Revue de presse du 5 juin 2023

Sénégal : au moins 500 arrestations après les troubles à Dakar
Après 72 heures de violence suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, la tension retombe progressivement à Dakar la capitale sénégalaise. Selon la police, 500 arrestations auraient été effectuées après les affrontements qui ont causé la mort d’au moins 16 personnes et plus de 350 blessés parmi les manifestants. … Les violences ont éclaté jeudi lorsque M. Sonko a été condamné à deux ans de prison dans une affaire qui, selon lui, visait à l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de l’année prochaine. La Croix-Rouge a déclaré avoir porté assistance à 357 manifestants blessés, dont une femme enceinte, ainsi qu’à 36 membres des forces de défense et de sécurité qui ont été blessés depuis le début des troubles. … Le gouvernement a restreint l’accès aux médias sociaux et a décidé dimanche de couper « temporairement » l’accès à l’internet mobile sur les téléphones, estimant que des « messages haineux et subversifs » étaient diffusés. Les signes d’un retour au calme se sont multipliés dimanche, avec moins de policiers dans les rues et le calme dans plusieurs quartiers de Dakar qui avaient été le théâtre de violences en début de semaine. AfricaNews/AFP

Crise au Soudan: vers l’escalade?
Les habitants de Khartoum signalent depuis ce dimanche matin une forte escalade des affrontements dans plusieurs quartiers de la capitale. C’est le centre et le sud de Khartoum, ainsi que la ville de Bahri au nord de Khartoum, qui sont les plus touchés par cette recrudescence des combats entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemedti ». Une habitante de la ville, Sara Hassan, a assuré à Reuters qu’ils vivent désormais « un véritable enfer », « dans le sud de Khartoum, nous vivons dans la terreur de violents bombardements, du bruit des canons anti-aériens et des coupures d’électricité ». Des frappes aériennes qui visaient par exemple des positions des FSR dans l’est de Khartoum auraient fait des victimes civiles. D’autres témoins ont rapporté par ailleurs qu’un avion militaire s’était écrasé à Omdourman, l’une des trois villes qui constituent, avec Khartoum et Bahri, la grande région de la capitale. Les paramilitaires assurent l’avoir abattu alors que l’armée parle d’une « défaillance technique ». Cette escalade des affrontements a lieu alors que les États-Unis et l’Arabie saoudite cherchent de nouveau à relancer les discussions entre les deux belligérants en vue d’un nouveau cessez-le-feu, « effectif » cette fois, malgré la décision du général Abdel Fattah al-Burhan de se retirer des pourparlers de paix mercredi. Mais ça ne sera pas facile. RFI

Ituri : les groupes armés appelés à cesser la violence afin de rejoindre le PDDRC-S
En marge de la visite du secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge de sécurité et Paix en Ituri, Jean-Pierre Lacroix, le gouverneur de l’Ituri, lieutenant-général Johny Luboya, estime que cette visite augure un espoir pour le retour d’une paix durable dans cette province. Il l’a dit à l’issue de l’échange qu’il a eu ce dimanche 4 juin à Bunia avec Jean-Pierre Lacroix. Les deux personnalités ont passé en revue la situation sécuritaire encore préoccupante avec l’activisme des groupes armés. Le lieutenant-général Johny Luboya Nkashama appelle les groupes armés qui détiennent encore les armes à cesser la violence afin de rejoindre le PDDRC-S. Radio Okapi

Crises humanitaires négligées dans le monde: le Burkina Faso en tête de liste
Pour établir ce classement, le Conseil norvégien pour les réfugiés s’appuie sur trois critères : le manque de financement humanitaire, le manque d’attention des médias et le manque d’initiatives politiques et diplomatiques internationales. Durant ces sept dernières années, c’est la RDC qui occupait la première place mais la dégradation, très rapide, de la situation sécuritaire et humanitaire au Burkina, l’a propulsé à la première place. RFI

Guinée : au moins 7 écolières noyées dans le naufrage d’une pirogue
Au moins sept jeunes écolières qui allaient passer lundi les examens d’entrée au collège se sont noyées après que leur pirogue a chaviré sur le fleuve Niger près de la ville de Kouroussa en Haute Guinée, a indiqué un ministre et un proche d’une victime. « Nous sommes frappés par cette mauvaise nouvelle du naufrage de sept élèves qui ont perdu la vie », a déclaré à la presse le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Guillaume Hawing, qui se trouve dans la région pour lancer les premières épreuves de l’examen. Mamadi Kéita, agent de sécurité, a déclaré à l’AFP avoir perdu sa demi-sœur dans cette noyade. « Elle partait avec ses camarades de l’autre côté du fleuve Niger pour affronter les premières épreuves de leur examen d’entrée en 7e année qui débute ce lundi ». … Une autre source locale a assuré sous anonymat à l’AFP que le bilan n’était que provisoire et pouvait être plus lourd. Les opérations pour retrouver des corps se poursuivent dimanche soir. AfricaNews/AFP

Les flux de migrations en nette hausse au Niger, selon l’OIM
Les flux de populations au Niger sont en hausse de 20% au premier trimestre de cette année, par rapport aux trois derniers mois de 2022, note ce rapport de l’OIM. Un tiers de ces flux sont des mouvements internes au Niger, le reste est transfrontalier, qu’il s’agisse d’entrer ou de sortir du pays. Les données sont recueillies auprès des voyageurs à dix points de passage pour analyser les tendances de mobilité. Cette hausse, selon ce rapport, s’explique à la fois par les déplacements vers des sites aurifères et par les expulsions de migrants d’Algérie et de Libye. Une très large majorité des personnes observées par les équipes de l’OIM entre janvier et mars sont des hommes adultes. 18% sont des femmes, 9% des mineurs qui viennent surtout du Niger ou de pays limitrophes, et avancent principalement des raisons économiques à leurs déplacements. RFI

En Libye, le pouvoir de Tripoli recourt à des drones pour frapper des réseaux de « trafiquants »
La tension est montée d’un cran en Tripolitaine à la suite de raids aériens à Zaouïa, décidés par le premier ministre Dbeibah. Le ministère de la défense du GUN – autorité s’exerçant principalement en Tripolitaine (ouest) – a expliqué vouloir « ​​nettoyer les zones de la côte ouest et du reste de la Libye de la criminalité » en frappant « les caches de bandes de trafiquants de carburants, de stupéfiants et d’êtres humains ». « Sept bateaux utilisés pour le trafic d’êtres humains, six entrepôts de trafiquants de drogue, des armes et du matériel utilisés par les bandes criminelles et neuf camions-citernes utilisés dans la contrebande de carburant ont été ciblés », a détaillé lundi le ministère qui s’est félicité du « succès des opérations de sécurité ». La région de Zaouïa est ultrasensible pour la Libye. Depuis le sud désertique du pays où se situent les principaux gisements de gaz et de pétrole, plusieurs oléoducs convergent vers cette ville côtière qui abrite une importante raffinerie, une centrale électrique ainsi qu’un terminal d’exportation du brut. Le Monde

La Guinée-Bissau en attente des résultats après des législatives sans incidents majeurs
Les Bissau-Guinéens ont voté ce dimanche 4 juin pour les législatives pour renouveler les 102 sièges de l’Assemblée nationale, dissoute il y a plus d’un an au cours d’une crise institutionnelle. Les résultats ne sont pas attendus avant mardi soir, au plus tôt, quand un nouveau Premier ministre sera nommé dans ce pays coutumier des crises politiques. … Les observateurs de l’Union africaine, qui ont assisté au dépouillement, estiment que le processus se déroule correctement. « Nous avons apprécié l’ordre dans lequel l’acte électoral a évolué, dans la paix, sans violence. Il y a même eu une bonne coopération entre les représentants des partis politiques », témoigne Joachim Chissano, le chef de cette délégation. RFI

De jeunes musulmans affrontent la police après la prière à Addis Abeba
Des affrontements ont éclaté vendredi, après la prière musulmane, près de la plus vaste mosquée d’Addis Abeba, entre la police et des jeunes fidèles furieux de la destruction de mosquées dans le cadre d’un projet urbain, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des affrontements similaires, à la sortie de la même mosquée al-Anouar, située près de l’immense marché de Merkato, avaient fait deux morts après la prière de la semaine passée, selon la police qui avait aussi fait état de 56 blessés dont 52 policiers et de 114 arrestations. Vendredi, les forces de l’ordre, en tenue anti-émeute étaient déployées en masse près d’al-Anouar, selon les journalistes de l’AFP. Des membres de la Garde républicaine, une unité d’élite chargée de la protection des institutions et des personnalités du gouvernement, étaient notamment présents. VOA/AFP

Africa CEO Forum: le continent se cherche des champions pour l’économie de demain
Alassane Ouattara suivi de Patrick Achi à la tribune ce matin, face à l’élite du monde des affaires. Le président et le Premier ministre de la Côte d’Ivoire, la locomotive régionale. Une croissance plus forte et une inflation plus faible que chez ses voisins. Le plan de 3,5 milliards de dollars accordé récemment par le FMI doit permettre, de plus, de favoriser les investissements. Car les économies africaines, aux situations très disparates, ne doivent pas rater le train de la recomposition mondiale. Les pays du sud ont certes leur carte à jouer. Encore faut-il des entreprises capables de mener des projets d’envergure, comme le groupe Dangote au Nigeria. Le continent en compte environ 300 de celles qui dépassent le milliard de dollars de chiffre d’affaires. C’est dix fois plus en Europe ou en Asie. Une question de souveraineté économique, d’autonomie stratégique. Dans l’agriculture, l’énergie, le numérique, il faut des champions nationaux qui rayonnent dans le monde. Les secteurs privé et public chercheront des solutions ensemble lors de cette édition 2023 de l’Africa CEO Forum. RFI

Au Burkina Faso, fermeture des locaux d’un journal d’investigation
Les locaux du journal burkinabé d’investigation L’Evénement ont été mis sous scellés par les autorités en raison d’un contentieux fiscal, une décision déplorée dimanche 4 juin par la Société des éditeurs de la presse privée (SEP) qui dénonce « une instrumentalisation du fisc ». « Le siège du journal a bien été mis sous scellés vendredi matin par le service des impôts », a indiqué à l’AFP le directeur de publication du bimensuel d’investigation, Atiana Serge Oulon. « Il est difficile de ne pas faire le lien entre le travail de ce journal d’investigation et sa fermeture manu militari par les impôts », a regretté la SEP dans un communiqué dimanche. « L’instrumentalisation du fisc et des services publics en général pour faire taire les voix discordantes ou pour mettre au pas les empêcheurs de tourner en rond est une entreprise dangereuse et contreproductive dont il faut se départir », poursuit la SEP. … Selon un rapport de Reporters sans frontières (RSF) paru en avril, la bande sahélienne dont fait notamment partie le Burkina Faso est menacée de devenir « la plus grande zone de non-information de l’Afrique ». La presse locale et internationale fait face à une « dégradation constante » de ses conditions de travail depuis dix ans, précise le rapport couvrant le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, mais aussi le nord du Bénin, confronté à des défis sécuritaires similaires. Le Monde

« Je l’aimais tellement »: au Sénégal, avec une famille endeuillée après les manifestations
Au Sénégal, le dernier bilan fait état d’une quinzaine de morts depuis le début des manifestations à la suite de la condamnation d’Ousmane Sonko jeudi. L’ONG Amnesty International s’inquiète d’un usage disproportionné de la force. … Au Sénégal, le dernier bilan fait état d’une quinzaine de morts depuis le début des manifestations à la suite de la condamnation d’Ousmane Sonko jeudi. L’ONG Amnesty International s’inquiète d’un usage disproportionné de la force. Certains témoins disent avoir vu des policiers tirer à balles réelles sur les manifestants. RFI