Revue de presse du 5 juillet 2024

Les paramilitaires soudanais revendiquent la prise d’une base près du Soudan du Sud
Les Forces de soutien rapide (FSR), paramilitaires soudanais en guerre contre l’armée, ont affirmé jeudi avoir pris le contrôle d’une base militaire stratégique près de la frontalière avec le Soudan du Sud. Les FSR contrôlent déjà les frontières occidentales du Soudan avec le Tchad, la République centrafricaine et la Libye. Depuis fin juin, elles ont réalisé une percée significative dans le sud-est du pays, s’emparant de bases militaires dans l’Etat du Sennar et forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir. L’armée n’a pas répondu aux demandes de commentaires de l’AFP sur l’avancée des FSR dans cette zone frontalière riche en pétrole et adjacente à la région contestée d’Abyei, revendiquée à la fois par le Soudan et le Soudan du Sud. En mai, les Nations unies ont appelé Juba à retirer ses forces d’Abyei, mettant en garde contre l’aggravation des tensions dans cette zone disputée où sont déployées les forces de maintien de la paix de l’ONU. Le conflit entre l’armée régulière et les paramilitaires au Soudan, qui a éclaté en avril 2023, a eu des répercussions au-delà des frontières, exacerbant notamment les défis économiques et humanitaires du Soudan du Sud voisin. En février, l’interruption d’un oléoduc stratégique au Soudan, par lequel transite le brut sud-soudanais, a privé de revenus cruciaux ce pays parmi les plus pauvres au monde, lui aussi en proie à l’instabilité et aux violences. AFP

Au Soudan, vingt-cinq personnes se sont noyées en tentant de fuir les combats, d’après un groupe pro-démocratie
Ils tentaient de fuir en bateau les combats opposant les forces paramilitaires et l’armée soudanaise, dans le sud-est du pays. Mais un groupe pro-démocratie, qui documente et organise l’entraide entre habitants, a annoncé, jeudi 4 juillet, la mort d’« environ vingt-cinq personnes, principalement des femmes et des enfants (…) dans le naufrage d’un bateau ». Le Comité de résistance local a confirmé dans un communiqué, sans préciser la date, que ces personnes traversaient le Nil-Bleu dans l’Etat du Sennar, où se concentrent les violences depuis plusieurs mois. Ce nouveau drame survient au moment où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée soudanaise, ont réalisé une percée significative, depuis fin juin, dans cette vaste région du Soudan, au prix de violents combats. Les autorités locales de l’Etat de Gedaref ont estimé, jeudi 4 juillet, à 120 000 le nombre de personnes déplacées arrivées dans ce territoire voisin du Sennar, relativement épargné par les violences. Parmi elles, 90 000 ont été officiellement enregistrées, selon la même source. Le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a signalé, lundi 1er juillet, que plus de 55 000 personnes avaient fui la ville de Sinja, capitale du Sennar, où plus d’un demi-million de personnes s’étaient réfugiées pour échapper à la guerre. Deux jours auparavant, les FSR avaient annoncé avoir pris le contrôle d’une base stratégique de l’armée à Sinja, entraînant une crise humanitaire majeure avec la fuite de nombreux villageois, à bord de petites embarcations en bois sur le Nil. La plupart se sont échappés vers Gedaref, qui accueille déjà plus de 600 000 déplacés, selon l’ONU. Le Monde avec AFP

Les régimes militaires sahéliens tiennent leur premier sommet samedi à Niamey
Les chefs des régimes militaires sahéliens vont tenir samedi 6 juillet leur premier sommet à Niamey, un jour avant les présidents de la Cedeao à Abuja, l’organisation ouest-africaine dont ils ont claqué la porte avec fracas au début de l’année. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont créé en septembre 2023 l’Alliance des Etats du Sahel (AES). C’est la première fois que les trois hommes se réunissent depuis leur arrivée au pouvoir par des coups d’Etat entre 2020 et 2023. Plusieurs rencontres bilatérales avaient toutefois eu lieu. Tous ont depuis tourné le dos à la France, ancienne puissance coloniale, et à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qu’ils accusent notamment d’être inféodée à Paris et de ne pas assez les soutenir dans la lutte contre les djihadistes. Ils ont annoncé en janvier leur retrait de cette organisation régionale qui tient elle-même un sommet dimanche, à Abuja, capitale du Nigéria. Plusieurs chefs d’Etat ouest-africains ont appelé ces dernières semaines à trouver une solution pour renouer le dialogue entre les deux blocs. Fin mai, le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, avait jugé possible une réconciliation entre la Cedeao et les trois pays du Sahel et, en juin, le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, avait appelé les pays d’Afrique de l’Ouest à s’allier à nouveau face à l’expansion du djihadisme. Début mars, le Mali, le Burkina Faso et le Niger avaient annoncé la création d’une force conjointe antidjihadiste dont les contours et les effectifs n’ont pas été précisés. Le Monde avec AFP

Mali: une soixantaine de corps retrouvés près d’Abeibara, dans la région de Kidal
Au Mali, une soixantaine de corps ont été retrouvés près d’Abeibara, région de Kidal, près de la frontière avec l’Algérie. Selon les sources locales jointes par RFI, il s’agit presque exclusivement de civils, tués par l’armée malienne et ses supplétifs du groupe Wagner – désormais incorporés au « Corps africain » géré par les autorités russes. Ils ont été retrouvés ces derniers jours, dans un rayon d’environ 40 km autour d’Abeibara dans le nord-est du Mali. À Aghli, Emadjlal, Hidjous, Akomas, Ouzen… Certains regroupés dans des fosses communes, d’autres éparpillés en brousse, isolés, ligotés. Selon les sources jointes par RFI – association de défense des droits humains, Kal Akal, membres de la rébellion du CSP, notables locaux – l’armée malienne et Wagner ont mené une vaste opération au cours des deux dernières semaines du mois de juin. « Les convois sont venus de Kidal et Tessalit et se sont établis à Imaswaqassan, à quatre kilomètres d’Abeibara », « ils ont nettoyé la zone », détaillent ces sources, qui ont transmis à RFI les mêmes images de corps sans vie…Les victimes sont essentiellement des Touaregs issus de différentes fractions : Ifoghas, Imghads ou Daoussaks, habitants de la zone ou déplacés internes venus par exemple de Talataye et qui avaient fui les violences de l’Etat islamique ou de l’armée. « Ils n’ont pas été tués dans des combats, ce sont des exécutions », affirment unanimement les différentes sources. Des points d’eau ont été détruits, d’autres empoisonnés, pour tuer le bétail et priver les familles de leur moyen de subsistance. RFI

Au moins 4 ressortissants chinois tués en RDC par des miliciens
Au moins quatre ressortissants chinois ont été tués mercredi matin dans une attaque lancée par des miliciens contre un site minier en Ituri, province riche en or du nord-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources locales. Plusieurs Congolais auraient également été tués ou blessés dans cette attaque, attribuée par certaines de ces sources au groupe armé Codéco (Coopérative pour le développement du Congo), milice affirmant défendre les intérêts de la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema. Les attaques de sites et convois miniers sont fréquentes en Ituri ainsi que plus au sud, dans l’autre province aurifère du Sud-Kivu, où les mineurs chinois sont nombreux. Les conflits autour de l’or sont aussi récurrents entre les populations locales et les exploitants chinois…Parmi les provinces les plus troublées de l’Est congolais, l’Ituri est notamment le théâtre d’un conflit entre milices communautaires, dont la Codéco, qui a provoqué la mort de milliers de civils et des déplacements massifs de populations. Elle est aussi dans sa partie sud la cible d’attaques de civils menées par les ADF (Forces démocratiques alliées). AFP

Est de la RDC: les États-Unis annoncent une «trêve humanitaire» de deux semaines
Les États-Unis annoncent une nouvelle trêve dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans un communiqué publié le 4 juillet 2024, Washington affirme que cette trêve humanitaire de deux semaines débute à minuit ce 5 juillet et couvrira, selon le texte, « les zones d’hostilités ». Cette annonce intervient alors que les rebelles du M23 – soutenus par le Rwanda – ont progressé ces derniers jours dans la province du Nord-Kivu où ils ont pris le contrôle de plusieurs localités. Dans son communiqué, Washington salue cette nouvelle trêve. Selon la Maison Blanche, cette mesure engage « les parties au conflit » sans les nommer (les Forces armées de la RDC d’un côté et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda de l’autre, NDLR) à faire taire leurs armes, à permettre le retour volontaire des personnes déplacées, et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables. « La trêve couvre les zones d’hostilités qui touchent le plus les populations civiles », précise la porte-parole du Conseil national de sécurité des USA, Adrienne Watson. La récente expansion des combats au Nord-Kivu a en effet empêché les travailleurs humanitaires d’atteindre des centaines de milliers de personnes déplacées dans la zone autour de Kanyabayonga, indique la Maison Blanche, et a forcé plus de 100 000 personnes à quitter leurs foyers. RFI

Au large de la Mauritanie, 89 personnes sont mortes en tentant de gagner l’Europe
Près de 90 migrants ont péri lors du naufrage de leur embarcation, lundi 1ᵉʳ juillet, au large des côtes de la Mauritanie, dans l’océan Atlantique, ont rapporté jeudi l’Agence mauritanienne d’information et un haut responsable mauritaniens. Des dizaines d’autres sont portés disparus, ont-ils signalé. Les victimes étaient en route pour l’Europe. L’agence a cité des témoignages de survivants selon lesquels le bateau était parti de la frontière entre le Sénégal et la Gambie avec à son bord 170 passagers, ce qui porterait à 72 le nombre de disparus. L’embarcation aurait donc remonté les côtes sénégalaises vers le nord et venait juste de passer dans les eaux mauritaniennes quand elle a sombré. Un haut responsable de l’administration locale a fourni à l’Agence France-Presse des informations similaires sous couvert d’anonymat…Plus de 5 000 migrants ont péri au cours des cinq premiers mois de 2024 en tentant de rallier les côtes espagnoles, la plupart sur la route des Canaries, dit l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Les tragédies se succèdent. Au moins 26 migrants partis de Guinée ont perdu la vie au large du Sénégal en mai. Au moins 26 autres migrants ont connu le même sort en février, également au large du Sénégal. Les chiffres sont généralement loin de restituer la dimension de ces événements. Le nombre des passagers au départ et donc des disparus est difficile à établir en cas de mauvaise fortune de mer. Le Monde avec AFP

Les risques et horreurs extrêmes se multiplient pour les migrants en route vers la Méditerranée, selon une étude de l’ONU
Alors que de plus en plus de migrants et de réfugiés se lancent dans des voyages dangereux à travers l’Afrique vers les rives méridionales de la Méditerranée où ils sont confrontés à des risques croissants d’abus tels que la violence, l’enlèvement contre rançon, la réduction en esclavage ou le prélèvement d’organes, selon un rapport des Nations Unies. Le rapport de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du Centre sur la Migration Mixte (CMM), met en lumière les horreurs extrêmes auxquelles sont confrontés les réfugiés et les migrants sur les routes terrestres menant à la côte méditerranéenne de l’Afrique. Parmi les risques et abus signalés par les réfugiés et les migrants figurent la torture, la violence physique, la détention arbitraire, la mort, l’enlèvement contre rançon, la violence et l’exploitation sexuelles, la réduction en esclavage, la traite des êtres humains, le travail forcé, le vol, la détention arbitraire, les expulsions collectives et le refoulement. Près d’un migrant sur cinq (18 %) a déclaré craindre un enlèvement et un nombre croissant craint des violences sexuelles (15 %), selon l’enquête. Des centaines de personnes ont été victimes de trafiquants d’organes, soit en les vendant pour survivre, soit en se faisant voler. « La plupart du temps, les personnes sont droguées et l’organe est prélevé sans leur consentement ». Les bandes criminelles et les groupes armés seraient les principaux auteurs de ces abus, en plus des forces de sécurité, de la police, de l’armée, des agents de l’immigration et des gardes-frontières. ONU Info

Au Tchad, les arcs et sagaies des villageois pour lutter contre les enlèvements
Au début des années 2000, seuls les enfants des Peuls, perçus comme de riches éleveurs, étaient visés. Depuis une dizaine d’années, personne n’est épargné, des agriculteurs aux commerçants, en passant par les fonctionnaires, les enseignants ou les employés d’ONG. [l’Organisation d’Appui aux Initiatives de Développement OAID] note une intensification des enlèvements avec des rançons toujours plus élevées et plus de violence, qui entraîne parfois la mort des otages. Le Tchad, vaste pays sahélien d’Afrique centrale parmi les plus pauvres du monde, est en outre affligé depuis des décennies par des rébellions multiformes et des coups d’Etat. Mais aussi, dans les zones les moins arides comme le sud, par d’incessants combats très meurtriers entre cultivateurs sédentaires et éleveurs nomades qui viennent faire paître leur bétail sur leurs terres…Les enlèvements ne concernent pas les seules régions du sud-ouest tchadien, les ravisseurs se cachent et sévissent aussi de l’autre côté de frontières poreuses, au Cameroun et en Centrafrique. Les renforts déployés par l’armée depuis 2020 n’y ont pas changé grand-chose. « Cette zone, surnommée le triangle de la mort, échappe au contrôle de l’État », insiste Nestor Déli, 51 ans, journaliste auteur d’articles et d’ouvrages sur les enlèvements depuis 2003. « L’État semble plus préoccupé par les rébellions au nord et il considère cela comme un épiphénomène », estime-t-il. Alors les habitants s’organisent partout en comités de vigilance. « Nous sommes comme des agents de renseignement civil, nous sommes les yeux et les oreilles du gouverneur et des forces de sécurité à qui nous transmettons les informations », explique Amos Mbairo Nangyo, 35 ans, coordonnateur d’un de ces groupes d’autodéfense et directeur d’une société de gardiennage à Pala. AFP

Le nouveau gouvernement de coalition sud-africain a été investi
L’Afrique du Sud a investi mercredi un nouveau gouvernement inédit composé de plus de trente ministres et incluant, pour la première fois en trente ans de démocratie, des représentant issus de partis politiques jusqu’ici dans l’opposition. Quelque 32 ministres et 43 ministres délégués, dont 32 femmes au total, ont prêté serment lors d’une cérémonie de plusieurs heures tenue au Cap et retransmise à la télévision. Ils ont tour à tour juré en levant la main droite d’être « fidèles à la démocratie », devant le président de la Cour constitutionnelle et en présence du président Cyril Ramaphosa. Le vice-président sortant Paul Mashatile, reconduit, a également été investi…Six ministères sont désormais aux mains de l’Alliance démocratique (DA, centre libéral). Décrochant 21,8% des voix au scrutin, le parti encore largement perçu comme un mouvement blanc était jusqu’ici la premier parti d’opposition, très critique vis-à-vis de l’ANC, notamment pour son incapacité à relever l’économie et contenir la corruption. La DA a notamment obtenu l’Environnement, l’Intérieur et les Travaux publics. Son chef, John Steenhuisen, 48 ans, a été nommé ministre de l’Agriculture. Six autres ministères ont été répartis entre cinq petits partis. L’ANC conserve vingt postes dont les Finances, l’Energie, les Affaires étrangères, la Défense, le Commerce ou encore les Transports. La composition inédite du nouveau gouvernement annoncée par M. Ramaphosa dimanche, déplaçant le curseur politique vers le centre-droit, est le résultat d’un mois d’âpres négociations entre l’ANC et la DA. AFP

Formation d’un nouveau gouvernement en Égypte
Le Premier ministre égyptien, Moustafa Madbouli, a formé un nouveau gouvernement mercredi marqué par de nombreux changements principalement à la tête des ministères des Affaires étrangères, de la Défense et des Finances. Réélu en décembre à la tête du plus peuplé des pays arabes, le président Abdel Fattah Sissi qui a entamé en avril son troisième mandat de six ans, a chargé en mai M. Madbouli de former un nouveau gouvernement. Les 30 ministres du cabinet ont prêté serment mercredi lors d’une cérémonie retransmise en direct par la télévision d’Etat. Vingt ministères ont changé de main, dont plusieurs régaliens: Abdel Majid Saqr a été nommé à la Défense, Badr Abdel Ati aux Affaires étrangères et Ahmed Kouchouk aux Finances. Le ministère de l’Investissement et du Commerce extérieur et celui du Pétrole ont également de nouveaux chefs, respectivement Hassan al-Khatib et Karim Badawi. Quatre femmes figurent dans le nouveau gouvernement. Les changements concernent également les portefeuilles de l’Approvisionnement, du Tourisme, de l’Electricité, de la Culture et de l’Education. L’Egypte traverse l’une des pires crises économiques de son histoire, marquée par une inflation galopante et une pénurie de devises qui entrave les échanges commerciaux. Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu les deux tiers de sa valeur. AFP

En Tunisie, Kaïs Saïed organise sa présidentielle sans opposant
En fixant la date de l’élection présidentielle au 6 octobre, le président tunisien Kaïs Saïed a mis un terme à des mois d’incertitudes et de spéculations quant à la tenue d’une échéance très attendue, après un mandat de cinq ans marqué par de nombreux bouleversements. Elu avec plus de 72 % des suffrages exprimés au second tour de la présidentielle de 2019, l’ancien professeur de droit constitutionnel âgé de 66 ans s’est octroyé les pleins pouvoirs en juillet 2021 à la faveur d’un coup de force institutionnel, qualifié de « coup d’Etat » par ses opposants. Il n’a pas encore annoncé sa candidature pour un nouveau mandat. Mais il a fait en sorte que le nombre de personnalités politiques en mesure de se présenter ne cesse de diminuer, en multipliant les arrestations et les poursuites judiciaires contre les leaders des partis politiques d’opposition…L’absence d’opposition laisse planer le risque d’une nouvelle élection « sans réel enjeu », déplore Hamza Meddeb, chercheur au Carnegie Middle East Center. Bien qu’il n’a pas officiellement annoncé son intention de se représenter, M. Saïed avait averti en avril 2023 qu’il n’était pas « prêt à livrer [son] pays à ceux qui n’ont aucun patriotisme », sans donner plus de détails. Le Monde

Sénégal: 30 recommandations de réformes de la justice remises à Bassirou Diomaye Faye
Des universitaires, des magistrats, des avocats, mais aussi des anciens détenus et membres d’organisations de défense des droits de l’homme… Un peu plus de 400 personnes ont remis, jeudi 4 juillet 2024, 30 recommandations au président Bassirou Diomaye Faye sur les réformes prioritaires à mener dans le secteur de la Justice…Parmi les priorités identifiées, celle de décoloniser les symboles de la justice : la robe noire, le glaive ou la balance, toute cette imagerie héritée du système judiciaire français doit changer au profit d’un référentiel africain, estiment les participants à ces assises. Un autre consensus est sur la création d’une cour constitutionnelle à la place du Conseil constitutionnel actuel. Une cour plus indépendante du pouvoir avec des juges élus et non nommés par le président, mais aussi la possibilité de s’autosaisir en cas de problème. Dans le document, figure aussi une recommandation concernant la création d’un juge des libertés pour éviter le recours quasi-systématique à la détention préventive. Une façon d’enlever aussi du pouvoir au procureur qui, pour l’heure, décide seul de la pertinence ou non d’une détention préventive, et éviter ainsi la tentation d’incarcération motivée politiquement. Même objectif avec la demande d’encadrer le retour de parquet pour éviter les longues détentions en garde à vue de plus de 96h, par exemple, encore fréquentes. RFI