Revue de Presse du 5 juillet 2019

Comment militaires et opposants se sont mis d’accord sur la transition politique au Soudan
La peur du pire et les efforts fournis pour harmoniser les circuits de médiation ont fini par porter leurs fruits : dans la nuit de jeudi 4 à vendredi 5 juillet, les deux camps issus du renversement du président Omar Al-Bachir, au Soudan, ont fini par trouver un accord destiné à dessiner le plan de l’exercice du pouvoir lors d’une période de transition. Cette période, les organisateurs de la contestation l’avaient voulue longue de plusieurs années. Les généraux du Conseil militaire de transition (TMC), qui exercent le pouvoir depuis le coup d’Etat du 11 avril, avaient tout mis en œuvre pour la ramener à sa plus simple expression. Elle devrait finalement durer « trois ans ou un peu plus », selon le communiqué des négociateurs rendu public dans la nuit. Il fallait cette avancée pour sortir de l’état de crise dangereuse, avec une mobilisation populaire gonflée à bloc, et différentes parties armées menaçant d’en venir à des violences, qui amenaient le Soudan au seuil d’une guerre civile. Le Monde

Tunisie : un bateau avec 86 migrants chavire, seuls 4 secourus
C’est un drame qui s’est déroulé dans la Méditerranée. Plus de 80 migrants sont portés disparus après le naufrage de leur embarcation, selon le témoignage de survivants rapporté jeudi par la Garde nationale maritime tunisienne, qui n’a pu en secourir que quatre au large de Zarzis, dans le sud de la Tunisie. Les quatre migrants, trois Maliens et un Ivoirien, ont été secourus mercredi alors qu’ils tentaient de rallier l’Italie depuis la Libye, a indiqué jeudi à l’Agence France-Presse la Garde maritime tunisienne, alertée par des pêcheurs. AFP

En Algérie, un 20e vendredi de contestation sous le signe de la fête de l’indépendance
Plusieurs personnalités de la société civile et politiques ont appelé à une mobilisation massive contre le pouvoir algérien pour ce 20e vendredi consécutif de contestation, qui coïncide avec le 57e anniversaire de l’indépendance du pays. Les apparatchiks des classes politique et militaire ont fait main basse sur l’Algérie et confisqué les immenses espoirs soulevés par le départ du pouvoir colonial français en 1962. C’est une des remarques qui revient le plus souvent parmi les manifestants qui battent le pavé à travers tout le pays depuis près de quatre mois. Et c’est pourquoi le 57e anniversaire de l’indépendance, vendredi 5 juillet, est une journée hautement significative pour le mouvement de contestation, qui espère une mobilisation massive dans les rues. France24

Algérie : élimination de 49 terroristes et saisie d’armes
L’Armée nationale populaire (ANP) a neutralisé plus de quarante neuf terroristes et saisis 370 armes, ainsi qu’une quantité importante de munitions, durant le 1er semestre 2019 a indiqué, jeudi, un communiqué de la défense. Les opérations menées par les différents détachements de l’ANP ont permis, durant la même période, « d’éliminer 6 terroristes, d’arrêter 11 autres, alors que 31 se sont rendus », ajoute la même source, précisant que ces éléments ont découvert le cadavre d’un terroriste et arrêté 96 éléments de soutien aux groupes terroristes ». « 136 casemates et 06 ateliers de préparation d’explosifs ont été découverts », selon la même source. Les mêmes unités ont récupéré « 370 armes consistant en 17 fusils-mitrailleurs, 05 lance-missiles, 71 pistolets mitrailleurs de type Kalachnikov, 256 fusils et 21 pistolets ». … Dans le cadre de la lutte contre le crime organisé et le banditisme, plusieurs criminels et narcotrafiquants ont été arrêtés ou abattus par les forces sécuritaires de l’armée. Sahel-Intelligence

Niger: Le groupe Etat islamique revendique l’attaque contre le camp d’Inates
Le groupe Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS) a revendiqué l’attaque contre un camp d’Inates qui a coûté la vie à 18 soldats nigériens et fait quatre disparus. Dix-huit soldats ont été tués et 4 ont été portés disparus lors de l’attaque lundi par des jihadistes d’un camp de l’armée nigérienne dans la zone d’Inates (ouest), près de la frontière du Mali. L’attaque a été lancée par des jihadistes avec l’explosion de deux véhicules kamikazes à l’entrée du camp suivie des tirs des terroristes venus à motos. Dans un communiqué diffusé par l’agence américaine de surveillance des mouvements extrémistes SITE, les jihadistes ont revendiqué l’attaque. « Les soldats du califat ont attaqué la base militaire d’Inates il y a deux jours ». Deux kamikazes se sont faits « exploser à l’intérieur de la base ». Après, les combattants ont attaqué le périmètre », selon le texte qui parle d’une bataille de « plusieurs heures. Koaci

Malgré l’embargo de l’ONU, les armes continuent d’affluer en Libye
La course à l’armement se poursuit entre les deux autorités rivales du pays en dépit de l’embargo sur les armes imposé à la Libye par l’Onu depuis 2011. En cause, des puissances étrangères accusées de violer les résolutions du Conseil de sécurité. Amnesty International a lancé un nouveau cri d’alarme, mercredi 3 juillet, contre les violations continues de l’embargo sur les armes imposé à la Libye par l’ONU depuis 2011. L’ONG a même nommément accusé plusieurs pays de garnir les arsenaux des belligérants locaux qui s’affrontent pour le contrôle de la capitale Tripoli. France24

Libye: près de 1000 morts en trois mois d’assaut contre Tripoli selon l’OMS
Près de 1.000 personnes ont été tuées et plus de 5.000 blessées dans les combats depuis le début il y a trois mois d’une offensive du maréchal Khalifa Haftar contre la capitale libyenne Tripoli, a indiqué vendredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Par ailleurs, le bilan du raid mardi contre un centre de migrants près de Tripoli s’est alourdi à 53 morts, selon l’OMS. Le 4 avril, les troupes du maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen, ont lancé une offensive pour s’emparer de Tripoli, où siège leur rival, le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU.Près de 1000 personnes ont été tuées et environ 5000 blessées dans les combats aux portes de Tripoli, a ajouté l’OMS sans préciser le nombre exact des victimes civiles et militaires. RTBF

Mauritanie: colère des journalistes après l’arrestation de l’un d’eux
Membre du parti islamiste Tawassoul, Ahmedou Wediaa anime une émission sur la chaine El Mourabitoune. Il a été interpellé chez lui ce mardi 2 juillet. Depuis, son avocat n’a pas de nouvelles et les journalistes mauritaniens sont inquiets. Devant le ministère la Communication, ils sont une vingtaine à demander la libération de leur confrère Ahmedou Wediaa. Et en premier lieu, Seïdi Moussa Camara, directeur de publication du journal La Nouvelle expression, et qui sortait tout juste de huit jours de détention. « C’est la première fois que j’ai découvert une police politique, confie-t-il. L’État, c’est le peuple mauritanien, mais ils sont en train de servir le régime d’Ould Abdel Aziz et c’est ce chaos qu’ils souhaitaient. Moi j’ai été enlevé et un jour après, c’est mon ami Weddia qui a été enlevé. » Pour Moussa Samba Sy, le président du Regroupement de la presse mauritanienne, c’est un coup dur pour la liberté d’informer, dans un contexte de tensions post électorales. RFI

RDC : l’invalidation de l’élection de députés de l’opposition annulée
La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo est partiellement revenue mercredi et jeudi sur sa décision d’invalider l’élection de plusieurs députés d’opposition, une mesure qui avait ravivé les tensions politiques à Kinshasa. La Cour a réhabilité dix-neuf des 23 députés de la coalition d’opposition Lamuka invalidés, après examen d’ « erreurs matérielles » par une chambre spéciale de cette instance judiciaire, selon un décompte de l’AFP auprès des formations politiques. Parmi les députés de l’opposition dont la victoire a finalement été confirmée par la Cour : Raphael Kibuka, Daniel Mbayo du MLC, Chérubin Okende, Daniel Safu et Mutombo Kasongo Germain de l’AMK, Jean Claude Kibala (MS) ou encore Amato Bayubasire (UNC). Jeune Afrique/AFP

Cameroun: Les discours appelant à la haine et au communautarisme se multiplient sur internet
Depuis l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 qui a vu la réélection de Paul Biya pour un nouveau septennat, les discours appelant à la haine et au communautarisme se multiplient au Cameroun, dans un contexte marqué par des revendications sociopolitiques sous le couvert de la crise anglophone aux relents identitaires. Si régulièrement, les hommes politiques appellent à la retenue et mettent la paix et le vivre ensemble au cœur de leurs sorties publiques, les discours appelant à la haine et au communautarisme se durcissent sur internet, créant des clivages qui n’impactent pas encore (heureusement) le quotidien des camerounais. Les leaders religieux de toute obédience plaident régulièrement dans leurs sermons, pour le vivre ensemble et l’unité nationale dans un pays à la diversité culturelle enrichie par l’apport de chacune des 200 ethnies que compte le pays. Koaci

L’opposition ivoirienne rejette la nouvelle Commission électorale
Le projet de loi pour la mise en place d’une nouvelle Commission électorale en Côte d’Ivoire, « ne va pas dans le sens de la préparation d’élections apaisées en 2020″, a déploré jeudi une partie de l’opposition. Pascal Affi N’Guessan, président d’une faction du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) a critiqué une “initiative personnelle, parallèle et solitaire » du gouvernement. La nouvelle Commission électorale indépendante (CEI) doit comprendre 15 membres, contre 17 auparavant: un représentant du président de la République, un du ministre de l’Intérieur, six de la société civile, six des partis politiques – équitablement répartis entre le pouvoir et l’opposition -, et un représentant du Conseil supérieur de la magistrature. VOA/AFP

La Somalie s’en prend à la Guinée au sujet du Somaliland
La Somalie a décidé lors du Conseil des ministres de ce jeudi, de suspendre toute relation avec la Guinée, en raison de l’invitation du président de la République autoproclamée du Somaliland, Muse Bihi Abdi, par le chef d’Etat guinéen, Alpha Condé. «Le gouvernement fédéral de Somalie a décidé de rompre toutes relations diplomatiques avec la République de Guinée», suite à la réception réservée à Conakry, «avec un protocole de chef d’Etat», à Muse Bihi Abdi, indique un communiqué du ministère somalien des Affaires étrangères. Bihi Abdi s’est rendu mercredi 3 juillet, en compagnie de plusieurs ministres en Guinée, où il a été accueilli à son arrivée l’aéroport de Conakry par le ministre guinéen des Affaires étrangères, Mamadi Touré. Le Griot

Manifestation de soutien à la ‘victime’ de Jammeh en Gambie
En Gambie, les accusations de viol portées par la reine de beauté, Fatou « Toufah » Jallow, à l’encontre de l’ancien président en exil Yahya Jammeh continuent de faire de l’effet. Plus d’une centaine de personnes ont marché jeudi sur Kairaba avenue, l’une des principales artères de Banjul pour dénoncer la prédation sexuelle et les violences faites aux femmes. L’association gambienne des droits de l’homme TANGO a lancé l’initiative #IamToufah Après son entretien à la BBC, Toufah Jallow est devenue le visage de la lutte contre les violences sexuelles dans son pays d’origine. … Le mouvement contre les violences sexuelles a reçu le soutien du gouvernement qui, à travers un communiqué du ministre de la Justice, encouragent les victimes à s’exprimer et à signaler les cas de violences sexuelles impliquant l’ancien chef d’Etat qui vit en exil à Malabo en Guinée Equatoriale. Selon Human Rights Watch (HRW) et Trial, Yahya Jammeh avait un système, presque un harem, de femmes qui travaillaient au palais présidentiel, mais qui en fait n’avait comme tâche que de coucher avec lui. BBC

Nigeria: loi pour lutter contre la piraterie
Le président Muhammadu Buhari a promulgué un projet de loi anti-piratage visant à améliorer la sécurité des voies navigables du Nigeria et de la zone économique exclusive, indique jeudi l’Agence nigériane de sécurité maritime et de sécurité (NIMASA). Le projet de loi sur la répression de la piraterie et d’autres infractions maritimes « garantit la sécurité de la navigation dans les eaux nigérianes et criminalise la piraterie », a souligné la NIMASA, dans un communiqué. « Nous sommes déterminés à continuer de tenir notre promesse envers les investisseurs et la communauté internationale d’assurer un environnement de plus en plus sûr pour des activités maritimes », a affirmé le président de la NIMASA, Dakuku Peterside, cité par le communiqué. La nouvelle loi prévoit des sanctions en cas de condamnation pour crimes maritimes et la restitution aux propriétaires d’actifs maritimes volés, a précisé M. Peterside. Sahel-Intelligence

Au Malawi, nouvelle journée de protestation contre la réélection de Mutharika
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées jeudi dans la capitale du Malawi, Lilongwe, pour dénoncer une nouvelle fois la réélection à leurs yeux frauduleuse du président Peter Mutharika en mai, ont constaté des journalistes de l’AFP. Réunis à l’appel de l’opposition, les manifestants ont défilé sans incident dans les rues de la ville, dont de nombreux commerces avaient été fermés, jusqu’au Parlement, défendu par d’importants effectifs des forces de l’ordre. Les protestataires campaient depuis devant le mausolée proche à la mémoire du premier président du Malawi indépendant, Kamuzu Banda, avec l’intention d’y rester jusqu’à vendredi. VOA/AFP

« Les Burundais n’oublient pas qu’ils meurent de faim »
Au Burundi, le président Nkurunziza veut renommer une grande avenue, l’aéroport et un stade Bujumbura. Il a fait cette annonce en début de semaine avec pour objectif affiché de « rendre hommage à des personnalités qui ont sacrifié leur vie pour le Burundi ». Depuis, la polémique ne cesse d’enfler : à cause de la décision en elle-même, mais aussi du choix des personnalités qui donneront leur nom aux endroits débaptisés. Difficile de trouver des voix qui critiquent l’initiative présidentielle à Bujumbura. Isaac Bakanibona, représentant légal de l’Association pour la consolidation de la paix au Burundi, salue une idée qui peut renforcer la cohésion nationale au sein d’un pays fragilisé par les violences. … En revanche, des opposants sur place et des associations de la société civile se montrent plus sceptiques. … [L]e boulevard choisi par Pierre Nkurunziza pour être rebaptisé du nom d’Adolphe Nshimirimana, le responsable des services secrets assassiné début août 2015, n’a pas été prise au hasard : cet axe se trouve dans les quartiers de Cibitoke et Mutakura, fiefs de la contestation – et de la répression sanglante dans la capitale. DW

Madagascar: les nouveaux rapports de forces à l’assemblée nationale
Les élections législatives malgaches ont offert une belle marge de manœuvre à Andry Rajoelina. Le président obtient la majorité absolue avec 84 sièges. Les indépendants, eux, en obtiennent 46, alors que 16 reviennent au TIM, le parti de Marc Ravalomanana, ancien chef de l’État, et 5 sièges à des plus petits partis. Comment se dessinent les rapports de force au sein de la nouvelle législature ? Un premier groupe parlementaire s’est formé dès le lendemain des résultats. Une trentaine de députés indépendants a déclaré soutenir le programme d’Andry Rajoelina. Une décision qui se justifie, selon la députée Masy Goulamaly, élue à Tsihombe : « Notre groupe est indépendant mais soutient le président. On ne veut pas être responsable du blocage de notre pays. » L’IRD a donc les coudées franches pour mettre en place l’Initiative pour l’Émergence de Madagascar. RFI

En Afrique du Sud, « respirer tue »
“Respirer tue”. C’est le titre à la une de la dernière livraison du Mail & Guardian. “Il faut sortir de la ville pour voir le nuage toxique jaune, rouge et marronnâtre qui la recouvre. Les poumons des habitants sont saturés par un mélange de substances chimiques, de poussières, de gaz d’échappement, de feu de bois et de centaines d’autres polluants”, dénonce l’hebdomadaire sud-africain qui a enquêté pour rassembler des données inquiétantes sur la qualité de l’air dans les grandes villes du pays. « À Johannesburg, la qualité de l’air est tellement mauvaise que 15 % du temps on pourrait parler d’‘airpocalypse’. La moitié de l’année, la pollution dépasse les niveaux acceptables pour la santé. » Courrier International

Niger: la Zlec au menu des travaux du sommet de l’Union africaine
À Niamey se tiendra dimanche et lundi le sommet extraordinaire de l’Union africaine. Un rendez-vous qui lancera officiellement la Zone de libre-échange économique continentale, la Zlec. Aux abords du palais des congrès, des ouvriers s’activent pour que tout soit fin prêt dimanche. La ville se prépare depuis de longs mois à accueillir l’évènement. L’aéroport Diori-Hamani a été modernisé, de nouveaux hôtels et des villas de luxe sont sortis de terre. Niamey attend 4 000 personnes sur les trois prochains jours. L’Union africaine a, elle, débuté ses travaux ce jeudi par la 35e session du conseil exécutif, une instance qui réunit les ministres des Affaires étrangères. Au programme de cette première journée, la préparation du sommet extraordinaire de dimanche et le lancement officiel de la Zone de libre-échange continentale. La Zlec est entrée en vigueur le 30 mai dernier, car 22 pays ont ratifié l’accord, soit le seuil minimum requis pour permettre son lancement. RFI