L’armée nigériane a exprimé lundi son soutien au président Muhammadu Buhari critiqué de toutes parts pour son incapacité à endiguer l’insécurité dans le pays, balayant catégoriquement toute probabilité d’un coup d’Etat. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique est en proie à de multiples conflits, entre une insurrection jihadiste dans le nord-est, des attaques de bandes criminelles qui pratiquent des enlèvements de masse dans le nord-ouest et celles de séparatistes qui visent les forces de sécurité dans le sud-est. Dans un communiqué publié tard lundi soir, les forces armées nigérianes ont déclaré qu’elles allaient continuer à soutenir le gouvernement malgré la mauvaise situation sécuritaire et les critiques soutenues à l’encontre de M. Buhari, un ancien général âgé de 78 ans. « Nous déclarons catégoriquement que les forces armées du Nigeria demeurent totalement dévouées à l’administration actuelle ainsi qu’à toutes les institutions démocratiques qui lui sont associées », a déclaré le porte-parole de l’armée Onyema Nwachukwu, cité dans un communiqué. AFP
Au Nigeria, les parents des étudiants enlevés à l’institut forestier de Kaduna ont manifesté. Ils sont venus jusqu’à Abuja pour attirer l’attention des autorités fédérales sur les conditions de leurs enfants entre les mains de leurs ravisseurs. Ils étaient des dizaines à effectuer le déplacement d’Abuja pour réclamer la libération de leurs enfants détenus par des hommes armés depuis près de deux mois. C’est le 11 mars dernier que des assaillants ont envahi l’institut forestier de Kaduna enlevant au moins 39 étudiants. Khaida Christiana, une étudiante qui a vécu les moments forts de l’attaque, se remémore: « Quand nous avions entendu les coups de feu, presque tout le monde a fui de la salle d’auditorium pour se cacher partout où on pouvait se cacher. Il y a deux grandes salles avec une partition entre les deux. Et il y avait des chaises détruites dans l’une des salles, donc je suis allée me cacher sous ses chaises. De là j’ai appris que les bandits sont arrivés, et je pouvais entendre leurs voix ». VOA
Il avait disparu depuis plusieurs semaines, au Mali. Le journaliste français indépendant Olivier Dubois, qui travaille habituellement pour Le Point Afrique et Libération, serait en vie, mais désormais aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), branche locale d’Al-Qaida. C’est en tout cas ce qu’il affirme dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, dans la nuit du 4 au 5 mai, et dans laquelle il appelle à l’aide les autorités françaises. Dans cette vidéo, Olivier Dubois affirme avoir été enlevé, le 8 avril, à Gao, dans le nord du Mali. Selon nos informations, il devait interviewer un cadre du GSIM. La vidéo diffusée est en cours d’authentification. « Nous confirmons la disparition au Mali d’Olivier Dubois. Nous sommes en contact avec sa famille ainsi qu’avec les autorités maliennes. Nous procédons aux vérifications techniques d’usage », affirme le Quai d’Orsay, ce mercredi. « Je veux immédiatement adresser mes pensées à lui, à ses proches et à l’ensemble des rédactions avec lesquelles il a l’habitude de travailler », a ensuite réagi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Le Monde avec AFP
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a documenté 421 violations et abus de droits de l’homme de janvier à mars 2021, informe la dernière note trimestrielle des tendances des violations et abus de droits de l’homme au Mali publiée mercredi 5 mai. Ces données représentent une augmentation de 11,37 % par rapport aux violations et abus documentés au cours du trimestre précédent (1er octobre au 31 décembre 2020), période au cours de laquelle la MINUSMA avait enregistré 378 violations et abus de droits de l’homme et/ou du droit international humanitaire. « Les violations et abus de droits de l’homme et/ou du droit international humanitaire documentés concernent 106 meurtres, exécutions sommaires ou extrajudiciaires, 94 atteintes à l’intégrité physique, 181 cas d’enlèvement et de disparition forcée ou involontaire, 24 cas d’arrestations arbitraires et illégales », précise la Note. Seize (16) cas de violences sexuelles en lien avec le conflit ont également été enregistrés au cours de la période sous examen dans les régions de Gao et de Tombouctou. Journal du Mali
Au surlendemain de l’annonce du gouvernement de transition, présenté par les nouvelles autorités comme un gouvernement d’union, la coordination des actions citoyennes s’est réunie ce mardi 4 mai. C’est ce mouvement, Wakit Tama, composé d’organisations de la société civile et de partis politiques d’opposition, qui mène la contestation populaire contre les nouvelles autorités de transition. Ce mardi matin, le mouvement Wakit Tama appelle à une nouvelle manifestation ce samedi, dans quatre jours. Les leaders de la coordination citoyenne entendent poursuivre et même intensifier leur combat. Pour eux, le gouvernement de transition qui a été présenté dimanche soir ne constitue en rien un gouvernement d’union. Ils expliquent que puisqu’ils rejettent le Conseil militaire de transition – ces quinze militaires dirigés par Mahamat Idriss Déby, fils du président défunt, qui ont pris la tête du pays –, tout ce que ce conseil militaire met en place est, selon eux, illégitime. Pas question donc de reconnaître le nouveau gouvernement. RFI
Selon des sources militaires, les opérations se poursuivent contre les rebelles du Fact dans le Nord Kanem. Il s’agit d’opérations de ratissage, affirme-t-on ; les rebelles, ayant été mis hors d’état de nuire, sont en débandade. Selon ces sources, une trentaine de rebelles ont été faits prisonniers ces derniers jours – dont un ancien chef de parti politique, le secrétaire général de l’UNDS, Modeste Ngarial, qui a rejoint la rébellion l’année dernière. Une autre source sécuritaire ajoute que quelques groupes de rebelles sont également dispersés au Niger. Et que 4 véhicules sont remontés en Libye, l’un transportant le chef du Fact, Mahamat Madhi Ali. Le groupe rebelle, lui, nie être en débandade, affirmant plutôt que ses troupes se sont fondues parmi la population pour ne pas être prises pour cible par des avions de l’armée tchadienne. RFI
La Tanzanie a annoncé lundi soir de nouvelles mesures destinées à contrôler la propagation du coronavirus, une décision en rupture avec l’approche de l’ancien président John Magufuli, qui fut notoirement « covido-sceptique ». Les voyageurs arrivant en Tanzanie devront désormais présenter un test négatif datant de moins de 72 heures avant l’arrivée sur le territoire, a déclaré dans un communiqué le ministère de la Santé, qui affirme s’inquiéter des nouveaux variants du virus. Les passagers venant de pays connaissant un grand nombre d’infections devront réaliser un test antigénique supplémentaire, payant, ajoute le ministère, sans préciser selon quels critères ces pays seront désignés. Par ailleurs, ceux qui auront visité un pays ayant fait face à « de nouveaux variants du Covid-19 » au cours des deux semaines précédentes devront subir une quarantaine obligatoire de 14 jours, à leurs frais. Les citoyens tanzaniens pourront s’isoler chez eux, tandis que les étrangers devront se rendre dans une structure gouvernementale. AFP
Dans les rues d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, les affiches du parti du Premier ministre Abiy Ahmed sont visibles partout. Signe que le pays se dirige vers des élections prévues le 5 juin. Mais l’échéance n’est pas sans appréhensions. Le recensement des électeurs piétine 200 000 personnes ont été déjà recensées à Addis-Abeba, une ville de cinq millions d’habitants. Les conflits ethniques et la guerre au Tigré sont aussi autant d’obstacles qui se dressent sur le chemin de ce scrutin. L’opposition redoute des violences post-électorales comme en 2005. « Ce qui s’est passé en 2005 et après, je pense que cela a permis aux Éthiopiens – y compris ceux de l’ancien pouvoir – de comprendre que cela ne peut pas continuer ainsi, qu’il n’y a pas de paix possible quand un gouvernement est au pouvoir sans aucune légitimité populaire. », souligne Birhanu Nega, chef du parti Ethiopian Citizens for Social Justice d’opposition. Africanews
La police algérienne a empêché des étudiants de manifester mardi à Alger pour la deuxième semaine consécutive, interpellant des dizaines de personnes avant qu’elles ne puissent commencer à défiler, a constaté un journaliste de l’AFP. Les forces de l’ordre étaient déployées depuis le début de la matinée en grand nombre dans le centre de la capitale et dans les rues avoisinantes. Les étudiants ont essayé de changer leur lieu de rassemblement habituel pour tenter de défiler, mais la présence massive de policiers et les interpellations ont mis un terme à leur tentative. Des policiers en civil ont d’abord arrêté les meneurs étudiants, selon des témoins. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), plusieurs personnes ont ensuite été relâchées, mais au moins 25 autres étaient toujours retenues dans des commissariats en début de soirée. Belga
La crise sécuritaire au Cabo Delgado ne pèse pas seulement sur l’économie légale, notamment sur l’arrêt des activités gazières de Total après l’attaque fin mars de la ville de Palma. Cette crise a aussi un impact sur les réseaux de trafiquants dans toute la région. Dans la province de l’extrême nord du Mozambique, à la frontière tanzanienne, l’insurrection armée née en 2017 monte en puissance. Elle a fait allégeance à l’État islamique. Et l’intensification du conflit avec les forces gouvernementales pousse les passeurs à modifier leurs trajets. RFI
Six semaines après l’attaque de groupes armés djihadistes contre Palma, dans l’extrême nord du Mozambique, des milliers de réfugiés épuisés continuent à fuir à pied ou en bateau, alors que la situation sécuritaire reste fragile. Des incidents constants, ici et là, viennent perturber une paix incertaine, racontent témoins et ONG présentes dans la province pauvre du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie. Après l’attaque surprise et plusieurs jours de combats qui ont suivi fin mars, faisant des dizaines de morts, le gouvernement avait annoncé que l’armée avait repris le dessus et rétabli le calme. Pas si clair, affirment de nombreux acteurs de terrain. Parmi les milliers d’habitants partis dans la précipitation, beaucoup ont trouvé refuge chez des proches ou dans des camps de réfugiés, d’autres continuent à errer. A Pemba, capitale de la province, des bateaux affluent encore.« Maintenant que j’ai quitté Palma, je respire », confie à l’AFP Viaze Juma, 34 ans, mère de quatre enfants, arrivée vendredi 30 avril de la presqu’île d’Afungi, où des milliers de déplacés se sont massés après l’attaque contre Palma, à proximité du site gazier piloté par Total où toute activité a désormais été suspendue. Le Monde avec AFP
Le chef de l’État a décidé de faire confiance à deux anciens rebelles pour diriger pendant un mois ces deux provinces meurtries par des massacres, alors qu’au cours d’une conférence de presse, les porte-parole du gouvernement, de l’armée et de la police ont expliqué et rassuré sur les conditions de cet état de siège décrété il y a quelques jours. Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, c’est le général Luboya Nkashama, l’ancien patron de la première zone de défense, qui inclut, entre autres, Kinshasa. Il a été également le commandant de la 13e région militaire de l’Équateur. Cet officier, originaire de l’espace Kasaï, est un ancien de la rébellion du RCD Goma, proche du Rwanda, qui a un temps administré cette province, ce qui est d’ores et déjà pointé par certaines organisations de la société civile. Le général Luboya Nkashama est, comme prévu, secondé par un officier de police : le commissaire divisionnaire Alonga Boni Benjamin. En Ituri, c’est un ancien rebelle aussi qui est nommé, mais il est issu de la rébellion du MLC de l’ancien vice-président et allié de Félix Tshisekedi, Jean-Pierre Bemba, considéré comme proche de l’Ouganda. RFI
Depuis plus de vingt ans, la République démocratique du Congo (RDC) n’a pas quitté la liste des crises humanitaires pour lesquelles l’ONU tente chaque année de mobiliser la solidarité internationale. Occultée par l’émergence de nouveaux foyers de la faim au Sahel ou au Moyen-Orient, la dégradation de la situation – principalement dans l’est du pays du fait des violences – est passée sous les radars. En 2021, la RDC affronte pourtant la plus importante crise humanitaire au monde. Sur le terrain, les ONG chargées de répondre aux besoins tirent la sonnette d’alarme, alors que seulement 8 % des fonds nécessaires ont été jusqu’à présent levés. Les Nations unies demandent 1,8 milliard de dollars (environ 1,5 milliard d’euros), dont 830 millions pour la seule urgence alimentaire. Pour Aline Ouedraogo, directrice de l’ONG CARE en RDC, « il faut agir vite pour éviter une catastrophe ». Le Monde
Cinq milliards d’euros de réserves de change des Etats ouest-africains utilisant le franc CFA sont en cours de transfert de la France vers la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), conformément à la réforme de cette monnaie, a indiqué à l’AFP, mardi 4 mai, une source proche du dossier. La Banque de France « est en train de transférer des fonds qui appartenaient aux Etats africains », a indiqué à l’AFP cette source requérant l’anonymat, précisant le montant des fonds : « 5 milliards d’euros ». Sollicitée par l’AFP, la BCEAO, dont le siège est à Dakar, a décliné tout commentaire sur ce transfert. Le franc CFA est la monnaie commune à huit pays membres de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et à six Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). La réforme du franc CFA – qui ne concerne pour l’heure que la zone UMOA – a été annoncée en décembre 2019 à Abidjan par les présidents français et ivoirien, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, pour répondre au feu de critiques contre cette monnaie perçue comme un instrument postcolonial par ses détracteurs et une partie des populations ouest-africaines. Le Monde avec AFP