Revue de Presse du 4 novembre 2019

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a décrété un deuil national de trois jours à partir de ce lundi après l’attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) contre un camp du nord, la plus meurtrière depuis des années pour l’armée malienne. Quarante-neuf soldats maliens ont été tués vendredi dans l’attaque du camp d’Indelimane, près du Niger, dans le nord-est du pays, selon les autorités. Un mois plus tôt, 40 soldats avaient trouvé la mort dans une double attaque jihadiste près de la frontière du Burkina Faso. « Le président de la République décrète un deuil national de trois jours à compter de ce lundi », indique un communiqué lu à la radio nationale. … L’organisation Etat islamique a revendiqué l’attaque samedi dans un communiqué signé de sa « Province Afrique de l’Ouest », ainsi que la pose d’une bombe artisanale dans la même zone qui a tué un soldat français de l’opération Barkhane. AFP

En attaquant la base militaire malienne d’Indelimane, l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), n’a pas seulement visé, vendredi 1er novembre, les forces armées maliennes (FAMa), mais également, par ricochet, leurs alliés français de la force « Barkhane » et de la Mission de stabilisation des Nations unies au Mali (Minusma). Ceux-ci sont placés devant les limites de leurs capacités à stabiliser le triangle du Liptako-Gourma – à cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso – contre les assauts sans cesse plus audacieux de groupes djihadistes liés à l’organisation Etat islamique (EI) ou à Al-Qaida. L’attaque du camp d’Indelimane a coûté la vie à 49 soldats maliens. C’est l’une des plus meurtrières subies par l’armée de Bamako ces dernières années. Selon une source sécuritaire, trois groupes composés d’une centaine d’assaillants à moto et en pick-up ont pris d’assaut le poste des forces maliennes à l’heure du déjeuner après l’avoir pilonné au mortier. D’après le porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, les soldats maliens ont été rapidement mis en déroute. Le Monde

Oumarou Dicko, député-maire de la ville de Djibo, au nord du Burkina Faso, a été tué dimanche 3 novembre avec trois autres personnes dans l’attaque de son véhicule par des hommes armés, au surlendemain d’une commémoration nationale en l’hommage des 204 soldats morts depuis 2016 en combattant les groupes terroristes. Oumarou Dicko, le député-maire de Djibo, ville de la province du Soum, proche de la frontière avec le Mali, est mort dimanche avec les trois autres occupants de son véhicule alors que le celui-ci est tombé dans une embuscade tendue par des hommes armés, ont rapporté plusieurs sources sécuritaires et locales à Jeune Afrique. Dans un communiqué, Salfo Kaboré, le gouverneur de la région du Sahel, déplore la mort du député-maire. Jeune Afrique

Deux attaques jihadistes en moins de 48 heures ont fait une quinzaine de morts ces derniers jours dans le nord du Mozambique. Depuis deux ans, la province du Cabo Delgado, à l’extrême-nord du pays, subit des attaques répétées de terroristes islamistes, qui n’ont jamais fait part de revendications claires. La première attaque, survenue vendredi dernier, visait un camion transportant des passagers et des marchandises. Le véhicule a été pris pour cible alors qu’il venait de s’embourber sur une route sablonneuse. Dix personnes ont perdu la vie dans cette fusillade, selon un témoin sur place. Le camion visé par cette embuscade a été totalement brûlé, les assaillants ont ensuite pillé les maisons du village de Mbau tout proche. Samedi, c’est près du village de Mumu, toujours dans la province du Cabo Delgado, qu’un autre camion a été visé par une embuscade.Le chauffeur et trois passagers ont été tués et l’on compte plusieurs blessés. RFI

Neuf marins philippins d’un cargo norvégien ont été enlevés samedi en rade du port de Cotonou, la capitale économique du Bénin, par des pirates présumés, ont annoncé dimanche soir les autorités portuaires et l’armateur. « Samedi matin, le 2 novembre 2019, un acte de piraterie a eu lieu dans la zone de la rade du Port de Cotonou », selon un communiqué du port. « Le navire Bonita (…) a été attaqué à environ 9 milles de la passe d’entrée du port et 8 membres de l’équipage plus le commandant du navire, ont été enlevés », a-t-on précisé. Une enquête est en cours et d’autres membres d’équipage, sains et saufs, étaient auditionnés dimanche. … Le Golfe de Guinée, qui s’étend du Cameroun jusqu’au Liberia, est devenu la région maritime la plus dangereuse au monde. Les attaques de bateaux et les enlèvements contre rançon sont relativement fréquents, bien que le plus souvent concentrés le long de la côte nigériane, d’où sont originaires les pirates. AFP

Un animateur de radio locale, impliqué dans la lutte contre la maladie à virus Ebola, a été assassiné dans le nord-est de la République démocratique du Congo, à la veille de l’introduction par les autorités d’un nouveau vaccin contre l’épidémie dans des zones où le virus ne s’est pas signalé. « Vers 19H00 samedi, des bandits non encore identifiés ont fait incursion chez un agent de la riposte contre Ebola à Lwemba, ils l’ont tué, blessé sa femme et incendié sa maison », a déclaré à l’AFP le général Robert Yav, commandant des Forces armées congolaises à Mambasa, dans la province de l’Ituri (nord-est). Le professeur Steve Ahuka, coordonnateur national de la riposte contre Ebola a également confirmé qu »un agent communautaire impliqué dans la lutte à Lwemba a été tué ». La victime, Papy Mumbere Mahamba (35 ans), animait une émission au sujet d’Ebola sur la radio communautaire de Lwemba. En RDC, les radios locales restent l’un des meilleurs moyens d’informer les populations. AFP

Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a annoncé samedi 2 octobre lors d’une conférence de presse les noms des cinq candidats retenus pour le scrutin présidentiel du 12 décembre. Parmi eux figurent quatre anciens ministres. Parmi les cinq candidats figurent sans surprise les deux favoris de la présidentielle du 12 décembre : Ali Benflis, 75 ans, ancien chef du gouvernement et deux fois candidat malheureux à l’élection présidentielle ; et Abdelmadjid Tebboune, ministre à plusieurs reprises, ancien wali (préfet) et éphémère Premier ministre – en 2017 – du président Abdelaziz Bouteflika. Dans la liste de candidats annoncée par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, on retrouve également Azzedine Mihoubi, ex-ministre de la Culture et secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND). Sa candidature est une première pour cette formation, traditionnel soutien du président déchu. Jeune Afrique

La principale organisation du mouvement de contestation du Soudan qui a mené à la chute du président Omar Al-Bachir a indiqué dimanche 3 novembre ne pas avoir d’objection à ce qu’il soit remis à la Cour pénale internationale (CPI), qui le jugerait notamment pour génocide. M. Al-Bachir, destitué par l’armée le 11 avril après des mois d’un mouvement de contestation inédit, fait l’objet de deux mandats d’arrêts émis par la CPI pour « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité » et « génocide » commis dans le cadre des violences au Darfour. « Nous n’avons pas d’objection à ce que Al-Bachir soit remis à la CPI », a indiqué à des journalistes Ibrahim Al-Cheikh, un chef de file des Forces pour la liberté et le changement (FFC), fer de lance de la contestation. « Tous les membres des FFC sont d’accord là-dessus », a-t-il ajouté. Le Monde avec AFP

La délégation de la Cédéao en visite à Bissau ce dimanche a fait un tour de table complet en rencontrant les protagonistes et convoque un sommet extraordinaire sur la crise politique. Le pays a actuellement deux Premiers ministres et deux gouvernements, alors que la campagne pour la présidentielle du 24 novembre a débuté ce week-end. Un nouveau rendez-vous est pris. Ce sera le 8 novembre à Niamey, au Niger, un sommet extraordinaire de la Cédéao sur la situation politique en Guinée-Bissau. Dans sa déclaration dimanche soir, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Kalla Ankourao, qui a mené cette délégation à Bissau, a réaffirmé très clairement la position de l’organisation ouest-africaine, à savoir : son soutien plein et entier au gouvernement de Aristides Gomes et le caractère « illégal » du décret présidentielqui a démis ce gouvernement. La délégation a rencontré dimanche matin le président José Mário Vaz dans un climat de défiance puique le chef de l’État avait parlé jeudi dernier d’une « tutelle internationale », il s’est montré très déterminé à nommer une nouvelle équipe et cela malgré le désaveu de la Cédéao. RFI

Les 18 et 19 novembre, le président sénégalais Macky Sall présidera le forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Y sont attendus le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, invité d’honneur, ainsi que le Premier ministre français Édouard Philippe. Comme depuis 2014, chefs d’État africains, ministres français, militaires haut gradés en activité ou reconvertis dans le privé et chercheurs en tout genre se retrouveront à Dakar pour le forum international sur la paix et la sécurité en Afrique. L’événement doit se tenir les 18 et 19 novembre, après une brève cérémonie d’ouverture dans la soirée du 17 novembre, au Centre international de conférences Abdou Diouf, à Diamniadio, dans la banlieue de Dakar. Présidé par le chef de l’État sénégalais Macky Sall, le forum tournera largement autour de la situation sécuritaire au Sahel, même s’il propose officiellement une thématique plus large : « Paix et sécurité en Afrique : les défis actuels du multilatéralisme ». Jeune Afrique

Falmata Bunu était « programmée » par Boko Haram pour mener une mission suicide. Séquestrée plusieurs mois, mariée tour à tour à trois membres de la hiérarchie de Boko Haram, son sort semblait scellé. À la disparition du dernier commandant l’ayant marié de force, la jeune femme refuse de faire exploser la bombe attachée sur elle. Falmata se reconstruit et vit aujourd’hui dans un camp à Maiduguri. Pendant longtemps, c’était une épreuve pour Falmata de sortir de son logement de fortune puis de marcher et traverser le camp de Bakkassi. À chaque pas, des quolibets et ricanements provenant d’autres déplacés comme elle. « Regardez-la, c’est une épouse Boko Haram ! », fuse le plus souvent. Et pour seule réponse, Falmata avance en silence. Le regard droit, le port altier. Mais ses mains triturant et réajustant son long voile noir trahissent son désarroi. Falmata a toujours mis un point d’honneur à ne jamais s’effondrer devant les autres. RFI

La RCA a plongé en 2019 dans le classement de RSF passant de la 112e place à la 145e place. Les journalistes centrafricains font face à des difficultés quotidiennes, naviguant dans un milieu médiatique sinistré par le conflit et les obstacles économiques. Un projet de loi sur la presse est en attente depuis plusieurs mois. Samedi 2 novembre, l’Union des journalistes de Centrafrique s’est réunie pour dénoncer les violences dont ils font l’objet de manière récurrente. « Raymond Daké, Elisabeth-Blanche Olofio, René Padou, Désiré Syenga, Patrice Yanzenga, Joseph Wiliban… » Les noms des journalistes tués s’égrainent. « À ce jour aucun auteur présumé, coauteur ou commanditaire de ces exactions n’a été poursuivi… » RFI

Inlassablement, la pluie a continué de tomber. À Bangui, dans un camp de fortune installé dans un quartier de la ville filmé par le média américain VOA Afrique, des centaines de familles patientent sous les arbres. Quelques affaires, que chacun a tenté de rassembler, traînent à même le sol. Il y a quelques jours, le fleuve Oubangui est sorti de son lit, en partie à cause des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale, et plus largement sur d’autres régions de Centrafrique. Au total, 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri à travers tout le pays, déclenchant l’état de catastrophe naturelle. … En Afrique de l’Est, en revanche, « où la plupart des pays sont semi-désertiques », la situation est encore plus préoccupante. Rien qu’au Soudan du Sud, où l’eau a submergé des villages entiers, près d’un million de personnes sont touchées. Le Point