Revue de presse du 4 septembre 2024

Ouganda : l’opposant Bobi Wine blessé par une grenade lacrymogène et opéré
L’emblématique opposant en Ouganda Bobi Wine, touché le 3 septembre par un « tir de la police », selon son parti, a été blessé par une grenade lacrymogène et devra être opéré pour retirer des fragments dans sa jambe…Bobi Wine, qui se trouvait toujours le matin du 4 septembre dans l’hôpital Nsambya de la capitale, Kampala, a été blessé la veille en fin de journée alors qu’il repartait de la localité de Bulindo, où il avait rendu visite à Me Musisi…Ancien chanteur aujourd’hui âgé de 42 ans, Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, est la figure de l’opposition au régime du président Yoweri Museveni, qui dirige l’Ouganda d’une main de fer depuis 1986. Bobi Wine a été arrêté ou assigné à résidence à de multiples reprises ces dernières années et les rassemblements de ses partisans régulièrement dispersés, parfois violemment. Il était le principal rival de Yoweri Museveni à la présidentielle de 2021. Le Monde avec AFP

Mali: l’inquiétante disparition de l’ancien député de Bankass, Idrissa Sankaré
Cela fait tout juste trois semaines que l’on est sans nouvelles d’Idrissa Sankaré. Ancien député de Bankass, dans le centre du Mali, il est également fonctionnaire au ministère malien des Affaires étrangères et troisième vice-président du bureau de l’association Tabital Pulaaku Mali, qui défend la culture et les droits de la communauté peule. Disparu à Bamako le 14 août, Idrissa Sankaré est actuellement détenu, selon les informations de RFI, par la Sécurité d’État du Mali…Idrissa Sankaré promeut de façon constante le vivre-ensemble, la cohésion sociale et le dialogue intercommunautaire. Il dénonce aussi régulièrement la stigmatisation et les attaques visant les Peuls du centre du Mali, souvent victimes d’amalgames avec les jihadistes. Cet ancien député, haut-fonctionnaire, engagé de longue date au service de l’État malien, en paye-t-il aujourd’hui le prix ? Le bureau de l’association Tabital Pulaaku au Mali doit être renouvelé d’ici à la fin du mois. Selon de nombreuses sources communautaires, les autorités maliennes de transition chercheraient à placer à cette occasion des personnalités leur étant favorables, afin que cessent les accusations d’exaction régulièrement portées contre les militaires maliens ou les chasseurs traditionnels dozos leur servant de supplétifs. RFI

Au Mali, un proche du Premier ministre libéré de prison
Boubacar Traoré avait été placé en détention le 28 mai après la publication d’un communiqué s’opposant fermement à un éventuel maintien des militaires au pouvoir pendant plusieurs années supplémentaires. Il était le signataire de ce document émanant de la faction du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) restée fidèle au Premier ministre, Choguel Maïga. Il avait été condamné début juillet par le pôle de lutte contre la cybercriminalité du tribunal de Bamako à un an de prison ferme pour « atteinte au crédit de l’État », « diffusion de propos mensongers de nature à perturber la paix publique » et « outrage à magistrat ». Le 2 septembre, sa peine a été commuée en appel à trois mois de prison, ce qui a entraîné sa libération. La publication du communiqué incriminé passait pour susceptible de consommer la rupture entre le Premier ministre et les militaires qui l’ont nommé et lui laissent une capacité d’action minime. Choguel Maïga a endossé le contenu du texte, mais il est resté à la tête du gouvernement. Jeune Afrique

Libye : pourparlers sous l’égide de l’ONU pour résoudre la crise de la Banque centrale
L’ONU a annoncé avoir tenu des pourparlers, le 2 septembre, avec les deux exécutifs rivaux en Libye, dont les différends ont débouché sur une crise de la gouvernance de la Banque centrale et des craintes autour du secteur pétrolier. La Mission d’appui de l’Organisation des Nations unies en Libye (Manul) a expliqué avoir rencontré séparément les parties pour des discussions « marquées par un dialogue ouvert et honnête »…Ces « efforts pour résoudre la crise » surviennent après que les autorités de Tripoli ont évincé le gouverneur de la Banque centrale de Libye (BCL), manœuvre condamnée par l’administration de l’Est qui dénonce une tentative de prise de contrôle de l’institution. Le camp du maréchal Khalifa Haftar a riposté en stoppant la production et les exportations pétrolières. Les tensions sont fortes depuis le début du mois d’août et le siège de la Banque centrale par un groupe d’hommes, dont certains étaient armés, demandant la démission du gouverneur Seddik El Kabir. Ce dernier a fait savoir au Financial Times qu’il avait fui le pays en raison de « menaces » de groupes armés. L’ONU a, par ailleurs, écrit sur X que les rivaux avaient accepté de soumettre un projet d’accord à leurs Parlement respectifs, en vue de la signature d’un accord mardi. Le Monde avec AFP

Nigeria : 81 morts dans un raid djihadiste présumé sur un village du Nord
Au moins 81 personnes ont été tuées et d’autres sont portées disparues dans une nouvelle attaque djihadiste perpétrée dans le nord-est du Nigeria, selon des autorités locales. Selon la police de l’Etat de Yobe, environ 150 membres présumés du groupe Boko Haram, munis d’armes à feu et de grenades, ont attaqué à moto le village de Mafa le 1er septembre vers 16 heures. Les djihadistes ont plusieurs fois accusé les habitants de Mafa d’aider l’armée dans ses opérations contre Boko Haram. Les assaillants « ont mis le feu aux maisons, qui étaient pour la plupart des habitations en toit de chaume, et ceux qui se cachaient à l’intérieur ont été brûlés vifs », a fait savoir un agent administratif du gouvernement local de Tarmuwa, où se trouve Mafa, souhaitant garder l’anonymat, après s’être entretenu avec un habitant de Mafa qui a réussi à échapper à l’attaque…Les villages de l’Etat de Yobe, composés majoritairement d’agriculteurs et d’éleveurs, sont souvent pillés ou rackettés par des djihadistes de Boko Haram et de sa faction rivale, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap). Ces dernières années, les djihadistes ont intensifié dans le nord du pays leurs attaques contre les agriculteurs, les bûcherons, les bergers ou les pêcheurs, qu’ils accusent de renseigner l’armée et les milices locales qui les combattent. Le Monde avec AFP

Plus de 700.000 potentiels nouveaux électeurs pour la présidentielle camerounaise
L’instance électorale camerounaise, ELECAM, a annoncé mardi l’inscription de 755.085 nouveaux votants sur les listes électorales en 2024, dans la perspective notamment, de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Selon l’organisation, au 31 août, date de clôture du recensement, 8.111.960 Camerounais figurent sur les listes électorales. Parmi eux, 755.085 nouveaux inscrits, dont 64,88% de jeunes. Un registre en hausse, pour ce pays de 30 millions d’habitants, qui devra toutefois faire l’objet d’un « toilettage », précise ELECAM. Depuis le début de l’année 2024, l’opposition, incarnée notamment par le plus farouche opposant Maurice Kamto, tout comme le parti au pouvoir ont mené des campagnes actives pour pousser les électeurs à s’inscrire…Nombre d’acteurs de l’opposition ont déjà annoncé leur volonté de prendre part au scrutin présidentiel et de chasser du pouvoir Paul Biya, 91 ans, plus vieux dirigeant élu en exercice au monde. Le pouvoir de Paul Biya, qui dirige sans partage le Cameroun depuis plus de 41 ans, est régulièrement accusé par les ONG internationales de défense des droits humains de réprimer toute opposition. AFP

L’Afrique est confrontée à une charge disproportionnée liée au changement climatique et aux coûts d’adaptation
En moyenne, les pays africains perdent de 2 à 5 % de leur produit intérieur brut (PIB) et nombre d’entre eux consacrent jusqu’à 9 % de leur budget à la lutte contre les phénomènes climatiques extrêmes. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le coût de l’adaptation est estimé entre 30 et 50 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie en Afrique subsaharienne, soit 2 à 3 % du produit intérieur brut de la région…Ces derniers développements interviennent alors que l’Afrique reste très vulnérable au changement climatique, bien qu’elle ne contribue qu’à hauteur de 4 % environ aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. A ce sujet, le document note que le taux d’élévation du niveau de la mer autour de l’Afrique était proche ou légèrement supérieur au taux moyen mondial de 3,4 mm par an. Le taux d’élévation du niveau de la mer le plus élevé a été observé dans la mer Rouge, atteignant 4,1 mm par an. En outre, 2023 a été l’une des trois années les plus chaudes depuis 124 ans en Afrique. Le continent africain s’est réchauffé à un rythme légèrement plus rapide que la moyenne mondiale, à raison d’environ +0,3 °C par décennie entre 1991 et 2023. La température moyenne a été supérieure de 0,61 °C à la moyenne 1991-2020 et de 1,23 °C à la moyenne à long terme 1961-1990. ONU Info

RDC : Procès tentative de coup d’Etat : le verdict attendu le 13 septembre
Le verdict du procès de présumés auteurs de la tentative de coup d’état du 19 mai est attendu le 13 septembre prochain. Mardi 3 septembre à la prison militaire de Ndolo, le tribunal militaire a pris l’affaire en délibéré et clos définitivement les débats. C’était au terme des plaidoiries des avocats de la défense et de la réplique du ministère public qui a reconduit son réquisitoire. Toute la défense a plaidé non coupable et pour l’acquittement des prévenus. Le ministère public avait requis, le 27 août, la peine capitale contre 50 de 51 prévenus, auteurs du coup d’Etat étouffé du 19 mai dernier. C’est depuis le 7 juin que ce procès a été ouvert. Cinquante-et-une personnes ayant comparu sont accusées de 7 infractions à savoir : meurtre, détention illégale d’armes et munitions de guerre, association des malfaiteurs, tentative d’assassinat, terrorisme, attentat et financement de terrorisme. Radio Okapi

Tchad : La vice-secrétaire générale de l’ONU appelle à la résolution du conflit au Soudan et au soutien humanitaire
La vice-secrétaire générale de l’ONU a appelé à une résolution du conflit au Soudan lors de sa visite au poste-frontière d’Adré, situé dans l’est du Tchad, qui constitue une voie essentielle pour l’acheminement d’aide vers le Soudan. Vendredi, elle a assisté au passage d’un convoi humanitaire au poste-frontière. Depuis la réouverture d’Adré aux convois humanitaires, ces camions ont transporté 630 tonnes de vivres pour 55 000 personnes dans la région du Darfour au Soudan, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), comme l’indique un communiqué de l’ONU. L’aide est destinée aux communautés de Kreneik et de Sirba, deux zones du Darfour occidental menacées par la famine. Le conflit au Soudan, qui oppose depuis avril 2023 l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, a provoqué une crise humanitaire majeure. Le Tchad accueille plus de 1,1 million de réfugiés, dont beaucoup fuient la violence au Soudan. Amina Mohammed a également annoncé une allocation de 5 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies (CERF) pour soutenir les efforts de relèvement après les récentes inondations. Elle a appelé à une solidarité mondiale accrue pour faire face à la famine, aux inondations et aux déplacements massifs touchant l’Afrique de l’Est, tout en assurant une aide aux millions de personnes piégées dans les zones de conflit ou en fuite pour sauver leur vie. Sahel Intelligence

Au Sénégal, l’opposition au gouvernement veut faire voter une motion de censure
Après le rejet par les députés sénégalais de la proposition de loi des nouvelles autorités sur la suppression de deux institutions jugées budgétivores, l’opposition parlementaire passe à la vitesse supérieure et dépose une motion de censure pour tenter de faire tomber le gouvernement. L’idée a été lancée par un député de l’APR, le parti de l’ex-président du Sénégal, Macky Sall. Abdou Mbow avait annoncé dès lundi vouloir déposer cette motion de censure pour « faire tomber le gouvernement ». Le député reproche au premier ministre Ousmane Sonko de ne toujours pas avoir présenté les grandes lignes de son programme devant les députés – la fameuse déclaration de politique générale…L’article 86 de la Constitution donne en effet la possibilité aux députés de faire démissionner le gouvernement. Si au moins 17 des 165 parlementaires signent une demande de motion de censure et la dépose à l’assemblée, une plénière doit être convoquée 48 h après, et si la motion est adoptée à la majorité simple, le gouvernement tombe. Les députés de l’ancienne coalition au pouvoir Benno Bokk yakaar ayant une majorité relative à l’assemblée, cette motion a des chances d’être adoptée. RFI