La Cour suprême sénégalaise confirme la condamnation pour diffamation de Sonko
La Cour suprême sénégalaise a confirmé jeudi juste avant minuit la condamnation de l’opposant emprisonné Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle du 25 février. L’annonce a été faite par le juge Abdourahmane Diouf et confirmée par deux avocats de l’opposant, candidat déclaré à la présidentielle et personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’Etat qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers…Après plus de douze heures de débats, la Cour suprême a confirmé la peine donnée en appel de six mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts, ce qui compromet fortement les chances de l’opposant de participer au scrutin présidentiel. La décision de la Cour suprême clôture cette affaire. Le camp de Sonko avait retrouvé l’espoir en une candidature de leur chef de file après qu’un juge a ordonné mi-décembre sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (Sud) qui avait été cassée par la Cour suprême. Il a été investi dimanche par sa coalition pour la présidentielle dans un lieu privé, à huis clos, après l’interdiction par les autorités du meeting public prévu samedi. Malgré le refus de l’administration de délivrer à M. Sonko les documents nécessaires, l’opposant a fait déposer son dossier de candidature au Conseil constitutionnel. Son mandataire doit passer vendredi devant la commission de contrôle des parrainages de la juridiction. AFP
RDC: la CNDH réclame «à la justice d’ouvrir des enquêtes» sur des cas de flagrance durant les élections
En République démocratique du Congo (RDC), la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a déposé le 4 janvier devant la justice une dénonciation d’une quarantaine de cas de flagrance constatés le 20 décembre dernier, jour où ont débuté les élections générales, incluant des bourrages d’urnes et des violences. « C’est vraiment à la justice d’ouvrir des enquêtes et de poursuivre les personnes qui sont citées », réclame le président de la CNDH…La CNDH attend des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces cas, comme l’a expliqué son président Paul Nsapu: « Cette clameur, dois-je souligner, a plus tourné autour de la détention des machines à voter par des particuliers, probablement avec la complicité de certains agents de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). La justice ainsi saisie par nous doit, je suppose, mener des enquêtes et des poursuites des personnes qui sont citées. » Paul Nsapu poursuit : « Il nous revient que, dans certaines de ces machines à voter, il y a eu bourrage. C’est vraiment à la justice d’ouvrir des enquêtes et de poursuivre les personnes qui sont citées parce que la rumeur enfle. Il faut rappeler que deux cas recensés au regard des rapports de missions d’observation électorale, que ces rapports, leur contenu, n’ont pas d’incidence à remettre en cause les résultats de la présidentielle publiée par la Céni il y a quelques jours. » RFI
Le Mali reçoit des drones de Turquie
Les militaires au pouvoir au Mali ont réceptionné jeudi une livraison de drones de Turquie lors d’une cérémonie en présence du chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a constaté un correspondant de l’AFP…Le correspondant de l’AFP a dénombré six drones sur le tarmac de l’aéroport de Bamako. Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et à une grave crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont opéré une réorientation stratégique, rompu la vieille alliance avec l’ancienne puissance dominante française et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie. Ils ont exigé le départ de la mission de l’Onu (Minusma), dont le retrait s’est achevé le 31 décembre. Ils avaient déjà réceptionné en mars 2023 plusieurs avions de la Russie et des drones de la Turquie. Des livraisons d’équipements militaires russes ont également eu lieu en mars et août 2022 et en janvier 2023. AFP
Le chef de l’humanitaire de l’ONU appelle à mettre fin rapidement au conflit au Soudan
Près de neuf mois de guerre ont plongé le Soudan dans une spirale descendante qui ne fait que s’aggraver de jour en jour et à mesure que le conflit s’étend, les souffrances humaines s’aggravent, l’accès humanitaire se réduit et l’espoir s’amenuise, a prévenu jeudi le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths…Plus de 500.000 personnes ont fui les combats dans et autour de la capitale de l’État, Wad Medani, qui a longtemps servi de refuge aux personnes déracinées par les affrontements ailleurs. Les déplacements massifs en cours pourraient également alimenter la propagation rapide d’une épidémie de choléra dans l’État, avec plus de 1.800 cas suspects signalés jusqu’à présent…Martin Griffiths a condamné fermement le pillage des fournitures humanitaires, « qui compromet notre capacité à sauver des vies ». Selon l’ONU, près de 25 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire au Soudan en 2024. « Mais la triste réalité est que l’intensification des hostilités met la plupart d’entre elles hors de notre portée. Les livraisons à travers les lignes de conflit sont interrompues. Et même si l’opération d’aide transfrontalière en provenance du Tchad continue de servir de planche de salut pour la population du Darfour, les efforts déployés ailleurs sont de plus en plus menacés », a noté le chef de l’humanitaire. L’escalade de la violence au Soudan met également en péril la stabilité régionale. La guerre a déclenché la plus grande crise de déplacement au monde, déracinant plus de 7 millions de personnes, dont environ 1,4 million ont traversé la frontière vers les pays voisins accueillant déjà d’importantes populations de réfugiés. ONU Info
Tollé au Kenya après des attaques contre la justice du président William Ruto
Le président kényan William Ruto a déclenché un tollé cette semaine au sein de l’institution judiciaire de ce pays d’Afrique de l’Est, jusqu’à la tête de la Cour suprême, en affirmant que certains de ses fonctionnaires, « corrompus », travaillaient à faire échouer ses réformes. Après que plusieurs de ses projets eurent essuyé des revers devant les tribunaux, qui ont notamment bloqué un vaste plan de privatisation, une réforme du système de santé et l’introduction de nouvelles taxes, le chef de l’Etat kényan a vivement dénoncé une « tyrannie judiciaire », dans un discours, mardi 2 janvier…La présidente de la Cour suprême, Martha Koome, a estimé que de telles déclarations menaçaient l’Etat de droit, dans une note à des magistrats, citée par des médias kényans, sans toutefois mentionner explicitement William Ruto : « Lorsque l’Etat ou des fonctionnaires menacent de défier les ordonnances des tribunaux, l’Etat de droit est en péril, ouvrant la voie à l’anarchie », a-t-elle affirmé. L’association professionnelle d’avocats, la Law Society of Kenya, a appelé à des manifestations la semaine prochaine. Le vétéran de l’opposition Raila Odinga a jugé mercredi que William Ruto avait « franchi une ligne » et qualifié « d’inacceptables » ses propos. Battu par William Ruto lors d’un scrutin présidentiel serré, le candidat malheureux n’a pas reconnu les résultats de l’élection et a saisi la Cour suprême. Le Monde avec AFP
Un militant LGBTQ blessé à coups de couteau en Ouganda
Un militant LGBTQ ougandais réputé a été blessé à coups de couteau mercredi par des inconnus circulant à moto alors qu’il se rendait à son travail, ont déclaré la police et un militant des droits humains. Steven Kabuye, 25 ans, a été blessé et laissé pour mort lors de l’agression qui s’est déroulée dans la banlieue de la capitale Kampala, avant d’être secouru par des habitants, a précisé la police. Les défenseurs des droits de l’Homme ont déjà alerté contre le risque d’agressions contre les membres de la communauté LGBTQ en Ouganda après que le pays a adopté l’année dernière l’une des lois anti-gay les plus sévères au monde…M. Kabuye, qui travaille pour la Coloured Voices Media Foundation, qui milite en faveur des jeunes LGBTQ, a déclaré aux enquêteurs qui se sont rendus à son chevet à l’hôpital qu’il recevait des menaces de mort depuis mars 2023. En mai de l’année 2022, l’Ouganda a adopté une législation anti-gay qui contient des dispositions faisant de l' »homosexualité aggravée » un délit passible de la peine capitale et de peines pouvant aller jusqu’à la prison à vie pour les relations consenties entre personnes de même sexe. Cette loi a été dénoncée par les défenseurs des droits humains et des pays occidentaux. AFP
Projets contestés en Ouganda/Tanzanie: TotalEnergies lance une évaluation de sa campagne d’expropriations
TotalEnergies va lancer une « mission d’évaluation » sur le programme d’expropriations réalisées pour ses mégaprojets pétroliers en Ouganda et Tanzanie vivement contestés par des associations environnementales et de défense des droits humains. Le groupe français a annoncé jeudi avoir choisi « Lionel Zinsou, personnalité reconnue pour son expertise en matière de développement économique de l’Afrique » pour conduire cette « mission d’évaluation du programme d’acquisitions foncières mené en Ouganda et en Tanzanie ». Âgé de 70 ans, l’ancien Premier ministre du Bénin en 2015-2016, a « déjà collaboré » avec TotalEnergies « sur des questions de développement économique », via sa société de conseil dédiée à l’Afrique. Son rapport est attendu « d’ici avril », indique le communiqué…Après des recours rejetés en février 2023 en France et en novembre devant la Cour de justice d’Afrique de l’Est, deux recours restent actifs en France. En juin, 26 Ougandais et cinq associations (AFIEGO, les Amis de la Terre France, NAPE/Amis de la Terre Ouganda, Survie et TASHA Research Institute) ont lancé une nouvelle action civile à Paris pour demander « réparation » de divers préjudices: expropriations abusives, compensations insuffisantes, harcèlement…Les associations Darwin Climax Coalitions, Sea Shepherd France, Wild Legal et Stop EACOP-Stop Total en Ouganda ont également déposé une plainte pénale le 22 septembre à Nanterre sur la responsabilité climatique de TotalEnergies, visant EACOP/Tilenga et plus largement ses investissements pétro-gaziers. TV5
Madagascar: le président Andry Rajoelina reconduit Christian Ntsay comme Premier ministre
Réputé inamovible, ce dernier a toujours occupé le poste de Premier ministre depuis l’arrivée au pouvoir d’Andry Rajoelina en 2019. Au palais d’État de Iavoloha jeudi soir, le chef de l’État, réélu le 1er décembre, a donc fait le choix de la continuité pour lancer son second mandat…Le fauteuil de Premier ministre, Christan Ntsay le connait. Il ne l’a pas quitté depuis sa nomination en 2019 et avant ça, il avait déjà reçu la confiance comme chef du gouvernement de l’ancien président Hery Rajaonarimampianina en 2018. Pour lancer son second mandat, Andry Rajoelina a confié deux objectifs à Christian Ntsay : surmonter les obstacles au développement du pays, et lutter contre la corruption. Dans ses vœux de fin d’année, Andry Rajoelina avait mis l’accent sur l’importance de répondre aux urgences du quotidien des Malgaches et faire monter en gamme l’économie. Pour y parvenir, le président de la République donne une nouvelle méthode où la compétence et le mérite priment sur la notoriété. Premier test pour l’exécutif : la composition de son gouvernement attendue dans les prochains jours. Hier soir, le chef de l’État a annoncé le passage d’une épreuve de compétence technique pour ses futurs ministres. RFI
Centrafrique: le président Faustin-Archange Touadéra a remanié son gouvernement
Le Premier ministre Félix Moloua et les principaux cadres restent en place. On ne sait pas s’il avait formellement déposé sa démission. Les dix entrants dans cette équipe de trente-deux membres se sont pour la plupart distingués lors de la campagne pour faire adopter la nouvelle Constitution par référendum fin juillet. Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères… les ministères régaliens restent entre les mêmes mains que dans le gouvernement Moloua 1. Le Premier ministre cumulait jusque-là ses fonctions avec le portefeuille de l’Économie, qu’il cède à Richard Filakota, le directeur général de l’École nationale de l’administration et de la magistrature (ENAM). C’est la principale entrée au gouvernement, avec celle d’Aurélien-Simplice Zingas, ancien opposant mais ardent défenseur de la nouvelle Constitution, qui arrive à l’Éducation nationale, avec rang de ministre d’État. Plusieurs autres personnalités ayant oeuvré au processus référendaire sont incluses dans cette nouvelle équipe, tels Héritier Doneng, à la Jeunesse et aux Sports, ou Ernest Mada, jusque-là directeur de cabinet de Félix Moloua. Au secrétariat général du gouvernement, il succède à l’expérimenté Maxime Balalou, désormais ministre de la Communication et porte-parole, avec pour mission d’améliorer les relations avec la presse. Réfractaire au passage à la 7e république, qui permettra au chef de l’État de briguer un troisième mandat fin 2025, la ministre du Commerce Léa Doumta n’est pour sa part pas reconduite. RFI
Cameroun : un prêtre lance un nouveau mouvement politique
C’est une première dans l’histoire du Cameroun: un prêtre crée un mouvement politique. Le Père Ludovic Lado, universitaire et prêtre jésuite a lancé mercredi (03.01.2024), un mouvement politique de mobilisation des chrétiens pour le changement politique au Cameroun en 2025, année des prochaines élections. Ledit mouvement s’appelle « Servir », ou « Serve » en anglais. Son slogan est « Justice sociale, bien commun ». Pour ce religieux très engagé sur les questions politiques au Cameroun, le but de ce mouvement est de mobiliser l’électorat chrétien, toutes tendances confondues, pour une participation massive aux élections de 2025. Pour l’heure, on ignore si Paul Biya va se présenter au scrutin. Le Père Ludovic Lado estime qu’au Cameroun, on compte 65 à 70 % de chrétiens, mais on ne voit pas leurs impacts sur la gestion de la chose publique. D’où la naissance de ce mouvement. Père Ludovic Lado : « Le mouvement « Servir » fait la promotion de la justice sociale. Malheureusement, on constate que le Cameroun est plongé dans la mauvaise gouvernance, dans l’incivisme, dans l’injustice sociale. Et il est question d’interpeller les chrétiens en créant cette plateforme pour les mobiliser et les mettre face à leurs responsabilités, surtout par rapport aux échéances de 2025. J’essaie simplement de mettre en pratique la doctrine sociale de l’Eglise qui dit que tout chrétien a la responsabilité de contribuer dans la société à la promotion du bien commun et de la justice sociale. C’est d’interpeller les chrétiens sur leurs responsabilités sociales et politiques parce qu’il est pas normal que dans un pays où on a 60 et 70% de chrétiens, qu’on soit face à une telle gabegie. » DW
Bénin: une commission de l’Assemblée nationale rejette une proposition de loi d’amnistie pour les opposants en exil
Au Bénin, après le président du pays Patrice Talon, c’est la commission des lois de l’Assemblée nationale qui a rejeté le 3 janvier 2024 la proposition de loi spéciale d’amnistie au profit de Reckya Madougou, Joël Aïvo et d’autres personnalités de l’opposition en exil. Cette décision du rejet n’est pas surprenante : elle est intervenue par vote dans une commission où les élus du parti d’opposition Les Démocrates, sont minoritaires. Résultat : 17 voix contre 6 en faveur du camp Talon. Ce rejet a déclenché les critiques des initiateurs de la proposition. Ils estiment que la majorité est dans la même logique que celle de Patrice Talon. Le chef de l’État béninois a en effet toujours dit « non » à cette revendication, expliquant encore récemment qu’elle n’était pas réalisable. « De la méchanceté gratuite », accuse un élu de l’opposition qui rappelle que les experts de l’ONU ont confirmé la détention arbitraire de Reckya Madougou…C’est une tactique pour pousser peut-être l’opposition à la négociation politique, analyse de son côté un observateur. Malgré le rejet, la proposition sera introduite en plénière, on ne sait pas encore quand et quel sort lui sera réservé. RFI
Coupe d’Afrique des Nations – Un record de 6,4 millions d’euros pour le vainqueur
Le vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui se déroule du 13 janvier au 11 février en Côte d’Ivoire recevra une prime record de 7 millions de dollars (6,4 millions d’euros), a indiqué jeudi la Confédération africaine de football (CAF) dans un communiqué. C’est 40% de plus que ce qui avait été attribué au Sénégal lorsqu’il avait remporté l’édition 2022 disputée au Cameroun. Le finaliste recevra lui 4 millions de dollars. Les demi-finalistes recevront 2,5 millions de dollars chacun, a-t-on indiqué de même source. La CAN verra s’affronter 24 nations dont le pays hôte et l’Égypte, qui l’a déjà remporté sept fois, un record. Le match d’ouverture opposera la Côte d’Ivoire à la Guinée-Bissau à Abidjan. RTBF