La tension monte en Zambie, pays enclavé d’Afrique australe, à une semaine d’élections générales disputées, des explosions de violence politique ayant entraîné un déploiement militaire sans précédent. Le scrutin risque de se jouer serré entre le président Edgar Lungu, 64 ans, et le chef de l’opposition Hakainde Hichilema, 59 ans, qui se présente pour la sixième fois. Les réunions électorales sont interdites pour cause de Covid, ce qui n’empêche pas leurs partisans respectifs de s’affronter sporadiquement depuis juin, munis de haches, machettes et autres tournevis. Au moins trois morts selon la police. Les deux derniers, des militants du Front patriotique (PF) au pouvoir battus à mort, ont poussé le président dimanche à mobiliser l’armée pour maintenir l’ordre. Mais l’opposition, comme de nombreux observateurs, redoute que les soldats dans la rue n’intimident les électeurs. « C’est clairement une technique d’intimidation destinée à éliminer l’opposition », estime auprès de l’AFP Ringisai Chikohomero, chercheur à l’Institut d’études de sécurité de Pretoria. « Lungu cherche à faire pencher la balance en sa faveur et une forte présence militaire est susceptible de l’aider ». … Les défenseurs des droits de l’Homme dénoncent un pouvoir devenu de plus en plus intolérant face aux voix discordantes. « C’est la première fois que le gouvernement déploie des soldats pour contrôler le processus électoral », relève O’Brien Kaaba, chercheur à l’Université de Zambie. « Si l’élection est contestée et qu’il y a des manifestations, le président pourrait ne pas hésiter à utliser l’armée », avertit-il. AFP
La police anti-émeute tanzanienne a arrêté jeudi plusieurs partisans du leader de l’opposition Freeman Mbowe, récemment arrêté, devant un tribunal de Dar es Salaam où une audience pour « terrorisme » contre lui a été reportée. Président du principal parti d’opposition, le Chadema, Freeman Mbowe, a été arrêté fin juillet avec d’autres figures du parti à Mwanza, une ville du nord-ouest où ils prévoyaient un rassemblement pour demander des réformes constitutionnelles. Fin juillet, un tribunal tanzanien a décidé de poursuivre Freeman Mbowe, âgé de 59 ans, pour « financement du terrorisme » et « complot terroriste » – des infractions qui ne permettent pas de libération sous caution. Le raid de la police et les accusations de « terrorisme » contre M. Mbowe, rappelant les méthodes musclées de l’ancien président John Magufuli, décédé en mars, ont suscité l’inquiétude des ONG de défense des droits de l’Homme et des chancelleries occidentales. Washington a exhorté le nouveau président Samia Suluhu Hassan, qui a pris ses fonctions en mars à la suite du décès de John Magufuli, à garantir les libertés de tous les Tanzaniens. AFP
Au moins 24 militaires tchadiens ont été tués et plusieurs blessés mercredi dans une attaque de Boko Haram dans la région du lac Tchad, près de la frontière avec le Cameroun, en proie à de nombreuses incursions jihadistes. « Les éléments de retour d’une patrouille se reposaient quand ils ont été attaqués par Boko Haram », a déclaré à l’AFP Haki Djiddi, le sous-préfet de la région de Bagasola. « 24 militaires ont été tués, plusieurs ont été blessés et d’autres militaires se sont éparpillés dans la nature », a-t-il précisé. L’attaque, qui a eu lieu sur l’île de Tchoukou Telia, à 190 km au nord-ouest de N’Djamena, a été confirmée à l’AFP par le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, qui a refusé de communiquer un quelconque bilan. … En mars 2020, une centaine de soldats tchadiens avaient été tués en une nuit par le groupe Boko Haram, sur la presqu’île de Bohoma, dans la province du Lac, où se trouve une base de l’armée tchadienne. Le président Idriss Déby Itno avait lancé en avril 2020 une offensive militaire contre les jihadistes dans la région en représailles, jusqu’en profondeur au Niger et au Nigeria, et avait affirmé qu’il n’y avait « plus un seul jihadiste sur l’ensemble de la zone insulaire ». Mais les attaques contre les militaires et les civils se sont poursuivies dans la région. Belga
Quatre membres du Comité tchadien chargé de désigner les futurs membres du Conseil national de la transition sont au Mali pour s’inspirer du CNT local, organe législatif de la transition mis en place à la suite du coup d’État militaire du 18 août dernier. Pour comprendre la situation sur place et éventuellement s’en inspirer, la délégation tchadienne a rencontré des membres du CNT malien ainsi que le président Assimi Goïta. C’est le colonel Assimi Goïta, à l’époque vice-président de la transition, qui avait personnellement conduit la sélection des candidats au CNT malien. Mardi 3 août, la délégation tchadienne conduite par Jean-Bernard Padaré, cadre du MPS, le parti présidentiel, et vice-président du Comité de sélection, a donc échangé avec le désormais président de la transition malienne. Pour parler méthodologie et critères de sélection. « Il nous a dit de faire preuve de courage et de patriotisme, a confié à RFI Jean-Bernard Padaré. D’éviter les pressions qui ne manqueront pas de se faire sentir et de choisir des personnalités qui ont de l’expérience. » … La délégation tchadienne doit quitter Bamako jeudi. Une autre équipe se rendra prochainement au Soudan, pour tirer d’autres enseignements d’un autre modèle de transition. RFI
Patron en vue dans les cercles économiques du Mali, souvent proche des pouvoirs, il a connu une carrière fulgurante. Au point de se voir aujourd’hui prendre la présidence. À Hamdallaye-ACI, quartier d’affaires de Bamako, il est impossible de rater l’immense bâtisse bordée d’arbres sur la route qui mène à l’ambassade des États-Unis. C’est le siège de CIRA SAS (Conseil, ingénierie et recherche appliquée), un bureau d’études privé considéré comme l’un des meilleurs de la place. La réputation de discrétion de son patron, Seydou Mamadou Coulibaly, contraste avec le rayonnement continental de son entreprise. Mais aussi avec l’ambition présidentielle qui est la sienne, et dont il ne fait désormais plus mystère. Depuis plusieurs mois, on ne compte plus les articles qui paraissent dans la presse locale. Les uns lui tressent des lauriers, les autres éreintent la figure du patron qui veut se lancer en politique. Il ne laisse, en tout cas, personne indifférent. Et dans le cercle proche de cet homme d’affaires qui a décidé, à 56 ans, de se tourner vers la politique, on ne boude pas son plaisir de voir ce « buzz » se construire autour du patron-candidat. Et tant qu’à assumer l’image du businessman devenu politicien, l’un de ses conseillers n’hésite pas à le comparer à Patrice Talon, l’ex-roi du coton devenu président du Bénin. Jeune Afrique
Quelles ambitions la Turquie nourrit-elle au Sahel ? La question taraude de plus en plus la France et les puissances étrangères implantées dans cette zone stratégique du sud du Sahara, à cheval sur cinq pays (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad). « Jusqu’à présent, les intérêts turcs au Sahel semblaient principalement d’ordre économique », rappelle Hannah Armstrong, dans une note publiée le 27 juillet par l’ONG International Crisis Group (ICG). Mais les rapprochements récents d’Ankara avec certaines capitales sahéliennes pourraient changer la donne. Un premier seuil a été franchi dans le domaine militaire en juillet 2020 avec la signature d’un accord de défense bilatérale entre le Niger et la Turquie. Cette coopération, dont les modalités ont été tenues secrètes, prévoirait notamment l’envoi de soldats turcs au Niger pour former et appuyer les forces nigérianes dans leur combat contre l’organisation terroriste Boko Haram, tout en les aidant à sécuriser les frontières avec le Mali et le Burkina Faso. Un accord qui « jette les bases d’un soutien opérationnel direct » en matière de lutte antiterroriste, selon l’analyste de l’ICG. Parallèlement, l’influence politique turque s’est étendue au Mali voisin. En août 2020, après le coup d’Etat qui a déposé le président Ibrahim Boubacar Keïta dit « IBK », le ministre des affaires étrangères turc, Mevlüt Cavusoglu, a été le premier haut responsable étranger à rencontrer les putschistes. Le Monde
Une reprise des liaisons aériennes et l’ouverture d’une ligne maritime entre Alger et Tripoli pourront intervenir prochainement. Le sujet a de nouveau été examiné dimanche lors d’une réunion entre l’ambassadeur libyen à Alger et le ministre algérien des Transports. La reprise interviendra « dans les meilleurs délais » selon le communiqué du ministère. Des discussions ont également eu lieu, entre les deux pays voisins pour la réouverture de la frontière. Ce n’est pas la première fois que ce sujet de reprise de transports entre la Libye et l’Algérie est soulevé. Déjà en mai dernier, ces mêmes questions avaient été discutées par les deux ministres de deux pays sans que cela se concrétise. Pourtant, les deux parties ont insisté sur la « nécessité de reprise de ces liaisons », suspendues depuis plusieurs années notamment pour des raisons sécuritaires. Depuis l’arrivée au pouvoir en Libye du gouvernement d’union nationale, Alger multiplie les gestes envers son voisin : les responsables du nouvel exécutif ont été invités et reçus à plusieurs reprises à Alger, et l’Algérie veut jouer le médiateur et dit œuvrer pour la réconciliation et l’unité nationale en Libye. RFI
Seule 10 % de l’aide humanitaire parvient actuellement au Tigré, où la famine menace des centaines de milliers de civils, a déploré mercredi 4 août, à Addis-Abeba, Samantha Power, la directrice de l’Agence américaine d’aide internationale (Usaid). Le Tigré se trouve depuis plusieurs mois au cœur d’une grave crise humanitaire, selon les Nations unies, alors que l’aide internationale peine à parvenir à cette région du nord de l’Ethiopie en raison de nombreux retards et obstacles administratifs. « Entre mi-juillet et le 2 août, selon les Nations unies, ce qui était nécessaire c’était 1 500 camions [d’aide humanitaire] et le nombre de camions qui ont roulé et ont pu passer est de 153. C’est 10 % des besoins », a déclaré Mme Power lors d’une conférence de presse, soulignant que « l’accès reste profondément inquiétant ». « Les routes doivent être sûres. Et ceci est donc un appel à toutes les parties à permettre un accès humanitaire sans entraves, a-t-elle ajouté. Nous ne voyons pas les changements que nous espérions. » De son côté, le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths, a déclaré que pour répondre aux besoins sur le terrain, 100 camions devraient entrer au Tigré quotidiennement. Quelque 5,2 millions de personnes – soit plus de 90 % de la population du Tigré – vivent grâce à l’aide extérieure, selon l’ONU. Le Monde avec AFP
La branche armée du parti de Riek Machar, ancien rebelle devenu vice-président du Soudan du Sud, a annoncé sa destitution du mouvement, ce qu’un porte-parole de ce dernier a démenti mercredi. Figure centrale de la politique sud-soudanaise, M. Machar a été destitué de sa fonction de président du parti et de la branche armée du SPLM/A-IO, selon un communiqué daté de mardi et signé par Simon Gatwech Dual, un leader de la branche armée. Cette décision a été prise au terme d’une réunion de trois jours entre des dirigeants du SPLM/A-IO, selon ce texte, qui proclame Gatwech Dual comme leader par intérim du mouvement. Le texte affirme que M. Machar a « totalement échoué » à faire preuve de leadership et a considérablement affaibli le poids du mouvement au sein du gouvernement de coalition, formé en février 2020 et duquel il fait partie. Selon le communiqué, le vice-président a mené pendant des années une « politique du diviser pour mieux régner » et a favorisé le népotisme au détriment de l’unité et du progrès. AFP
La situation en Centrafrique, en proie à de graves troubles depuis 2013, est « alarmante » en raison d’exactions commises par les rebelles, les forces gouvernementales et leurs alliés russes, selon l’ONU qui évoque aussi de possibles « crimes de guerre » contre ses soldats. Entre juillet 2020 et juin 2021, la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) « a enregistré 526 cas de violations et d’abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire à travers le pays », qui ont « fait au moins 1.221 victimes », dont 144 civils, selon un rapport publié mercredi. Parmi ces violations, l’ONU a recensé « des exécutions sommaires et extrajudiciaires, des actes de torture et de mauvais traitements, des arrestations et détentions arbitraires (…) des violences sexuelles liées au conflit et des violations graves aux droits de l’enfant ». Classé deuxième pays le moins développé au monde par l’ONU, la Centrafrique a plongé dans une sanglante guerre civile depuis 2013, qui a baissé d’intensité depuis 2018 – même si des pans entiers de territoires continuent d’échapper au pouvoir central de Bangui. AFP
L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a accusé, mercredi 4 août, les forces de sécurité nigérianes d’avoir tué au moins 115 personnes entre mars et juin 2021 dans la répression d’un mouvement sécessionniste dans le sud-est du pays. Des violences ont éclaté dans les Etats du Sud-Est, causant la mort d’au moins 127 policiers ou membres des services de sécurité, selon la police, tandis que les médias locaux ont fait état d’une vingtaine de postes de police et de bureaux électoraux attaqués. Le Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (IPOB), qui prône la sécession du sud-est du Nigeria, peuplé en majorité d’Igbo, et son aile paramilitaire, l’ESN (Réseau sécuritaire de l’Est), ont été accusés d’avoir fomenté ces violences, ce que l’IPOB a nié. Selon Amnesty International, les forces de sécurité, notamment l’armée, la police et l’agence de renseignement du Département des services de l’Etat (DSS), ont réprimé ces attaques en tuant des dizaines d’hommes armés, ainsi que des civils. « Les éléments recueillis par Amnesty International dressent un tableau accablant de l’usage impitoyable de la force par les forces de sécurité nigérianes dans les Etats d’Imo, d’Anambra et d’Abia », a déclaré Osai Ojigho, directrice de l’ONG pour le Nigeria. Le Monde avec AFP
Malgré les prévisions pour récupérer sa première place, le Mali voit la Côte d’Ivoire devenir le 2e pays producteur de coton du continent africain à sa place. Sur une prévision de production cotonnière de 810.000 tonnes pour la campagne agricole 2020-2021, il a été réalisé 147 000 tonnes. Autrement dit, une baisse de 70 % par rapport aux projections. Le gouvernement malien avait programmé une production en hausse à hauteur de 810 000 tonnes en 2021/22. Ce rebond attendu grâce à une hausse du prix vient d’être perturbé par le voisin ivoirien. En effet, pour la campagne 2020-2021, la filière cotonnière de Côte d’Ivoire a réalisé un niveau de production jamais atteint : plus de 550.000 tonnes de coton graine, faisant ainsi de la Côte d’Ivoire, le 2ème pays producteur de l’or blanc africain après le Bénin. AFRIMAG
Ces frêles coucous, solidement amarrés au sol de l’aéroport d’Isiolo afin d’éviter qu’ils ne s’envolent, sont la meilleure arme du Kenya pour recenser sa faune sauvage et la protéger. Ce pays d’Afrique de l’Est, connu pour ses parcs et ses safaris, mène actuellement par avion le premier recensement national de ses précieux animaux. Des décennies de braconnage, l’extension de l’habitat humain et le réchauffement climatique ont durement touché la population mondiale d’animaux sauvages – et le Kenya ne fait pas exception. Espèce emblématique, l’éléphant d’Afrique a par exemple vu sa population chuter d’au moins 60 % en cinquante ans, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ainsi, les pilotes du Kenya Wildlife Service (KWS, l’agence de protection de la faune) qui s’apprêtent à décoller d’Isiolo (centre) sont en première ligne d’une bataille aux enjeux immenses. « Les éléphants sont l’animal clé, mais lorsque vous parvenez à localiser toute autre espèce en danger, cela vous donne le sentiment que le recensement est sur la bonne voie », explique à l’AFP le pilote Chris Cheruiyot, enclenchant la ceinture de sécurité de son collègue Julius Kabete dans le minuscule habitacle. Le Monde avec AFP
Coup du destin: le 5 août 1960, la Haute-Volta (l’actuel Burkina Faso), déclare son indépendance de la France. Le 5 août 2021, le Burkina remporte sa toute première médaille olympique, grâce aux exploits du triple sauteur Hugues Fabrice Zango. Il a remporté jeudi la médaille de bronze grâce à un saut spectaculaire de 17,47 m qui a suscité la joie d’une la nation à des milliers de kilomètres de Tokyo. Les deux premiers sauts de Zango lors de la finale à Tokyo ont laissé sa famille, qui le regardait en direct depuis le salon familial à Ouagadougou, stressée et craignant que tous ses efforts ne soient en vain. Son père, son frère et ses sœurs, qui l’encourageaient depuis leur canapé, ont explosé de joie lorsqu’il a réalisé son saut victorieux au troisième passage, le propulsant brièvement à la deuxième place derrière le Portugais Pedro Pichardo. VOA/Reuters