Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi une déclaration réclamant à son secrétaire général « d’étudier la faisabilité d’un projet civil conjoint » entre sa mission pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel avec des organisations régionales afin de mieux lutter contre les violences intercommunautaires. Dans ce texte rédigé par deux membres non permanents du Conseil, l’Irlande et le Niger, le Conseil évoque notamment la force G5 Sahel, la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine, avec lesquelles une coopération pourrait être créée. Il s’agit « d’endiguer le phénomène de plus en plus déstabilisant de la violence intercommunautaire et de prévenir sa réapparition en la région » et d’encourager « le soutien à un tel projet de la part des partenaires bilatéraux et de développement », comme la Banque mondiale ou d’autres institutions financières, ajoute la déclaration. Le Conseil demande à cet égard au chef de l’ONU, Antonio Guterres, « des options viables pour établir un tel projet » civil conjoint. AFP
Si jusqu’ici la stratégie régionale de l’Union africaine (UA) face au coronavirus a été globalement saluée, l’accélération de la pandémie dans plusieurs pays africains bouleverse la donne. Ce phénomène risque de dominer les discussions lors du sommet annuel de l’organisation qui s’ouvre ce week-end et dont les réunions se tiendront en visioconférence. « Si vous observez la courbe épidémiologique, vous remarquez une augmentation du nombre de cas dans pratiquement tous les pays d’Afrique », déclare à RFI le professeur Didier Ekouevi, président du conseil scientifique au Togo. Les chiffres confirment son propos. Selon le dernier rapport du Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (CDC), le taux de mortalité s’établit en effet à 2,5%, dépassant désormais la moyenne mondiale de 2,2%. La preuve que la deuxième vague est bel et bien là. La première vague avait relativement épargné l’Afrique, grâce en partie au rôle joué par le CDC, une agence spécialisée de l’Union africaine, dans la lutte contre le coronavirus. RFI
L’organisation internationale de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a accusé jeudi l’armée camerounaise d’avoir tué « au moins neuf civils » le 10 janvier dans les zones anglophones en proie à un sanglant conflit séparatiste. L’armée, qui combat depuis près de quatre ans des groupes armés indépendantistes dans deux régions de l’ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise, avait démenti dès le lendemain, assurant seulement avoir tué « quelques terroristes » dans le village de Mautu. « Une cinquantaine de soldats arrivés à pied (…) ont commencé à tirer sans discernement alors que les gens prenaient la fuite », affirme dans un communiqué HRW, citant de nombreux témoins et des ONG locales. Les soldats « ont tué au moins neuf civils » dont « une femme de 50 ans et une fille de 6 ans », précise l’ONG. Elle accuse en outre les militaires d’avoir « pillé des dizaines de foyers » de Mautu. AFP
L’état d’urgence sera-t-il prolongé en Centrafrique ? L’Assemblée nationale, réunie en session extraordinaire, doit en décider ce vendredi. Il avait été instauré dans la foulée de l’offensive lancée contre Bangui par la coalition de groupes armés CPC mi-janvier. Depuis, la rébellion n’a pas plus menacé directement la capitale, mais dans l’intérieur du pays, la situation semble s’enliser sur le terrain. Ces derniers temps, les rebelles de la CPC ont semblé éviter autant que possible les affrontements directs avec les forces armées centrafricaines et leurs alliés. Ils n’ont par exemple opposé presqu’aucune résistance avant de libérer Boda ou Bossembélé. Mais il s’agit de « replis stratégique » estime une source militaire. « Plutôt que de s’épuiser au combat, ils partent en brousse, puis se déplacent par petits groupes, pour disperser et affaiblir leurs adversaires » estime cette cette source. RFI
Le Conseil de sécurité de l’ONU a ordonné jeudi au secrétaire général de l’Organisation, Antonio Guterres, de déployer une avant-garde d’observateurs du cessez-le-feu en Libye, selon une lettre obtenue par l’AFP. « Alors qu’ils étudient votre recommandation d’amender le mandat de la Mission de soutien des Nations unies en Libye (Manul), les membres du Conseil de sécurité vous demandent d’établir et de déployer rapidement une avant-garde en Libye », indique cette missive qui a fait l’objet de négociations pendant plus d’une semaine. Le Conseil précise dans sa lettre attendre sous 45 jours au maximum un rapport sur les préparatifs menés par cette équipe d’observateurs, ainsi que ses propositions pratiques, pour amender le mandat de la Manul et mener à bien une opération d’observation amenée à prendre de l’ampleur progressivement et à s’étendre géographiquement. AFP
Les principales bases du front sud du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) sont tombées. Le rapport de force a tourné en faveur de l’armée sénégalaise. Les rebelles se sont repliés plus à l’ouest. Un replis tactique, pour reconstituer de nouvelles bases. Dans cette guerre silencieuse, sans couverture médiatique, ni le Sénégal, ni le MFDC ne communique sur un quelconque bilan. Le rapport de force sur le terrain a donc tourné en faveur de l’armée sénégalaise qui a utilisé de gros moyens pour déloger les rebelles de leurs bases. Ils se sont replié par petits groupes avec armes et bagages pour disent-ils, poursuivre le combat ailleurs. Il reste à savoir si l’armée sénégalaise pourra sécuriser le retour au bercail des personnes déplacées et occuper effectivement un terrain totalement miné. RFI
Avant de prendre le relais de son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa à la tête de la présidence de l’Union africaine, Félix Tshisekedi a reconnu la compétence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. La RDC a ratifié en décembre dernier la charte portant création de la Cour, devenant ainsi le 31e pays membre. Cette reconnaissance de la compétence de la Cour africaine des droits de l’homme par la République démocratique du Congo aura des conséquences juridiques. Ainsi, un juge congolais va être désigné et siégera à la Cour. A cela s’ajoute le fait que les arrêts qu’elle rendra seront désormais opposables à la RDC et que les avocats congolais pourront y exercer leur fonction. DW
En Éthiopie, énième report du procès des 24 opposants au Premier ministre Abiy Ahmed emprisonnés depuis juillet dernier. Parmi eux, le très charismatique Jawar Mohammed, ancien allié du Premier ministre et représentant la frange nationaliste Oromo, l’ethnie majoritaire dans le pays. En prison depuis huit mois, ils sont accusés de terrorisme et d’incitation à la haine. Pour eux le temps presse, car les élections sont prévues pour début juin. Ils ont passé la vitesse supérieure en entamant une grève de la faim la semaine dernière. … Alors que les élections ont lieu dans exactement quatre mois, il sera très difficile d’y prendre part assure l’OFC, qui avait à l’époque participer à l’ascension d’Abiy Ahmed au poste de Premier ministre. Depuis labellisé comme un parti d’opposition, l’OFC est aujourd’hui paralysé par l’emprisonnement de ses leaders ainsi que la fermeture de la plupart de ses bureaux dans le reste du pays. RFI
Dans son village de Twail Saadoun au Darfour-Sud, Adam Omar ne cache pas son chagrin devant sa hutte au toit de chaume, après la perte de plusieurs proches dans des violences qui ont secoué fin janvier cette région soudanaise. « J’ai perdu sept membres de ma famille dans les heurts », se désole l’homme de 75 ans dans son village, situé à 85 kilomètres de Nyala, capitale du Darfour-Sud, dans le sud-ouest du Soudan. M. Omar appartient à la tribu des Fallata qui a perdu beaucoup de ses membres depuis le déclenchement en 2003 du conflit au Darfour entre les forces à majorité arabe du régime de l’ex-président Omar el-Béchir, destitué en avril 2019, et des minorités ethniques s’estimant marginalisées. Les violences ont fait quelque 300.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, essentiellement durant les premières années du conflit, selon l’ONU. AFP
Plusieurs camps de terroristes islamistes, dans le Nord-Est du Nigeria, à la frontière entre les Etats de Yobe et du Borno, ont été repris par l’armée nigériane. Ces camps ont été occupés pendant plusieurs années par des jihadistes du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) affilié à l’Etat islamique. L’armée a repris le camp de Dole, dernier bastion d’Iswap dans la zone appelée « triangle de Timbuktu ». Deux importants commandants d’Iswap, Modu Sulum et Ameer Modu Borzogo, et plusieurs combattants ont pris la fuite. Les combats ont duré presque un mois mais aucun bilan officiel n’a été communiqué de cette opération. Sahel Intelligence
L’état-major des armées à Paris a donné quelques informations sur l’attaque, mercredi, du camp des forces armées maliennes de Boni, dans la région de Mopti. Si dix soldats maliens ont perdu la vie lors de cette attaque qui est la plus meurtrière depuis le début de l’année, l’armée française estime que les forces maliennes se sont bien comportées face à l’ennemi, signe d’une montée en gamme. L’opération « Éclipse » s’était achevée précisément dans cette partie du Gourma. Ce mois de janvier, les forces armées maliennes et la force Barkhane ont ratissé la région de Boni, située à mi-chemin de Douentza et d’Hombori, le long de la route nationale 16. Opération dont le bilan se solde par la destruction de 7 pick-up, 200 motos et d’importantes saisies d’armes et explosifs. Et pourtant, c’est encore là que les jihadistes du Rvim, affiliés à al-Qaïda, ont frappé. Plus surprenant encore, ils ont attaqué le camp de Boni avec un Casspir, un véhicule blindé de transport de troupes long de 7 mètres et pesant 12 tonnes, contraignant les forces armées maliennes à abandonner le camp. Une manœuvre tactique réussie, défend l’état-major des armées. RFI
Se dirige-t-on vers un changement de stratégie au Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme ? La question se pose depuis les propos tenus par le premier ministre, en marge de son discours de politique générale, ce jeudi. Christophe Dabiré a affirmé qu’il n’excluait pas de négocier avec les groupes jihadistes. Ces propos ont été prononcés en réponse à la question d’un député de l’opposition, précise-t-on ce matin au sein du gouvernement. Ce n’était pas dans le discours de politique générale du Premier ministre et du côté des autorités, clairement, on cherche à minimiser l’ampleur de ces déclarations. Christophe Dabiré n’a d’ailleurs parlé hier que de « la possibilité d’engager éventuellement des discussions avec les groupes jihadistes », sous-entendu, rien n’est encore fait, rien n’est encore décidé. Le Premier ministre a surtout donné hier l’impression de vouloir ouvrir la porte à de possibles discussions. « Les négociations avec les terroristes, nous ne disons pas que le Burkina Faso est contre, a-t-il dit, parce que même les grands pays (…) sont arrivés à un moment où a un autre à s’asseoir autour d’une table avec les terroristes. » RFI
Le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU rappelle que la Minusma joue aussi un rôle politique. … Douze missions de maintien de la paix et plus de 90 000 casques bleus sont sous sa responsabilité. De retour du Mali où environ 12 000 soldats sont déployés dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, souhaite donner à cette mission plus de capacités de réaction. Le Monde
Les douanes sud-africaines ont annoncé jeudi 4 février la saisie de cornes de rhinocéros d’une valeur estimée à 3,5 millions de dollars, camouflées en cartouches d’encre pour imprimante, la quatrième prise de ce type en sept mois. Dix-huit morceaux de cornes de rhinocéros ont été découverts lors d’une inspection de routine à l’aéroport international Oliver-Reginald-Tambo de Johannesburg, ont indiqué les douanes dans un communiqué. Emballée dans des « vêtements traditionnels », la cargaison était déclarée comme contenant des cartouches d’imprimante destinées à la Malaisie. L’envoi a été scanné avec des rayons X et « l’analyse d’images reflétait des objets ressemblant à la forme de cornes de rhinocéros », ont indiqué les douanes. Aucune arrestation n’a été effectuée car le colis a été envoyé par courrier. Le Monde avec AFP