Revue de Presse du 5 novembre 2019

Burkina Faso : des militaires ciblés par une nouvelle attaque meurtrière près de la frontière malienne
Au moins cinq gendarmes ont été tués dans l’attaque d’un détachement militaire basé à Oursi, dans le nord du pays, près de la frontière malienne. Le détachement de gendarmerie de Oursi, dans le Nord, a été attaqué ce lundi, ont confirmé à Jeune Afrique plusieurs sources sécuritaires concordantes. « Le détachement a subi une attaque de grande ampleur, menée par un commando constitué de plusieurs hommes armés », précise un gradé de la gendarmerie. Un premier bilan, encore provisoire, fait état de cinq tués dans les rangs des gendarmes, a par ailleurs précisé un officier. … Cette série d’attaques intervient alors que doit se tenir à Ouagadougou, ce mardi 5 novembre, une rencontre du conseil des ministres du G5 Sahel – que le Burkina préside depuis février dernier – qui a pour objectif, notamment, d’accélérer la mise en œuvre des décisions prises lors du sommet de Ouagadougou, le 14 septembre dernier. Jeune Afrique

Les Maliens excédés par les attaques au nord du pays
L’émotion reste vive après la mort le vendredi (1er novembre) dernier d’un camp de l’armée malienne à Indelimane (dans le nord du pays). 49 soldats ont péri dans cette sanglante attaque revendiquée par l’organisation Etat islamique, précisément de sa « Province Afrique de l’Ouest ». … Après les attaques les plus meurtrières subies depuis des années par l’armée des mains des jihadistes, le président Ibrahim Boubacar Keïta a appelé lundi (4 novembre) les Maliens à « l’union sacrée » derrière leur armée. Car, estime-t-il, l’existence même du pays est en jeu. Plutôt dans la matinée, IBK avait décrété trois jours de deuil national. Il a aussi mis en garde contre la tentation de tomber dans « le piège » de l’ennemi, « qui est de nous opposer les uns aux autres et de saper le moral de nos vaillants combattants ». … Face aux attaques, le président malien a dit avoir ordonné récemment pour l’armée l’élaboration d’un « nouveau concept opérationnel qui donne une part importante à l’offensive ». DW

La ministre française des Armées en tournée au Sahel
La ministre française des Armées, Florence Parly, a commencé, ce lundi 4 novembre, sa tournée au Sahel. La première étape s’est déroulée lundi matin à Ndjamena, au Tchad, où elle a rencontré le nouveau commandant de l’opération militaire française Barkhane et le président tchadien, Idriss Déby. Elle s’est ensuite rendue au Burkina Faso. Au poste de commandement de Barkhane, Florence Parly a rendu hommage aux soldats tués au Mali. … La ministre française des Armées a insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts dans le cadre de la force conjointe G5 Sahel. Florence Parly s’est ensuite rendue au Burkina Faso, où elle a rencontré son homologue burkinabè et le président Roch Marc Christian Kaboré. Les échanges ont porté sur les actions à mener dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, dans un contexte où la menace devient de plus en plus vigoureuse selon la ministre française. Florence Parly a annoncé le lancement d’une opération dans la zone des trois frontières entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger avec la participation des forces burkinabè. RFI

Beni, RDC: l’armée déjoue deux attaques simultanées des groupes armés
Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), ont déjoué lundi 4 novembre, deux attaques simultanées des rebelles ougandais des ADF et des Maï- Maï dans le secteur de Beni-Mbau (Nord- Kivu). Selon les sources administratives locales et celles de la société civile, il s’agit d’une « bande de rebelles des ADF interceptée à Mambiase, à la partie Ouest de Mbau, vers le barrage micro-électrique des prêtres catholiques. » Pendant que l’armée était à la trousse de ces rebelles de l’ADF, un groupe de Maï- Maï a fait assaut à Mandumbi, au même moment, vers la partie Est, à 2 kilomètres de la barrière de Mbau, ajoutent les sources mêmes sources. Les FARDC ont aussi traqué ces miliciens Maï-Maï, déjouant ainsi cette deuxième attaque. Radio Okapi

Sénégal : Tout savoir sur le vol de munitions dans une base militaire à Dakar
Au total, 4500 cartouches d’AK-47 dérobées de l’armurerie de la base militaire sénégalaise de Ouakam, ont été saisies dans la nuit du 26 au 27 octobre à Pire, dans la région de Thiès. Une importante quantité de munitions d’armes de guerre dérobée de l’armurerie de la base militaire de Ouakam a été récemment saisie à Pire, une localité du nord-ouest du Sénégal dans le département de Tivaouane (région de Thiès). … Cependant, selon des sources de la presse locale, cette saisie a permis de démanteler un vaste réseau de trafic illicite des munitions de l’armée sénégalaise. Le chauffeur sénégalais du taxi arrêté avec les munitions à Pire a signalé à la gendarmerie au cours de son audition qu’il convoyait la cargaison à Rosso-Sénégal, une ville située à la frontière avec la Mauritanie. Le convoyeur devait livrer la marchandise à un autre chauffeur qui travaille à Rosso pour le compte d’un mauritanien impliqué dans ce trafic illicite d’armes et de munitions. BBC

Mozambique : l’opposition répète sa promesse de désarmer malgré le contentieux electoral
Le principal parti d’opposition au Mozambique, la Renamo, a répété lundi sa promesse de désarmer ses troupes et s’est désolidarisé d’attaques commises par un groupe de dissidents, malgré les fraudes électorales qu’elle reproche au régime. « Les forces résiduelles de la Renamo sont à Gorogonsa (centre, le fief de la Renamo) et attendent tranquillement le processus de leur démobilisation, de leur désarmement et de leur réintégration sociale », a déclaré un porte-parole du parti, Jose Manteigas, devant la presse. « Nous nous distançons des attaques dans le centre du pays », a poursuivi M. Manteigas. Ancienne rébellion de la guerre civile (1975-1992), la Renamo a signé en août dernier avec le régime du président Filipe Nyusi un accord de paix qui prévoit, entre autres, la démobilisation de son aile militaire, qui avait repris les armes en 2013. AFP

Togo: un tanker battant pavillon grec attaqué au large du port de Lomé
Un navire battant pavillon grec a été attaqué lundi matin dans les eaux togolaises par des individus armés faisant un blessé et quatre otages. L’attaque a eu lieu à 3h du matin ce lundi 4 novembre contre le tanker Elka Aristotle battant pavillon grec dans les eaux togolaises à environ 18 km du port autonome de Lomé par des individus armés. Selon le communiqué de la préfecture maritime, la garde armée qui avait été embarquée à bord du navire a tenté de repousser l’attaque. Un membre de cette garde est blessé et les brigands ont réussi à s’enfuir en prenant en otage quatre membres d’équipage dont deux Philippins, un Grec et un Géorgien. La marine togolaise alertée a dépêché immédiatement un patrouilleur et une vedette rapide sur zone à la recherche des brigands et des personnes kidnappées. Un aéronef de l’armée togolaise appuyé par un autre aéronef français présent dans les eaux pour un exercice militaire ont survolé la zone toute la matinée. Les brigands auraient pris la fuite en direction de la Préfecture ouest, indique toujours le communiqué. RFI

Nigeria : l’armée déclare avoir déjoué un attentat de Boko Haram contre Lagos
Au Nigeria, les forces de sécurité ont déclaré lundi avoir fait échouer un projet d’attentat ourdi par Boko Haram contre l’État de Lagos. Huit suspects arrêtés. Si les attentats-suicides ou attaques armées sont désormais un fait divers au Nigeria, notamment dans l’État de Lagos. À cause d’un projet d’attentat savamment mijoté par Boko Haram. Selon des informations issues des forces de défense nigérianes, les éléments de la secte islamiste avaient prévu d’attaquer l’une des universités de cet État abritant la capitale économique il y a deux semaines. Mais leur plan n’a plus été mis à exécution grâce à l’opération « Crocodile Smiles » qui a permis d’appréhender près de huit éléments de Boko Haram, ainsi que l’a signifié le général major commandant de la 81e division, Olu Irefin, chargée de mener l’opération Crocodile Smiles. Africa News

Fermeture des frontières du Nigeria: un émissaire de la Cédéao au Bénin
Depuis le 20 août 2019, le Nigeria a décidé de fermer toutes ses frontières. Une situation qui pèse sur les commerçants béninois. Le président de la Task Force de la Cédéao pour la libre circulation, le général Salou Djibo, s’est rendu à la frontière entre les deux pays. Depuis le 20 août, le Nigeria, pays membre de la Cédéao qui promeut la libre circulation des personnes et des biens, a décidé de fermer toutes ses frontières, officiellement pour lutter contre l’entrée sur son territoire des produits interdits comme le riz, l’essence de la contrebande, les voitures d’occasion. Une mesure qui devrait être prolongée jusqu’au 31 janvier 2020 sur décision du chef de l’État nigérian. La Cédéao est venue s’informer des conséquences de cette fermeture. Salou Djibo a réuni dans la salle de conférence du poste-frontalier Sèmè-Kraké toute l’administration qui gère le flux des passagers des véhicules : douane, police et les représentants des camionneurs bloqués ici depuis deux mois et demi. RFI

Un mois après le grand dialogue national, Paul Biya peaufine son image à l’étranger
Lors de l’élection présidentielle controversée d’octobre 2018, l’Union européenne n’avait pas envoyé d’observateur international au Cameroun. Après la réélection pour un septième mandat du président Paul Biya, une crise post-électorale s’est même installée, aboutissant à une série de manifestations de l’opposition et à l’arrestation, fin janvier 2019, du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto. En plus de la crise post-électorale, le Cameroun est aussi confronté à une crise sécuritaire avec le conflit qui secoue les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un an après la présidentielle cette situation n’a pas changé. Les tragédies se multiplient et les violations des droits humains se poursuivent. Pour autant, on assiste en général à un changement de ton au niveau international contre le régime de Yaoundé. Ce qui fait dire au politologue Pierre Nka que Paul Biya a réussi un coup avec le « Grand dialogue national ». DW

Guinée-Bissau: l’élection présidentielle doit avoir lieu le 24 novembre « comme convenu » (Conseil de sécurité)
Dans une déclaration présidentielle adoptée ce matin à l’unanimité, le Conseil de sécurité a appelé l’attention des acteurs politiques en Guinée-Bissau sur la nécessité de tenir l’élection présidentielle le 24 novembre 2019 « comme convenu ». L’objectif est de conclure le cycle électoral et ainsi permettre une passation pacifique du pouvoir à un président élu. Cette déclaration intervient après les faits politiques intervenus récemment en Guinée-Bissau pour lesquels le Conseil se déclare profondément préoccupé et qui ont donné lieu à des communiqués de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine (UA), respectivement les 29 et 30 octobre 2019, que le Conseil déclare appuyer sans réserve. Dans le texte, les Quinze font également référence à la décision prise par les chefs d’État de la CEDEAO le 29 juin 2019: il demande à tous les acteurs de la Guinée-Bissau de la respecter intégralement. Cette décision mentionnait le plein et entier soutien de la CEDEAO au Premier ministre de la Guinée-Bissau, Aristide Gomes et à son gouvernement. ONU Info

Côte d’Ivoire : Guillaume Soro en opération séduction auprès de Blé Goudé
Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne et candidat déclaré à la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire s’engage dans un autre projet de réconciliation nationale avec l’un des ténors de la politique ivoirienne : Charles Blé Goudé. « J’irai voir Blé Goudé au nom du nécessaire pardon qui doit gouverner nos cœurs. J’irai voir le camarade au nom de l’indispensable réconciliation. J’irai voir Blé Goudé cet ami avec qui nous avons souffert hier la prison. Chaque chose à son temps ! Le temps du pardon a sonné », a écrit l’ancien Premier ministre ivoirien sur son compte Twitter. Une déclaration consécutive à la mission effectuée en fin de semaine dernière par l’ancienne ministre de la Communication Affoussiata Bamba Lamine et membre de son parti auprès de Charles Blé Goudé, en résidence à La Haye. Principal point des discussions, la réconciliation entre les « fils du pays ». Africa News

En Ethiopie, la ville d’Adama sous le choc des violences
Melat Yirgu est inconsolable. Assise sur un matelas, entourée de ses proches, elle a du mal à comprendre ce qui a poussé cette bande de jeunes à battre à mort son frère aîné, Ayele, jeudi 24 octobre. « Je suppose que cela lui est arrivé en raison de son appartenance ethnique ou religieuse », remarque-t-elle dans la propriété familiale d’Adama, à 76 kilomètres de la capitale, Addis-Abeba, où de nombreux visiteurs sont venus réconforter la famille pendant la période de deuil. D’aussi loin qu’elle se souvienne, c’est la première fois que des violences prennent une tournure aussi tragique dans sa ville de plus de 300 000 habitants, où les groupes ethniques et religieux ont longtemps cohabité paisiblement. Mais, ces derniers temps, les tensions ethniques s’aggravent, au point que certains observateurs mettent en doute la capacité du premier ministre, Abiy Ahmed au pouvoir depuis avril 2018 et tout juste distingué du prix Nobel de la paix, à maîtriser cette escalade. Dimanche 3 novembre, à la télévision, ce dernier a défendu sa position consistant à donner priorité au dialogue et non à la force. Le Monde

Mali: WhatsApp, arme de (contre)propagande jihadiste au Sahel
Aujourd’hui les jihadistes recrutent sur WhatsApp. Il faut arrêter l’hémorragie ». Dans le centre du Mali en guerre, l’imam Hama Cissé a regardé, impuissant, une partie de la jeunesse peule rejoindre les rangs de la katiba Macina. Et son chef, le jihadiste Amadou Koufa, devenir une icône des réseaux sociaux. L’imam Cissé « connait bien » Koufa. Dans les années 80, ils ont étudié ensemble le Coran. A cette époque, Koufa n’est pas encore le prédicateur qui veut imposer la charia et interdire la musique. Griot de profession, il déclame des poèmes « en l’honneur des jolies demoiselles » contre un peu d’argent. C’est bien plus tard, après avoir achevé son éducation religieuse à l’étranger, qu’il va se radicaliser. L’homme est charismatique, sa voix haut perchée reconnaissable entre mille. Lorsqu’il commence à prêcher, le succès est immédiat. D’autant qu’il parle en fulfulde, la langue peule. AFP