Réflexions sur 60 ans de renforcement du professionnalisme militaire au Kenya
Depuis l’indépendance, le Kenya s’est employé à créer une culture de professionnalisme militaire au sein de ses forces armées. Ce processus s’est accompagné d’efforts continus pour améliorer son système d’éducation militaire professionnelle. Il a également été soutenu par l’engagement actif du Parlement kenyan et par les dispositions adoptées dans la Constitution du Kenya de 2010. Si la voie suivie par chaque pays pour établir le professionnalisme militaire est unique, les efforts déployés par le Kenya pour inculquer et renforcer une culture du professionnalisme militaire sont riches d’enseignements qui pourraient être appliqués dans d’autres pays. Le professionnalisme militaire au sein de la KDF repose sur trois piliers, selon Lieutenant général (à la retraite) Njuki Mwaniki, ancien chef de l’armée. « Le premier est le développement du caractère, le deuxième est la puissance de combat et le dernier est la formation militaire professionnelle…Les officiers ont tous souligné l’importance de la Constitution de 2010, qui définit les citoyens kényans comme l’autorité souveraine sur laquelle reposent tous les pouvoirs. À cet égard, la Constitution définit le rôle de la KDF et le cadre du contrôle démocratique du secteur de la sécurité. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
RDC : à Goma, « au moins » 130 malades et blessés enlevés par des combattants du M23, selon l’ONU
L’Organisation des Nations unies (ONU) s’est dite « gravement préoccupée » pour le bien-être et la sécurité « d’au moins » 130 malades et blessés qui viennent d’être enlevés par des combattants du M23 de deux hôpitaux de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), dans un communiqué diffusé lundi à Genève. « Les combattants du groupe [M23] soutenu par le Rwanda ont pris d’assaut l’hôpital CBCA Ndosho et l’hôpital Heal Africa », emmenant en milieu de nuit des patients « sous prétexte qu’ils étaient des soldats de l’armée de la RDC ou des membres de la milice progouvernementale wazalendo », explique une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani. Selon l’ONU, le M23, groupe armé qui a repris les armes en 2021 contre le gouvernement de Kinshasa et s’est emparé à la fin de janvier de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, a emmené 116 patients de l’hôpital CBCA et 15 autres de l’hôpital Heal Africa. Une employée de l’hôpital CBCA a confirmé, sous couvert de l’anonymat, les faits à l’Agence France-Presse (AFP), en assurant que, dans cet établissement, ils avaient eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi. Le Monde avec AFP
RDC : Bruno Lemarquis dénonce de graves violations des droits humains et du droit international dans le Kivu
Le Coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo, Bruno Lemarquis, dénonce les graves violations des droits humains et du droit international enregistrées dans les villes et localités du Nord et du Sud-Kivu, sous occupation des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise depuis plusieurs semaines. Dans un communiqué rendu public le 3 mars, Bruno Lemarquis exprime sa profonde inquiétude face à la multiplicité des actes de violence ciblés contre les civils, les infrastructures médicales et éducatives, ainsi que le personnel humanitaire, notamment à Goma. Ces actes constituent non seulement des atteintes graves aux droits humains fondamentaux, mais aussi des violations du droit international humanitaire, rappelle le coordonnateur humanitaire. Dans ce document, ce haut fonctionnaire onusien indique qu’entre le 1er et le 3 mars, plusieurs hôpitaux de Goma ont été pris pour cible par des hommes armés, marquant une nouvelle escalade de violences contre les structures médicales et le personnel de santé. Pour Bruno Lemarquis, toute attaque visant ces structures essentielles doit cesser. Radio Okapi
Soudan : 221 enfants victimes de viols depuis début 2024, selon l’UNICEF
L’agence des Nations Unies pour l’enfance a déclaré mardi que 221 enfants, ont été violés par des hommes armés au Soudan depuis le début de l’année 2024 à ce jour. L’UNICEF a documenté des cas d’enfants violés lors d’attaques contre des ville dans neuf états du pays. Plus de 30 % des enfants victimes de viols étaient des garçons, tandis que les autres étaient des filles. Parmi eux, on compte 16 enfants de moins de cinq ans et quatre nourrissons…Depuis que la guerre au Soudan a éclaté en avril 2023 entre l’armée et ses rivaux paramilitaires, les Forces de soutien rapide, avec des batailles à Khartoum et dans tout le pays, les groupes de défense des droits ont déclaré que des atrocités, notamment des violences sexuelles et des mariages forcés d’enfants, ont été commises par les deux camps. Sur les 221 enfants violés, 73 cas sont liés au conflit et 71 ne le sont pas, tandis que les autres ne sont pas identifiés. Africanews
Guinée-Bissau : le président Umaro Sissoco Embalo annonce sa candidature à la présidentielle
Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, a annoncé, lundi 3 mars à l’Agence France-Presse (AFP), qu’il serait candidat sans « l’ombre d’aucun doute » à un second mandat lors de l’élection présidentielle de fin novembre, qu’il entend remporter « dès le premier tour », de retour d’une visite d’Etat en Russie. Pendant son absence, l’opposition avait appelé à la mobilisation et à la « paralysie » du pays à partir de jeudi dernier, jour où, selon elle, le mandat du président Embalo devait prendre fin, cinq ans après sa prestation de serment le 27 février 2020 alors que son élection avait été contestée par ses opposants. Des médiateurs de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) étaient à Bissau du 21 au 28 février pour tenter de trouver une solution aux divergences entre le pouvoir et l’opposition sur la date de fin du mandat du président. Umaro Sissoco Embalo a en outre affirmé avoir lui-même « donné l’ordre d’expulsion de la mission de la Cedeao »…M. Embalo a annoncé le 23 février que les élections présidentielle et législatives se tiendraient le 30 novembre prochain. En décembre 2023, il avait dissous le Parlement, dominé à l’époque par l’opposition, trois jours après des affrontements armés qu’il a présentés comme une tentative de coup d’Etat. Il avait ensuite fixé au 24 novembre 2024 les législatives anticipées, avant de les reporter sine die par un décret présidentiel, invoquant des difficultés logistiques et financières. Le Monde avec AFP
Gabon : le général Oligui, président de transition, est candidat à la présidentielle
Le général Brice Oligui Nguema, homme fort du Gabon depuis le putsch d’août 2023 contre la dynastie Bongo, a officialisé lundi sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril en promettant de poursuivre les efforts du régime militaire de transition pour « rebâtir le pays ». « Ma vision est celle d’un Gabon qui renaît de ses cendres… Cette vision n’est pas un rêve et si c’est un rêve pour vous, nous allons le réaliser », a dit l’ancien chef de la garde présidentielle dans un bref discours prononcé devant une foule enthousiaste et sous une pluie battante, à Libreville…Ce militaire, qui a fêté ses 50 ans ce lundi, avait promis de rendre le pouvoir aux civils au terme de la transition ouverte il y a dix-huit mois avec le « coup de la libération ». Cependant, le nouveau code électoral, voté en janvier par un Parlement de transition, autorise désormais les militaires à se présenter…Une vingtaine de prétendants ont déjà retiré leur dossier de candidature, selon les médias locaux. La procédure d’inscription prévue jusqu’au 8 mars inclut un test linguistique, un contrôle médical et une déclaration de biens. Samedi, le président de la transition avait réuni les corps armés pour les remercier de leur « discipline » et de leur « obéissance », après un tour triomphal du Stade d’Angondjé, à Libreville, sous une pluie battante, drapeau gabonais à bout de bras. Le Monde avec AFP
Togo: les oppositions se mobilisent contre la nouvelle Constitution
L’opposition togolaise est toujours vent debout contre la nouvelle Constitution promulguée le 6 mai 2024. Deux partis politiques, ainsi que plusieurs organisations de la société civile, ont mis en place ce lundi 3 mars à Lomé un cadre de travail pour se dresser contre la nouvelle Constitution. Ce n’est pas une coalition ni une alliance, mais un cadre de travail qui veut se dresser contre la nouvelle Constitution du 6 mai 2024 au Togo. Plusieurs partis politiques et organisations de la société civile se sont réunies ce lundi 3 mars à Lomé pour le mettre en place : une chose peu aisée pour l’opposition togolaise, après plusieurs déboires ces dernières années. La Constitution promulguée le 6 mai fait basculer le Togo dans une nouvelle République. Elle instaure un régime parlementaire avec une présidence honorifique dont le mandat est limité. C’est le président du conseil qui détient tous les pouvoirs…Ces opposants ont signé une charte ce lundi 3 mars. Elle reste ouverte à toutes les parties engagées contre la Constitution…Un meeting sera organisé le dimanche 23 mars 2025 par toutes les entités qui ont signé le cadre de travail, ont annoncé les participants. RFI
Mali: dans la région de Ségou, l’appel à l’aide des habitants de Diosso sous blocus jihadiste
Au Mali, les habitants de Diosso, région de Ségou, appellent à l’aide. Comme beaucoup de localités du nord et du centre du Mali, ce village subit le blocus des jihadistes du Jnim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al Qaeda. À Diosso, le calvaire dure depuis près d’un an et demi. En dépit des risques, les habitants de Diosso, localité du centre du Mali, ont enregistré des vidéos pour demander l’aide de l’État. Ces témoignages, datés du samedi 1ᵉʳ mars dernier, circulent désormais sur les messageries privées…Dans cette partie du centre du Mali, des dizaines de communes se sont résolues à conclure des accords locaux avec les jihadistes du Jnim : les écoles publiques sont fermées, il faut payer la zakat, l’impôt, mais les villageois peuvent mener leurs activités. Les localités qui ne se soumettent pas, comme Diosso, subissent des attaques et sont coupées du reste du pays par les jihadistes. Les malades ne peuvent pas être évacués. Les champs ne peuvent pas être cultivés…Exaspérés, désespérés, les habitants de Diosso ont donc décidé cette fois-ci de lancer leur appel à l’aide sans se cacher. Des témoignages rares, du moins publiquement, car ils exposent au risque de représailles jihadistes de la Katiba Macina du Jnim. RFI
Au Maroc, le militant des droits humains Fouad Abdelmoumni condamné à six mois de prison
Le défenseur marocain des droits humains Fouad Abdelmoumni a été condamné lundi, en première instance, à six mois de prison ferme, notamment pour « diffusion d’allégations mensongères » à la suite d’une publication sur Facebook, selon son avocat, Mohamed Nouini…Placé en garde à vue fin octobre 2024 puis remis en liberté deux jours plus tard, le militant, âgé de 66 ans, était poursuivi pour « outrage à des corps constitués », « diffamation » et « diffusion d’allégations mensongères » après un post sur Facebook où il relayait des accusations d’« espionnage » de la France par le Maroc. « La France, qui voit sa position décliner parmi toutes les nations, ne voudrait pas céder au chantage d’un Etat faible qui utilise tous les moyens de pression à sa disposition (…) sans oublier l’espionnage », avait-il écrit sur Facebook. Des propos que le ministère public a qualifiés d’« allégations attentatoires aux intérêts du royaume », et qui selon lui « dépassent les limites de la liberté d’expression et représentent des éléments constitutifs de crimes punis par la loi ». La publication de M. Abdelmoumni, voix critique des autorités marocaines, avait coïncidé avec la visite d’Etat du président Emmanuel Macron au Maroc, qui avait scellé la réconciliation entre Paris et Rabat après trois années d’une brouille en partie alimentée par ces soupçons d’espionnage. Le Monde avec AFP
Le gouvernement éthiopien lève la suspension de quatre ONG
Le gouvernement éthiopien a levé la suspension critiquée de quatre ONG indépendantes de défense des droits humains, a annoncé lundi la Commission éthiopienne des droits humains (EHRC), une institution publique. En décembre, l’Autorité des organisations de la société civile (ACSO), un organisme gouvernemental qui supervise les groupes de la société civile, avait suspendu le Centre pour l’avancement des droits et de la démocratie (CARD), les Avocats pour les droits humains (LHR), le Centre éthiopien des défenseurs des droits humains (EHRDC) et le Conseil éthiopien des droits de l’homme (EHRCO). Selon Human Rights Watch, qui avait dénoncé fin janvier une « répression contre la société civile », ces ONG avaient été ainsi sanctionnées pour leur « manque d’indépendance », ce qu’elles niaient. Dans un communiqué publié lundi, l’EHRC, institution publique mais indépendante du gouvernement et dont le chef est nommé par le Parlement, s’est dit « heureuse que ses efforts de plaidoyer aient été couronnés de succès » pour la levée de la suspension des quatre ONG, qui sont donc de nouveau autorisées à opérer dans le pays. En décembre, l’EHRC avait « exprimé sa préoccupation quant à l’impact de ces suspensions sur l’espace civique et la jouissance de la liberté d’association en Éthiopie ». AFP
Soudan du Sud: de nouveaux combats éclatent à Nasir entre l’armée et une milice locale
Des combats ont éclaté dans la ville de Nasir, au nord-est du pays ce lundi 3 mars entre l’armée sud-soudanaise et des combattants de la White Army, une milice communautaire proche du vice-président et opposant Riek Machar. Et ce, malgré les efforts de ce dernier pour tenter de faire retomber la tension pendant le weekend. Des affrontements avaient déjà éclaté à Nasir mi-février et l’armée sud-soudanaise a envoyé des renforts depuis Malakal afin d’opérer une rotation du personnel militaire stationné à Nasir, englué dans des relations conflictuelles avec la population locale. Ce déploiement est perçu comme une menace. Samedi 1er mars, le vice-président Riek Machar a annoncé la formation de deux comités composés de chefs traditionnels issus des comtés de Ulang et de Nasir. Leur rôle est d’accompagner jusqu’à Nasir les barges de l’armée sud-soudanaise envoyées depuis Malakal sur la rivière Sobat. Et d’empêcher toute attaque de la part des jeunes de la White Army, une milice locale…Face à cette nouvelle flambée de violence dans le Haut-Nil, une réunion de la présidence s’est tenue à Juba ce lundi. Selon le militant de la société civile Edmund Yakani, qui a assisté à la rencontre, le président Salva Kiir, le vice-président Riek Machar et les quatre autres vice-présidents ont réaffirmé que les forces déployées à Nasir n’avaient pas pour but de désarmer la White Army. Ils demandent, sur la page Facebook de la présidence, « aux locaux de permettre le passage sécurisé des forces armées jusqu’à ce qu’elles atteignent leur caserne à Nasir. » RFI