Le Niger va porter le deuil durant trois jours et renforcer son dispositif sécuritaire dans la zone frontalière du Mali. C’est le ministre de l’Intérieur qui l’a annoncé ce lundi 4 janvier, soit deux jours après la plus meurtrière attaque djihadiste contre des civils au Sahel. Samedi, cent civils ont été tués dans deux villages de l’ouest du Niger, le plus lourd bilan d’une attaque contre des civils attribuée à des djihadistes, selon l’ONG ACLED, qui répertorie les violences dans la région. … « Nous avons décrété trois jours de deuil national […], au niveau sécuritaire nous allons renforcer le dispositif » en augmentant notamment le nombre de soldats sur le terrain, a affirmé à l’AFP le ministre Alkache Alhada, à l’issue d’un Conseil national de sécurité exceptionnel, dirigé par le président Mahamadou Issoufou. Le ministre a aussi annoncé la tenue de forums pour apaiser les tensions entre communautés et le don de nourriture aux populations touchées. L’attaque a eu lieu dans la zone dite des « trois frontières » aux confins du Niger, du Mali et du Burkina Faso, principaux pays touchés par les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique. Le Point avec AFP
En Centrafrique, la commission électorale a communiqué lundi 4 janvier les résultats provisoires du scrutin présidentiel du 27 décembre : Faustin-Archange Touadéra est réélu au premier tour. Ces résultats doivent encore être validés officiellement avant le 19 janvier par la Cour constitutionnelle après d’éventuels recours. … Ces élections se sont déroulées dans un pays en proie à une nouvelle offensive de rebelles décidés à empêcher les élections. Le 19 décembre, une coalition des principaux groupes armés qui se partagent deux tiers du pays avait ainsi juré de « prendre le contrôle de tout le territoire ». Faustin-Archange Touadéra avait immédiatement dénoncé une « tentative de coup d’État » sous les ordres de François Bozizé, l’ex-président renversé en 2013 et dont la candidature à la présidentielle avait été invalidée deux semaines plus tôt par la Cour constitutionnelle. … Lundi, le parquet de Bangui a annoncé l’ouverture d’une enquête contre l’ex-président notamment pour « rébellions ». France24 avec AFP
C’est le maire de la capitale provinciale Mekele qui a été le premier à briser le tabou. Ataklti Haileselassie déclare que oui, des soldats érythréens se sont bien battus au Tigré, sur invitation d’Addis Abeba. Selon lui, cette intervention était nécessaire car le parti tigréen du TPLF avait neutralisé le Commandement du Nord et donc une grande partie de l’armée éthiopienne. Cette révélation est une surprise tant le Premier ministre Abiy Ahmed et son administration démentent inlassablement la présence de troupes érythréennes. A Asmara, le gouvernement d’Isaias Afwerki, bien qu’ennemi intime du TPLF, niait également toute intervention. Mais les premiers soupçons sont intervenus alors qu’Abiy Ahmed remerciait l’Érythrée pour son soutien logistique fin novembre. Dans le même temps, des réfugiés passés au Soudan témoignaient de la présence de soldats érythréens. Un fait plus tard confirmé par les États-Unis et d’autres diplomates. RFI
Trois membres d’un groupe d’auto-défense ont été abattus lundi par des combattants présumés de Boko Haram dans l’extrême-nord du Cameroun, où ces jihadistes multiplient les attaques, a-t-on appris auprès des autorités locales. « Boko Haram a tué ce matin trois membres du comité de vigilance » du village de Kaliari, a affirmé à l’AFP Mahamat Chetima Abba, chef traditionnel et maire de la commune de Mozogo, ville à laquelle est rattachée Kaliari. Ces groupes d’auto-défense, composés de civils, sont notamment chargés de fournir des renseignements ou de servir d’éclaireurs aux soldats. Selon lui, les combattants jihadistes venaient du Nigeria. Le bilan a été confirmé à l’AFP par un officier de police ayant requis l’anonymat. Il a précisé que les victimes étaient âgées de 25, 30 et 40 ans. AFP
Vingt-trois tonnes d’écailles: la justice chinoise a condamné mardi à de lourdes peines 17 trafiquants qui avaient introduit depuis le Nigeria d’énormes quantités d’écailles de pangolin, une espèce en voie d’extinction. Un tribunal de la ville portuaire de Wenzhou (est) a condamné les deux « cerveaux » du trafic à 14 et 13 ans de prison, les autres membres du gang écopant de peines comprises entre 15 mois et 12 ans d’emprisonnement. La contrebande, entre 2018 et 2019, était évaluée à 180 millions de yuans (plus de 22 millions d’euros). Certains lots d’écailles étaient dissimulés dans des livraisons de gingembre, selon l’acte d’accusation. L’écaille de pangolin est prisée dans la médecine chinoise pour ses vertus curatives, non démontrées scientifiquement. Elle peut atteindre des prix très élevés. AFP
Roger Lumbala a passé le Nouvel An dans une prison française. A 62 ans, cet ancien seigneur de guerre congolais soupçonné par les Nations unies de massacres de civils – mais aussi de viols, de torture, de cannibalisme et de pillages –, a été arrêté en pleine rue à Paris le 29 décembre 2020 par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH). A l’issue d’une garde à vue de quatre-vingt-seize heures, en partie passée dans une chambre sécurisée de l’Hôtel-Dieu en raison d’un état de santé précaire, M. Lumbala a été mis en examen, samedi 2 janvier, pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de crimes contre l’humanité » et « complicité de crimes contre l’humanité ». Les faits reprochés à l’ancien chef de guerre se sont déroulés entre 2000 et 2003 dans les provinces de l’Ituri et du Haut-Uélé, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). A l’époque, Roger Lumbala est à la tête du Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N), un mouvement rebelle soutenu par l’Ouganda voisin. Le Monde
Les élections présidentielle et législatives de décembre 2018, en République démocratique du Congo, ont donné des résultats pour le moins étranges. D’un côté, il y a eu un président élu, Felix Tshisekedi, issu de la plus vieille mouvance de l’opposition congolaise, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). D’un autre côté, une majorité écrasante des parlementaires élus représentaient la plateforme politique du président sortant, Joseph Kabila, le Front commun pour le Congo (FCC). Un paradoxe électoral qui, malgré les irrégularités dénoncées par les uns et les autres, fut présenté comme étant l’expression de la volonté souveraine du peuple congolais. Il s’agissait de la première passation pacifique de pouvoir en RDC, acquise au prix d’énormes sacrifices, notamment de la part des partis d’opposition, victimes de répression brutale, d’emprisonnement, voire de pertes en vies humaines, par exemple le cas du jeune Rossy Mukendi. Le Point
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance djihadiste affiliée à Al-Qaida, a revendiqué l’attaque qui a coûté la vie à deux soldats français, samedi 2 janvier, au Mali, dans un communiqué publié par sa plate-forme de propagande Al-Zallaqa. Le GSIM, qui dénonce notamment le passé colonial français, confirme avoir « fait exploser un engin explosif » au passage du véhicule de deux soldats de la force antidjihadiste « Barkhane », dont une femme, « portant le bilan total à 5 morts en moins d’une semaine », selon ce communiqué. Le sergent Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser, tous deux issus du 2e régiment de hussards de Haguenau, près de Strasbourg (est) ont été tués dans la région de Ménaka (nord-est). Cinq jours plus tôt, trois autres soldats français avaient été tués dans la zone frontalière avec le Niger et le Burkina Faso lors d’une mission d’escorte. Le Monde avec AFP
Élus en juin par l’Assemblée générale de l’ONU, l’Inde, le Mexique, la Norvège, l’Irlande et le Kenya ont fait lundi leur entrée formelle au Conseil de sécurité, sur fond de polarisation croissante de l’instance chargée de la paix et de la sécurité dans le monde. Ces cinq pays, qui ont participé à une première réunion du Conseil visant à approuver un programme de travail bâti par la Tunisie – président en exercice en janvier -, vont y siéger pendant deux ans comme membres non-permanents. Le Conseil de sécurité compte au total 15 membres, dont cinq permanents dotés d’un droit de veto (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) et dix non-permanents, renouvelés par moitié tous les ans. Les nouveaux membres succèdent à l’Allemagne, la Belgique, la République Dominicaine, l’Indonésie et l’Afrique du Sud. En 2021, l’influence au Conseil de sécurité de l’Union européenne sera amoindrie, avec deux membres en moins (la Norvège ne faisant pas partie de l’UE et le Royaume-Uni ayant concrétisé son Brexit). AFP
Nouvelle variante du Covid-19 en Afrique du Sud : des scientifiques cherchent à comprendre la souche
Les scientifiques sud-africains affirment qu’il y a une « préoccupation raisonnable » que la nouvelle variante de Covid-19 qui se répand dans le pays pourrait s’avérer plus résistante aux vaccins actuellement en cours de déploiement au Royaume-Uni et ailleurs, et avertissent qu’elle rend le besoin d’un déploiement mondial des vaccins « encore plus critique ». « C’est une préoccupation théorique. Une préoccupation raisonnable… que la variante sud-africaine pourrait être plus résistante », réagit le professeur Shabir Madhi à la BBC. Le professeur Madhi, qui a dirigé les essais du vaccin Oxford-AstraZeneca en Afrique du Sud, a répondu aux commentaires du gouvernement britannique et des scientifiques. Il a indiqué qu’une réponse définitive viendrait probablement dans quelques semaines, à l’issue des essais approfondis qui sont déjà en cours en Afrique du Sud. BBC
Le Rwanda a interdit mardi les déplacements entre ses districts et étendu le couvre-feu nocturne pour deux semaines supplémentaires en raison d’une deuxième vague d’infections au coronavirus. Le Rwanda, l’un des premiers pays africains à avoir imposé un confinement strict l’année dernière, en mars, a enregistré au cours du seul mois de décembre la moitié du total des décès dus au Covid (105) recensés dans le pays depuis le début de l’épidémie. Lundi soir, le bureau du Premier ministre a publié un communiqué annonçant de nouvelles mesures prenant effet à partir de mardi et pour 15 jours. Le couvre-feu nocturne, entre 20H00 et 04H00, est étendu et toutes les entreprises doivent fermer à 18H00. Il est interdit à tous les véhicules, publics ou privés, d’entrer ou de sortir de Kigali, ainsi que de se déplacer entre les différents districts. AFP
Pas un chat depuis des jours… Derrière son comptoir à Lusaka, Mildred Mwenya attend désespérément les clients, mais en Zambie, premier pays d’Afrique en défaut de paiement depuis le début de la pandémie de Covid-19, la crise économique ronge le quotidien. « Le prix des marchandises augmente d’un jour à l’autre, les affaires vont mal », dit-elle à l’AFP. Pas de quoi s’acheter un petit-déjeuner, la commerçante est venue ce matin-là ouvrir sa boutique qui reste aussi vide que son estomac. L’arrêt brutal de l’économie mondiale lié à la crise du Covid-19 a frappé de plein fouet les revenus des pays émergents. Petit pays enclavé d’Afrique australe, 2e producteur mondial de cuivre, la Zambie a souffert de la dégringolade des prix des matières premières. A l’inverse, dans les supermarchés, les prix ont commencé à flamber depuis que le pays a déclaré mi-novembre qu’il ne rembourserait plus ses créanciers. AFP
Moins affectée sur le plan sanitaire par le Covid-19, l’Afrique n’est pas épargnée par les effets économiques de la pandémie, qui risque d’asphyxier les pays les plus fragiles et les plus endettés. Pour 2020, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une contraction de 3% du PIB de l’Afrique subsaharienne, « le pire résultat jamais observé pour la région », avant un rebond de 3,1% en 2021. Plus parlant, le revenu par tête devrait retomber à son niveau de 2013 : en quelques mois, une régression de sept ans. Le taux de mortalité dû au Covid (3%) est faible par rapport au poids de l’Afrique dans la population mondiale (17%), selon l’économiste et ancien ministre togolais Kako Nubukpo. Mais les pays du continent ont « abordé la crise avec des marges de manoeuvre budgétaires bien moindres que celles dont ils disposaient avant la crise financière mondiale de 2008-2009 », souligne Abebe Aemro Selassie, le chef du FMI pour l’Afrique. AFP