, camions et marchandises sont interdits depuis le 20 août dernier. Les autorités nigérianes, furieuses de voir déversés sur leur territoire des produits alimentaires interdits comme le riz, viandes et abats congelés venant du Bénin, ont pris cette initiative. Une fermeture qui pénalise les échanges commerciaux et ceux qui l’animent. Côté Bénin, les dégâts commencent à peser. RFI
Le pape François, arrivé la veille au soir au Mozambique et salué le long des routes par une population enthousiaste, devait rencontrer jeudi matin les forces politiques et civiles du Mozambique, occasion de les encourager à consolider un accord de paix encore tout frais. La visite du pape dans l’ex-colonie portugaise à majorité chrétienne, dans le sud-est de l’Afrique, intervient en effet un mois après la signature d’un traité de paix historique entre le gouvernement de Maputo et la Renamo, ancienne rébellion devenue le principal parti d’opposition au Mozambique. Une guerre civile avait pris fin voici 27 ans, mais la Renamo n’avait jamais désarmé. Dans un message vidéo en portugais destiné aux Mozambicains, le chef des 1,3 milliard de catholiques de la planète, figure morale internationale, a déjà appelé à renforcer « la réconciliation fraternelle au Mozambique et en Afrique, seule espérance pour une paix solide et durable ». AFP