Soudan: Joe Biden menace de prendre des sanctions contre les belligérants
« La violence au Soudan est une tragédie » et « doit cesser », a déclaré jeudi le président américain Joe Biden dans un communiqué, en agitant la menace de sanctions. Il indique avoir signé un décret renforçant les pouvoirs de sanction du gouvernement américain contre « les individus qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité du Soudan; qui sapent la transition démocratique; qui utilisent la violence contre les civils; et qui commettent de graves violations des droits humains. » Joe Biden renouvelle par ailleurs dans ce communiqué son appel à un « cessez-le-feu durable » entre l’armée et les paramilitaires. La directrice du renseignement américain, Avril Haines, a prévenu jeudi lors d’une audition au Sénat qu’il fallait s’attendre à un conflit « prolongé » parce que « les deux camps pensent pouvoir l’emporter militairement et ont peu de raisons de venir à la table des négociations. » Comme d’autres responsables internationaux, elle a averti que les combats pourraient provoquer « des flux migratoires et des besoins d’assistance massifs dans la région. » AFP
Au Mali, les casques bleus de la Minusma redoutent de devenir « un instrument de la junte »
Les casques bleus doivent-ils rester au Mali, malgré la paralysie de leur action, ou quitter le pays au risque d’abandonner les civils exposés aux actions de groupes djihadistes ? Au siège des Nations unies, la question est posée alors que s’ouvrent, à New York, les discussions sur l’avenir de la Mission pour la stabilisation au Mali (Minusma). Le Conseil de sécurité doit décider, en juin, s’il prolonge sa présence dans le pays sahélien. Déployée en 2013 pour restaurer l’autorité de l’Etat et protéger les civils dans le nord du pays, la Minusma a fait d’emblée l’objet de critiques au sujet de son efficacité. Mais, depuis les coups d’Etat perpétrés en août 2020 et mai 2021 et l’arrivée au pouvoir de militaires à la tête du pays, elle peine de façon flagrante à remplir sa mission. Les casques bleus font face à l’hostilité ouverte de la junte conduite par le colonel Assimi Goïta. Dans le viseur des colonels maliens : la division chargée d’enquêter sur la question des droits de l’homme. En butte à l’hostilité de la junte, elle parvient difficilement à travailler, comme l’illustrent, ces dernières semaines, les crispations autour du rapport d’enquête sur la tuerie de Moura. Ce village du centre du pays a été le théâtre d’un des pires massacres depuis le début de la guerre. Près de 300 civils ont été « sommairement exécutés » entre le 27 et le 31 mars 2022, selon l’ONG Human Rights Watch, qui met en cause les forces armées maliennes (FAMa) et « des soldats étrangers, identifiés par plusieurs sources comme étant des Russes ». Le Monde
Soudan: au Tchad, les réfugiés survivent dans des camps avec de l’aide humanitaire insuffisante
À l’extrême est du Tchad, plus de 20 000 soudanais fuyant les combats se sont déjà réfugiés dans le village de Koufroun, selon l’ONU. La plupart ont perdu tout ce qu’ils possédaient au cours des pillages perpétrés par des hommes armés. L’aide du programme alimentaire mondial qui manque cruellement de financement, leur permet de tenir une semaine tout au plus, mais c’est l’incertitude pour la suite, car les humanitaires s’attendent à un nouvel afflux massif de réfugiés. RFI
Bénin: le président Talon ordonne une enquête après l’attaque contre des civils à Kaobagou
Le gouvernement, qui communique très peu sur les sujets sécuritaires, a autorisé son porte-parole à évoquer le drame devant la presse. Après avoir exprimé la douleur de l’exécutif et présenté les condoléances à la nation et aux familles éplorées, Wilfried Houngbedji a indiqué que Patrice Talon a ordonné une enquête pour deux raisons : « En tirer les leçons et aussi mettre en branle les mesures de sanctions à l’égard de tous les responsables des forces de sécurité et de défense et qui auraient manqué à leurs devoirs » Il ajoute que le drame était évitable, ce sont ses mots. Puis, il explique : « Le mécanisme d’alerte précoce mis en place a fonctionné, il y a eu très certainement un manquement dans la chaîne des opérations pour que les forces de défense et de sécurité se déploient, et c’est ça qui choque davantage »’ Wilfried Houngbedji s’appuie sur les premiers comptes rendus faits au chef de l’État. Ils soupçonnent fortement une défaillance, qui sera confirmée ou non par le rapport des enquêteurs. RFI
En RDC, l’avenir incertain de la force régionale est-africaine
Une semaine après le départ de son commandant, poussé vers la sortie par Kinshasa, l’EACRF, qui attend toujours le renouvellement de son mandat, voit son avenir devenir de plus en plus incertain. S’agit-il d’une démission, d’un départ contraint, de la simple conséquence d’un remaniement militaire au Kenya ? Depuis le 27 avril, Jeff Nyagah n’est plus le commandant de la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EACRF). L’officier kényan, déployé à Goma en novembre 2022, se trouvait dans le viseur de Kinshasa depuis plusieurs mois. Félix Tshisekedi, qui continue d’espérer l’application d’un mandat plus offensif pour cette force, lui reprochait notamment son refus d’affronter le M23. À plusieurs reprises, Jeff Nyagah avait affirmé que l’EACRF n’avait pas vocation à combattre les rebelles et que la priorité était donnée au processus politique, une position publiquement exprimée par plusieurs chefs d’État de la région, dont l’Ougandais Yoweri Museveni et la Tanzanienne Samia Suluhu. Le 24 avril, lors de ce qui restera son ultime conférence de presse en tant que commandant de la force régionale, l’officier kényan avait une dernière fois tenté de défendre le bilan de l’EACRF. Jeune Afrique
200 corps découverts dans les zones prises par le M23
Les restes humains ont été découverts sur les collines de Kitimba, Kalake et Karuli un mois après le retrait du M23 dans la zone. Tous les villages des environs sont maintenant sans occupants, mais certains qui reviennent chercher à manger dans leurs champs, parlent d’un massacre planifié par le M23. « Nous avons perdu beaucoup de personnes sur ces collines lors du passage du M23. Nos femmes et nos sœurs ont été violées en plein air, et jusque aujourd’hui nous ne pouvons pas retourner dans nos champs car les rebelles avant de se retirer, avaient distribué des armes à leurs alliés qui se sont déguisés en bergers. Ces armes nous mettent mal à l’aise dans nos pâturages », déplore Mbonagaza Nzibahane notable du village Kalenga. Les ossements et même des corps en décomposition sont identifiés comme étant en grande partie des femmes et des enfants. Selon Saverina Mukamugema, résidente de la zone : « Certains ont été tués alors qu’ils se rendaient au champ, d’autres quand ils allaient chercher de la braise, et ils ont été exécutés ». DW
Kenya : l’Allemagne en quête de partenariats énergétiques
Après l’Ethiopie, le chancelier allemand Olaf Scholz poursuit sa tournée en Afrique de l’Est avec une visite au Kenya. Accueilli par le président William Ruto, il espère lors de cette deuxième étape, établir des partenariats avec le pays dans le domaine des énergies propres, le gouvernement allemand ayant été contraint de se passer de ses importations d’énergie russe à la suite de la guerre en Ukraine. De son côté le Kenya qui couvre 90% de ses besoins en électricité par des énergies renouvelables, est le pionnier en la matière. L’énergie géothermique est un élément clé du bouquet énergétique du Kenya et offre d' »excellentes conditions » pour la production d’hydrogène vert. AfricaNews avec AFP
Le Japon s’engage à aider le Mozambique à combattre le « terrorisme »
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida s’est engagé jeudi à aider le Mozambique à contrer l’insurrection djihadiste dans le nord du pays. La province de Cabo Delgado, la plus au nord du Mozambique, riche en gaz, est aux prises avec une insurrection menée par des militants liés au groupe État islamique. « Le Japon aidera financièrement le combat contre le terrorisme », a déclaré M. Kishida lors d’une conférence de presse dans la capitale Maputo, la dernière étape de sa tournée en Afrique. »La sécurité est primordiale pour les opérations des entreprises japonaises au nord du pays », a-t-il ajouté. Le Mozambique a placé de grands espoirs sur de vastes gisements de gaz naturel – les plus importants découverts au sud du Sahara – trouvés dans la province septentrionale à majorité musulmane en 2010. AfricaNews avec AFP
En Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et la cruciale bataille des urnes
À un an de la présidentielle, le chef de l’État va tester sa popularité le 13 mai lors des élections législatives, régionales et municipales. Mais les islamistes de Tawassoul et le militant antiesclavagiste Biram Dah Abeid sont également sur les rangs. Voici ce qu’il faut attendre de ce scrutin. Si, en Mauritanie, les élections locales ne soulèvent habituellement pas les passions, celles-ci suscitent un grand intérêt dans le pays. Un million d’électeurs iront voter pour élire leurs maires, députés et conseillers régionaux. Certes Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani disposait déjà à l’Assemblée nationale, dissoute le 13 mars, d’une majorité confortable. Mais pour la première fois, depuis son élection en juin 2019, le chef de l’État va se confronter aux urnes et, ainsi, tester sa popularité à un an de la prochaine présidentielle. Selon son entourage, il devrait en effet, même s’il fait toujours mystère de ses ambitions, briguer un deuxième mandat. Jeune Afrique
L’UNESCO veut mieux reconnaître le patrimoine mondial africain
A l’occasion de la Journée du patrimoine mondial africain, célébrée le 5 mai, la cheffe de l’UNESCO a estimé que ce patrimoine n’était pas reconnu à la hauteur de son importance historique, humaine et naturelle et a promis de le placer au coeur de la stratégie de l’agence qu’elle dirige. Il y a 50 ans, les États membres de l’UNESCO ont adopté la Convention sur le patrimoine mondial et en 1978, cet instrument est entré en vigueur avec, pour la premère fois, 12 sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, et, parmi eux, trois sites africains. « Aujourd’hui, pourtant, l’Afrique subsaharienne ne représente plus qu’un dixième environ des sites inscrits : le patrimoine africain, dont nous célébrons aujourd’hui la valeur exceptionnelle, n’est pas encore reconnu à la hauteur de son importance historique, humaine et naturelle », a déclaré la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay, dans un message pour cette journée. ONU Info