Au Mali, Al-Qaida revendique deux attaques meurtrières lundi près de Bamako
Al-Qaida a revendiqué deux attaques qui ont tué au moins deux pompiers et trois civils lundi 2 janvier près de Bamako, dans un communiqué authentifié par l’ONG américaine SITE, spécialisée dans le suivi des groupes radicaux, consulté mercredi par l’AFP. Les djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), affiliés à Al-Qaida, évoquent dans leur communiqué « deux attaques simultanées contre un poste des sapeurs-pompiers et une unité de protection de l’environnement et de la forêt situés tous deux près de la capitale malienne ». Les attaques ont visé les localités de Markacoungo et Kassela, toutes deux sur l’axe Bamako-Ségou, dans le sud-est du Mali, une zone où elles sont relativement rares. Al-Qaida ne donne pas de bilan. Le ministère malien de la sécurité et de la protection civile avait assuré mardi que celle de Markacoungo avait tué deux pompiers et trois civils. Le Monde avec AFP
Au Mali, plongée dans le système Wagner
C’était il y a un an. Le 23 décembre 2021, plusieurs pays de l’Union européenne (UE) et le Canada publiaient un communiqué conjoint pour « condamner fermement le déploiement de mercenaires » de Wagner au Mali. Une première. Jusqu’alors, jamais la présence de ces hommes n’avait été ouvertement évoquée par des sources officielles occidentales. Mais, pour elles, plus de doute : la société militaire privée russe a bel et bien débarqué sur les terres de Soundiata Keïta. Les preuves recueillies par leurs services de renseignements ne manquent pas. Plusieurs cadres de Wagner ont été vus en train de faire des repérages dans le pays ; une base a été construite le long du tarmac de l’aéroport de Bamako pour accueillir les mercenaires ; et, depuis le début de décembre 2022, des Tupolev-154 et autres Iliouchine-76 de l’armée de l’air russe font des rotations pour les transporter sur leur nouveau théâtre d’opérations. … « Ils sont, surtout, l’assurance-vie qui permet aux militaires de se maintenir au pouvoir », dénonce un haut responsable français. … Une trentaine de personnes aspergées d’essence et brûlées vives à Dangere-Wotoro, entre 300 et 400 civils exécutés quasiment à la chaîne plusieurs jours durant à Moura, des femmes et des jeunes filles violées à Nia Ouro… En quelques mois au Mali, les combattants de Wagner ont montré que leur sinistre réputation n’était pas surfaite. Jeune Afrique
Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré face au risque de déstabilisation
Fin décembre, le régime de transition dirigé par le capitaine de 34 ans depuis le 2 octobre, a affirmé avoir déjoué une tentative de coup d’État. … À Ouagadougou, beaucoup savent que le pouvoir de Traoré, comme ceux de Kaboré et de Damiba avant lui, est fragile. « Mon souhait le plus ardent est que cette transition aille à son terme. Mais la situation restera volatile et précaire tant qu’il y aura des forces centrifuges aux intérêts divergents dans l’armée », affirme une personnalité politique proche du régime en place. De fait, certains officiers supérieurs ne digèrent toujours pas de devoir répondre aux ordres de celui qui, bien qu’officiellement chef de l’État, demeure à leurs yeux un jeune capitaine de 34 ans. Le rapprochement en cours entre le Burkina Faso et la Russie, sur fond de spéculations sur une éventuelle entente avec le groupe Wagner, suscite également des critiques parmi certains hauts gradés. Jeune Afrique
RDC : la rébellion du M23 progresse encore, sans montrer de signe du retrait annoncé
Les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) ont poursuivi leur progression dans certaines zones de la province du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo) en dépit de leurs promesses de retrait, rapportent mercredi des médias congolais, citant des sources locales. Selon le site Actualité.cd, les combattants du M23 ont fait leur entrée mercredi à Nyamilima, une localité du groupement de Binza, en territoire de Rutshuru, à environ 100 km de la ville de Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu. Ils ont emprunté des sentiers secondaires, en l’absence de l’armée et de la police. « On entend actuellement des coups de feu, des tirs de sommation pour probablement contrer toute résistance », a déclaré un notable cité par ce média en ligne. Mardi déjà, des coups de feu avaient été entendus près des localités de Tshabavu et de Buramba, situées à moins de dix kilomètres de Kisharo – déjà sous le contrôle du M23 -, provoquant des déplacements de population. L’agglomération de Kisharo est passée lundi sous le contrôle du M23, à la suite des affrontements entre ces combattants et les milices locales. Selon d’autres notables de la région cités par la radio onusienne Okapi, la rébellion du M23 et leurs alliés occupent plus de 100 villages dans les groupements de Bwisha et Bwito dans le Rutshuru, dont les rebelles ne font guère mine de se retirer. Belga
RDC: la Monusco annonce lancer une nouvelle opération dans le territoire de Béni
Baptisée Linda Njia (« protège ta route »), l’opération de la Monusco se déroulera dans le territoire de Béni, en proie aux attaques sanglantes des rebelles des ADF (Forces démocratiques alliées), présentes dans la région depuis près de neuf ans. Elle sera menée par la brigade d’intervention de la Monusco, ayant un mandat offensif. L’opération est circonscrite aux axes routiers allant de Béni vers Semliki – Kamango et Nobili, des agglomérations proches de la frontière avec l’Ouganda et régulièrement ciblées par les rebelles ADF. Selon Ndèye Khady Lo, porte-parole de la Monusco, il s’agit d’intensifier les patrouilles de terrain sur ces axes. « C’est une opération de courte durée qui comporte des patrouilles conjointes de la Monusco et des FARDC [armée congolaise, NDLR] dans le but d’améliorer la sécurité et la liberté des mouvements des populations et des forces de sécurité. L’opération Linda Njia, c’est aussi pour encourager le retour des personnes déplacées dans leurs villages d’origine », a-t-il précisé. RFI
Affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali: dernière ligne droite ou nouveau blocage?
La présidence malienne a diffusé ce matin des images de la visite du médiateur togolais Faure Gnassingbé et de sa rencontre, mercredi 4 janvier, avec le président malien de transition, le colonel Assimi Goita. Avec de la musique, et sans aucun commentaire. Même silence de la médiation togolaise et de la partie ivoirienne, en dépit des sollicitations de RFI. Pas d’annonce de grâce présidentielle, pas même un commentaire pour rassurer sur l’état des discussions. Fin décembre, le Mali et la Côte d’Ivoire signaient un memorandum en vue de la libération des 46 soldats, Bamako promettait un dénouement heureux rapide et le président ivoirien Alassane Ouattara assurait encore lors de ses vœux à la nation que les 46 rentreraient « bientôt » chez eux. Leur libération semblait donc politiquement acquise, en dépit de leur lourde condamnation par la justice malienne – 20 ans de prison pour « attentat et complot contre le gouvernement » et « atteinte à la sûreté extérieure de l’État », peine prononcée le 30 décembre 2022. RFI
Une nomination en haut-lieu qui fait scandale au Tchad
C’est une nomination qui fait grand bruit au Tchad. Ce mercredi 4 janvier, le général Idriss Youssouf Boy, ancien secrétaire particulier du président de la transition, a été nommé directeur de cabinet civil du président de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno. Problème : le général Idriss Youssouf Boy avait, dans le passé, été démis de ses fonctions de secrétaire particulier de son cousin, Mahamat Idriss Déby Itno, pour des faits de corruption portant sur plusieurs milliards de Fcfa à la Société des hydrocarbures du Tchad. Sa nomination aujourd’hui suscite donc beaucoup de réactions, pas toujours positives. DW
L’ex-président Aziz empêché de quitter la Mauritanie
L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui doit être jugé à partir de fin janvier pour corruption présumée, a annoncé avoir été empêché mercredi de voyager à l’étranger, dénonçant une mesure illégale. « J’étais à l’aéroport pour voyager, mais j’ai été empêché par la police politique qui a dit avoir reçu des instructions en ce sens, alors que je ne suis pas soumis au contrôle judiciaire ni à aucune autre disposition pouvant m’interdire de voyager », a-t-il assuré dans une vidéo partagée sur sa page Facebook. L’ex-chef de l’Etat mauritanien sera jugé par un tribunal pour corruption présumée avec 11 autres dignitaires de son régime à partir du 25 janvier, selon une source judiciaire. M. Ould Abdel Aziz avait été inculpé en mars 2021, en même temps que plusieurs hautes personnalités, pour ces faits présumés qui auraient été commis quand il dirigeait le pays de 2008 à 2019. Parmi ses co-inculpés figurent un de ses gendres, deux anciens Premiers ministres et plusieurs anciens ministres et hommes d’affaires. AFP
Les cheffes de la diplomatie française et allemande vont se rendre en Ethiopie
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a annoncé jeudi qu’elle se rendrait en Ethiopie la semaine prochaine avec son homologue allemande Annalena Baerbock « pour consolider la paix », après l’accord de signé le 2 novembre dernier entre gouvernement et rebelles tigréens. … L’accord de paix prévoit notamment un désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l’autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès et communications à cette région isolée depuis mi-2021. Une source diplomatique a précisé à l’AFP que la visite des deux cheffes de la diplomatie aurait lieu les 12 et 13 janvier. Elles y évoqueront également la sécurité alimentaire ainsi que les relations entre l’Ethiopie et l’Union européenne, de même que les relations entre l’UE et l’Union africaine, selon la même source. AFP
Algérie: les avocats du journaliste Ihsane El-Kadi dénoncent les conditions de son incarcération
Jeudi 29 décembre, après cinq jours de garde à vue, il a été formellement inculpé. Il est incarcéré à Alger. Il fait l’objet d’une enquête pour « collecte illégale » d’argent destinée à porter atteinte à la sûreté de l’État. Ces poursuites viennent s’ajouter à sa récente condamnation à de la prison ferme pour un article de presse. Reporters Sans Frontières dénonce une « persécution pour faire taire un des derniers médias algériens encore ouvert au débat et à la critique ». Maître Zoubida Assoul, membre du collectif d’avocats d’Ihsane El-Kadi, souligne plusieurs vices de procédures : « On ne peut pas arrêter un personnage comme ça alors qu’il n’y a pas de délit flagrant ou un crime. Ihsane El-Kadi a été gardé à vue au-delà du délai défini par le code de procédure pénale, c’est-à-dire 48 heures. Quant à la détention provisoire, normalement, c’est une mesure exceptionnelle. Pourquoi utilise-t-on la détention provisoire contre Ihsane El-Kadi alors qu’il peut parfaitement se présenter devant la justice, à chaque fois que la justice le veut ? » RFI