Le Cameroun, nouvelle étape de l’expansion de l’armée russe
Le Cameroun et la Russie ont signé un accord de coopération militaire le 12 avril dernier. Cet accord a été annoncé alors que l’armée russe est déjà très présente militairement en Afrique, comme au Mali, en Centrafrique ou encore en Libye et au Soudan. Le Cameroun est-il une nouvelle étape de l’expansion russe sur le continent ? L’essentiel de l’accord militaire russo-camerounais dernier repose sur l’échange d’expérience entre les armées des deux pays, l’achat de matériel militaire russe, la maintenance de ce matériel et le transfert de technologie de la Russie vers le Cameroun. Dans l’article 2 de ce texte, la Russie et le Cameroun s’accordent sur l’échange d’information en matière de politique de défense et de sécurité internationale, le développement dans le domaine de la formation conjointe, l’entraînement des troupes, ou encore la topographie et l’hydrographie militaires. … Le Cameroun dispose aussi d’accords de coopération militaire avec la Turquie, le Brésil, la Chine ou la France. Il existait aussi des accords militaires avec les Etats-Unis avant que ces derniers n’y mettent unilatéralement fin récemment, en raison du conflit dans les zones anglophones. Le Russie viendra peut-être ainsi combler le vide laissé par l’armée américaine au Cameroun, tout en voulant rattraper son retard sur un continent où Moscou semble revenir en force. DW
Somalie : 45 soldats tués ou portés disparus dans l’attaque des shebab
Au moins 45 soldats auraient perdu la vie dans l’attaque menée mardi par les islamistes radicaux shebab, contre une base de la force de l’Union africaine en Somalie. Al-Shabab affirme avoir tué 173 soldats, mais le nombre de morts et la prétendue vidéo du groupe terroriste provenant de la scène n’ont pas pu être vérifiés de manière indépendante. « Pour le moment, le bilan provisoire est de 45 soldats tués ou portés disparus (…). Il y a également 25 soldats qui ont été blessés, dont deux grièvement », a déclaré l’une de ces sources, sous couvert d’anonymat. Jusqu’alors, ni les autorités somaliennes, ni l’Union africaine (UA) n’ont communiqué de bilan, se contentant de condamner l’attaque mardi. … Selon la source militaire burundaise, environ 400 combattants jihadistes ont attaqué la base . Les soldats burundais se sont alors repliés sur une colline voisine d’où ils ont continué à se défendre, soutenus par des drones et des hélicoptères. AfricaNews/AP/AFP
Éthiopie: mort en prison d’un général tigréen
En Éthiopie, un général tigréen, ancien commandant au sein de la mission de l’Union africaine en Somalie, est mort en détention. Il avait été arrêté avec d’autres officiers supérieurs dans les premiers jours de la guerre dans le Tigré, en novembre 2020. Les autorités rebelles du Tigré demandent une enquête indépendante sur les circonstances de son décès. Le général Gebremedhin Fikadu, alias « Wedi Necho », avait été une figure dominante de l’armée éthiopienne. Mardi, le Bureau des Affaires extérieures des autorités tigréennes l’a qualifié de « martyr » en annonçant sa mort en détention le 2 mai et demandé une « enquête indépendante » sur son décès, qui fait suite selon lui aux décès suspects de deux autres généraux, ainsi que « de centaines » d’officiers et de soldats tigréens. RFI
Au Kenya, des fabriques à désinformer avant la présidentielle
Dans un banal bureau du nord de la capitale kényane Nairobi, Ian James Mwai ne lâche pas ses deux téléphones portables: il ne veut pas manquer une occasion de promouvoir sur les réseaux sociaux le parti pour lequel il travaille. A 23 ans, le jeune homme fait partie des influenceurs qui, de plus en plus nombreux, offrent leurs services aux candidats pour peser sur l’élection présidentielle du 9 août. « Cette élection va se jouer à pas grand-chose », assure Ian James Mwai à l’AFP: « Un homme politique qui choisirait d’ignorer les réseaux sociaux serait un imbécile ». Au Kenya, la moitié des 50 millions d’habitants a moins de 35 ans, et 12 millions de Kényans utilisent les réseaux sociaux. Des influenceurs proposent donc aux hommes politiques de diffuser leurs idées, répondre aux critiques ou même lancer des rumeurs sur leurs adversaires. Créer et faire monter un hashtag est facturé 400 euros par jour. Surtout, les soldats du web offrent à leurs clients une chose qui n’a pas de prix: l’absence de responsabilité. VOA
Togo : Faure Gnassingbé en médiateur de la crise au Mali
Le président du Togo, Faure Gnassingbe, a accepté d’être le médiateur dans la crise politique au Mali au moment où la junte militaire est l’objet de pressions pour rétablir un régime civil. Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop et son homologue togolais ont annoncé mercredi soir à la presse, depuis Lomé, que M. Gnassingbe avait accepté cette tâche. « Nous avons, au nom du président de la transition, sollicité le président Faure Gnassingbé (…) pour faciliter le dialogue avec les acteurs régionaux et plus largement le dialogue avec l’ensemble de la communauté internationale pour trouver un compromis pouvant nous permettre de sortir de la crise », a déclaré M. Diop, en visite à Lomé. Selon lui, la situation dans laquelle se trouve le Mali, « nécessite qu’on fasse preuve de génie politique ». … M. Diop a affirmé qu’en raison de la situation sécuritaire et du besoin de réformes, le Mali avait besoin de 24 mois pour rétablir l’ordre constitutionnel. … La junte arrivée au pouvoir a promis de rétablir un régime civil après le putsch mais elle est sous le coup de sanctions de la Cédéao, l’organisation régionale de l’Afrique de l’Ouest, pour avoir ignoré un engagement antérieur d’organiser des élections en février cette année. AfricaNews/AFP
Les politiques maliens divisés autour de la dénonciation des accords de défense avec la France
Après que Bamako a dénoncé lundi 2 mai les accords défense qui liaient la France et le Mali, le départ des soldats français prévus à la fin de l’été pourrait se compliquer. L’opinion publique et les différentes formations politiques maliennes se retrouvent divisés entre soutenir l’initiative des autorités de transition malienne et dénoncer une position prise par un gouvernement qui n’a « aucune légitimité ». … Abdoulaye Coulibaly ne partage pas cette opinion. Le président de l’Initiative pour la concrétisation des attentes du peuple (Icap), parti membre du Cadre qui rassemble les mouvements opposés aux actuelles autorités de transition maliennes, déplore une prise de position qui aurait dû être laissée « au gouvernement prochain, démocratiquement élu ». « Cette transition n’a aucune légitimité de rompre les accords signés par un gouvernement démocratiquement élu. Ce gouvernement ne représente pas les Maliens, donc je pense que s’il voudrait vraiment rompre les accords avec la France, il devrait laisser cette question au gouvernement prochain, un gouvernement démocratiquement élu. C’est très dangereux parce qu’aujourd’hui on a besoin de tous nos partenaires, dont la France et tous les autres, vu l’insécurité grandissante, et c’est encore dangereux parce que ce n’est pas le rôle de la transition de rompre ces accords-là. » RFI
Nigeria : 7 civils tués dans une attaque dans le nord-est
Des combattants affiliés au groupe Etat islamique ont tué sept personnes dans l’attaque d’un village, dans l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué mercredi des sources locales. Des membres du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), à motos et à bord de camionnettes équipées de mitrailleuses, ont pris d’assaut mardi après-midi le village de Kautikeri, près de la ville de Chibok, ouvrant le feu sur les habitants. « Nous avons récupéré sept corps après l’attaque lancée par les terroristes depuis la forêt voisine de Sambisa », un des principaux repaires de terroristes, a déclaré Samson Bulus, un habitant de Kautikeri. Les terroristes ont également pillé de nombreux commerces avant d’y mettre le feu, a-t-il ajouté. Sahel-Intelligence
Alpha Condé : la junte va juger l’ex-président guinéen pour meurtre
Les autorités guinéennes ont déclaré qu’elles allaient poursuivre l’ancien président Alpha Condé pour meurtre et autres crimes commis pendant son mandat. M. Condé, âgé de 84 ans, a été renversé par un coup d’État militaire en septembre dernier. Le procureur général a déclaré qu’il faisait partie d’une trentaine d’anciens hauts responsables poursuivis pour des crimes présumés comprenant également des détentions, des enlèvements, des actes de torture, des viols et des séquestrations. En Guinée, des dizaines de partisans de l’opposition ont été tués par les forces de sécurité lors de manifestations déclenchées par un amendement constitutionnel en 2020 qui permettait à M. Condé de briguer un troisième mandat. BBC
Nigeria : Antonio Guterres plaide pour un retour des déplacés
En visite au Nigeria, le secrétaire général de l’ONU a appelé à un retour des déplacés. Depuis plus de 10 maintenant, le nord du pays est confronté à des violences djihadistes. Le chef de l’ONU, qui a aussi visité un camp de réhabilitation d’anciens combattants terroristes a aussi plaidé pour leur réintégration dans la société pour favoriser la paix dans le pays. « Nous avons demandé 351 millions de dollars supplémentaires dans le cadre sur un total de 1,1 milliard de dollars pour notre plan d’intervention humanitaire pour le Nigeria. Mais malgré tout ce que j’ai vu, les personnes que j’ai rencontrées restent déterminées à retourner dans leurs communautés et à reprendre leur vie », a déclaré le secrétaire général de l’ONU. Outre le terrorisme, le nord du pays est confronté à différentes crises comme le changement climatique qui a entraîné des conflits pour des ressources limitées, notamment entre agriculteurs et éleveurs. AfricaNews
Tchad: quel délai pour la transition après le nouveau report du dialogue national?
Le gouvernement tchadien a accepté de repousser sine die le dialogue national qui devait s’ouvrir la semaine prochaine, afin de permettre la conclusion avec les groupes politico-militaires des négociations de Doha. Ce troisième report acte un peu plus l’impossibilité de conclure la transition dans le délai de 18 mois, qui avait fait l’objet d’un accord avec l’Union africaine et les partenaires du pays. Si l’annonce du report a été unanimement saluée comme la seule solution possible, la suite du processus est encore incertaine. Du côté du MPS, le parti de l’ex-président Idriss Déby, on croit en une conclusion rapide à Doha pour organiser le dialogue en juin-juillet. « On espère qu’à l’échéance des 18 mois, on aura les bases d’une Constitution, d’une loi électorale et d’une Céni (Commission électorale) », nous dit Jean-Bernard Padaré. «La transition ne peut pas s’éterniser », souligne le porte-parole du parti de feu Idriss Déby. RFI
Coronavirus en Afrique du Sud : deux nouveaux-sous variants d’Omicron à l’origine du pic de Covid
Deux nouveaux sous-variants d’Omicron, dont la virulence reste encore à déterminer, sont à l’origine de la nouvelle vague de pandémie de Covid-19 en Afrique du Sud, a indiqué l’OMS mercredi. « Les scientifiques sud-africains qui ont identifié Omicron à la fin de l’année dernière ont maintenant signalé deux autres sous-variants d’Omicron, BA.4 et BA.5, comme étant à l’origine d’un pic de cas en Afrique du Sud », a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse. « Il est trop tôt pour savoir si ces nouveaux sous-variants peuvent causer des formes plus graves de la maladie que les autres sous-variants d’Omicron », mais les premières données suggèrent que le vaccin continue d’offrir une bonne protection contre les formes sévères du Covid et de réduire les risques de décès, a-t-il dit. L’Afrique du Sud, pays officiellement le plus touché du continent par le Covid-19, est entrée dans une nouvelle vague de pandémie, a averti fin avril le Centre pour l’innovation et la réponse aux épidémies (CERI). RTBF
Burkina Faso: 100 jours du lt-col Damiba au pouvoir – Les défis restent entiers
Ce 4 mai 2022 marque les 100 jours de l’avènement au pouvoir, du Lt-Col Paul-Henri Sandaogo Damiba, à la suite du coup d’Etat du 24 janvier dernier. Après avoir décidé de renverser la table de la République et de s’y installer de force, le président du MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration) qui venait ainsi de mettre fin au régime de Roch Marc Christian Kaboré, avait justifié son coup de force et décliné ses priorités dans ses habits de nouvel homme fort du Burkina Faso. En effet, dans son premier discours à la Nation, il s’était fixé pour priorités de poursuivre le combat contre le terrorisme, de mener la lutte contre la corruption ainsi que la politisation de l’Administration. Cent jours après son accession au pouvoir, quel bilan à mi-parcours tirer des actions du soldat quadragénaire à la tête de l’Etat ? Pour ce qui est de la priorité majeure et immédiate, c’est-à-dire la lutte contre le terrorisme, l’indéniable constat est que le pays continue d’avoir mal à sa sécurité. Les lignes ne semblent pas avoir véritablement bougé. L’insécurité continue à prendre à la gorge des pans entiers de notre territoire national. Le Pays
20 millions de personnes menacées par la famine dans la Corne de l’Afrique
Du sud de l’Ethiopie au nord du Kenya en passant par la Somalie, la Corne de l’Afrique fait face à une sécheresse qui alarme les organisations humanitaires, avec près de 20 millions de personnes menacées par la faim. Dans ces régions où la population vit majoritairement d’élevage et d’agriculture, les trois dernières saisons des pluies depuis fin 2020 ont été marquées par de faibles précipitations, venant s’ajouter à une invasion de criquets qui a ravagé les cultures entre 2019 et 2021. Un mois après le début théorique de la saison des pluies, « le nombre de personnes qui ont faim en raison de la sécheresse pourrait monter en flèche, passant de l’estimation actuelle de 14 millions à 20 millions en 2022 », déclarait en avril le Programme alimentaire mondial (PAM). Près de 40% de la population de la Somalie, soit six millions de personnes, fait face à des niveaux extrêmes d’insécurité alimentaire et certaines zones connaissent probablement déjà la famine, selon l’agence de coordination humanitaire de l’ONU, Ocha. RTBF
Ouganda : L’usage des cryptomonnaies est illégal
La Bank of Uganda (BoU), Banque centrale ougandaise, considère illégal l’usage des cryptomonnaies dans le pays, selon une circulaire publiée la BoU et qui met en garde la population ougandaise contre l’utilisation de ces moyens de paiement. Selon la BoU, aucune licence n’a été accordée à aucune entreprise dans le pays pour offrir des services de cryptomonnaies. De ce fait, toutes les structures proposant ces services sur son territoire agissent en dehors de tout cadre légal. Cette annonce intervient dans un contexte où ces monnaies digitales rencontrent un accueil mitigé de la part des gouvernants. Alors que certains pays y sont favorables, d’autres se montrent plus réservés, estimant que la volatilité de ces moyens de paiement représente un risque trop important pour l’économie. Sahel-Intelligence
Afrique du Sud : comment l’ancien président Jacob Zuma a offert le pays aux frères Gupta
Il est presque arrivé au bout de sa tâche. Son œuvre, serait-on tenté de dire. Fin avril, le juge sud-africain Raymond Zondo a remis au président Cyril Ramaphosa le quatrième et avant-dernier volet de son rapport sur le système de corruption qui a gouverné l’Afrique du Sud pendant près d’une décennie. Accablant pour le précédent chef de l’Etat, Jacob Zuma, il raconte comment un président devenu le pantin d’une fratrie d’hommes d’affaires leur a permis de réaliser le casse du siècle : braquer son propre pays pour un butin qui se chiffre en milliards de dollars. En fuite à Dubaï, Ajay, Atul et Rajesh, alias « Tony », Gupta, trois frères d’origine indienne, ont été les maîtres de l’Afrique du Sud du début des années 2010 jusqu’à la démission forcée de Jacob Zuma en 2018. « [Jacob] Zuma a diligemment ouvert les portes des entreprises publiques aux Gupta en les invitant à se servir dans l’argent et les actifs du peuple de l’Afrique du Sud », écrit le juge Zondo. A la tête de la commission d’enquête sur ce que l’Afrique du Sud appelle la « capture d’Etat », Raymond Zondo a entendu, pendant quatre ans, plus de trois cents témoins livrer le récit des « neuf années gâchées » du mandat de Jacob Zuma. Chemin de fer, aviation, services pénitentiaires, etc. : les premiers volets du rapport de la commission ont montré comment la fratrie a fait main basse sur des pans entiers de l’économie sud-africaine avant de les siphonner méthodiquement. Le Monde