Revue de presse du 5 avril 2024

La junte nigérienne dissout les conseils des collectivités territoriales
Le chef du régime militaire au pouvoir au Niger a dissous jeudi par ordonnance les conseils des collectivités territoriales élus fin 2020, et la capitale Niamey sera dirigée par un militaire, ont annoncé la télévision et la radio publique…Les conseils municipaux dirigent des communes, parfois regroupées au sein d’une plus grande ville. Aucune explication à cette dissolution n’a été donnée. Par un autre décret, le général Tiani a nommé des personnes chargées de diriger les collectivités, a ajouté la télévision. Celles-ci sont des militaires, des officiers de la police et des civils, selon la liste lue par la radio publique. La capitale Niamey sera désormais dirigée par un colonel de l’armée en remplacement du maire Oumarou Dogari. AFP

En Tunisie, l’instance chargée de superviser les élections va coopérer avec la Russie
Pour la première fois, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), chargée de l’organisation des scrutins en Tunisie, a signé le 15 mars un mémorandum de coopération avec la Commission électorale centrale de la fédération de Russie. Et c’est dans ce cadre que Farouk Bouasker, président de l’ISIE, s’est rendu à Moscou pour participer à la mission internationale d’observation du scrutin présidentiel russe…La diplomatie tunisienne, autrefois éloignée de la sphère d’influence russe, affiche depuis plusieurs mois une volonté de rapprochement, marquée notamment par la visite du ministre des affaires étrangères tunisien, Nabil Ammar, à Moscou en septembre 2023, suivie par celle de son homologue, Sergueï Lavrov, à Tunis en décembre de la même année. Ce rapprochement survient à un moment où les relations se sont durcies entre Tunis et ses partenaires occidentaux. Le Monde

Rwanda : pour Emmanuel Macron, la France « aurait pu arrêter le génocide », mais n’en a « pas eu la volonté »
A quelques jours du 30e anniversaire du début des massacres au Rwanda et alors qu’il avait déjà reconnu, en 2021, les « responsabilités » de la France dans le génocide, le président de la République, Emmanuel Macron, a estimé que la France « aurait pu arrêter le génocide » des Tutsi, en 1994, « avec ses alliés occidentaux et africains », mais « n’en a pas eu la volonté », a fait savoir l’Elysée, jeudi 4 avril…Emmanuel Macron s’exprimera toutefois dimanche « par une vidéo qui sera publiée sur ses réseaux sociaux », a rapporté son entourage. « Le chef de l’Etat rappellera notamment que, quand la phase d’extermination totale contre les Tutsi a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d’agir, par sa connaissance des génocides que nous avaient révélée les survivants des Arméniens et de la Shoah, et que la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n’en a pas eu la volonté », a affirmé la présidence. Le Monde avec AFP

L’opposition togolaise appelle à trois jours de manifestations
Des partis d’opposition et un groupe de la société civile au Togo ont appelé à trois jours de manifestations contre le report des élections législatives et régionales, au lendemain de l’arrestation de neuf opposants et dans un contexte tendu depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution fin mars. Quatre partis d’opposition (ADDI, ANC, FDR et PSR) et une organisation de la société civile (FCTD) « appellent les populations à les rejoindre pour une grande manifestation de protestation les 11, 12 et 13 avril », dans une déclaration publiée jeudi, et « demandent aux candidats de poursuivre la campagne sur toute l’étendue du territoire national ». Au Togo, les manifestations sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé lors de laquelle un gendarme a été tué. Cet appel à manifester intervient au lendemain de l’annonce du report des élections législatives et régionales, initialement prévues le 20 avril, afin, selon les autorités, de donner le temps à l’Assemblée nationale d’étudier une seconde fois le projet de nouvelle Constitution qu’elle a adoptée le 25 mars. AFP

Gabon: une quarantaine de partis dénoncent un dialogue non-inclusif
Au Gabon, les débats au dialogue national inclusif, ouvert mardi, n’ont pas encore démarré. Hier jeudi, les présidents des commissions et sous-commissions ont été nommés par décret présidentiel. Le même décret affecte tous les commissaires dans une commission. Un groupe d’une quarantaine de partis, réunis au sein d’un comité de veille de la coalition pour un véritable dialogue inclusif, sont montés au créneau. Au cours d’une conférence de presse, les représentants de ces partis ont dénoncé l’accaparement de tous les rôles par le comité d’organisation et regretté l’affectation de force de leurs représentants au dialogue dans des commissions dont ils n’ont pas forcément la compétence. RFI

Côte d’Ivoire : échange téléphonique entre l’ex-premier ministre Soro et le président Ouattara
L’ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro, en exil depuis 2019, indique avoir échangé au téléphone avec le Chef de l’État, Alassane Ouattara pour saluer « le début de la décrispation politique » dans le pays. Il l’a fait savoir dans un bref communiqué publié sur les réseaux sociaux ce 4 avril. Selon l’entourage de M. Soro, il s’agit du premier échange direct entre les deux hommes depuis près de cinq ans…Ancien chef de la rébellion qui contrôlait la moitié Nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000 puis Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro s’est brouillé avec Alassane Ouattara en 2019, année de son départ en exil. Il a été condamné en 2020 en son absence à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » en Côte d’Ivoire, puis à la perpétuité un an plus tard pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Il est depuis fin 2023 revenu en Afrique et se trouve entre le Niger, le Burkina et le Mali. AFP

RDC: Au moins 33 morts dues aux bombes larguées et engins manipulés en 14 mois
Trente-trois personnes sont mortes à la suite des bombes larguées et engins manipulés, entre janvier 2023 et mars 2024, au Nord-Kivu. Le coordonnateur de la Synergie de lutte anti-mines (SYLAM), Marion Ngavo a donné ces statistiques, en marge de la journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines, célébrée le 4 avril de chaque année. Il a indiqué que ces engins explosifs ont fait au moins 74 victimes au cours de cette période…Il a fait savoir qu’au Nord-Kivu, il y a beaucoup d’engins explosifs, dans le territoire de Beni à Nobili, à Bulese, dans le Nyiragongo, Masisi, Minova et Rutshuru qui connaissent des combats entre des rebelles et les FARDC. SYLAM a marqué 19 zones dangereuses au Nord-Kivu mais elle est butée aux diverses à savoir : l’insécurité, l’accès difficile aux routes et le faible financement. Radio Okapi

Que cherche la Hongrie au Tchad ?
Ce n’est pas étonnant [que] la Hongrie, un petit pays en Europe centrale, et le Tchad, un Etat sahélien immense, mais beaucoup moins peuplé, n’ont jusqu’à présent que peu de relations bilatérales. La Hongrie n’a même pas de mission diplomatique au Tchad, et c’est pareil dans l’autre sens. Et pourtant, c’est le pays de Victor Orban qui veut aider le Tchad à se stabiliser en envoyant 200 soldats au Tchad, ainsi que de l’aide au développement et humanitaire. Les relations se sont intensifiées depuis l’automne dernier. Au début de l’année, l’organisation étatique hongroise, Hungary Helps, a ouvert son premier bureau de représentation en Afrique, à N’Djamena, au Tchad…Quelques formalités bilatérales font encore obstacle au démarrage de la mission hongroise. On ne sait donc pas si l’opération débutera avant ou après le scrutin du 6 mai 2024. Quoi qu’il en soit, ce serait la première fois que la Hongrie enverrait des unités entières en Afrique pour une mission militaire – et sans mandat international. DW

Paris se dit prêt à investir au Sahara occidental avec le Maroc
La France est prête à investir aux côtés du Maroc au Sahara occidental, territoire revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, a déclaré le ministre français au Commerce extérieur Franck Riester, entamant jeudi une visite au Maroc…Rappelant la visite à Rabat du ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné fin février, qui avait pour objectif de réchauffer les liens après une série de crises diplomatiques, M. Riester a de nouveau salué les « efforts du Maroc en termes d’investissements dans le Sahara »…Le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole, est contrôlé en majeure partie par le Maroc mais revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. L’ONU considère qu’il s’agit d’un « territoire non autonome ». AFP

Angola : la condamnation à cinq ans de prison du fils de l’ancien président dos Santos annulée
La condamnation à cinq ans de prison pour fraude prononcée en 2020 contre le fils de l’ancien président de l’Angola, José Eduardo dos Santos, a été annulée et jugée « inconstitutionnelle », a déclaré la Cour constitutionnelle dans une décision publiée jeudi 4 avril. La précédente décision concernant José Filomeno dos Santos, 46 ans, viole « les principes de légalité, du contradictoire, de jugement équitable et cohérent ainsi que les droits de la défense », a estimé la plus haute juridiction du pays dans une décision consultée par l’Agence France-Presse (AFP). Il n’a pas été immédiatement précisé si José Filomeno dos Santos, dit « Zenu », qui purge actuellement sa peine assigné à résidence, sera déclaré libre ou si un nouveau procès devra avoir lieu. Dirigeant du fonds souverain angolais entre 2013 et 2018, il était accusé avec trois coprévenus d’avoir transféré illégalement 500 millions de dollars de la Banque centrale vers le compte londonien d’une agence du Credit suisse, dans le cadre d’une fraude qui leur aurait permis de détourner jusqu’à 1,5 milliard de dollars. Condamné en 2020 à cinq ans de prison, il avait été la première personnalité de l’ancien régime sanctionnée pour des faits de corruption. Le Monde avec AFP

Culture: la bibliothèque de l’ex-président sénégalais Léopold Sédar Senghor en vente
[C]e sont les milliers d’ouvrages ayant appartenu à l’ex-président sénégalais Léopold Sédar Senghor qui vont être vendus aux enchères le 16 avril prochain à Caen, en France. Ce sont plus de 300 lots qui sont mis en vente, pour des sommes allant de 20 à 3 000 euros. Un trésor littéraire et patrimonial qui risque d’être éparpillé. Le groupe de recherche international Léopold Sédar Senghor (groupe de chercheurs et d’universitaires fondé en 2022) appelle, dans une lettre adressée aux nouvelles autorités de Dakar, à racheter le lot avant qu’il ne soit trop tard, comme l’avait fait le gouvernement précédent en 2023 lors de la vente d’effets personnels du « président poète » disparu le 20 décembre 2001, à l’âge canonique de 96 ans. Le « président poète » sénégalais s’est éteint dans son domicile de Verson, en Normandie, où il s’était installé avec son épouse, après avoir quitté volontairement le pouvoir en 1980. RFI