Le dialogue national tchadien n’aboutira pas à la stabilité ou à la paix tant que ceux qui soutiennent un pouvoir civil et une transition civile continuent d’être exclus du processus de transition. … À la fin du mois dernier, la junte militaire tchadienne, le Conseil militaire de transition(CMT), a déclaré une amnistie générale pour près de 300 personnes accusées de « délits d’opinion », de « terrorisme » et d’ « atteinte à l’intégrité de l’État ». Cette décision remplit partiellement les conditions préalables exigées par l’opposition armée tchadienne pour leur participation à un dialogue national inclusif. Depuis qu’ils ont pris le pouvoir en avril dernier, après la mort inattendue du président Idriss Déby au combat, les dirigeants de la junte ont présenté ce dialogue comme une étape clé du retour à un régime civil. Le dialogue, cependant, n’inclut pas de nombreux acteurs qui représentent une opposition civile à la transition dirigée par les militaires. … Au lieu de cela, le dialogue cherche à engager une opposition armée composée de groupes politico-militaires considérés comme rebelles ou mercenaires par l’État tchadien… Si son fils réussit à amener ces groupes à la table du dialogue national, cela pourrait marquer un changement significatif dans la politique tchadienne – mais pas pour la démocratie ou la stabilité. Au contraire, cela indiquerait un changement dans la distribution du pouvoir sans s’éloigner des moyens violents par lesquels le pouvoir est et a été obtenu au Tchad. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Au Tchad, le meeting des Transformateurs prévu pour le 8 janvier prochain est maintenu. C’est la décision de la direction du parti politique d’opposition au lendemain de la notification de l’indisponibilité du stade où le parti voulait organiser son rassemblement, par l’Office national de la jeunesse et des sports. Les Transformateurs ont envoyé un courrier le 6 décembre dernier à l’Office national de la jeunesse et des sports pour demander à organiser un meeting ce 8 janvier au stade Idriss Mahamat Ouya, le plus grand de la capitale. Ce lundi 3 janvier, ils ont reçu une réponse de l’institution en charge de la gestion des stades, indiquant qu’à cette date un meeting n’est pas possible parce que l’enceinte sera en réfection. Or sur place mardi matin, rien n’indiquait que le plus grand stade de Ndjamena n’était en travaux. Mais dans l’après-midi, des planches ont été placées autour du stade pour annoncer l’ouverture d’un chantier. … Les Transformateurs qui s’en remettent à l’arbitrage du président du Conseil militaire de transition. Ils maintiennent qu’ils iront au stade Idriss Mahamat Ouya ce samedi 8 janvier et se proposent d’aider à nettoyer l’endroit dès le lendemain d’autant que samedi, on ne travaille pas sur les chantiers au Tchad. RFI
Aucune information n’a encore filtré sur son contenu, mais c’est porteur d’un message de Nana Akufo-Ado président ghanéen et président en exercice de la Cédéao que s’inscrit la visite de Goodluck Jonathan au Mali. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest s’était contenté le 1er janvier dernier de prendre note du projet de chronogramme de la transition qui prévoit l’organisation d’une élection présidentielle au plus tard en décembre 2026. Pour en discuter, l’ancien président nigérian rencontrera les partenaires techniques et financiers, c’est à dire le corps diplomatique présent au Mali dès son arrivée à Bamako. Une réunion avec le président de la transition le colonel Assimi Goita est également annoncée dans le programme des émissaires de la Cédéao. Il faut dire que le projet de calendrier fournit par les autorités maliennes est confronté à l’opposition de plusieurs chefs d’Etats de la sous-région. Le ministre des Affaires étrangères du Mali aurait entamé une visite des différentes capitales de l’organisation pour expliquer le projet qui découle, selon le gouvernement, de la nécessité de réaliser plusieurs réformes en amont des élections. Sur le plan national plusieurs partis et associations viennent de créer la synergie Sauvons le Mali. Ce groupement « rejette le calendrier électoral issus des Assises nationales de la refondation » qui prolonge « le coup d’Etat » tout en appelant à une défense de la démocratie et de l’Etat de droit de la Constitution. RFI
Un accrochage a eu lieu lundi 3 janvier entre les forces armées maliennes, accompagnées de membres de la compagnie russe Wagner et un groupe jihadiste, sur une route du centre du pays, selon une source proche du dossier. L’altercation se produit au moment où se pose la question du déploiement dans le pays de membres du groupe russe, qu’une quinzaine de pays occidentaux ont condamné, le 23 décembre dernier, mais que Bamako avait démenti. Une source proche du dossier fait état d’une altercation qui s’est produite lundi, sur un axe entre les villes de Bandiagara et de Bankass. Un accrochage qui a impliqué des soldats des FAMa, les Forces armées maliennes, accompagnées d’éléments du groupe russe Wagner, opposés à des hommes de la katiba Macina. Selon cette source proche du dossier, un véhicule blindé a d’abord sauté sur un engin explosif improvisé. Un échange de tirs a ensuite eu lieu entre les deux groupes et un blessé russe a été évacué vers l’hôpital de Sévaré. Citant plusieurs sources qu’il a pu contacter, le journaliste de France 24 Wassim Nasr évoque quant à lui plusieurs morts du côté des jihadistes. RFI
Dans ce premier rapport, la Commission Zondo conclut à une capture d’État. Elle pointe le rôle joué par l’ancien président Jacob Zuma et ses proches dans le détournement d’institutions et d’entreprises publiques. Elle émet ensuite des recommandations. La balle est désormais dans le camp du président Cyril Ramaphosa qui dit prendre ce rapport très au sérieux. « Peu importe qui est mis en cause, nous ferons appliquer les recommandations. Les gens de ce pays ne peuvent pas avoir traversé ces quatre années pour finalement s’attendre à ce que les recommandations ne soient pas appliquées », a souligné le président Ramaphosa. Le rapport estime que les Gupta « employaient une stratégie calculée pour s’approprier les fonds publics des entreprises publiques » et exerçaient sur Jacob Zuma une influence « considérable ». Il se penche notamment sur la compagnie aérienne sud-africaine South African Airways : « une entité minée par la corruption et la fraude » durant les années Zuma. RFI
Les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et la Norvège ont exhorté mardi 4 janvier les militaires soudanais à ne pas nommer unilatéralement un Premier ministre en remplacement du civil Abdallah Hamdok qui a démissionné dimanche. Des déclarations qui surviennent après nouvelle journée de manifestations contre le régime militaire. Ces pays préviennent dans une déclaration commune qu’ils « ne soutiendront pas un Premier ministre ou un gouvernement nommé sans l’implication d’un grand panel d’acteurs civils ». « Toute action unilatérale pour nommer un nouveau Premier ministre ou gouvernement saperait la crédibilité » des institutions de transition « et risquerait de plonger le pays dans un conflit », ont-ils ajouté, appelant à un « dialogue immédiat mené par les Soudanais et facilité par la communauté internationale ». Pour ces pays, la démission d’Abdallah Hamdok, « deux mois après la prise inconstitutionnelle du pouvoir par l’armée, renforce la nécessité urgente de voir tous les dirigeants soudanais réaffirmer leur soutien à la transition démocratique ». « Cela doit rester une transition dirigée par les civils, pas juste une transition qui inclut des civils », a renchéri le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price lors d’une conférence de presse téléphonique. RFI
Les forces de sécurité soudanaises ont tiré mardi des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants anti-putsch qui se sont rassemblés devant le palais présidentiel à Khartoum, ont indiqué des témoins. Chaque semaine, recevez l’essentiel de l’actualité sur le thème de l’Afrique. Toutes les infos du continent africain bientôt dans votre boîte de réception. Les forces de sécurité s’étaient déployées en masse à Khartoum et dans les villes voisines avant de nouvelles manifestations prévues mardi contre le pouvoir militaire, deux jours après la démission du Premier ministre civil, selon des témoins. Les rues menant au QG de l’armée dans le centre de la capitale ont été bouclées, au milieu d’un imposant dispositif sécuritaire notamment de la police anti-émeute, de forces paramilitaires et de l’armée, a-t-on ajouté de mêmes sources. Malgré une répression meurtrière, le fer de lance de la révolte contre le général Omar el-Béchir, déchu en 2019 par l’armée sous la pression de la rue, et contre les militaires depuis le putsch du 25 octobre, l’Association des professionnels soudanais, a appelé à de nouvelles manifestations mardi. Réclamant un pouvoir civil, les militants ont appelé les manifestants à descendre dans la rue et à se diriger vers le palais présidentiel à Khartoum « jusqu’à obtenir la victoire ». Belga
Plus de 30 millions de Sahéliens auront besoin cette année d’aide et de protection, soit plus d’un million de plus qu’en 2021, a indiqué mardi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), soulignant que « les conflits, la violence, les déplacements et les crises socio-économiques entraînent une hausse rapide des besoins » dans cette région. Dans les régions touchées par les conflits en Afrique de l’Ouest, les civils sont confrontés à une crise de protection dramatique dans un contexte de plus en plus instable. Selon l’OCHA, la jonction des conflits et de la violence, de la pauvreté profonde, des pressions démographiques, d’une gouvernance faible, d’une insécurité alimentaire et d’une malnutrition chroniquement élevées, et l’impact du changement climatique poussent « des millions de personnes à la limite de la survie ». Sur le terrain, la période de soudure devrait commencer plus tôt en 2022, avec l’épuisement des stocks des agriculteurs et une demande accrue sur les marchés. « La diminution de l’offre entraînera probablement une nouvelle flambée des prix et certains produits de base pourraient ne plus être disponibles sur les marchés », a ajouté l’agence onusienne. ONU Info
Près de 100 personnes, enlevées par les groupes armés dans le nord-ouest du Nigeria, ces deux derniers mois ont pu être délivrés par la police de Zamfara. Suite à leur libération, les victimes ont été emmenées à Gusau dans la capitale de Zamfara. Cette opération intervient quelques jours après la libération de 21 écoliers par les forces de sécurité. La police a précisé que les otages avaient été sauvés sans condition lundi, au cours d’une opération de sécurité dans les camps des groupes armés qui se situent dans les villages isolés du nord-ouest et le centre du pays. Ces victimes avaient pour la plupart été enlevées près de chez eux ou le long des routes dans les états de Zamfara et Sokoto. Ces derniers mois, les bandits ont enlevé de plus en plus de voyageurs sur les grands axes routiers et ciblent davantage les écoles pour kidnapper les élèves. Pour échapper aux autorités, les bandits établissent des camps dans la forêt de Rugu, à cheval sur les Etats de Zamfara, Kaduna, Katsina et Niger. Pour mettre un terme aux pratiques des hommes armés, les autorités multiplient les amnisties, les opérations militaires et n’hésitent pas à couper les réseaux mobiles. AfricaNews
Dans l’est de la RDC, dans la province du Sud-Kivu, la société civile de la ville et du territoire d’Uvira dénonce depuis plus d’une semaine une énième violation de la frontière congolaise par les soldats de l’armée burundaise, à la poursuite des rebelles burundais de RED-Tabara, basés dans les moyens et les hauts plateaux qui surplombent Uvira. Cette fois, ce sont quelque 400 soldats de l’armée burundaise qui seraient entrés en RDC à partir du 23 décembre dernier, via la plaine de la Ruzizi au nord d’Uvira. Selon un haut gradé burundais, une partie de ces hommes appartiendrait au 212e bataillon commando basé dans les marais de la Rukoko près de la frontière congolaise, l’autre proviendrait de deux unités d’élite, la BSPI, une sorte de garde présidentielle, et la police militaire burundaise. De jeune miliciens membres de la Ligue des jeunes du parti au pouvoir au Burundi sont également signalés, comme à chaque fois dans de telles opérations. RFI
Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a été testé positif au Covid-19, a annoncé mardi l’Agence officielle d’information. « Les examens médicaux effectués lundi par Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, après avoir contracté un rhume, ont montré un résultat positif et une contamination au Covid-19 avec des symptômes bénins », a indiqué l’agence Ami. M. Ould Cheikh El Ghazouani, 65 ans, est au pouvoir depuis août 2019. La Mauritanie, qui compte environ 4,5 millions d’habitants, a annoncé mardi 42.672 cas de Covid pour 872 morts depuis l’apparition de l’épidémie. Le pays sahélien est devenu le premier d’Afrique de l’Ouest et le 12e sur le continent africain à atteindre l’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de vacciner au moins 10% de la population contre le Covid-19 avant fin septembre 2021, selon l’OMS. AFP
L’Agence mauritanienne d’information a annoncé, mardi 4 janvier, la mort de trois Mauritaniens : des chercheurs d’or. Ils ont été tués dimanche lors d’une frappe alors qu’ils étaient présents dans la « zone tampon », une zone neutre qui sépare la partie du Sahara occidental dominée par le Polisario et celle sous contrôle marocain et qui est gérée par l’ONU. C’est dans cette même « zone tampon » que trois chauffeurs de camions algériens avaient été visés par des drones marocains début novembre 2021. Ce nouvel incident vient ainsi raviver la tension et témoigne de la volonté accrue du royaume chérifien d’affirmer « la marocanité » du Sahara occidental. Une position réconfortée par la normalisation de ses relations avec Israël. RFI
En Tunisie, des voix critiques montent face à la politique du président Kaïs Saïed, qui a prolongé le régime d’exception et gouverne par décret. Arrestations dans des conditions douteuses, opposition politique et désaveu de certains juristes, malgré sa popularité, le président doit faire face à ses détracteurs, qui demandent un retour à l’État de droit. France24
Les cris résonnent entre les murs vétustes du service pédiatrique de l’hôpital de Yala, dans l’ouest du Kenya. La piqûre du vaccin contre le paludisme fait pleurer les enfants. Un moindre mal pour lutter contre cette maladie, issue de parasites transmis par les moustiques, qui fait 409 000 morts par an dans le monde, dont 260 000 enfants de moins de 5 ans en Afrique. « Une fois, j’ai vraiment eu peur de perdre l’un de mes garçons. Il avait 3 ans et ses symptômes étaient très forts », raconte Maureen Atieno, assise à l’arrière de la salle de consultation. En ce jour de décembre, cette mère de huit enfants s’est rendue à l’hôpital pour faire vacciner ses deux petits derniers, des jumeaux de 9 mois. Dans cette région voisine du lac Victoria, où les moustiques trouvent de nombreux espaces de reproduction, le paludisme est endémique. Pour les plus jeunes, il peut devenir mortel en vingt-quatre heures. C’est la raison pour laquelle ils sont la cible du premier vaccin préconisé contre la maladie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Depuis 2019, le RTS,S (commercialisé par le laboratoire GlaxoSmithKline sous le nom de Mosquirix) fait l’objet d’un essai à grande échelle dans trois pays – le Malawi, le Ghana et le Kenya – où 800 000 enfants ont déjà reçu une première dose. Le 6 octobre, l’OMS l’a recommandé pour une utilisation à grande échelle dans toutes les zones fortement touchées. Le Monde
2021 a été une année faste pour les start-up africaines. Celles-ci ont réussi à mobiliser plus de 4,3 milliards de dollars, grâce à 818 opérations de plus de 100.000 dollars, rapporte l’agence Ecofin qui cite un rapport publié le 4 janvier par la plateforme thebigdeal. L’une des nouveautés qui ressort de cette étude, c’est la progression des «méga-deals», des levées de plus de 100 millions de dollars US. En 2021, 12 mégas transactions ont été enregistrées sur le continent, pour une valeur combinée de 1,9 milliard de dollars US. Ce montant «est plus important que le total des fonds levés en 2020 dans l’ensemble de l’écosystème, à travers tous les deals de plus de 1 million de dollars», commente la plateforme. En 2020, seulement 2 méga-deals ont été enregistrés en Afrique contre 3 en 2019. Une fois encore, ce sont les «quatre ténors» du tech en Afrique, à savoir : l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Egypte et le Kenya qui se sont accaparé 81 % du total des fonds levés par les start-up, avec plus de 1,5 milliard de dollars pour le Nigeria. Sans surprise, la fintech demeure le secteur d’activité qui a reçu le plus de financements sur le continent. Les entreprises de technologie financière concentrent à elles seules près de 2,3 milliards de dollars. AFRIMAG