Revue de presse du 5 mai 2025

Guerre au Soudan : les paramilitaires bombardent l’aéroport de Port-Soudan
Les paramilitaires soudanais ont frappé pour la première fois, dimanche 4 mai, l’aéroport de Port-Soudan, siège provisoire des autorités, a annoncé l’armée dans un communiqué. « L’ennemi a ciblé ce matin la base aérienne Osman-Digma avec des drones explosifs, un entrepôt de marchandises et certaines installations civiles dans la ville de Port-Soudan », a déclaré le général Nabil Abdullah, porte-parole de l’armée. L’attaque n’a pas fait de victimes, a ajouté la même source, tout comme un responsable de l’aéroport qui a confirmé l’attaque. Les vols vers et de Port-Soudan ont été suspendus, a rapporté un responsable gouvernemental. Le Soudan est en proie depuis le 15 avril 2023 à une guerre entre l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigés par son ancien adjoint, le général Mohammed Hamdan Daglo. Au début de la guerre, l’armée avait été chassée de Khartoum par les FSR et s’était repliée vers l’est, transférant le siège du gouvernement à Port-Soudan, sur la mer Rouge. Mais à la fin de mars, elle a repris Khartoum aux paramilitaires. Tenue par l’armée, la ville de Port-Soudan, jusqu’à présent épargnée par les violences, abrite des agences de l’ONU et des centaines de milliers de déplacés. C’est la première fois depuis le début de la guerre qu’une attaque vise cette ville située à plus de 600 kilomètres à l’est de Khartoum…Les FSR, privées d’aviation, s’appuient sur des drones, artisanaux ou sophistiqués, pour leurs offensives. Ces équipements leur seraient fournis par les Emirats arabes unis, selon le gouvernement soudanais. Malgré des rapports d’experts de l’ONU, de responsables américains et d’organisations internationales faisant état d’un soutien émirati aux FSR, Abou Dhabi nie toute implication. Le Monde avec AFP

Est de la RDC : le retrait des soldats sud-africains de la SAMIDRC s’achèvera en mai
Les troupes sud-africaines qui se retirent du conflit dans l’est de la RDC ont commencé à se rassembler en Tanzanie et la plupart devraient rentrer dans leur pays d’ici la fin de ce mois, a déclaré dimanche 4 mai le chef d’état-major de l’armée. Le retrait progressif qui a débuté le 29 avril prévoit que les troupes quittent la RDC via le Rwanda par voie terrestre avant d’entrer en Tanzanie d’où elles rentreront par voie maritime et aérienne, a indiqué le général Rudzani Maphwanya. Elles font partie de la SAMIDRC, la force de la mission régionale de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) qui s’est déployée dans l’est de la RDC en décembre 2023 alors que le mouvement armé M23 refaisait surface, contrôlant désormais de vastes territoires dans cette région riche en minerais. Treize camions transportant 57 membres de la mission SAMIDRC se sont déjà regroupés à un point de rassemblement en Tanzanie, a déclaré le général Maphwanya aux journalistes. Le prochain groupe devait être retiré la semaine prochaine, a-t-il précisé. « Le déplacement de la Tanzanie vers [l’Afrique du Sud] se fera par voie aérienne pour le personnel et par voie maritime pour le matériel », a-t-il ajouté. Il est « prévu que la plupart du personnel soit presque entièrement de retour en Afrique du Sud d’ici fin mai 2025, à l’exception de ceux qui doivent superviser l’acheminement maritime d’une partie des équipements. » La SADC a décidé de mettre fin à sa mission SAMIDRC à la mi-mars, après que 17 de ses soldats – dont la majorité sud-africains – ont été tués lors d’offensives du M23 en janvier. Jeune Afrique avec AFP

RDC : les FARDC intensifient la traque de la milice CRP à Nyamamba
Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont intensifié leurs opérations contre la milice Convention pour la révolution populaire (CRP), dirigée par Thomas Lubanga, particulièrement active dans la plaine du lac Albert, dans le territoire de Djugu. Dimanche 4 mai, l’armée congolaise a lancé des frappes aériennes sur les positions de ce groupe armé, en riposte à une attaque menée par la milice dans la région. Depuis environ un mois, l’insécurité s’est aggravée dans les localités lacustres de Nyamamba, Café et Datule, où des attaques sporadiques et fréquentes sont attribuées à la CRP. Dimanche, les assaillants ont attaqué une position des FARDC à Nyamamba. Soutenus par des hélicoptères de combat, les militaires ont répliqué en larguant des bombes sur les positions ennemies, infligeant de lourdes pertes à la milice selon l’armée. Selon le porte-parole des FARDC en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, certains miliciens ont été tués, et plusieurs armes et munitions ont été récupérées. « Ces opérations vont se poursuivre pour démanteler totalement ce groupe armé, dont les hommes sont déjà en débandade », a-t-il déclaré. Radio Okapi

Au Togo, des centaines d’opposants dénoncent une « dérive monarchique »
Plusieurs centaines d’opposants se sont rassemblés à Lomé, dimanche 4 mai, pour dénoncer une « dérive monarchique » au Togo au lendemain de la prestation de serment du dirigeant, Faure Gnassingbé, dans de nouvelles fonctions, sans limitation de mandat, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP). Deux grands partis d’opposition et la société civile ont critiqué dans un communiqué commun « ce basculement autoritaire » et ont condamné « la dérive monarchique, l’instrumentalisation des institutions et l’élimination systématique de toute alternative démocratique ». Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, a prêté serment samedi à Lomé comme président du conseil des ministres, désormais la plus haute fonction du pouvoir exécutif, après une réforme constitutionnelle critiquée par l’opposition, qui l’accuse de vouloir rester indéfiniment au pouvoir. Pour les autorités, il s’agit, au contraire, de « dépersonnaliser » le pouvoir. M. Gnassingbé a succédé à son père, Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant près de trente-huit ans. Les opposants ont lancé un appel à la mobilisation, car le Togo « ne peut pas continuer à être l’otage d’un système qui nie la justice, la liberté et la souveraineté populaire »…Selon la réforme constitutionnelle, la fonction de président de la République devient honorifique et le président du conseil des ministres doit être le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale : il s’agit donc de Faure Gnassingbé, chef de l’Etat sortant, qui pouvait se représenter une dernière fois en 2025. Son parti, l’Union pour la République (UNIR), a largement remporté les élections législatives d’avril 2024, avec 108 sièges sur 113. Il a également raflé 34 des 41 sièges de sénateurs lors d’un scrutin boycotté par les principaux partis d’opposition. Son triomphe électoral aux législatives et sénatoriales lui assure donc de rester le maître du Togo pour les six prochaines années au moins. Le Monde avec AFP

Au Mali, les partis manifestent contre leur possible dissolution et pour que les militaires rendent le pouvoir aux civils
Des centaines de personnes ont manifesté samedi 3 mai à Bamako à l’appel d’une coalition de partis politiques qui redoutent leur possible dissolution par la junte au pouvoir, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Dans une déclaration publiée après la manifestation, ce collectif d’une centaine de partis a « exigé la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre » et appelé « à la mise en place d’un calendrier de retour rapide à l’ordre constitutionnel »…Elle constitue l’un des actes de contestation les plus visibles contre les militaires depuis la prise du pouvoir en 2021 par le colonel Assimi Goïta – passé général en octobre 2024. Elle s’est tenue malgré le climat de répression et les risques de représailles. Les autorités ont annoncé, le 30 avril, l’abrogation de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques, une décision interprétée par des juristes comme une étape vers leur dissolution. Cette annonce a suivi une concertation organisée les 28 et 29 avril par le régime à Bamako, largement boycottée par les partis d’opposition, et qui a recommandé la suppression pure et simple des partis politiques. Elle a également suggéré de proclamer le chef de la junte, le général Goïta, président de la République pour un mandat de cinq ans renouvelable, sans passer par les urnes. Il revient désormais à M. Goïta de décider de l’application ou non de ces recommandations. Le Monde avec AFP

Mali: nouvelle manifestation en faveur du retour à l’ordre constitutionnel à Bamako
Au lendemain de la manifestation organisée devant le Palais de la culture de Bamako par une coalition de plusieurs dizaines de partis politiques maliens, les mouvements de jeunes de la société civile et de la classe politique maliennes se sont à leur tour rassemblés ce dimanche à la Maison de la presse de la capitale, pour rendre public un manifeste. Mais là aussi, comme la veille, bien que les organisateurs de l’événement aient obtenu toutes les autorisations nécessaires, des membres des forces de l’ordre et plusieurs jeunes favorables à la junte au pouvoir ont tenté de les empêcher d’accéder à la salle. « Nous avons été surpris de trouver sur place un attroupement de certains jeunes instrumentalisés [par les militaires] qui ont tenté de nous barrer l’accès à la salle de conférence [de la Maison de la presse]. Cela étant, malgré une forte pression, nous avons quand même pu faire notre déclaration », témoigne ainsi Moctar Ousmane Sy, président du mouvement Génération engagée et membre du collectif des Jeunes leaders. Dans leur manifeste, les chefs de file des mouvements de jeunes du Mali réaffirment leur attachement à la démocratie et à l’État de droit. Ils rejettent également les propositions formulées à l’issue de la récente consultation des forces vives du pays encadrée par la junte, parmi lesquelles figurent notamment la dissolution des partis politiques et l’octroi d’un mandat présidentiel de cinq ans sans élections au président de la Transition, le général Assimi Goïta. Farouchement opposés à une telle perspective, les Jeunes leaders appellent à la mobilisation générale sans violence pour y faire barrage. RFI

Côte d’Ivoire : le parti de Tidjane Thiam, écarté de la course à la présidentielle, multiplie les rassemblements
Un millier de jeunes partisans du principal parti d’opposition ivoirien se sont rassemblés à Abidjan, dimanche 4 mai, pour réclamer la réintégration de leur candidat, Tidjane Thiam, dans la course à l’élection présidentielle d’octobre, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). « Il est temps de laisser les discours et de passer à l’action », a lancé Henri Joël Kouadio, président de la jeunesse estudiantine et scolaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), au siège de la formation, dans le quartier de Cocody : « Pour nous, jeunes du PDCI, s’il n’y a pas Tidjane Thiam sur la liste électorale définitive, il n’y a pas d’élection en Côte d’Ivoire. » Samedi, le parti de Tidjane Thiam avait mobilisé des milliers de personnes à Abidjan et avait haussé le ton en appelant à la « mobilisation nationale » face à « l’injustice, la tyrannie et la peur ». Un autre rassemblement du PDCI est prévu au Plateau, le quartier des affaires, jeudi. Le même jour, un tribunal d’Abidjan doit se pencher sur un dossier qui pourrait démettre M. Thiam de ses fonctions de président du parti. Une militante du PDCI conteste en effet sa légitimité en raison de sa nationalité. Banquier international de 62 ans, Tidjane Thiam, actuellement en France, a été radié de la liste électorale après qu’un tribunal eut estimé, le 22 avril, qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription, en 2022. La publication de la liste définitive est attendue le 20 juin. Les autres figures de l’opposition, dont l’ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011), sont également exclues de la course à la présidentielle en raison de condamnations judiciaires. Le Monde avec AFP

Le gouvernement sénégalais et les syndicats signent une « trêve sociale » de trois ans sans grève
Le gouvernement sénégalais et des représentants syndicaux ont signé jeudi 1er mai une « trêve sociale » pour une période de trois ans sans grève, alors que le pouvoir en place depuis plus d’un an fait face à de graves difficultés budgétaires et un climat social tendu. Elu sur un programme de rupture en mars 2024, le président Bassirou Diomaye Faye a déclaré avoir hérité d’un « Etat dont les marges de manœuvre budgétaire et financière n’existent quasiment plus ». Réunies à la primature à Dakar, 24 centrales syndicales de travailleurs et 4 organisations patronales ont signé avec le gouvernement ce pacte de « stabilité sociale pour une croissance inclusive et durable ». L’accord entend donner un cadre aux rapports entre les partenaires sociaux pour la relance économique du pays et inclut une « trêve sociale de trois ans » pendant laquelle les syndicats s’engagent à ne pas faire grève. Ce pacte avait été réclamé en février par le premier ministre Ousmane Sonko alors que le climat social se tendait dans le pays…Les nouvelles autorités accusent l’ancien gouvernement d’avoir falsifié les chiffres des finances publiques, dont une dette cachée de 7 milliards de dollars. Pour répondre aux difficultés budgétaires, le gouvernement a annoncé une série de mesures, dont une diminution du train de vie de l’Etat, un audit de la fonction publique et une mutualisation d’institutions jugées budgétivores. Les syndicats reprochent notamment au gouvernement de nombreux licenciements dans la fonction publique. Ils espèrent que le pacte « permettra de maintenir des relations apaisées indispensables pour créer les conditions d’une croissance », a affirmé Mody Guiro, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, pendant la cérémonie de signature. Le Monde avec AFP

Au Sénégal, la presse menacée sous Bassirou Diomaye Faye
Alors que la Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée ce 3 mai, un arrêté ministériel publié ce mardi 22 avril, avec effet immédiat, a suspendu les activités de tous les médias jugés « non conformes » au Code de la presse. Sur les 639 médias ayant tenté de se conformer au Code de la presse, seuls 258 ont été jugés conformes. Résultat : 381 organes de presse sont aujourd’hui sous la menace de sanctions, voire de fermeture. Certains ont même déjà fermé. Bacary Seydi, secrétaire général de la Fédération des acteurs de la communication et de l’information du Sénégal (FACS), dénonce avec fermeté l’arrêté du ministre Alioune Sall ordonnant la cessation d’activités de 381 entreprises de presse pour « non-conformité » au Code de la presse. Pour lui, il s’agit d’une atteinte grave à la liberté de la presse et une dérive autoritaire inédite depuis l’alternance démocratique de mars 2024. La Coordination des Associations de Presse (CAP), appuyée par plusieurs syndicats et organisations de défense des droits, dénonce également une atteinte grave à la liberté d’expression. Ibrahima Lissa Faye est le président de la Coordination des associations de presse. Joint par la DW, il dénonce les mesures qui, selon lui, visent la presse depuis l’arrivée du nouveau pouvoir. Les entreprises de presse appellent à l’annulation immédiate de l’arrêté ministériel, à une révision urgente du Code de la presse, qu’elles jugent obsolète. La décision du ministre de la Communication ravive les inquiétudes quant à l’avenir du paysage médiatique sénégalais sous le pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye. DW

En Tanzanie, le principal opposant Tundu Lissu entame une grève de la faim
En Tanzanie, l’opposant historique Tundu Lissu, jugé devant un tribunal de Dar es-Salaam depuis qu’il a été arrêté le mois dernier, va entamer une grève de la faim, a annoncé l’un de ses avocats samedi 3 mai. Le président du parti Chadema, élu à sa tête en janvier, « fera une grève de la faim jusqu’à ce que justice soit faite. Il est prêt à faire face à tout ce qui lui arrivera », a assuré son conseil Peter Kibatala à la presse. La grève de la faim de son client a, selon lui, débuté ce dimanche 4 mai. Le 10 avril, Tundu Lissu a été inculpé pour « trahison » sans possibilité d’être libéré sous caution, ont informé ses avocats. Chadema a assuré que son chef avait été « arrêté aux côtés d’autres membres » du mouvement après un meeting auquel la police avait mis fin à l’aide de gaz lacrymogène. Le 24 avril, jour où l’accusé était attendu au tribunal pour comparaître, l’opposition avait dénoncé l’arrestation d’une dizaine de ses responsables et la violente dispersion de membres et sympathisants. L’année dernière, l’opposant avait réclamé des réformes, après des élections locales qui avaient largement porté en tête le parti au pouvoir, en remportant la quasi-totalité des sièges – un « scrutin manipulé » d’après l’opposition. Cette dernière pointe du doigt la présidence de Samia Suluhu Hassan, qu’elle accuse de retomber dans les vieux travers autoritaires de son prédécesseur, John Magufuli, décédé en 2021. Jeune Afrique avec AFP

Comores: l’avocat d’Achmet Saïd Mohamed, opposant remis en liberté provisoire, dénonce son «enlèvement» en janvier 2024
Aux Comores, après plus d’un an de détention, une grève de la faim, et des conditions carcérales éprouvantes, le leader du parti politique de l’opposition Hury, Achmet Saïd Mohamed, a été libéré provisoirement le 3 mai 2025. Il est reproché à l’ancien candidat à la présidentielle de 2019 un « complot contre l’autorité de l’État » et une « tentative de commission d’actes terroristes ». Faits que l’intéressé a toujours nié. Malgré cette liberté, son combat judiciaire est loin d’être terminé. Son avocat, Maître Djamal El-dine Bacar, dénonce une série d’irrégularités dès l’arrestation, et décrit un homme affaibli, marqué physiquement et moralement. L’avocat parle même d’un « enlèvement » plus que d’une arrestation…« Maintenant, il a bénéficié de cette mise en liberté provisoire. Mais cela ne veut pas dire que l’affaire est finie. Il y a un procès qui viendra et on y sera. Le dossier a été transmis à la cour de sûreté de l’État. Dans le fond, je suis étonné, parce qu’un audio ne peut pas être constitutif d’une infraction allant jusqu’à être soumise à la cour de sûreté de l’État. Maintenant, c’est à nous, lors de l’audience, d’essayer de prouver que les infractions qui ont été reprochées à mon client ne sont pas constituées et demander à ce que la justice le relaxe purement et simplement », lance Maître Djamal El-dine Bacar. RFI

Afrique du Sud: nouvelle découverte de migrants éthiopiens retenus contre leur gré à Johannesburg
En Afrique du Sud, les autorités ont de nouveau découvert la semaine dernière des migrants éthiopiens retenus contre leur gré en banlieue de Johannesburg. Ils étaient 44 enfermés dans des conditions très difficiles dont plusieurs mineurs. Ces affaires mettent en lumière une route de migration peu étudiée qui relie la corne de l’Afrique à la nation arc-en-ciel. Déjà en janvier, une vingtaine de ressortissants éthiopiens avaient été secourus par la police alors qu’ils étaient détenus dans une maison près de Johannesburg. L’année dernière, 90 autres personnes avaient également été retrouvées enfermées dans des conditions similaires. Attirés par la promesse d’une vie meilleure en Afrique du Sud, ces migrants se retrouvent, une fois sur place, pris au piège selon Faisal Garba, professeur de l’université du Cap. « Ils paient ces passeurs et ensuite, une fois qu’ils arrivent en Afrique du Sud, ils doivent payer le reste. Ils ne seront pas libres tant qu’ils n’auront pas donné l’argent. On passe donc d’un accord volontaire à cette forme de coercition que l’on observe, avec des gens détenus contre leur gré », observe Faisal Garba [professeur de l’université du Cap]. RFI