Revue de Presse du 4 novembre 2020

Ethiopie : le premier ministre annonce une riposte après l’attaque d’un camp militaire dans le Tigré
Le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a accusé mercredi 4 novembre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), le parti au pouvoir dans cette région d’Ethiopie, d’avoir « attaqué une base militaire fédérale », et a annoncé une riposte. Une telle réponse militaire marquerait le début d’un potentiel conflit en Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, en proie à des tensions internes croissantes. « Le TPLF a attaqué un camp militaire (fédéral) dans le Tigré », a déclaré Abiy Ahmed dans un texte posté sur Facebook et sur Twitter vers 2 heures, heure locale. « Nos forces de défense ont reçu l’ordre (…) d’assumer leur tâche de sauver la nation. Le dernier stade de la ligne rouge a été franchi », a-t-il ajouté. Le Monde avec AFP

Côte d’Ivoire : les forces de l’ordre encerclent la résidence de l’opposant Henri Konan Bédié
La résidence d’Henri Konan Bédié, chef de l’opposition en Côte d’Ivoire, qui ne reconnaît pas la réélection du président Alassane Ouattara, a été encerclée, mardi, par les forces de l’ordre. Dans un communiqué commun, la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest, l’Union africaine et les Nations unies appellent « toutes les parties » à la « retenue ». Les forces de l’ordre ont encerclé, mardi 3 novembre, la résidence d’Henri Konan Bédié, chef de l’opposition en Côte d’Ivoire, ont constaté des journalistes de l’AFP, quelques heures après la réélection controversée d’Alassane Ouattara à un troisième mandat. Une centaine d’hommes des forces de l’ordre, sans pénétrer dans la résidence de l’ancien chef de l’État, ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les journalistes et les militants et empêcher la tenue d’une conférence de presse, que devait donner l’opposition, qui entend former « un gouvernement de transition ». France24 avec AFP

Côte d’Ivoire : le chef de l’ONU condamne les violences et appelle au respect de l’ordre constitutionnel
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a condamné les violences en Côte d’Ivoire et appelé au respect de l’ordre constitutionnel dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. La Commission électorale indépendante (CEI) a proclamé mardi matin les résultats provisoires annonçant le Président sortant, Alassane Ouattara, vainqueur de l’élection présidentielle du 31 octobre. Ces résultats provisoires doivent être désormais validés par le Conseil constitutionnel du pays. M. Guterres a pris note de l’annonce faite par la CEI des résultats provisoires de l’élection présidentielle contestés par l’opposition ivoirienne. Le pays a connu depuis plusieurs mois des violences qui ne sont pas retombées après l’annonce de la CEI. ONU Info

Mali: huit civils tués près de Bandiagara dans le centre du pays
Mardi soir, un bus en provenance de Mopti a été pris pour cible par des hommes armés à une trentaine de kilomètres de Bandiagara, dans le pays dogon. Le bilan est lourd : huit morts. C’est une zone qui a déjà été visée le mois dernier par plusieurs attaques jihadistes, et où l’armée a par la suite été accusée d’exactions. Sur la trentaine de passagers du bus attaqué mardi soir entre Parou et Songabia, huit ont été tués, dont deux bébés, précise une source au sein de l’armée malienne. Un bilan confirmé par la Mission des Nations unies dans le pays qui indique avoir pris en charge dix blessés légers et sept graves, évacués vers Bandiagara. La Minusma a également déployé une patrouille pour sécuriser les lieux après l’attaque. RFI

Mali: un imam assassiné, vives tensions intercommunautaires à Niono
Au Mali, la situation est très tendue dans le cercle de Niono, dans la région de Ségou, dans le centre du pays. Alors que le siège du village de Farabougou par des jihadistes se poursuit depuis près d’un mois, ce sont d’autres localités de ce cercle qui ont connu ces dernières heures des incidents préoccupants. Des tensions intercommunautaires qui ont fait des morts. L’imam de N’Débougou a été tué hier soir, lundi 2 novembre. Quelques heures plus tôt, un commerçant adjoint à l’imam avait également été assassiné, à Toridagako, selon un élu de la zone. Plusieurs responsables du cercle de Niono, contactés par RFI, ont pu confirmer ces assassinats dont les circonstances demeurent floues.

Au Cameroun, au moins six enseignants enlevés dans l’attaque d’une école
Dix jours après le meurtre de sept écoliers dans le sud-ouest du Cameroun, au moins six enseignants ont été enlevés, mardi 3 novembre, dans une nouvelle attaque d’école, à Kumbo, dans la région du Nord-Ouest camerounais. Ce nouvel assaut a été dirigé contre une école protestante et mené par des hommes encore non identifiés. Selon le révérend Samuel Fonki, chef de l’Eglise presbytérienne du Cameroun, et Stephen Afuh, président d’un syndicat d’enseignants presbytériens, onze professeurs ont été kidnappés par les assaillants. Cependant, un responsable des autorités locales ne confirme la disparition que de six professeurs dans la soirée. Aucune information supplémentaire n’a pour l’instant été communiquée de façon officielle. Le Monde avec AFP

Tanzanie: comme un parfum de retour au parti unique
Les scores écrasants du parti au pouvoir et du président John Magufuli aux élections du 28 octobre en Tanzanie suscitent un scepticisme généralisé parmi diplomates et analystes qui craignent que le scrutin ne marque le retour de facto à un régime de parti unique. Le président Magufuli a été proclamé victorieux avec 84% des voix, soit le score le plus élevé depuis les premières élections multipartites en 1995, et l’opposition a rapidement dénoncé une parodie d’élection et des fraudes massives. Des doutes sur la sincérité du scrutin avaient émergé avant le vote, le premier mandat de M. Magufuli, 61 ans, ayant été marqué, selon de nombreuses organisations des droits humains, par une dérive autoritaire, des attaques répétées contre l’opposition et le recul des libertés fondamentales. Quand bien même, l’ampleur de la victoire a choqué de nombreux observateurs avertis de la politique tanzanienne, certains y voyant une volonté de se débarrasser complètement de l’opposition parlementaire. AFP

Présidentielle en Ouganda : l’opposant Bobi Wine arrêté après avoir déposé sa candidature
Le chanteur populaire Bobi Wine, principal adversaire du président Yoweri Museveni à la présidentielle de 2021 en Ouganda, a été arrêté, mardi, immédiatement après avoir enregistré sa candidature. À peine candidat et déjà en résidence surveillée. Le populaire chanteur Bobi Wine, principal adversaire du président Yoweri Museveni à la présidentielle de 2021 en Ouganda, a été arrêté, mardi 3 novembre, et ramené chez lui sous la contrainte par la police, après avoir enregistré sa candidature, a annoncé son parti. À sa sortie de la Commission électorale, des policiers en uniforme ont brisé les vitres de la voiture de Bobi Wine, député de 38 ans, l’en ont sorti, puis l’ont embarqué dans un véhicule qui a démarré, selon des images diffusées en direct à la télévision. France24 avec AFP

Guinée: les deux camps s’accusent mutuellement de manipulation des chiffres
En Guinée, après que l’UFDG, principal parti d’opposition, a déposé son recours auprès de la Cour constitutionnelle pour contester les résultats de la Céni qui ont donné le président Alpha Condé vainqueur dès le premier tour, le RPG, parti au pouvoir a décidé de contre-attaquer, en attendant le verdict de la Cour, qui ne sera susceptible d’aucun recours. Au terme de son rapport final, l’UFDG affirme, échantillons de procès-verbaux à l’appui, que les résultats publiés par la Céni au terme du processus de centralisation ne correspondent pas aux résultats sortis des urnes. Notamment dans la région de la Haute Guinée, réputée fief du parti au pouvoir. … La Cour constitutionnelle doit rendre son verdict d’ici la fin de semaine. Elle peut prononcer soit la proclamation des résultats définitifs, soit l’annulation et la reprise du scrutin. RFI

L’Union européenne, prudente mais pas indifférente aux crises en Afrique
Face aux tensions politiques en Afrique de l’Ouest, l’Union européenne reste prudente mais elle ne dissimule plus ses critiques sur le déroulement des scrutins présidentiels en Côte d’Ivoire et en Guinée. … Dans un communiqué moins diplomatique qu’à l’accoutumée, l’UE relève aussi « les très fortes disparités du taux de participation dans les différentes régions du pays ». En Guinée, le ton de la réaction marque aussi une préoccupation : l’Union européenne a « pris note » de la réélection annoncée d’Alpha Condé et fait part de ses « interrogations […] quant à la crédibilité du résultat ». DW

Consultations en RDC: la société civile tente de faire entendre ses pistes de solutions
Le chef de l’État congolais cherche des pistes de solution pour mettre fin au blocage des institutions et notamment à ses différends avec celui qui était jusqu’ici son partenaire, Joseph Kabila et sa coalition, le FCC qui reste officiellement majoritaire au Parlement. Félix Tshisekedi a rencontré des représentants de la société civile, des syndicats et associations professionnelles qui avaient tous des pistes de solution. Mais rien ne semble vraiment simple. L’une des solutions proposées au président, c’est la dissolution pure et simple de l’Assemblée nationale. Celle-ci est notamment porté par certaines organisations de la société civile, comme l’explique l’ancien prisonnier politique de l’ère Kabila et secrétaire général de la société civile du Congo, Christopher Ngoyi. RFI

Beni, RDC : l’armée réitère son engagement à ramener la paix
Les FARDC promettent de sécuriser la population du territoire de Beni, victime d’attaques récurrentes attribuées aux rebelles ougandais des ADF. Elles ont fait ces promesses mardi 3 novembre, lors des échanges entre le commandant du secteur opérationnel Sokola 1 Grand Nord et les forces vives de la population d’Oicha, chef-lieu du territoire. A l’issue de ces échanges et recommandations, indique le porte-parole militaire du secteur opérationnel Sokola 1 grand Nord, le lieutenant Anthony Mwalushayi, l’armée s’est engagée à ramener la paix et à intervenir après des alertes de la population : « Nous ne sommes encore engagés pour que de tels dialogues reviennent de temps en temps pour, n’est-ce pas, parler le même langage. En fait, la population (…), toute active dans ces échanges, a compris et nous a promis de nous accompagner. … » Radio Okapi

Rwanda: la veuve du président Habyarimana entendue par la justice française
Agathe Habyarimana, la veuve de l’ancien président rwandais, soupçonnée d’être impliquée dans le génocide de 1994, a été entendue par la justice française ce mardi 3 novembre. Une audition rarissime dans le cadre de l’enquête sur le rôle joué par l’ancien gendarme Paul Barril à l’époque des massacres. Cela faisait des années qu’on n’avait plus vu Agathe Habyarimana en public et ce mardi, elle s’est donc présentée au tribunal de Paris. Le pas lent, mais déterminé, Agathe Habyarimana, 78 ans, est arrivée au tribunal de Paris. Chapeau, châle et long manteau beige, elle s’est laissée guider par son avocat jusqu’au bureau du juge d’instruction. Elle en est ressortie cinq heures plus tard. Une audition sous le statut de témoin assisté, non pas pour évoquer son rôle dans le génocide, un rôle supposé déterminant, mais pour parler de celui du capitaine Barril. RFI

Où et comment les gouvernements bloquent-ils internet?
Cela devient de plus en plus courant dans certains pays africains, où les gouvernements coupe Internet, à certaines occasions, ou bloquent les plateformes de réseaux sociaux. Les défenseurs du droit d’accès à l’internet parlent de censure, mais les gouvernements soutiennent que cela aide à maintenir la sécurité. Alors, où et comment en Afrique l’accès à Internet est-il restreint? Un gouvernement peut restreindre l’accès à l’internet en ordonnant aux fournisseurs des services Internet (FAI) de limiter l’accès à leurs abonnés. Le plus souvent, il s’agit d’un blocage des plateformes des réseaux sociaux couramment utilisés. À titre de mesure plus extrême, les autorités peuvent ordonner aux fournisseurs de services de bloquer tout accès à Internet. BBC

Mali : le retour plein d’« Optimisme » de Songhoy Blues
« Barre », qui signifie « changement » en songhaï, est sans doute le morceau qui résume le mieux la teneur d’Optimisme. Et la situation actuelle du Mali, en pleine transition politique. Enregistré à New York au terme d’une longue tournée américaine fin 2019, soit bien avant le renversement de l’ancien chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta, ce troisième opus a néanmoins quelque chose de prémonitoire. « On a toujours espéré un changement au regard de la corruption dans les urnes, confie Aliou Touré, leader de Songhoy Blues. Le Malien lambda cède bien trop souvent à l’achat des votes. C’est à lui de prendre ses responsabilités et de se remettre en question s’il aime son pays », martèle-t-il. Pour le chanteur charismatique, le fossé générationnel entre la population malienne et la classe politique reste une aberration. « L’avenir du pays ne pourra pas se construire avec ces vieux messieurs qui ne savent même pas manipuler un téléphone portable, accuse-t-il. Jeune Afrique