Les forces politiques soudanaises continuent d’analyser l’allocution du chef de l’armée, le général Abdel Fattah Al-Burhan au cours de laquelle, celui qui dirige l’État soudanais depuis son coup d’État du 25 octobre, a annoncé laisser le champ libre aux forces civiles pour former un gouvernement, au terme d’un processus de dialogue auquel l’armée ne participera pas. Cette annonce est survenue alors que la mobilisation populaire s’était intensifiée ces derniers jours, avec une impressionnante marche de l’opposition de jeudi dernier pour exiger que l’armée quitte le pouvoir. À Khartoum ce mardi matin, l’ambiance est aux conciliabules. L’annonce du général al-Burhan a surpris tout le monde. Les Forces de la liberté et du changement, la coalition de partis politiques et d’associations née pendant la révolution de 2019, ont tenu une longue réunion pour la déchiffrer. Sans surprise, mardi à la mi-journée, elles ont rejeté l’annonce de l’armée. Du côté du puissant Parti communiste, pas de réaction officielle encore. Quant aux différents comités de résistance qui organisent et encadrent le mouvement populaire, et qui occupent désormais plusieurs lieux publics à Khartoum, dans ses banlieues et dans plusieurs villes du pays, le climat est à la méfiance extrême envers les militaires. Quelques-uns ont déjà dit publiquement que cela ne changeait rien pour eux. D’autant que, lundi soir, deux heures après le discours du général al-Burhan, les forces de sécurité ont fait mouvement pour disperser plusieurs sit-in dans la violence, notamment ceux de l’hôpital d’Al-Jawda, à Khartoum, et d’Omdurman Sud. Cela dit, celui de Khartoum s’est reformé dans la nuit, selon une source locale. RFI
Rester fermes sur leur principe de « tolérance zéro » envers les coups d’Etat, quitte à abîmer un peu plus leurs économies par d’impopulaires sanctions, ou jouer le compromis, au risque de conforter l’assise des putschistes qui tiennent le pouvoir au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Placés devant ce dilemme, les dirigeants d’Afrique de l’Ouest, réunis dimanche 3 juillet en sommet à Accra, au Ghana, ont choisi de maintenir une approche au cas par cas. Les décisions de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dessinent cependant une inflexion favorable aux militaires qui se sont emparés du pouvoir dans leur pays. La prise de position la plus attendue concernait le Mali, avec l’annonce de la levée immédiate du blocus commercial et financier instauré six mois plus tôt. Les frontières avec le Mali seront rouvertes et les diplomates régionaux pourront revenir à Bamako, la capitale. Le Monde
Les chefs d’État de Cédéao, réunis dimanche 3 juillet en Sommet à Accra, ont condamné la durée de la transition de 36 mois proposés par les autorités de la transition en Guinée, mais l’organisation a nommé un nouveau médiateur, l’ancien président Béninois Thomas Boni Yayi, pour faciliter le dialogue avec Conakry. Une personnalité qui semble rassurer la classe politique guinéenne, qui à travers sa présence, espère pouvoir dire son mot sur la durée de la transition en Guinée. À peine dévoilé, le nom du nouveau médiateur de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) suscite une vague d’optimisme. Le parti de l’ancien président Alpha Condé, le RPG, avait jusque-là boudé les rencontres avec les autorités. Mais aujourd’hui, les militants de ce parti semblent rassurés : le RPG participera aux prochaines réunions, en espérant que la présence du médiateur parvienne à instaurer un dialogue « sincère et franc », selon les mots de Domani Doré, le porte-parole du RPG… RFI
Trente-quatre personnes sont mortes au cours du week-end au Burkina Faso, lors de deux attaques distinctes qui ont visé des civils dans le nord et le nord-ouest de ce pays régulièrement endeuillé par des violences jihadistes. Dans la nuit de dimanche à lundi, « les populations civiles de la commune rurale de Bourasso (nord-ouest) ont été la cible d’une attaque lâche et barbare perpétrée par des hommes armés », indique un communiqué du gouverneur de la région de la Boucle du Mohoun, Babo Pierre Bassinga. « Le bilan provisoire de cette attaque terroriste est de 22 morts, plusieurs blessés et des dégâts matériels », poursuit le texte. Plus tôt dans la journée, une source sécuritaire avait évoqué à l’AFP un bilan d’une « quinzaine de victimes, des hommes, femmes et enfants », tandis qu’une source locale avait mentionné une « vingtaine » de morts. … Fin janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’avoir été incapable d’enrayer la violence jihadiste, et fait du rétablissement de la sécurité sa « priorité ». Mais la situation sécuritaire au Burkina ne s’est pas améliorée, le pays étant toujours régulièrement visé par des attaques meurtrières. Mi-juin, 86 civils ont été tués par des jihadistes à Seytenga (nord), l’une des pires tueries de l’histoire du pays. AFP
Au terme de ce repli titanesque, la France conservera 2.500 militaires au Sahel dont plus d’un millier d’hommes au Niger. Containers par dizaines, blindés à perte de vue sur les bas-côtés, ballet incessant de chariots élévateurs: c’est l’effervescence sur la base militaire française (BAP) de Niamey, au Niger, point de transit des matériels sortant du Mali que la France doit quitter d’ici quelques semaines. Exit les vastes opérations antijihadistes longtemps menées dans les sables sahéliens par les soldats français. Aujourd’hui, « ce désengagement du Mali constitue la plus grosse de nos missions », explique le sous-chef opérations de la force Barkhane, le colonel Hubert Beaudoin. … Poussés vers la sortie par une junte malienne hostile, les Français ont entamé leur repli en février au terme de neuf ans de présence ininterrompue pour lutter contre les jihadistes. … Ce retrait intervient en pleine flambée de violences au Sahel. Plus de 2.000 civils ont été tués au Mali, Niger et Burkina Faso depuis le début de l’année, soit déjà plus que les 2.021 recensés pour toute l’année 2021, selon les calculs de l’AFP à partir d’une compilation de l’ONG spécialisée Acled. … Au terme de ce repli titanesque, seuls 2.500 militaires seront maintenus au Sahel contre plus de 5.000 il y a encore deux ans. La France conservera notamment plus d’un millier d’hommes au Niger, où un groupement tactique continuera de travailler en partenariat avec les forces nigériennes. AFP
Au Togo, la menace sécuritaire s’est accrue depuis l’attaque contre des soldats, revendiquée par le JNIM, affiliée à Al-Qaida. Le 13 juin, Lomé a déclaré l’état d’urgence sécuritaire pour tout le nord du pays. Les habitants de la ville de Dapaong, qui voient également affluer des personnes déplacées du Burkina Faso fuyant les violences, sont désormais confrontés à la crainte d’attaques au Togo. DW
Tant que l’Instance nationale consultative pour une nouvelle République planchait sur le futur texte constitutionnel, le doute était permis : la loi fondamentale que les Tunisiens choisiront ou non de valider par référendum le 25 juillet serait le fruit d’un travail collectif d’experts. Le président de la République Kaïs Saïed en a visiblement décidé autrement en proposant à ses concitoyens un texte qui semble tout droit sorti de son stylo. « Il est de notre devoir d’annoncer avec force et sincérité que le texte qui a été publié et soumis à un référendum n’est pas lié à celui que nous avons préparé et soumis au président. La commission se démarque totalement du projet proposé par le président », fulmine le président de l’Instance, Sadok Belaïd. « Le texte émis par la présidence de la République porte atteinte à l’identité de la Tunisie et ouvre la voie à une dictature en attribuant tout le pouvoir au président de la République », a-t-il ajouté. Jeune Afrique
Luanda a annoncé, lundi 4 juillet, la tenue d’une rencontre dans laquelle les autorités angolaises joueront un rôle de médiation entre les présidents de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda voisin, dans un contexte de tensions entre les deux pays. Félix Tshisekedi et Paul Kagame doivent retrouver mercredi le président angolais, Joao Lourenço dans la capitale, a précisé le service de presse de ce dernier dans un message adressé aux médias. Initialement prévue mardi, « la rencontre a été reportée au 6 juillet », selon cette source. Les relations entre la RDC et le Rwanda sont tendues depuis l’arrivée massive dans l’est de la RDC de Hutu rwandais accusés d’avoir massacré des Tutsi lors du génocide rwandais de 1994. Elles ont commencé à se dégeler après l’entrée en fonction du président de la RDC Félix Tshisekedi en 2019. Mais la résurgence du Moumvement du 23 mars (M23) et l’intensification des combats ces dernières semaines ont ravivé les tensions entre Kinshasa et Kigali. Rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 dans l’est de la RDC, le M23 a repris les armes en fin 2021, reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir ce mouvement, ce que Kigali nie. Le Monde avec AFP
Des élus congolais ont plaidé lundi pour un meilleur contrôle national de la circulation des armes en République démocratique du Congo, afin de sortir le pays du régime qui impose aux fournisseurs de faire connaître aux Nations unies la liste des armes commandées avant tout envoi. Une résolution décrétant l’embargo sur les armes en RDC avait été adoptée en 2000. En 2008, le Conseil de sécurité avait décidé d’appliquer cet embargo exclusivement aux groupes armés, tandis que les fournisseurs du gouvernement étaient soumis à un régime de notification au Comité de surveillance de l’ONU. Une nouvelle résolution adoptée jeudi dernier a prolongé pour un an ce régime, en ramenant l’obligation de notification à seulement 5 types d’armes, notamment les mortiers, lance-grenades, « systèmes portables de défense antiaérienne (MANPADS), « systèmes de missiles guidés antichars ». « Lorsque les Nations unies imposent n’importe quelle restriction pour l’achat d’armes à un pays qui fait face à une centaine de groupes armés, c’est une manière de le fragiliser davantage », a réagi auprès de l’AFP le député national du Nord-Kivu Tembos Yotama (majorité), qui a plaidé pour « l’absence totale de conditionnalité ». AFP
« La RDC a déclaré aujourd’hui la fin de l’épidémie d’Ebola qui a commencé il y a moins de trois mois à Mbandaka, la capitale de la Province de l’Équateur », a confirmé dans un communiqué la branche Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s’agissait de la troisième épidémie dans la province depuis 2018 et la quatorzième dans le pays. « Grâce à une solide riposte des autorités nationales, il a été rapidement mis fin à cette épidémie avec une transmission limitée du virus », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Cette épidémie avait été déclarée par les autorités sanitaires le 23 avril 2022 à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur. Les cinq cas qui ont été enregistrés sont tous décédés, parmi lesquels deux enfants de 9 ans et 12 ans. ONU Info
Le conflit dans le nord de l’Ethiopie « éclipse un cycle persistant de violences », attribuables tant aux forces de sécurité qu’à un groupe armé, en Oromia, région la plus peuplée du pays, dénonce lundi Human Rights Watch (HRW). « Depuis bien avant (que n’éclate en novembre 2020) le conflit dans le nord de l’Ethiopie, une impunité généralisée est de mise concernant les violations des droits dans la région éthiopienne de l’Oromia », où « nombre de ces violations persistent et requièrent une attention internationale urgente », constate HRW dans un communiqué. Selon l’organisation de défense des droits humains, cette « culture de l’impunité concernant les dérives sécuritaires n’a fait qu’encourager des forces de sécurité n’ayant à rendre aucun compte ». Dans l’ouest de l’Oromia, de nombreux civils sont « pris au piège » d’une « violente campagne gouvernementale de contre-insurrection contre un groupe armé, l’Armée de libération Oromo (OLA) », note l’ONG, qui dénonce les restrictions de communications et d’accès à la région. Un homme marche devant un entrepôt qui a été utilisé comme centre de détention pour des centaines de Tigréens, dans le quartier de Gotera à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 17 février 2022. Malgré celles-ci, « médias et groupes de défense des droits humains ont pu faire part de graves violations de la part des forces gouvernementales, dont des exécutions sommaires et des détentions arbitraires », selon HRW, qui note que « les groupes armés ont également enlevé ou tué des membres de minorités et des responsables gouvernementaux ». AFP
Au Tchad, la chargée d’Affaires de l‘ambassade des États-Unis Ellen Thorburn avait appelé vendredi 1er juillet le Conseil militaire de transition – la junte militaire qui a pris le pouvoir depuis la mort du président Idriss Deby Itno en avril 2021 – d’honorer la promesse que ses membres ne se présenteront pas aux élections post-transition et que celle-ci devrait être la plus courte possible. Le parti du défunt président a critiqué des propos qui s’apparentaient à une ingérence. … Dans l’opposition, on dit ne pas être surpris de voir le MPS « rouler » pour la junte militaire, dirigée par le fils de l’ancien président Idriss Deby. … Dans l’opposition, on dit ne pas être surpris de voir le MPS « rouler » pour la junte militaire, dirigée par le fils de l’ancien président Idriss Deby. Max Kemkoye, président du parti d’opposition UDP, rappelle qu’il s’agit d’un pouvoir issu d’un coup d’État et estime que la diplomate américaine était bien dans son rôle : « Il ne s’agit absolument pas de parler d’ingérence dans les affaires intérieures d’un État. C’était un rappel au CMT vis-à-vis de leurs promesses par devant les parterres des ambassadeurs. Aujourd’hui, la démocratie fait partie des valeurs universellement défendues et, par voie de conséquence, la chargée d’Affaires est dans son rôle ». Max Kemkoye conclut que « le CMT doit être neutre, avant de tirer sa révérence, après les prochaines élections ». RFI
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a donc lancé, le 3 avril 2022, le « projet sango », cryptomonnaie censée attirer des investisseurs dans le pays. Un projet qui suit l’adoption du bitcoin. Pour ses opposants, il s’agit d’une diversion alors que les priorités des Centrafricains sont l’inflation et les pénuries. … Cette « initiative sango » survient en pleine crise des cryptomonnaies dans le monde, où le cours du bitcoin est en chute libre et où de nombreuses plateformes crypto risquent la faillite. RFI
Plus que le pétrole, le cacao ou les minerais, les données sont considérées comme la grande ressource du XXIe siècle. Elles joueront un rôle essentiel dans la définition et la mise en œuvre de politiques publiques. Mais les Etats africains ont encore un long chemin à parcourir pour pouvoir les numériser, les valoriser tout en établissant les régulations permettant de garantir leur souveraineté. Ces enjeux ont été débattus lors de la conférence intitulée « L’Afrique à la conquête de ses données » qui s’est tenue le 23 juin à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Les intervenants sont revenus sur la pénurie de données dont pâtissent encore un grand nombre de pays africains, l’architecture réglementaire qu’il faut élaborer pour protéger ces données une fois qu’elles ont été collectées et les atouts de l’économie numérique pour le continent. Le Monde
Après près de huit ans de guerre entre les insurgés algériens et l’armée française, les armes se sont tues le 18 mars 1962 aux termes des accords historiques d’Evian, ouvrant la voie à la proclamation d’indépendance de l’Algérie le 5 juillet de la même année, approuvée quelques jours plus tôt par 99,72% des voix lors d’un référendum d’autodétermination. Les autorités prévoient une célébration en grande pompe de ce 60ème anniversaire avec comme point d’orgue une imposante parade militaire dans la capitale, la première depuis 33 ans. Les éléments de l’Armée nationale populaire s’y préparent depuis quelques jours. Le défilé se déroulera sur une partie de la rocade nord d’Alger, entre Dar El Beida et la station de dessalement de l’eau de mer d’El Hamma. Selon le programme des festivités divulgué par le ministre des Moudjahidines (anciens combattants) Laid Rebiga, un méga-spectacle épique, qui « retracera l’histoire millénaire de l’Algérie », est également prévu lundi soir à l’opéra d’Alger. AFP