Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, doit être investi, lundi 4 octobre, pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l’Ethiopie. Une reconduction qui survient dans un contexte troublé par le conflit dévastateur dans le nord du pays, qui suscite l’inquiétude de la communauté internationale. Sa formation politique, le Parti de la prospérité, a remporté une victoire écrasante aux élections du 21 juin, signe, selon son administration, qu’il a reçu l’onction populaire attendue et le soutien à ses réformes démocratiques engagées depuis son arrivée au pouvoir en 2018. Mais le vote s’est déroulé dans un contexte politique et humanitaire tout sauf apaisé : des dizaines de milliers de personnes ont été tuées dans le conflit dans la région du Tigré (nord) et des centaines de milliers de personnes sont menacées par la famine, selon l’ONU. De quoi ternir l’aura de celui qui avait reçu le prix Nobel de la paix en 2019. propagés aux régions voisines de l’Afar et de l’Amhara, tandis que le Tigré est tombé dans ce que l’ONU qualifie de « blocus humanitaire de facto », alimentant les craintes d’une famine de grande ampleur à l’image de ce qu’avait vécu l’Ethiopie dans les années 1980. Le Monde avec AFP
De nouvelles turbulences dans le ciel déjà orageux des relations entre Alger et Paris. L’Algérie a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français, qui empruntent d’habitude son espace aérien pour rejoindre ou quitter la bande sahélo-saharienne, où sont déployées les troupes de l’opération antijihadiste Barkhane, a indiqué, dimanche 3 octobre, un porte-parole de l’état-major français. Cette décision intervient dans un contexte de tensions entre Paris et Alger, qui a annoncé, samedi, le « rappel immédiat pour consultation » de son ambassadeur à Paris, exprimant son « rejet catégorique » de déclarations attribuées au président français, Emmanuel Macron, évoquant notamment « un système politico-militaire » au pouvoir à Alger. « Ce matin, en déposant les plans de vol de deux avions, nous avons appris que les Algériens fermaient le survol de leur territoire aux avions militaires français », a déclaré à l’AFP le colonel Pascal Ianni, confirmant des informations révélées par le quotidien Le Figaro. L’état-major n’a reçu aucune notification officielle de cette décision, a-t-il précisé. « Cela perturbe très légèrement le flux de soutien, les avions doivent adapter leur plan de vol, mais cela n’affecte ni les opérations ni les missions de renseignement » menées par la France au Sahel, a commenté le colonel Ianni, en assurant que l’état-major français n’avait « pas d’inquiétude à ce stade ». France24 avec AFP
Les forces centrafricaines, épaulées notamment par des centaines de paramilitaires russes, mènent depuis décembre 2020 une vaste contre-offensive contre des groupes rebelles. Un groupe d’experts de l’ONU s’était inquiété en mars de « graves violations des droits humains » commises par des rebelles, des forces de sécurités centrafricaines et leurs alliés russes. « Les responsables de ces incidents sont répartis en trois catégories, outre les Casques bleus », a déclaré vendredi le ministre Arnaud Djoubaye Abalene: les rebelles pour la majorité, les forces de sécurité et les « instructeurs russes », selon lui. Le ministre a présenté à la presse le rapport d’une Commission d’enquête spéciale ordonnée par le président Faustin Archange Touadéra après la sortie du rapport de l’ONU. Le rapport a détaillé les crimes et exactions reprochés aux rebelles mais pas ceux dont sont accusés les forces de sécurité et les paramilitares russes. « Sur les incidents avérés, certains sont imputables aux instructeurs russes qui sont en appui des Forces armées centrafricaines » dans la lutte contre les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de groupes rebelles formée en décembre 2020 pour tenter de renverser le régime du chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra, selon le ministre centrafricain de la justice. AFP
Le Secrétaire général des Nations Unies a fermement condamné les attaques aux engins explosifs improvisés samedi contre un convoi de la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), près de Tessalit, dans la région de Kidal, dans le nord du Mali, qui ont tué un Casque bleu égyptien et blessé grièvement quatre autres. Dans une déclaration publiée le jour même, António Guterres a rappelé que les attaques contre les soldats de la paix des Nations Unies « peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international ». Il a appelé les autorités maliennes « à ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de ces attaques afin qu’ils soient traduits en justice rapidement ». M. Guterres a exprimé ses profondes condoléances à la famille de la victime, ainsi qu’au gouvernement et au peuple égyptiens. Il a souhaité un prompt rétablissement aux blessés. « Cet incident est un triste rappel du danger permanent qui pèse contre nos Casques bleus et des sacrifices consentis pour la paix au Mali », a également souligné le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Mali et chef de la MINUSMA, El-Ghassim Wane. ONU Info
Près de 600 000 personnes sont déjà en situation d’insécurité alimentaire dans cette région de l’Ouest nigérien, alerte Ocha, l’Office de coordination des affaires humanitaires des Nations unies dans le pays, qui invite le gouvernement et ses partenaires à prendre des mesures à la hauteur de la situation. Près de 450 villages de la région de Tillabéri sont en grand risque de crise alimentaire, estime l’agence de l’ONU, après une évaluation de la campagne agropastorale au Niger. « La situation est plus que préoccupante » dans le département de Banibangou, où près de 80 000 personnes risquent de manquer de vivres. Entre juin et août derniers, « plusieurs dizaines de paysans » de Banibangou « ont été froidement assassinés dans leurs champs » par les jihadistes. Les paysans ont donc abandonné leurs cultures. L’insécurité et l’instauration de l’état d’urgence ont aussi rendu plus difficile l’accès aux marchés. D’où le manque de disponibilité alimentaire et la flambée des prix locaux du sorgho, du maïs et du niebé. RFI
Quinze des 54 pays africains ont entièrement vacciné au moins 10% de leur population contre le Covid-19, tandis que la moitié des pays du continent n’en a vacciné que 2% ou moins, a annoncé jeudi le bureau de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Afrique. L’objectif des 10% de vaccinés avant le 30 septembre avait été fixé en mai par l’Assemblée mondiale de la Santé, rappelle l’OMS. « Près de 90% des pays à revenu élevé ont déjà atteint cet objectif », ajoute-t-elle. En Afrique, neuf pays, dont l’Afrique du Sud, le Maroc et la Tunisie, avaient atteint l’objectif début septembre, et six autres ont accéléré le mouvement pour l’atteindre en fin de mois grâce à une augmentation des livraisons de vaccins, selon le bureau régional de l’OMS. Parmi les champions de la vaccination sur le continent, les Seychelles et l’Ile Maurice ont complètement vacciné plus de 60% de leurs habitants, le Maroc 48%, la Tunisie, les Comores et le Cap-Vert plus de 20%. « Les données les plus récentes montrent des progrès limités, et beaucoup reste à faire pour atteindre le nouvel objectif fixé par l’OMS, à savoir vacciner complètement 40% de la population avant la fin de cette année », a commenté lors d’un point de presse hebdomadaire le Dr Richard Mihigo, coordonnateur du programme Vaccination et développement des vaccins au bureau de l’OMS pour l’Afrique. AFP
La police tchadienne a dispersé samedi à coup de gaz lacrymogènes un rassemblement de plusieurs centaines de personnes devant le siège d’un parti d’opposition à N’Djamena, à l’appel de la société civile contre la junte au pouvoir, a constaté un journaliste de l’AFP. La manifestation de Wakit Tama, une coalition de partis d’opposition et de la société civile, avait été autorisée vendredi par les autorités, mais le pouvoir avait exigé un itinéraire différent. Le rassemblement avait été autorisé sur une avenue dans le centre de la capitale, mais cet itinéraire « est très éloigné de notre base et il est difficile » d’y « mobiliser du monde », a déclaré à l’AFP l’opposant Succès Masra, ajoutant que plusieurs personnes ont été blessées par des tirs de gaz lacrymogènes. … « Marcher est un droit constitutionnel et nous souhaitons manifester où nous voulons », a déclaré à l’AFP Hamza, un jeune manifestant de 29 ans, à proximité du siège des Transformateurs. « Nous avons été violemment dispersés », a affirmé Anasthasie, une manifestante de 28 ans. AFP
En Libye, une vaste opération anti-drogue a été menée vendredi 1er octobre à Tripoli. La police libyenne a arrêté un grand nombre de migrants dans la banlieue de la capitale. Dans un communiqué, le procureur général explique que ces personnes sont soupçonnées d’être impliquées dans le trafic « de stupéfiants, d’alcool et d’armes à feu ». L’ONG Norwegian refugee council, elle, dénonce une opération qui vise surtout à arrêter des migrants et réfugiés. Le chef du gouvernement de transition, Abdelhamid Dbeibah, a salué sur twitter « les héros du ministère de l’Intérieur » après cette opération de police. « C’est parmi les plus importantes arrestations de migrants que nous ayons vues en Libye, ces dernières années », rapporte Dax Roque, directeur du Norwegian refugee council en Libye, joint au téléphone par Gaëlle Laleix, de la rédaction Afrique : près de 4000 migrants ont ainsi été arrêtés ces deux derniers jours en Libye. RFI
Des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis en Libye depuis 2016, en particulier contre les migrants et dans les prisons, a conclu une mission d’enquête d’experts de l’ONU après une enquête sur place. « Il y a des raisons de penser que des crimes de guerre ont été commis en Libye, tandis que les violences perpétrées dans les prisons et contre les migrants dans le pays peuvent s’avérer être des crimes contre l’humanité », soulignent ces experts, qui confirment des faits dénoncés de longue date. Cette mission indépendante a toutefois décidé de ne pas publier « la liste des individus et groupes (aussi bien libyens qu’étrangers) qui pourraient être responsables pour les violations, les abus et les crimes commis en Libye depuis 2016 ». « Cette liste confidentielle le restera, jusqu’à ce que se fasse jour le besoin de la publier ou de la partager » avec d’autres instances pouvant demander des comptes aux responsables. Les auteurs du rapport notent que la justice libyenne enquête également sur la plupart des cas évoqués par la mission de l’ONU, mais notent que « le processus pour punir les gens coupables de violations ou de maltraitances est confronté à des défis importants ». Belga
Plusieurs dirigeants, dont le Premier ministre tchèque, le roi de Jordanie ou les présidents du Kenya et d’Équateur, ont dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment à des fins d’évasion fiscale, selon une enquête publiée dimanche 3 octobre par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). … Dans la plupart des pays, ces faits ne sont pas susceptibles de poursuites. Mais dans le cas des dirigeants, l’ICIJ met en parallèle le discours anti-corruption tenu par certains d’entre eux avec leurs placements dans des paradis fiscaux. C’est le cas du président kényan. Client 13 173, c’est par ce code que les employés de l’Union bancaire privée, une banque suisse, appelle Uhuru Kenyatta. D’après les documents épluchés par les journalistes de l’ICIJ, en juillet 2003, un avocat de cet établissement, Othmane Naïm, demande à un cabinet d’avocats au Panama, Alcogal, de créer une fondation dans ce paradis fiscal. La loi panaméenne, protège l’identité du fondateur, qui reste le secret du cabinet d’avocats qui les représente. En outre, les actifs de ces fondations peuvent être transmis, sans impôts sur la succession. Ainsi naît Varies Foundation, dont les bénéficiaires sont Uhuru Kenyatta et sa mère. L’enquête de l’ICIJ révèle aussi que la famille Kenyatta dispose d’une trentaine de millions de dollars, investis dans deux sociétés écran domiciliées au Panama et cinq dans les Îles Vierges britanniques. Et puis il y a cet appartement dans le quartier de Westminster à Londres, évalué à un million de dollars. RFI
L’exploitation pétrolière dans l’État du Kordofan-Occidental, qui renferme l’une des plus importantes réserves du Soudan, provoque une crise sanitaire. La population locale absorbe de nombreux résidus pétroliers, notamment dans l’eau, entraînant et une recrudescence de maladies et de nombreuses malformations chez les nouveaux-nés. Or, les habitants ont longtemps ignoré les dangers de cette exploitation de « l’or noir », réalisée dans le cadre d’une coopération sino-soudanaise. France24
Pour la première fois depuis 1973, les chefs d’Etat n’ont pas été invités à ce rendez-vous politique. Ce sont des jeunes d’Afrique et de la diaspora, acteurs du monde de l’entreprise et de la société civile qui ont été conviés à venir ce 8 octobre à Montpellier pour faire part de leurs réflexions sur les relations entre la France et l’Afrique. C’est une rupture dans la méthode que met en avant la présidence française à quelques jours de ce sommet. Une rupture pour mettre la France en phase avec les acteurs du changement en Afrique. « Le sommet Afrique France traditionnel : un chef d’Etat et 54 chefs d’Etat en face nous semble effectivement un format obsolète. » indique-t-on à l’Elysée. Montpellier va donc privilégier le dialogue avec les acteurs de terrain : entrepreneurs, artistes, militants de la société civile. Pour tenter un double déclic : « Déclic dans l’esprit de nos interlocuteurs africains, dit-on à la présidence française, pour qu’ils comprennent que nous sommes à l’écoute, nous sommes présents. Et déclic dans les méthodes de travail de notre réseau pour être davantage en prise avec ces formes de changement, ces aspirations. » RFI
Les 4, 5 et 6 octobre, la promotion 2021 des Young Leaders de la French-African Foundation se retrouve à l’Hôtel Pullman. Objectif : ouvrir la réflexion sur les solutions concrètes à apporter aux défis de demain. Un prélude à leur participation au Nouveau Sommet Afrique-France du 8 octobre. Au total, 95 des 100 Young Leaders de la French-African Foundation (FAF) ont répondu présent pour le premier rendez-vous du programme phare de l’institution. Avec en ligne de mire le Sommet Afrique-France du 8 octobre à Montpellier, ils seront invités à réfléchir, échanger et confronter leurs points de vue pendant trois jours avec des institutionnels, des chefs d’entreprise et des personnalités politiques afin de formuler des solutions sur le thème de la résilience appliqué à divers domaines d’activités. « C’est l’objectif du programme : outiller et favoriser l’idéation par des rencontres avec les pairs et les experts », souligne Alexandre Coster, coprésident de la French-African Foundation. Jeune Afrique
« On ne peut pas manger de charbon ». Cet axiome est devenu le mantra de la jeune militante ougandaise Vanessa Nakate, qui martèle son message à travers la planète pour donner une voix aux communautés les plus vulnérables au changement climatique. Dans les allées du centre de conférence de Milan, où elle a été applaudie par 400 jeunes du monde entier réunis pour élaborer leur vision de l’action climatique, la jeune femme de 24 ans porte même cette devise en étendard, floquée en anglais et en grosses lettres vertes sur son sweatshirt fabriqué par sa soeur: « WE CANNOT EAT COAL ». Si elle était au pouvoir, c’est d’ailleurs par ça qu’elle commencerait. … Pour aider sa communauté, la diplômée de gestion des affaires a lancé dans son pays, avec son organisation Rise Up Movement, le projet « Vash Green Schools » qui permet d’installer dans les écoles rurales des panneaux solaires et des fours écologiques remplaçant la cuisson au bois. Mais pour elle, aider les pays en développement à réduire leurs émissions et même à s’adapter aux impacts dévastateurs du changement climatique n’est pas suffisant. Elle veut que les pays riches mobilisent de l’argent pour compenser les préjudices subis, une revendication largement partagée au sein des pays du Sud. « Les pertes et préjudices sont déjà là maintenant. Les dirigeants doivent le reconnaître et commencer à payer pour ces pertes et préjudices », martèle celle qui se définit comme une militante de la « justice climatique ». AFP