Le président élu du Niger, Mohamed Bazoum, prête serment vendredi à Niamey en pleine crise, deux jours après « une tentative de coup d’Etat » au moment où ce pays est frappé par les pires attaques jihadistes de ces dernières année. Plusieurs chefs d’Etat africains doivent assister à la prestation de serment prévue à la mi-journée de Mohamed Bazoum, un très proche du président sortant Mahamadou Issoufou. Le passage de relais entre MM. Issoufou et Bazoum est le premier entre deux présidents démocratiquement élus dans un pays à l’histoire marquée par les coups d’Etat. … La cérémonie d’investiture qui se tient au Centre international de conférence de Niamey, a lieu peu après « une tentative de coup d’Etat », selon le gouvernement. AFP
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Somalie, James Swan, a condamné dimanche les attaques contre des bases de l’Armée nationale somalienne (ANS) dans les localités de Barire et Awdhigle, situées d’une trentaine de km l’une de l’autre, dans le sud du pays. Selon le responsable onusien, de telles attaques visent à miner les efforts de reconstruction de la Somalie. « Nous présentons toutes nos condoléances pour les pertes humaines et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés », a-t-il ajouté. Lors de ces attaques, menées par le groupe terroriste al shebab, six militaires ont été tués et quatre blessés. En riposte et selon le ministre de la Défense Hassan Haji, l’armée nationale somalienne a infligé de lourdes perdes aux assaillants. Au moins une centaine de terroristes ont été éliminés et 15 autres arrêtés. Sahel Intelligence
Un nombre « important » de rebelles ont été abattus par les forces mozambicaines dans les opérations visant à reprendre la ville de Palma (nord-est), tombée aux mains de groupes djihadistes après une sanglante attaque le 24 mars, ont déclaré, dimanche 4 avril, les militaires sur place. « Ce n’est pas encore terminé (…), mais un nombre important de terroristes ont été abattus », a déclaré devant les caméras de journalistes embarqués le commandant des opérations à Palma, Chongo Vidigal. Il y a onze jours, des groupes armés ont attaqué la ville portuaire stratégique dans un raid soigneusement préparé, lancé à seulement quelques kilomètres d’un mégaprojet gazier de plusieurs milliards d’euros piloté par le groupe français Total. Le Monde avec AFP
La réunion ministérielle sur le barrage de la Renaissance a été officiellement ouverte, dimanche 4 avril, à Kinshasa. Les ministres éthiopien, soudanais et égyptien des Affaires étrangères ont fait le déplacement dans la capitale congolaise. Ils espèrent avancer vers la résolution du conflit né de la construction de ce barrage sur le Nil par les Éthiopiens. Côté congolais, on espère que cette rencontre marquera le point de départ du processus de la concrétisation d’un accord entre les parties en conflit sur ce barrage controversé. RFI
Le ministre éthiopien des Affaires étrangères a annoncé samedi 3 avril le début du retrait des troupes érythréennes du Tigré. Mais la région est dans un quasi huis clos et personne ne l’a encore confirmé. Le gouvernement éthiopien avait reconnu il y a seulement quelques jours la présence de troupes érythréennes sur son territoire. Il affirme désormais que celles-ci sont en train de se retirer de la province du Tigré. Cette annonce des autorités éthiopiennes intervient alors que les accusations n’ont cessé de se multiplier ces dernières semaines contre les troupes érythréennes. Vendredi, le G7 a dénoncé des « massacres et des violences sexuelles » commises de manière systématique par les soldats érythréens qui se seraient rendus responsables de viols, de pillages et du meurtre de plusieurs centaines de civils dans le nord du Tigré. Les membres du G7 ont appelé à un « retrait rapide, inconditionnel et vérifiable » des soldats érythréens, lequel serait suivi d’un « processus politique acceptable pour tous les Éthiopiens ». RFI
Au Bénin, l’opposante Reckya Madougou a-t-elle été placée en détention provisoire par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme sur ordre de la chancellerie ? C’est en tout cas ce que dénonce un juge de cette Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. Sur RFI, Essowé Batamoussi témoigne. Ce magistrat, membre de la chambre des libertés et de la détention de la Criet, vient de démissionner de la Cour. Il a fui le Bénin par crainte de représailles, dit-il. Il affirme que la Cour a reçu des « instructions » du pouvoir politique, qu’elle n’est pas indépendante. “Toutes les décisions que nous avons été amenées à prendre l’ont été sous pression. Je citerai la dernière, celle qui a vu le placement de Reckya Madougou, en détention donc. Dans ce dossier nous avons été sollicités par la chancellerie, car le dossier ne comportait aucun élément qui pouvait nous décider à la mettre en détention. Ce n’était pas la première fois. Il y a eu pas mal de dossiers où nous avons reçu des instructions de la chancellerie.” RFI
Le 11 avril prochain, le Tchad se rendra aux urnes. Une élection présidentielle qui se déroulera de nouveau dans un climat tendu. Des défenseurs des droits de l’Homme, des membres de la société civile, des opposants voire des journalistes se plaignent de la répression des services de sécurité. Ces voix discordantes sont en effet perçues comme des ennemis du pouvoir en place. Certaines parmi elles sont incarcérées, disparaîssent, assassinées ou contraintes à l’exil. Pourtant, l’arrivée au pouvoir du président Idriss Déby Itno, il y a 30 ans, avait suscité de l’espoir au sein des populations. L’histoire de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh est l’une des illustrations les plus palpables de la répression contre les adversaires au pouvoir d’Idriss Déby. L’opposant est porté disparu depuis février 2008. Il y a aussi les cas de Moïse Nodji Ketté, président du Comité du sursaut national pour la paix et la démocratie, abattu dans le sud du pays en septembre 2000 et d’Abbas Koty Yacoub, compagnon d’armes du Président Deby, qui a été abattu en octobre 1993 à N’Djamena. DW
Dans un rapport rendu public le 2 avril, la Commission nationale des droits humains (CNDH) du Niger a confirmé qu’une fillette et deux jeunes femmes avaient été violées par des éléments tchadiens du G5 Sahel au cours du mois de mars dans la région de Tillabéri. Le 2 avril, la CNDH a publié les conclusions de son enquête de terrain au sujet des allégations de viols perpétrés par des soldats tchadiens du G5 Sahel dans le département de Tera, au Niger, où ceux-ci étaient cantonnés avant de rejoindre la zone dite « des trois frontières ». Après avoir rencontré les autorités administratives et judiciaires, les témoins et les victimes présumées, la CNDH a conclu au bien-fondé des accusations contre les militaires. Jeune Afrique
Il était environ 9h30 heure locale lorsque les positions militaires de N’Gagam et du PK5 dans le département de Diffa ont été prises pour cible. Le ministère de la Défense nigérien évoque dans son communiqué « une double attaque menée par des groupes armés terroristes venus d’un pays voisin », qu’il ne cite pas. Des hommes qui seraient arrivés à bord d’une vingtaine de pick-up. Le communiqué ajoute que plusieurs terroristes ont été neutralisés et que leur matériel a été détruit par des frappes aériennes. L’attaque a immédiatement été qualifiée de « terroriste » par les autorités. Elle est intervenue au lendemain de l’investiture du nouveau président Mohamed Bazoum. Cette région de Diffa, riveraine du lac Tchad, a fait l’objet depuis 2015 de nombreuses attaques meurtrières revendiquées par Boko Haram et par le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest, une branche dissidente de Boko Haram. Les jihadistes ont établi au fil des ans plusieurs bases dans ce secteur où les attaques contre des civils se sont multipliées depuis le début de l’année. RFI
Au moins six supplétifs civils engagés dans la lutte antijihadiste ont été tués jeudi soir dans une embuscade dans le nord du Burkina Faso, a appris vendredi l’AFP de sources sécuritaire et locale. « Un groupe est tombé dans une embuscade ce jeudi soir dans la commune de Dablo, six éléments (civils) ont été tués et un autre a été blessé », a affirmé un des responsables des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des civils recrutés pour lutter contre les jihadistes. Dablo est situé à 120 km au nord de la capitale Ouagadougou. Ce groupe effectuait une opération de « ratissage après la disparition d’un volontaire du village de Dou, lorsqu’il été pris pour cible », a expliqué ce responsable. AFP
Quatre Casques bleus tchadiens ont été tués vendredi au Mali dans une attaque jihadiste contre un camp de la Mission de l’ONU qui a été condamnée « dans les termes les plus forts » par le secrétaire général de l’ONU. L’attaque, qui porte à dix le nombre des Casques bleus tués au Mali depuis le début de l’année, a frappé à l’aube le camp de la Minusma à Aguelhok, où se trouve un contingent de soldats tchadiens, à un peu moins de 200 kilomètres de la frontière algérienne. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, « présente ses sincères condoléances au Gouvernement et au peuple tchadien et offre sa profonde sympathie aux familles et proches des victimes », a indiqué son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans un communiqué faisant état de la mort de « quatre Casques bleus du contingent tchadien » et de 19 blessés. Il a salué « le courage et la bravoure des Casques bleus qui ont vigoureusement repoussé l?attaque ». AFP
Alors que l’Inde a suspendu ses livraisons de vaccins, ce qui devrait empêcher le Nigeria de recevoir comme prévu plusieurs millions de doses fin mars, le pays annonçait cette semaine qu’il progressait dans le développement de son propre vaccin. En janvier, Abuja a débloqué une enveloppe de 25 millions de dollars pour mettre au point une réponse vaccinale locale. Pour l’heure, deux candidats vaccins sont en cours d’élaboration selon la task force présidentielle mise en place par l’tat fédéral. RFI
Sidiki Abass, accusé de crimes de guerre et chef d’un des plus puissants groupes armés qui cherche à renverser le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, est mort des suites de ses blessures reçues lors d’une attaque en novembre, selon son mouvement. Dans un communiqué, le groupe « 3R » (pour « Retour, réclamation et réhabilitation ») a annoncé la « triste nouvelle du décès de son président fondateur, le général Sidiki Abass, le 25 mars », dans un centre de santé du nord du pays. Il est décédé « suite aux blessures graves qu’il a subies pendant les attaques qui ont eu lieu précisément à Bossembélé le 16 novembre 2020 », a indiqué le général Bobbo, signataire du communiqué et qui a authentifié le document auprès de l’AFP. « Le général Bobbo est le nouveau leader du mouvement 3R », ajoute le communiqué. AFP
« J’ai vu mon mari tué sous mes yeux »: une dizaine de femmes ont témoigné jeudi au procès de l’ancien chef de milice Amadé Ouérémi sur la terreur qu’il fit régner dans la ville de Duékoué, théâtre des pires massacres dans l’ouest de la Côte d’Ivoire en 2011, lors de la crise post-électorale. Surnommé « le Seigneur », Amadé Ouérémi, 57 ans, comparaît depuis le 24 mars devant la cour d’assises d’Abidjan, accusé « d’assassinats massifs ». Cet ex-chef de guerre, alors en lutte, à la tête de sa milice, contre les milices rivales et forces gouvernementales soutenant le régime du président Laurent Gbagbo, comparait notamment pour des tueries perpétrées le 28 mars 2011 dans le quartier Carrefour de Duékoué, où 817 personnes furent exécutées en une journée, selon la Croix-Rouge, 300 selon l’ONU. Il encourt la prison à perpétuité. AFP
« Chaque jour des gens disparaissaient »: à Tarhouna, une fratrie de six a longtemps fait régner la terreur, éliminant méthodiquement les opposants à leur milice, voire leurs proches. Bien que les Kaniyat aient finalement été bannis, leur ombre plane toujours sur la cité libyenne. Tarhouna, localité rurale à quelque 80 km de la capitale Tripoli: un petit groupe d’hommes afflue vers une vaste esplanade dominée au loin par une colline rocailleuse et grisâtre. Sur le flanc gauche, une dizaine d’ambulances sont postées à intervalles réguliers. En face se dresse une mosquée au ton ocre. Quelques palmiers chenus complètent le décor. Des affiches placardées sur un mur attirent aussi le regard: ils portent les noms et portraits des « martyrs » de Tarhouna, y compris des enfants. Comme souvent depuis l’été 2020, des habitants se retrouvent pour une prière funéraire, les vendredis, au gré des cadavres exhumés. Ce jour-là, on en dénombre treize. AFP
Présenté début mars, l’amendement au Code de la nationalité permettant de déchoir des Algériens de la diaspora de leur nationalité avait suscité de vives réactions. Dimanche 4 avril, le président, Abdelmadjid Tebboune a annoncé que ce projet controversé avait été « retiré » en raison de « son interprétation erronée ». « La double nationalité ou la pluri-nationalité n’est pas un crime et nous respectons cela, car supposé apporter un plus au pays d’origine du concerné dans un climat empreint de nationalisme », a-t-il précisé, lors d’une interview télévisée. « Cette procédure concernait uniquement la question de l’atteinte à la sécurité de l’État que nous défendrons d’une manière ou d’une autre », a ajouté le président. Cet amendement au Code de la nationalité a été présenté au début du mois, suscitant un tollé au moment où le mouvement de contestation contre le régime, le Hirak, soutenu par une grande partie de la vaste diaspora algérienne, a repris ses manifestations hebdomadaires. France24 avec AFP
Le groupe français Total a évacué tout le personnel de son site gazier dans le nord-est du Mozambique, neuf jours après l’attaque djihadiste dans la commune de Palma, et le projet de plusieurs milliards d’euros était, vendredi 2 avril, complètement à l’arrêt. Le 24 mars, des groupes armés ont attaqué cette ville portuaire de 75 000 habitants, tuant des dizaines de civils, de policiers et de militaires. Soigneusement préparé, le raid lancé à seulement quelques kilomètres du mégaprojet gazier, sur la péninsule d’Afungi, a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI). « Total a pris la décision d’évacuer l’ensemble du personnel. A cet instant, toutes les installations sont abandonnées », a affirmé vendredi à l’Agence France-Presse une source militaire. « Total est parti », a confirmé une source sécuritaire. Des rebelles ont été repérés ces derniers jours à proximité du site de Total, selon une source de sécurité. Le Monde avec AFP
Sécheresse assoiffant leur animaux, maladies décimant les troupeaux, violents conflits avec les cultivateurs… Dans le désert tchadien, les nomades arabes sont de plus en plus contraints à la sédentarité. Au milieu des plantes épineuses dont raffolent ses dromadaires, sur une terre aride balafrée par de longues crevasses, Chérif Hamit, un chèche blanc immaculé sur le crâne, est ici dans son jardin. En un sifflement, le jeune nomade arabe retrouve ses bêtes à bosse dispersées dans une végétation aux airs de désert, jaunie par les puissants rayons du soleil qui frappent en saison sèche la province du Guéra, au centre du Tchad. Le rappel du troupeau est rapide : ses dromadaires ne sont plus que quatre. Il y a encore huit ans, le cheptel de son père comptait 70 têtes. Ce dernier était alors chef de clan au sein de la tribu arabe Ouled Rachid, installée pour quelques mois dans les environs de Mongo, le chef-lieu de la province. La tâche était autrement plus ardue et personne au sein du clan ne s’imaginait un jour devoir se poser la question de l’avenir de cette tribu, qui parcourt depuis des décennies les 500 kilomètres qui séparent Mongo de leur ouadi (cours d’eau temporaire), en plein désert du Sahara. Jeune Afrique
Sur la plage de Petit-Mbao, en grande banlieue de Dakar, un attroupement se forme à la nuit tombante autour d’une arène rectangulaire délimitée par des barrières. A l’intérieur, huit lutteurs dansent au rythme des percussions : sabars, djembés et dum-dum. Ils préparent la cérémonie d’ouverture du prochain grand combat. Prévu dimanche 4 avril, date symbolique de l’indépendance du Sénégal, il opposera le célèbre lutteur Lac 2 à une autre star, Eumeu Sène, chef de file de l’écurie Tayshinger. Les jeunes et les enfants s’exclament quand ce dernier, un colosse de 120 kg, bracelet accroché à la cheville, arrive dans l’espace d’entraînement. Torses nus et vêtus d’un simple pagne de tissu, les lutteurs s’empoignent à mains nues pour tenter de se faire tomber. La sueur ruisselle le long de leurs muscles saillants couverts de sable. Le Monde
Les fêtes de Pâques ont un goût de larmes cette année au Cameroun. Christian Wiyghan Tumi, l’unique cardinal du pays, est mort samedi 3 avril dans un hôpital de Douala. Le prélat s’était efforcé, ces dernières années, de trouver une solution au conflit qui déchire les régions anglophones de l’ouest. De nombreux fidèles lui ont rendu hommage, dimanche, lors de la messe célébrée à la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Douala. … En 2017, lorsque les tensions se transforment en conflit armé entre les séparatistes qui luttent pour l’indépendance de cette partie du pays et les forces de défense et de sécurité camerounaises, le prélat décide d’agir. Dès 2018, celui qui a été archevêque de Douala de 1991 jusqu’à sa retraite, en 2009, réunit autour de lui des leaders religieux et met sur pied une Conférence générale anglophone (CGA). Le but est de trouver une solution définitive à la guerre en organisant un dialogue inclusif entre gouvernement et séparatistes. Mais le pouvoir en place, qui se méfie de ce prêtre qui ne ménage pas ses critiques contre les violations des droits humains et la corruption, n’autorise pas sa tenue. Christian Wiyghan Tumi a invité plusieurs fois Paul Biya, 88 ans et président du Cameroun depuis 1982, à quitter le pouvoir. Le Monde