Une nouvelle attaque dans la zone dite des « trois frontières ». Au moins 69 personnes – des membres de milices d’autodéfense –, dont le maire de la commune de Banibangou, ont été tuées mardi dans l’ouest du Niger, dans la région de Tillabéri, ont annoncé jeudi 4 novembre des sources locales et le gouvernement central. L’attaque s’est produite mardi, mais n’a été confirmée que jeudi soir par le gouvernement nigérien. … Selon des sources locales interrogées par l’AFP, le maire de Banibangou tué lors de l’attaque était à la tête de « Comités de vigilance » de plusieurs villages du territoire de sa commune. L’une de ces sources a précisé que 84 membres de ces comités circulant à moto ont été visés par cette « attaque terroriste ». Ils ont eu « un accrochage à Adab-Dab, une localité située à environ 55 km au nord-ouest de Banibangou, avec des éléments de l’EIGS (État islamique au Grand Sahara) lourdement armés » et circulant également à moto, a encore relaté cette source. Les assaillants sont repartis « vers le Mali en emportant les corps de leurs combattants », selon elle. Selon un ancien maire de la région, des villageois s’étaient récemment constitués en comités d’autodéfense pour veiller sur les paysans régulièrement ciblés par des hommes armés dans leurs champs. Ces comités avaient décidé mardi de traquer jusque dans leur repaire riverain d’Adab-Dab des hommes armés qui attaquent les villages et volent le bétail, a-t-il expliqué. France24 avec AFP
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est entretenu jeudi 4 novembre par téléphone avec le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan, l’exhortant à restaurer le gouvernement civil de transition, plus d’une semaine après le coup d’État. Il a appelé à la libération de dirigeants civils arrêtés, notamment le Premier ministre Abdallah Hamdok, en résidence surveillée depuis le putsch. Peu après après le communiqué de l’ONU, le général a ordonné la libération de quatre ministres soudanais, d’après la télévision d’État. Selon une annonce diffusée dans la soirée du jeudi 4 novembre par la télévision d’État, Hamza Baloul, ministre de l’Information et de la Culture, Hachem Hassab al-Rassoul, ministre des Télécommunications, Ali Jeddo, ministre du Commerce, et Youssef Adam, de la Jeunesse et des Sports, vont être relâchés. Aucune date pour leur libération effective n’a été précisée. Dans la nuit de jeudi à vendredi, plusieurs heures après l’annonce, il n’y avait toujours aucun signe de leur libération. RFI
L’état d’urgence été proclamé et les libertés suspendues, après que la prise par la rébellion tigréenne d’un verrou stratégique dans le Nord lui a ouvert la route menant à la capitale. Les combats se sont désormais déportés vers le Sud, mais aussi vers l’Est, en direction de l’autoroute stratégique reliant Addis-Abeba et Djibouti. L’armée fédérale semble s’être repliée en partie sur la capitale, où de nombreux soldats venant du front ont été vus ces derniers jours. Mais aussi sur Debre Berhan, la dernière ville sur la route menant à Addis-Abeba, et vers laquelle avancent désormais les rebelles tigréens. Après leur victoire dans le Nord à Dessie et Kombolcha, ces derniers disent avoir fait leur jonction avec la rébellion de l’Armée de libération oromo, avec qui ils ont juré de renverser le Premier ministre Abiy Ahmed. L’état-major tigréen affirme avoir avancé encore plus loin vers le sud et contrôler désormais Kemise, à 325 kilomètres de la capitale. … C’est dans ce contexte très volatile que Jeffrey Feltman l’envoyé spécial américain pour la corne de l’Afrique est arrivée ce matin à Addis-Abeba pour une visite de deux jours. Son objectif est de prôner une fois de plus une solution pacifique au conflit et tenter d’obtenir une désescalade. Parallèlement, les pays d’Afrique de l’Est se mobilisent. L’inquiétude est notamment perceptible dans les propos des autorités kényanes. Nairobi appelle les parties au conflit à un cessez-le-feu, à en finir avec les propos de nature à « inciter les civils à participer aux hostilités », et à privilégier le dialogue. RFI
Neuf groupes rebelles éthiopiens, dont ceux de la région du Tigré qui menacent de marcher sur la capitale Addis Abeba, ont annoncé vendredi la création d’une alliance contre le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed, au moment où la guerre connaît une nouvelle escalade. Ce « Front uni des forces fédéralistes et confédéralistes éthiopiennes » réunit le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), en première ligne depuis un an de conflit, l’Armée de libération oromo (OLA), groupe armé de l’ethnie oromo qui avait déjà fait alliance avec le TPLF, et sept mouvements moins connus et à l’envergure incertaine. Il s’agit d’organisations issues des diverses régions (Gambella, Afar, Somali et Benishangul) ou ethnies (Agew, Qemant, Sidama) qui constituent l’Ethiopie. « Ce front uni est formé en réponse aux nombreuses crises auxquelles fait face le pays » et « pour annuler les effets néfastes du pouvoir d’Abiy Ahmed sur les populations d’Ethiopie et d’ailleurs », affirment ces organisations dans un communiqué. Les deux camps restent sourds aux appels des États-Unis et de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu et de négociations. AFP
La Tunisie a émis un mandat d’amener international contre l’ancien président Moncef Marzouki, a rapporté jeudi l’agence de presse TAP, citant le bureau de presse du premier tribunal d’instance de Tunis. Vivant en France et farouche critique du coup de force de l’actuel chef de l’État Kaïs Saïed, il est accusé d’avoir porté atteinte aux intérêts nationaux. Un juge tunisien a émis jeudi 4 novembre un mandat d’amener international contre l’ex-président Moncef Marzouki, vivant en France et farouche critique du coup de force de l’actuel chef de l’État Kaïs Saïed. Le mandat a été émis par le juge d’instruction en charge du dossier Marzouki, l’ancien président étant accusé par le nouveau chef de l’État, Kaïs Saïed, de complot contre la sûreté de l’État. L’information a été donnée par la télévision officielle, mais l’agence AFP n’a pu la confirmer auprès du Parquet dans l’immédiat. L’ancien président a également appelé la France, lors d’une manifestation à Paris le 9 octobre, à « rejeter tout soutien à ce régime et à cet homme (Kaïs Saïed) qui a comploté contre la révolution et aboli la Constitution ». L’actuel président s’est attribué en juillet dernier des quasi pleins pouvoirs. Après des mois de blocage politique et en pleine crise socio-économico-sanitaire, Kaïs Saïed a invoqué le 25 juillet un « péril imminent » pour limoger le Premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire. France24 avec Reuters et AFP
Le 3 novembre, le ministère de l’Intérieur annonce qu’un « extrémiste » aurait participé au creusement d’un tunnel menant à la résidence de l’ambassadeur de France. Mais peu d’éléments matériels corroborent la thèse. « Que se passe-t-il à La Marsa ? » Cette question, reprise par les réseaux sociaux en début de soirée du 3 novembre, agite l’opinion. La paisible bourgade en bord de mer est l’un des lieux les plus sécurisés du pays et abrite des personnalités de premier plan : dans ce périmètre, intellectuels, grandes fortunes et artistes côtoient enfants du cru et diplomates. Alors, quand l’artère principale, qui conduit à la résidence de l’ambassadeur de France et au bord de mer, se met à grouiller de forces sécuritaires, les riverains s’étonnent, mais ajoutent volontiers foi à la rumeur selon laquelle la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, est conviée à dîner par l’ambassadeur de France, André Parant. Mais l’arrivée inopinée du président de la République, Kaïs Saïed, accompagné du ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, démontre qu’il n’en est rien : il se passe quelque chose à La Marsa et le déploiement de forces laisse supposer un événement grave. Jeune Afrique
Des jeunes de cette province de l’est du pays ont organisé une conférence de presse pour pointer leur délaissement, et appeler les forces vives au combat. a rencontre a lieu au crépuscule, dans un coin de verdure de la capitale. Les traits creusés et le regard fatigué de Van Marcel Ouoba nous apparaissent dans la lumière de son écran d’ordinateur. Il termine un entretien en ligne. « Ne donnez le lieu de rendez-vous qu’au dernier moment », intime-t-il à son interlocuteur. Trois jours plus tôt, ce visage illustrait dans les médias burkinabè un appel à la mobilisation contre les groupes armés terroristes dans la Tapoa, une des 45 provinces du Burkina Faso nichée entre le Bénin et le Niger. « La Tapoa ne sera pas Kidal ni la Libye », y assénait Marcel Ouoba. Des propos tirés d’une conférence de presse expéditive à Ouagadougou, au cours de laquelle il se présentait comme porte-parole de la jeunesse de la Tapoa, et appelait « toute la population, les jeunes comme les femmes et les vieux », les Forces de défenses et de sécurité (FDS) et l’État, « au combat ». Le Point
Issa Kaou N’Djim a été jugé il y a une semaine pour « troubles à l’ordre public » après des propos critiques contre le Premier ministre Choguel Maïga. Le parquet a requis trois mois de prison, le délibéré est annoncé pour le 3 décembre, mais une commission ad hoc du Conseil national de transition a travaillé toute la semaine sur son cas, en parallèle de la procédure judiciaire. Et elle a conclu qu’Issa Kaou N’Djim, du fait de son immunité parlementaire et en raison d’irrégularités dans la procédure judiciaire, ne pouvait pas être maintenu en prison. La résolution votée jeudi est censée être exécutoire. Elle a d’ailleurs été transmise immédiatement au gouvernement. Maître Kassoum Tapo, l’avocat d’Issa Kaou N’Djim, craint un blocage de la part des autorités : « Kaou N’Djim est toujours à la maison d’arrêt de Bamako. Il est toujours détenu, en dépit de la résolution du Conseil national de transition. Il semble que les syndicats, notamment les deux syndicats de magistrats [le SAM et le Sylima ont publié un communiqué conjoint, ndlr] jugent que cette résolution porte atteinte au principe de la séparation des pouvoirs. Or c’est la Constitution elle-même qui prévoit ce droit de demander la suspension de la détention du parlementaire, donc du membre du CNT. Manifestement, la justice ne veut pas donner suite à cette décision du CNT. » RFI
Les militaires au pouvoir en Guinée depuis le 5 septembres ont accusé jeudi des partis et des activistes d’agissements visant à « troubler l’ordre public et la paix sociale » dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD), a déclaré, dans un communiqué lu à la télévision publique, que but était de « saper la paix et la paix et la quiétude des Guinéens et porter préjudice à la transition apaisée en cours ». … L’ancien commandant des forces spéciales, le colonel Mamady Doumbouya qui a renversé l’ancien président Condé le 5 septembre et s’est fait investir président de transition, a promis de « refonder » l’Etat guinéen et de combattre la corruption. Il a assuré qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières ». Dès la prise du pouvoir, la junte avait dissous le gouvernement et les institutions et remplacé ministres, gouverneurs et préfets par des administrateurs et des militaires. Le colonel Doumbouya a nommé le 6 octobre un Premier ministre de transition, Mohamed Béavogui, un ancien sous-secrétaire général des Nations unies. Deux semaines après, la composition de son gouvernement n’a pas été communiquée. AFP
L’ONU a « fermement » condamné, jeudi 4 novembre, « l’attaque inacceptable » menée lundi contre des casques bleus égyptiens en République centrafricaine par la garde du président, Faustin-Archange Touadéra, réclamant une enquête sur ces événements. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a rappelé « que les attaques contre les soldats de la paix des Nations unies peuvent constituer un crime de guerre » et appelé à « enquêter sur cette attaque inacceptable afin que les auteurs répondent rapidement de leurs actes », selon un communiqué de son porte-parole, Stéphane Dujarric. Dix casques bleus égyptiens non armés de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) ont été blessés lundi, dont deux grièvement, par la garde présidentielle, qui a ouvert le feu sur leur bus dans la capitale, Bangui. Les services du président, Faustin-Archange Touadéra, ont justifié ces tirs en accusant les militaires égyptiens d’avoir pris des photos de la résidence du chef de l’Etat, ce qui est interdit, et d’avoir refusé d’arrêter leur véhicule. Les casques bleus « ont essuyé des tirs nourris de la garde présidentielle sans sommation préalable ni riposte aucune, alors qu’ils n’étaient pas armés », avait rétorqué la Minusca mardi dans un communiqué. Antonio Guterres a par ailleurs adressé jeudi « ses profondes condoléances à la famille endeuillée du civil centrafricain qui a été tué lors de l’incident », précise M. Dujarric. Le Monde avec AFP
Le massacre, qui a fait 70 victimes civiles, avait été perpétré le 15 octobre 2004 par l’armée congolaise conduite à l’époque par le colonel Adémar alors qu’elle pourchassait un groupe des rebelles. En 2017, la Commission africaine des droits de l’homme demandait à la RDC de débourser la somme de 4,36 millions de dollars à titre de réparation. Une demande restée sans suite. ONG et victimes déplorent l’inertie des autorités. Le massacre s’est produit alors qu’il avait 31 ans. Dike Kunda a perdu deux membres de sa famille et 17 ans après, il continue à se battre dans la douleur pour obtenir justice : « J’ai perdu mon père, il a été torturé par les militaires FARDC et puis ma petite sœur a subi un viol collectif. Nous disons qu’il y a continuité de l’État. Quand un dossier a été géré par un gouvernement passé, celui qui succède ne doit pas le laisser moisir dans les tiroirs. » L’ONG Afrewatch assiste les familles des victimes dans leur combat et elle n’entend pas baisser les bras. Pour Richard Mukena, l’un des responsables, l’État Congolais doit procéder à la réparation telle que recommandée par la Commission africaine des droits de l’homme : à savoir débourser la somme de 4,36 millions des dollars pour indemniser les familles. RFI
L’Ougandaise Vanessa Nakate, qui aura 25 ans le 15 novembre, fait partie des figures les plus visibles parmi la jeunesse qui se mobilise à travers le monde pour exiger des gouvernements des réponses concrètes au dérèglement climatique. Elle a créé le mouvement Rise Up pour encourager l’engagement dans son pays et sur le continent africain. Elle participe à la conférence sur le climat de Glasgow et vient de publier Une écologie sans frontières (Harper Collins, 256 pages, 18 euros). Le Monde
Du Sénégal à l’Afrique du Sud en passant par le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Kenya, Le Monde Afrique a recontré cinq militants qui se mobilisent localement, sur le terrain, au sein de mouvements ancrés sur le continent. Portraits. Le Monde