Au Nigéria, un drone de l’armée tue par erreur 85 civils lors d’une fête
Un drone a tué par accident au moins 85 civils dimanche dans un village de l’État de Kaduna, dans le nord-ouest du pays, ont déclaré mardi 5 décembre des responsables des services d’urgence, ce qui constitue l’un des accidents de frappe aérienne militaire les plus meurtriers du pays. Le président Bola Ahmed Tinubu a par ailleurs ordonné mardi l’ouverture d’une enquête après que l’armée a reconnu qu’un de ses drones avait accidentellement frappé le village de Tudun Biri pendant que les habitants célébraient une fête musulmane. L’armée n’a pas donné de chiffres sur les victimes, mais des habitants ont déclaré que 85 personnes, dont beaucoup de femmes et d’enfants, avaient été tuées…Les forces armées nigérianes ont souvent recours aux frappes aériennes dans leur lutte contre les milices appelées « bandits » dans le nord-ouest et le nord-est du pays, où des groupes terroristes mènent un conflit qui dure depuis 14 ans. France 24 avec AFP
Niger: les nouvelles autorités annoncent la fin de deux missions de l’Union européenne
Au Niger, les nouvelles autorités ont annoncé lundi 4 décembre mettre fin à deux missions de défense et de sécurité de l’Union européenne dans le pays. Annonce faite au moment où une délégation russe se trouvait à Niamey, et moins de deux semaines après que le Parlement européen a adopté une résolution pour condamner le coup d’État et exiger la libération de Mohamed Bazoum, le président renversé le 26 juillet…La première : EUCAP Sahel Niger. Une mission civile de 120 personnes, en cours depuis une dizaine d’années, axée sur un soutien à la sécurité intérieure nigérienne, notamment pour la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et la migration irrégulière. Elle « a entraîné plus de 20 000 éléments des forces de sécurité intérieure », rappelle le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Elle a six mois pour quitter le pays. La seconde est la mission de coopération militaire de l’Union européenne, EUMPM, lancée il y a moins d’un an en appui à la lutte contre le terrorisme…Comme le Burkina Faso, le Niger a par ailleurs acté il y a quelques jours sa sortie du G5 Sahel et a abrogé la loi de 2015 sur la migration. Au moment où le Niger rompt ces accords avec les Européens, il renforce sa coopération militaire avec la Russie. Plusieurs documents « dans le cadre de ce renforcement » ont été signés ce lundi 4 décembre à Niamey, à l’occasion de la visite d’une délégation conduite par le vice-ministre russe de la Défense, qui a été reçu par le chef du CNSP, le général Tiani. RFI avec AFP
Le Burkina Faso suspend la diffusion du « Monde », au lendemain de la publication d’un article sur une attaque djihadiste
Le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso a décidé de suspendre, dans tout le pays, la diffusion du Monde, après la publication d’un article la veille…Ce dernier évoque un « article tendancieux » publié vendredi sur le site Internet du Monde, au sujet de l’attaque djihadiste sanglante qui a frappé, dimanche 26 novembre, une base militaire dans le nord du pays, et intitulé « Au Burkina Faso, la guerre de propagande fait rage après l’attaque djihadiste sur Djibo ». Selon les Nations unies, quarante civils sont morts dans cette attaque revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaida), tandis que des sources sécuritaires burkinabées avaient évoqué « quelques » soldats tués. L’Agence d’information du Burkina Faso (AIB, officielle) avait assuré que « plus de 400 terroristes » ont été abattus lors de la contre-offensive…Plusieurs médias français ont été suspendus cette année, dans ce pays dirigé depuis octobre 2022 par le capitaine Ibrahim Traoré arrivé au pouvoir par un coup d’Etat. Fin septembre, le mensuel Jeune Afrique avait été suspendu après un article qualifié de « mensonger » sur des tensions au sein de l’armée. Les chaînes de télévision LCI et France 24 ainsi que la radio RFI sont également suspendues tandis que les correspondantes des quotidiens Le Monde Afrique et Libération ont été expulsées de Ouagadougou en avril. Le Monde avec AFP
Sénégal: la caravane de campagne de Khalifa Sall empêchée d’accéder à certaines communes
Alors que la collecte des parrainages pour la présidentielle se termine ce dimanche, les candidats de l’opposition continuent de dénoncer des cas d’intimidations ou de blocages lors de leurs déplacements dans le pays. Dernier en date : Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar et candidat à la présidentielle, en tournée dans la région de Matam dans le nord du pays, s’est vu empêché d’accéder à certaines communes avec sa caravane de campagne. La caravane de campagne a d’abord été stoppée à l’entrée de la commune d’Ourossogui samedi puis une nouvelle fois dimanche à l’entrée de Matam. Selon les équipes de l’ancien maire de Dakar et opposant Khalifa Sall, à chaque fois, les forces de l’ordre ont présenté un arrêté préfectoral interdisant la circulation de convois dans cette région située à un peu plus de 500 km au nord de Dakar…Il s’agit d’une entrave à la liberté de circuler, selon Youssouf Mbow, membre de l’équipe de communication du candidat à la présidentielle…Il y a un peu plus d’un mois, le 21 et 22 oct dernier, l’opposant Khalifa Sall avait déjà été empêché par le préfet de recueillir ses parrainages dans le département de Fatick, bastion du président Macky Sall. Le ministère de l’Intérieur est pour l’heure resté silencieux face à ces différents incidents. RFI
Enrichissement illicite : 5 ans de prison ferme pour l’ex-président mauritanien
Un tribunal de Nouakchott a condamné lundi 4 décembre à cinq ans de prison ferme l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Il était jugé depuis janvier 2023 pour avoir abusé de son pouvoir afin d’amasser une fortune immense. Mohamed Ould Abdel Aziz répondait depuis le 25 janvier pour des chefs d' »enrichissement illicite », « abus de fonctions », « trafic d’influence » ou « blanchiment ». Il était jugé à côté de dix autres personnalités, dont deux anciens Premiers ministres, des anciens ministres et des hommes d’affaires. La cour n’a retenu contre lui que l’enrichissement illicite et le blanchiment. Le tribunal de Nouakchott a ordonné la confiscation des biens acquis par des agissements tombant sous le coup de ces deux qualifications. Il a aussi prononcé la déchéance de l’ancien président mauritanien Aziz de ses droits civiques. Mohamed Ould Abdel Aziz a accueilli le jugement sans broncher. Mohamed Ould Abdel Aziz, 66 ans, devient l’un des rares ex-chefs d’Etat condamnés pour enrichissement illicite dans l’exercice du pouvoir. Ses pairs sont surtout jugés par les justices nationales ou internationales pour des crimes de sang. C’est le cas ailleurs en Afrique de l’Ouest, avec l’ancien dictateur guinéen, Moussa Dadis Camara, jugé depuis septembre 2022. TV5 avec AFP
Centrafrique: la Cour pénale spéciale débute le deuxième procès de son histoire à Bangui
En Centrafrique, la Cour pénale spéciale (CPS), ouvre ce mardi 5 décembre le deuxième procès depuis sa création, à Bangui. Ce tribunal hybride composé de magistrats nationaux et internationaux est chargé de juger les crimes de guerre et contre l’humanité commis depuis 2003 dans le pays. Dix miliciens sont accusés d’avoir mené des attaques à Ndélé, dans le nord du pays, en mars et avril 2020, sur fond de conflits entre groupes armés locaux…Les accusés sont dix anciens responsables du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). Ils sont poursuivis pour crimes contre l’humanité et crime de guerre qui auraient été commis dans la ville de Ndélé, dans le nord de la Centrafrique, entre mars et avril 2020. Cette ville avait été le théâtre de violences opposant des groupes rebelles, sur fond de dissensions communautaires, politiques et commerciales pour le contrôle de ressources minières, entre les combattants du FPRC de Noureddine Adam, principalement membres de l’ethnie rounga, et ceux liés aux Goula. Le bilan avait fait état d’une centaine de morts et plusieurs maisons incendiées. RFI
Ouganda : Washington va restreindre les visas des responsables qui appliquent une loi anti-LGBT+
Les Etats-Unis ont annoncé, lundi 4 décembre, qu’ils refuseront d’accorder des visas aux responsables ougandais qui appliqueraient une loi anti-homosexualité controversée, promulguée dans le pays d’Afrique de l’Est en mai et qui comprend des sanctions allant jusqu’à la peine de mort. Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré que la mesure concernerait les responsables ougandais, qu’ils soient encore en activité ou non, et les membres de leur famille, s’il s’avère qu’ils ont joué un rôle dans la « répression de membres de populations marginalisées ou vulnérables »…Cette nouvelle décision en matière de visas, qui ne cite publiquement aucun nom, est une extension des restrictions imposées à l’Ouganda en raison d’irrégularités présumées lors de la présidentielle de 2021. Yoweri Museveni, président depuis 1986, avait obtenu un nouveau mandat lors de ce scrutin. Parallèlement, M. Blinken a également annoncé que les Etats-Unis refuseront de délivrer des visas à toute personne ayant compromis le processus électoral au Zimbabwe en août. Ce scrutin contesté a permis la reconduction du président Emmerson Mnangagwa, dont le parti dirige le pays depuis plus de quarante ans. Le Monde avec AFP
Le ministre de l’Intérieur britannique au Rwanda pour un nouveau traité sur l’immigration
Le ministre de l’Intérieur britannique James Cleverly s’est rendu mardi au Rwanda pour signer un traité visant à ressusciter un accord controversé pour expulser dans ce pays des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique s’efforce de sauver cette mesure phare de sa politique contre l’immigration illégale, après le camouflet infligé mi-novembre par la Cour suprême britannique qui a confirmé que son projet était illégal en l’état. Ce nouveau traité « répondra aux préoccupations de la Cour suprême en garantissant notamment que le Rwanda n’expulsera pas vers un autre pays les personnes transférées dans le cadre du partenariat », a précisé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué, en réponse à l’une des principales inquiétudes des magistrats…Après la décision de la Cour suprême, James Cleverly avait assuré qu’un « traité juridiquement contraignant », serait signé avec Kigali pour apporter des garanties sur le sort des migrants expulsés du Royaume Uni. Une fois signé, ce texte devra être ratifié par les Parlements britannique et rwandais…Largement distancé dans les sondages par l’opposition travailliste pour les élections législatives attendues l’année prochaine, le gouvernement conservateur s’efforce d’afficher une ligne ferme pour faire baisser l’immigration, qu’elle soit légale ou clandestine. AFP
Deux Camerounaises récompensées pour leurs recherches sur les plantes médicinales
Dans le nord rural du Cameroun, où elles sont nées, très peu de femmes accomplissent une carrière scientifique. Mais Sabine Adeline Fanta Yadang, 32 ans, docteure en neurosciences, et Hadidjatou Daïrou, 33 ans, doctorante en physiologie cellulaire, ont vaincu le sort et les préjugés. Le 8 novembre 2023, elles ont été récompensées du Prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science, parmi 30 scientifiques d’Afrique subsaharienne pour « la qualité de leur recherche ». Toutes les deux ont été saluées pour leurs travaux sur le potentiel des plantes médicinales traditionnelles au Cameroun dans le traitement des maladies cardiovasculaires et d’Alzheimer. Les deux jeunes scientifiques se côtoient au laboratoire de l’Institut de recherches médicales et d’études des plantes médicinales (IMPM) de Yaoundé, la capitale…Au Cameroun, seules 13% des jeunes filles de la tranche d’âge concernée étaient inscrites dans l’enseignement supérieur, estimait l’Unesco en 2018. Les deux chercheuses font donc figure d’exception. AFP
Afrique du Sud: Le 5 décembre 2013, Mandela entrait dans l’immortalité
Après plusieurs années de lutte contre la maladie, Nelson Mandela est décédé à son domicile de Johannesburg, a annoncé, jeudi 5 décembre dans la soirée, le président sud-africain Jacob Zuma en direct à la télévision publique. Le premier président noir d’Afrique du Sud a succombé après avoir été atteint d’une infection pulmonaire chronique pour laquelle il avait été hospitalisé à plusieurs reprises ces derniers mois…Usé par ses années de prison, Nelson Mandela avait eu de nombreuses alertes de santé par le passé…Nelson Mandela n’était plus apparu en public depuis 2010, et s’était complètement retiré de la vie politique depuis des années. Il restait cependant l’idole de tout un peuple. Emprisonné pour ses actions dans la lutte contre le régime de l’apartheid en 1963, il avait passé vingt-sept années derrière les barreaux, devenant le symbole de l’oppression d’un peuple, tandis que le monde entier manifestait pour sa libération. Prix Nobel de la paix en 1993, partagé avec le dernier président de l’apartheid, Frederik De Klerk, Mandela restera comme le premier chef d’État noir d’Afrique du Sud et comme le père de ce qu’il appela la nation arc-en-ciel. Si, comme le dit un proverbe de son ethnie xhosa, « on n’existe que par les autres », alors Nelson Mandela était, depuis bien longtemps, et bien avant de perdre la vie, immortel. Jeune Afrique