Burkina Faso: un nouveau massacre dans la province de la Komondjari à l’est du pays
Selon les informations recueillies par RFI, c’est dans la commune de Gayéri, dans la province de la Komondjari de l’est burkinabè, collée à la frontière avec le Niger, que de nouveaux massacres se sont produits, et plus précisément dans les villages de Bibgou et Soualimou. Plusieurs vidéos collectées par notre rédaction montrent des dizaines de cadavres : hommes, femmes, enfants, gisant au sol…Comme dans de nombreuses tueries précédentes, impossible de savoir avec certitude s’il s’agit d’assassinats commis par des groupes armés, ou par des forces de défense et de sécurité issues de l’armée burkinabè. Des habitants qui ont trouvé refuge à Fada N’gourma, chef-lieu de la province voisine (province de Gourma), confient à RFI que les coupables présumés seraient des éléments du nouveau Bataillon d’intervention rapide (BIR). Ce BIR, destiné à Gayéri, a été créé en octobre dernier par le capitaine Ibrahim Traoré. L’Agence d’information du Burkina a annoncé son installation dans la commune de Gayéri, il y a deux semaines…La situation au Burkina Faso est particulièrement dégradée dans la région nord – Sahel, Centre-Nord, Nord, Boucle du Mouhoun – et la région de l’Est. RFI
Mali: les terroristes du Jnim diffusent une vidéo des militaires capturés à Kwala
Au Mali, le Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), lié à Al-Qaïda, a diffusé ce lundi une vidéo des otages maliens capturés près de Kwala, région de Koulikoro. La vidéo diffusée est évidemment un outil de propagande, mais vient une nouvelle fois mettre à mal les déclarations officielles sur la « montée en puissance » de l’armée. Les deux otages y interpellent les autorités dans l’espoir d’être libérés. Visiblement éprouvés, ils s’expriment en bambara devant un tissu cachant le décor. Les deux soldats déclinent leurs noms et matricule, racontent la longue attaque de mercredi dernier, au cours de laquelle tous deux ont été blessés, et demandent aux autorités de transition de les aider. Déclarant – sous la contrainte – être bien traités, ils en appellent aussi aux principaux chefs islamiques du pays, pour qu’ils relaient auprès des autorités la demande des jihadistes : en contrepartie de leur libération, le Jnim exige celle de ses combattants détenus dans les prisons maliennes. Le nombre exact des soldats maliens actuellement otages du Jnim est inconnu, mais ils sont nombreux à avoir été capturés au cours des derniers mois. RFI
RDC: de violents affrontements dans le Rutshuru lors d’une offensive des rebelles du M23
Dans la province congolaise du Nord-Kivu, des combats ont éclaté lundi 4 mars au matin sur plusieurs axes, pourtant calme depuis plusieurs semaines. Des combats qui ont opposé les rebelles du M23, soutenu par l’armée rwandaise selon l’ONU, et les forces loyalistes à Kinshasa. À nouveau, des déplacements de populations ont été constatés vers des zones difficiles d’accès et sans presque aucune assistance humanitaire. Au petit matin, de violents affrontements ont éclaté dans plusieurs localités à une centaine de kilomètres au nord de Goma, dans le territoire du Rutshuru. Ces attaques ont été lancées simultanément sur plusieurs axes, notamment autour de Mabenga et Nyanzale – celle-ci s’est d’ailleurs en partie vidée de ces habitants selon plusieurs sources fuyant les combats, dont certains à l’arme lourde. Les combats ont eu lieu entre le M23 soutenu par le Rwanda et l’armée congolaise alliée aux miliciens appelés Wazalendo. Les habitants risquent de se retrouver totalement démunis : ces zones sont isolées, difficiles d’accès et les organisations humanitaires y sont très peu présentes. Les forces de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ne sont pas déployées dans cette région. RFI
Ghana: la loi anti-LGBTQ+ pourrait priver l’État de 4 milliards de dollars, alarme le gouvernement
Une semaine après son adoption à la quasi-unanimité par le parlement du Ghana, la loi récente visant les LGBTQ+ n’a toujours pas été promulguée par le président. En attendant la signature, le ministre des Finances a, dans un communiqué publié lundi 4 mars, alerté sur les conséquences économiques d’une telle loi : selon lui, le Ghana pourrait se voir privé de toute une manne de financements internationaux, une perte qui pourrait se chiffrer à 3,8 milliards de dollars…Le conséquent trou béant dans le budget de l’État aurait des répercussions multiples, notamment vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) : en 2023, le Ghana a obtenu du FMI un financement à hauteur de 3 milliards de dollars, étalé sur trois ans. Les prochains versements de cette aide risquent d’être compliqués à obtenir sans les fonds de la Banque mondiale, prévient le ministre…Recommandations du ministre des Finances : avant d’approuver la loi anti-LGBTQ+, le Ghana doit consolider sa propre économie, voire développer des partenariats avec des États « plus conservateurs » comme la Chine ou des pays arabes, conclut-il. RFI
En Gambie, le Parlement examine un texte légalisant à nouveau l’excision
L’Assemblée nationale de Gambie a commencé, lundi 4 mars, l’examen d’un texte de loi levant l’interdiction des mutilations génitales féminines, en vigueur depuis 2015. Le parlementaire Almameh Gibba a introduit la proposition de loi en première lecture. L’examen a été renvoyé à une seconde lecture prévue le 18 mars. Les perspectives d’adoption et d’application sont incertaines. L’éventualité d’un retour à la légalisation des mutilations génitales féminines (MGF) divise l’opinion gambienne depuis des mois. Quelques dizaines de femmes et d’hommes ont manifesté à l’extérieur et à l’intérieur du Parlement pour la levée de l’interdiction. Ils ont fait valoir l’argument communément brandi selon lequel ce qu’ils nomment « circoncision féminine » est une tradition profondément enracinée et que l’interdire enfreint leur droit à pratiquer leurs coutumes. Au contraire, de nombreuses organisations de la société civile pressent le gouvernement de rester ferme…L’ancien dictateur Yahya Jammeh, aujourd’hui en exil, avait instauré par décret l’interdiction de l’excision en 2015 dans le droit gambien en assurant qu’elle n’était pas prescrite par l’islam. La quasi-totalité de la population est musulmane. Le Parlement avait adopté la même année le premier texte interdisant spécifiquement les MGF, désormais punies par des peines allant jusqu’à trois ans de prison. Le Monde avec AFP
Tchad: Succès Masra annonce une «enquête de type international» sur la mort de l’opposant Yaya Dillo
Le Premier ministre tchadien, qui était aux États-Unis la semaine dernière et qui est actuellement de passage en France, est revenu au micro de RFI sur la mort de l’opposant Yaya Dillo décédé mercredi 28 février des suites des blessures qu’il a reçues dans l’assaut du siège de son parti et qui a également coûté la vie à quatre militaires tchadiens. Après cet épisode qui sème le trouble et l’inquiétude dans un contexte pré-électoral, Succès Masra a assuré qu’une « enquête de type international » pour « situer les responsabilités » serait ouverte. « Le gouvernement s’est engagé à mener une enquête de type international qui permettra de situer les responsabilités à tous les niveaux. Il y a des photos, mais il y a un film, le film des événements. Je voudrais inviter chacun à regarder le film de tous les événements », a déclaré le Premier ministre. Le chef du gouvernement tchadien a également qualifié de « regrettable » la mort de Yaya Dillo et a présenté ses condoléances à sa famille, mais aussi « aux familles des militaires tués dans cette affaire ». « Pour moi, en tant que chef de gouvernement, c’est une zone de turbulence de plus, sans doute de trop, pendant cette phase de transition, a concédé Succès Masra. Nous en avons connu une en octobre 2022, nous venons d’en connaître une autre. Mais en tant que copilote, à côté du pilote principal qu’est le président de la transition, mon ambition avec tout l’équipage, c’est que nous puissions atterrir à l’aéroport de la démocratie malgré les zones de turbulences », a assuré le Premier ministre. RFI
L’Assemblée sénégalaise débute ses travaux sur le projet d’amnistie
L’Assemblée nationale du Sénégal a débuté mardi ses travaux sur un projet de loi d’amnistie controversé, portant sur les faits liés aux manifestations politiques entre 2021 et 2024 qui ont fait plusieurs dizaines de morts. Le texte, initié par le président Macky Sall et adopté en Conseil des ministres il y a une semaine, est examiné par la commission des lois pour être ensuite soumis au vote des députés en séance plénière, peut-être dès mercredi, a indiqué à l’AFP une source parlementaire. L’amnistie est un des éléments de la réponse du président Sall à la crise provoquée par l’ajournement de la présidentielle, initialement prévue le 25 février…Selon un document authentifié par la même source parlementaire seraient amnistiés « tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques ». Une grande partie de l’opposition s’est prononcée contre le projet, dénonçant un « déni de justice » et une manœuvre pour assurer l’impunité aux responsables de la répression des manifestants, y compris gouvernementaux. AFP
Crimes contre l’humanité au Liberia: un ex-commandant rebelle jugé en appel
Le procès en appel de l’ex-commandant rebelle Kunti Kamara a débuté ce mardi à Paris après sa condamnation à la prison à vie prononcée fin 2022 pour actes de barbarie et complicité de crimes contre l’humanité pendant la première guerre civile libérienne (1989-1997). Cet ancien commandant du Mouvement uni de libération pour la démocratie (Ulimo) avait été jugé en première instance lors d’un procès inédit en France qui s’était tenu en octobre et novembre 2022. La cour d’assises de Paris avait alors condamné l’ancien milicien, né en 1974, à la réclusion à perpétuité pour une série d’exactions contre les civils en 1993-1994, dont le supplice infligé à un instituteur dont il aurait mangé le cœur, et pour sa passivité face aux viols répétés de deux adolescentes par des soldats placés sous son autorité…Arrêté en région parisienne en septembre 2018, M. Kamara a été jugé à Paris au titre de la « compétence universelle » exercée, sous certaines conditions, par la France pour juger les crimes les plus graves commis hors de son sol. C’est la première fois que ce mécanisme était utilisé pour des faits commis dans un autre pays que le Rwanda…Pour les trois semaines du procès en appel, des témoins et plaignants viendront à nouveau du Liberia, malgré le « processus éprouvant » que représente ce nouveau procès, mais avec « l’espoir qu’il pourra lever un peu le voile sur ce qu’il en a été », expliquait avant l’audience l’avocate des huit parties civiles, Me Sabrina Delattre. Le procès doit durer jusqu’au 29 mars. AFP
Cap-Vert: six morts et des disparus dans le naufrage d’une pirogue de migrants
Les autorités cap-verdiennes effectuent des fouilles lundi pour retrouver des survivants d’une pirogue de migrants échouée la veille sur une île du nord-ouest de cet archipel de l’océan Atlantique, avec cinq personnes mortes à son bord, ont-elles indiqué. Cinq survivants étaient sur le bateau au moment où il a été retrouvé; l’un d’entre eux est décédé à l’hôpital lundi, portant à six le nombre de victimes, a annoncé le délégué de la Santé de l’île de São Vicente, Elisio Silva, à la télévision cap-verdienne. Selon le récit des quatre survivants, la pirogue qui était partie d’un village mauritanien comptait environ 65 personnes. « Dans les prochains jours, d’autres corps peuvent s’échouer sur la côte », a prévenu M. Silva. « Les survivants souffraient d’une grave déshydratation, mais sont désormais (dans un état) stable et pourront sortir de l’hôpital d’ici demain », a-t-il ajouté. La responsable de la protection civile de la région Nord du Cap-Vert, Vitória Veríssimo, a informé la presse locale que les autorités sont en train de collecter des données pour identifier les personnes qui étaient à bord. « Les documents déjà trouvés près de la pirogue indiquent que les occupants sont du Sénégal, Mauritanie et Mali », a-t-il déclaré. AFP
Vers un potentiel envoi de contingents béninois en Haïti
L’annonce a été faite le 26 février par l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield. Annonce lors d’une conférence de presse à la 46e réunion des chefs d’État et de gouvernement de la CARICOM, la Communauté des Caraïbes. On parle de plus d’un millier de forces de sécurité que le Bénin envisage d’envoyer sur le sol haïtien. Le Bénin lui-même est confronté à des défis sécuritaires, dus au terrorisme qui sévit le long de sa frontière avec le Burkina Faso. Mais la situation en Haïti est beaucoup plus inquiétante et il faut aider le pays, disent beaucoup au Bénin…Le Bénin ne saurait en être indifférent, surtout au regard des liens historiques existant entre les deux pays « notamment à travers la figure emblématique du général Toussaint Louverture, qui est d’origine béninoise, » explique Joèl Atayi-Guèdègbé, acteur de la société civile et expert en gouvernance…Beaucoup d’Haïtiens sont des descendants d’esclaves, notamment venus du Bénin…Ce ne serait pas la première fois que le Bénin interviendrait sur le plan sécuritaire en Haïti. Des forces béninoises de sécurité ont plusieurs fois participé à des missions de formation et de stabilisation. DW
Cameroun : l’ex-chef du contre-espionnage et un influent homme d’affaires inculpés dans l’affaire Martinez Zogo
Après plus d’un an d’une enquête qui a tenu le pays en haleine, le tribunal militaire de Yaoundé a formellement inculpé dix-sept personnes dans le dossier de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, en janvier 2023. Parmi les personnes renvoyées en procès, figurent l’ancien patron de la direction générale de la recherche extérieure (DGRE), le commissaire de police Léopold Maxime Eko Eko, le lieutenant-colonel Justin Danwe, ex-numéro deux de la DGRE, et un des hommes d’affaires les plus connus et les plus sulfureux du pays, Jean-Pierre Amougou Belinga.L’enlèvement de Martinez Zogo et la découverte de son corps marqué par la torture quelques jours plus tard dans un terrain vague de la banlieue nord-est de Yaoundé avait créé une onde de choc au sein de l’opinion publique et éclaboussé une partie des caciques du régime. A la tête de l’émission « Embouteillages », sur la radio Amplitude FM, le populaire animateur de 50 ans dénonçait les actes de corruption commis par les plus hautes personnalités du pays – aucun puissant n’était épargné, sauf le président Paul Biya, à la tête du pays depuis 1982. L’une de ses cibles régulières était Jean-Pierre Amougou Belinga, accusé par le journaliste de bénéficier illégalement de nombreuses lignes de crédits publics. Le Monde
Au Maroc, le journaliste Soulaimane Raissouni, détenu depuis 2020, à nouveau en grève de la faim
Le journaliste marocain Soulaimane Raissouni, emprisonné depuis 2020, observe une nouvelle grève de la faim pour protester contre la confiscation d’un courrier adressé à un écrivain ukrainien, a indiqué, lundi 4 mars, sa famille à l’AFP. La prison où il est détenu, près de Casablanca, a indiqué qu’elle était en droit de contrôler « les lettres émises et reçues par les détenus ». Ancien rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al-Yaoum, M. Raissouni, 51 ans, a été condamné à cinq ans de prison pour « agression sexuelle », fait qu’il n’a jamais reconnu. Il a commencé une grève de la faim jeudi « pour contester la saisie par les autorités judiciaires d’une réponse à une lettre du romancier ukrainien Andreï Kourkov », a indiqué un membre de sa famille à l’AFP, sous couvert d’anonymat. Celle-ci avait été envoyée dans le cadre d’une campagne de l’association d’écrivains PEN International, a ajouté cette source…Le journaliste marocain signait régulièrement des éditoriaux critiquant les autorités. Ses soutiens estiment qu’il a fait l’objet d’un « procès politique », ce que les autorités réfutent, et réclament sa libération. En 2021, il avait cessé de s’alimenter durant cent vingt-deux jours pour protester contre sa détention. Le Monde avec AFP