La tension ne cesse de monter au Sénégal et la situation est de plus en plus périlleuse depuis l’arrestation, ce jeudi, de l’opposant Ousmane Sonko. Le pays vient d’enregistrer un premier décès alors que les autorités ont suspendu deux télévisions privées accusées d’attiser les violences et que des médias jugés proches du pouvoir par l’opposition ont été attaqués dans la soirée. « Il y a un décédé parmi les manifestants à Bignona », en Casamance (Sud), a indiqué à l’AFP un commandant de la gendarmerie. M. Sonko, 46 ans, devait être entendu sur des accusations de viols et menaces de mort déposées contre lui par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos. Personnalité au profil antisystème et au discours impétueux, le député réfute ces accusations, dévoilées début février dans la presse. Il crie au complot ourdi par le président Macky Sall pour l’écarter de la prochaine présidentielle. Le président a démenti. Le Point
Deux lanceurs d’alerte ont été condamnés à mort par contumace en République démocratique du Congo (RDC) pour avoir dénoncé une banque qui les accuse en retour de vols de documents, ce qui provoque l’indignation d’organisations anticorruption. Dans un communiqué, la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) a dénoncé « la condamnation à mort par contumace en RDC » de deux militants qu’elle protège « au cours d’une parodie de procès », et en leur absence. Il existe un moratoire sur l’application de la peine capitale en RDC depuis 2003. En juillet, la PPLAAF et l’ONG anticorruption Global Witness avaient révélé qu’un milliardaire israélien à la tête d’actifs miniers au Congo, Dan Gertler, « semble avoir utilisé un réseau de blanchiment d’argent, s’étendant de la RDC jusqu’à l’Europe et Israël, pour échapper aux sanctions américaines contre lui ». Le Monde avec AFP
En Éthiopie, le Congrès fédéraliste oromo a annoncé mercredi se retirer de la préparation des élections législatives du 5 juin prochain. Ses leaders Jawar Mohammed et Bekele Gerba sont en prison depuis l’été dernier et hospitalisés actuellement après plusieurs semaines de grève de la faim. Mais malgré la popularité de cette formation dans l’Oromia, son retrait pourrait ne pas être un coup trop dur pour le Premier ministre Abiy Ahmed. … Pour l’instant, seul l’OFC dit s’être retiré. Une quinzaine d’autres partis moins importants sont déjà enregistrés. Et le président de la Commission électorale nationale en personne a de son côté appelé le pouvoir à cesser les arrestations politiques. RFI
La zone entre Djibouti et le Yémen a été à nouveau le théâtre d’un drame mercredi. Au moins vingt migrants sont morts après que des passeurs ont jeté des dizaines de personnes à la mer, a annoncé jeudi 4 mars l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Des survivants, soignés par l’OIM dans la ville djiboutienne d’Obock, ont raconté qu’au moins deux cents migrants étaient entassés dans leur bateau, qui a quitté Djibouti mercredi matin. « Trente minutes après le départ les passeurs ont forcé environ quatre-vingts personnes à se jeter à l’eau », précise l’OIM. dans un communiqué transmis jeudi. Seules soixante personnes ont regagné le rivage, ajoute Yvonne Ndege, porte-parole de l’OIM pour l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique. « Les survivants pensent qu’au moins vingt personnes ont été tuées. Certains sont toujours portés disparus. Cinq corps ont été retrouvés sur la côte » de Djibouti, a déclaré Mme Ndege. Le Monde avec AFP
La situation dans la province de l’Ituri reste préoccupante. Entre mai et décembre 2020, des attaques ont fait au moins 647 morts et plus de 1,6 millions de déplacés, selon l’ONU. Face aux limites de l’action militaire, Félix Tshisekedi avait envoyé en juillet 2020 des ex-seigneurs de guerre pour négocier un cessez-le-feu avec les miliciens de la Codeco. Plus de six mois plus tard, où en sommes-nous ? Depuis un mois un demi, les ex-chefs de guerre envoyés par le président congolais pour négocier un cessez-le-feu en Ituri, dans le nord-ouest de la RDC, sont à Kinshasa pour faire le point sur leur médiation. Pendant leur mission, ils ont rencontré plusieurs groupes de miliciens qui se réclament de la Codeco, le plus grand mouvement armé de la province de l’Ituri actuellement. Ils ont également échangé avec les leaders de deux nouveaux groupes armés : les FPIC (Forces patriotiques et intégrationnistes du Congo) « Chini ya Kilima », proches de la communauté Bira, et les Front populaire d’autodéfense en Ituri (FPAC/Zaïre), proches de la communauté Hema. Ces deux mouvements sont parmi les plus violents depuis quelques mois. RFI
Sept candidats sont en compétition dont le président sortant, Denis Sassou Nguesso, âgé de 77 ans et qui cumule 36 ans à la tête de son pays. Mi-février, la Cour constitutionnelle du Congo-Brazzaville a rejeté la candidature d’un opposant, Michel Mboussi Ngouari. … De nombreux analystes prédisent déjà la victoire du président sortant, Denis Sassou Nguesso. Car, expliquent-ils, le système électoral est verrouillé et contrôlé par le Parti congolais du travail. Début février, la Conférence épiscopale du Congo a émis de « sérieuses réserves » sur l’organisation de ce scrutin présidentiel. Parmi les problèmes soulevés par celle-ci se trouve la transparence du dépouillement des urnes, à cause notamment du couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19, et le fichier électoral qui n’aurait pas été « nettoyé ». DW
Où est passé Yaya Dillo, l’opposant dont la candidature à la présidentielle du 11 avril prochain au Tchad vient d’être rejetée par la Cour suprême ? Il a fui son domicile dimanche 28 février, alors que des soldats de la garde présidentielle armés jusqu’aux dents tentaient de l’arrêter. … Est-ce une volonté de brouiller les pistes ? Des proches de l’opposant assurent, eux, qu’il a quitté la ville dès lundi. Selon leur récit, Yaya Dillo a séjourné à Angoura, à une centaine de kilomètres à l’est de Ndjamena, avant de s’évaporer dans la nature. « Le pouvoir est très nerveux » en raison des dissensions que l’affaire Yaya Dillo suscite au sein du clan d’Idriss Déby, s’accordent unanimement plusieurs spécialistes du pays, ainsi que des figures de la société civile tchadienne. L’ancien rebelle et opposant est un neveu du maréchal-président. L’assaut de la garde présidentielle contre son domicile et l’assassinat de sa maman de plus de 80 ans suscitent des remous au sein des Zaghawas qui dominent l’armée, estiment ces mêmes sources, qui jugent cette période électorale « ultra-sensible ». RFI
Arrêtée mercredi 3 mars à la sortie d’un meeting politique à Porto Novo, Reckya Madougou, candidate recalée des Démocrates à la présidentielle, a été présentée au procureur spécial de la Cour de Répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Celle-ci lui reproche un financement d’opérations destinées à saboter le scrutin. … Une déclaration prématurée, selon l’avocat de l’opposante, Me Renaud Agbodjo, qui dénonce u non-respect de la présomption d’innocence : « Au moment où le procureur faisait sa déclaration, Madame Reckya Madougou n’avait pas encore été entendue sur ces faits. Elle n’a pas été confrontée à celui qui l’accuse. Je ne peux pas comprendre que monsieur le procureur spécial s’empresse, comme s’il avait un intérêt à voir son image ternie dans cette période où elle s’est lancée dans une campagne préélectorale. » Après la CRIET à Porto Novo, l’opposante du parti Les Démocrates a été ramenée à Cotonou, puis auditionnée. Sa résidence a été perquisitionnée. Reckya Madougou devra revenir devant le même procureur pour savoir si elle sera placée ou non en détention provisoire. RFI
A cinq semaines de l’élection présidentielle, la tension politique ne cesse de s’accroître au Bénin. Mercredi 3 mars, l’opposante Reckya Madougou, dont la candidature au scrutin a été rejetée, a été interpellée dans la soirée au terme d’une réunion politique. « Elle a tenu des propos en désaccord avec le régime, mais aucun appel à la violence, assure au Monde Frédéric Joël Aïvo, un autre opposant présent sur les lieux et dont la candidature face au président Patrice Talon, grand favori à sa propre succession, n’a pas non plus été retenue. A la sortie, notre véhicule a été bloqué sur le pont de Porto-Novo par les forces de l’ordre comme dans un guet-apens. Il s’agit d’un kidnapping et c’est indigne d’un Etat de droit. » Reckya Madougou a ensuite été conduite à la brigade économique et financière puis présentée à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Le Monde
Malgré l’annulation de la procédure pour « complot contre le gouvernement » par la cour d’appel de Bamako, l’activiste Ras Bath et ses coaccusés restent incarcérés, après un pourvoi en cassation du procureur général. C’est un nouveau rebondissement qui relance l’affaire. Et les prévenus, qui ont espéré un temps retrouver la liberté, restent derrière les barreaux. Alors que la Chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako avait prononcé mardi l’annulation des procédures visant sept personnalités poursuivies pour « complot contre le gouvernement et association de malfaiteurs », et demandé leur remise en liberté, le procureur général du parquet s’y est opposé. Il s’est pourvu en cassation mercredi, a-t-on appris auprès d’avocats de la défense. Jeune Afrique
Le M5-RFP juge illégal et illégitime le Conseil national de transition (CNT) et a introduit une procédure auprès de la Cour suprême pour réclamer sa dissolution. La Cour donnera-t-elle suite à cette requête ? « Le M5-RFP dit non au maintien d’un Conseil National de Transition (CNT) illégal, illégitime et budgétivore. La procédure de dissolution introduite auprès de la Cour suprême ne peut qu’aboutir, au regard de la solidité de nos arguments et du souhait des Maliens de ne plus avoir à faire à des juges aux ordres », déclarait, confiant, le Comité stratégique du M5 le 21 février au Palais de la Culture. Journal du Mali
La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) a demandé, jeudi 4 mars, l’ouverture d’une enquête concernant de nouvelles accusations de torture émises par des détenus ou ex-détenus du Hirak, le mouvement de protestation populaire en Algérie, et leurs avocats. « Nous demandons au parquet de se saisir dès qu’il y a ce type de révélations, conformément à la loi », a déclaré à l’AFP Saïd Salhi, le vice-président de la LADDH. Trois militants du Hirak, Karim Tabbou et Walid Nekkiche, tous deux anciens prisonniers, et Sami Dernouni, en détention, affirment avoir été torturés par des membres des services de sécurité. « La justice doit s’autosaisir et prendre ses responsabilités en ouvrant une information judiciaire et un procès », a affirmé M. Salhi. Le Monde avec AFP
Emmanuel Macron a reconnu, mardi, la responsabilité de la France dans l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel en 1957. Un geste d’apaisement conforme à la doctrine des “petits pas” préconisée par le rapport de réconciliation mémorielle entre Paris et Alger remis par l’historien Benjamin Stora. Quelle est la portée de cette reconnaissance? Cette annonce est-elle la première d’une série d’autres à venir? Éléments de réponse avec l’historienne franco-algérienne Karima Dirèche. France24
Avec une baisse de 9 % du nombre des contaminations au cours de la dernière semaine de février et de 15 % sur l’ensemble du mois, les chiffres publiés jeudi 4 mars par les Centres de contrôle des maladies en Afrique (Africa CDC) confirment un reflux de l’épidémie sur le continent. Cette tendance se traduit également sur le nombre de morts enregistrés, avec une baisse respectivement de 15 % et 18 %. Au total, 3,9 millions de cas et 104 000 décès dus au Covid-19 avaient été déclarés à cette date. Les cinq pays qui enregistrent le plus de nouveaux cas sont, par ordre décroissant, l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, la Tunisie, l’Egypte et la Zambie. Le nombre de tests PCR, qui s’élevait à 750 000 la dernière semaine pour 55 pays, demeure très insuffisant mais l’Africa CDC espère que la livraison de quelque 9 millions de tests antigéniques, plus faciles et plus rapides à analyser, permettra d’améliorer le dépistage du virus. Le Monde
Dans son laboratoire au milieu du désert libyque, l’ingénieur égyptien Ahmed Abou al-Seoud saisit un scorpion par la queue et lui applique une décharge électrique pour obtenir une goutte de son venin, un poison aux propriétés pharmacologiques prometteuses. Le « Royaume du scorpion », son entreprise, entourée de palmeraies et de dunes ocres, est implantée dans l’oasis de Dakhla, à environ 800 km au sud-ouest du Caire. Dans un bâtiment blanc de deux étages, des milliers de scorpions ont été emmagasinés vivants dans des bocaux colorés et disposés sur des étagères. Ingénieur mécanicien de formation, M. Abou al-Seoud, 44 ans, s’est lancé en 2018 avec son associé, Alaa Sabaa, dans ce projet d’extraction de venin de scorpion. « Je surfais sur internet quand j’ai trouvé par hasard que le venin produit par les scorpions faisait partie des plus chers, alors je me suis dit: +pourquoi ne pas mettre cet environnement désertique à profit?+ », raconte l’entrepreneur, installé dans le gouvernorat de la Nouvelle-Vallée. AFP
Lorsque, début 2013, les groupes islamistes qui contrôlaient le nord du Mali ont menacé de brûler les manuscrits de Tombouctou, ils ont paradoxalement rappelé leur valeur au monde et à la population de la ville mythique. Heureusement, des habitants avaient discrètement acheminé des dizaines de milliers de ces documents anciens pour les mettre en lieu sûr, dans la capitale Bamako. Aujourd’hui, ils y sont toujours entreposés. Comment les protéger, tout en permettant un jour leur retour à Tombouctou ? En formant des spécialistes sur place ! Un nouveau cursus a été ainsi été créé, il y a deux ans, dans la ville qui se relève tout juste du conflit, et aux alentours de laquelle les groupes djihadistes restent omniprésents. A l’Institut des hautes études et de recherches islamiques « Ahmed Baba », la conservation et la numérisation des manuscrits anciens sont enseignées à une vingtaine d’étudiants, garçons et filles. « Ce sont des témoignages et des connaissances que nos parents nous ont laissés, dit Rahmatou Mohamed Issa, une jeune femme de 22 ans. Ils traitent de tous les sujets de notre société ». RTBF