L’ONU réclame une enquête sur de possibles « crimes de guerre » au Tigré, dans le nord de l’Ethiopie
La haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a appelé jeudi 4 mars à une « enquête objective et indépendante » dans la région éthiopienne du Tigré, après avoir « corroboré de graves violations » susceptibles de constituer des « crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ». Dans un communiqué publié à Genève, Mme Bachelet a annoncé que son bureau « a réussi à corroborer des informations sur certains incidents survenus en novembre de l’année dernière, indiquant des bombardements aveugles dans les villes de Mekele, Humera et Adigrat dans la région du Tigré », dans le nord du pays, théâtre de plusieurs mois de combats. Le bureau de l’Organisation des nations unies a également vérifié « des informations faisant état de graves violations et abus incluant des massacres à Aksoum et à Dengelat dans le centre du Tigré par les forces armées érythréennes », selon les termes du communiqué. « De graves violations du droit international, pouvant être assimilées à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, peuvent avoir été commises », souligne le communiqué. Le Monde avec AFP
Un an après la formation d’un gouvernement de transition au Soudan du Sud, les progrès vers une paix durable sont lents, a indiqué mercredi l’envoyé de l’ONU dans ce pays, David Shearer, au Conseil de sécurité. En février 2020, le chef rebelle Riek Machar était redevenu premier Vice-président, au côté de son rival de longue date, le Président Salva Kiir, pour diriger le pays ravagé par des années de guerre civile. « La semaine dernière a marqué le premier anniversaire du gouvernement de transition. Il y a eu des progrès positifs », a noté M. Shearer, citant notamment la formation de la Présidence et du Conseil des ministres et la mise en place de l’effectif complet des dirigeants au niveau des États. « Ce sont des étapes bienvenues. Mais un an après, les progrès sont lents. La législature nationale de transition attend toujours d’être reconstituée et il y a eu des progrès minimes concernant l’élaboration de la Constitution, la justice transitionnelle et les réformes économiques », a souligné le Représentant spécial du Secrétaire général au Soudan du Sud. Plus important encore, selon lui, l’unification des forces n’a pas encore eu lieu malgré les multiples dates butoir instaurées par le gouvernement. ONU Info
Huit autres corps ont été découverts mercredi 3 mars par la population, après la dernière attaque des rebelles ougandais des ADF au village de Mambelenga au sud du territoire d’Irumu (Ituri). Selon des sources locales qui livrent l’information, avec la découverte de ces nouveaux corps, le bilan de cette attaque passe de six à quatorze morts, dont dix civils. Parmi les victimes, il y a des femmes et des enfants, affirme le coordonnateur de l’ONG Convention pour le respect des droits de l’homme (CRDH). Le premier bilan de cette attaque des rebelles ADF qui s’est produite mardi 2 mars, vers 14 h locales au marché de Mambelenga était de six morts dont trois civils et trois hommes armés qui ont été lynchés par la population locale. Du côté de l’ennemi, quatre miliciens ont été neutralisés et plusieurs munitions de guerre ont été récupérées par les forces loyalistes, ajoute la même source. Radio Okapi
Six personnes, dont une femme enceinte, ont été tuées mardi à bord d’une ambulance qui a sauté sur un engin artisanal explosif, sur l’axe Djibo-Bourzanga, dans la province du Soum, a annoncé le porte-parole du gouvernement burkinabè Ousséni Tamboura dans un communiqué. L’incident s’est produit à environ 600m du détachement militaire de Gaskindé, sur le même axe Djibo-Bourzanga. « Cet incident lâche et barbare survenu alors que l’ambulance était en mission d’évacuation sanitaire sur Ouagadougou, a fait 6 morts : la patiente, son mari, 2 accompagnantes, une fillette et l’ambulancier », a ajouté le communiqué. Mardi, deux femmes ont été tuées dans des circonstances pareilles lorsque leur charrette a sauté sur un engin artisanal dans la province du Yagha, dans le Nord du pays. Sahel Intelligence
Les Ivoiriens sont appelés à voter samedi à des élections législatives dont la campagne se déroule jusqu’alors sans incident et en présence de l’opposition, qui avait appelé à boycotter la présidentielle controversée d’octobre 2020 marquée par des violences. Pour la première fois depuis une décennie, la quasi-totalité des partis d’opposition participe au scrutin, en particulier le Front populaire ivoirien (FPI) de l’ex-président Laurent Gbagbo, noyau d’une coalition appelée Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS). Le FPI boycottait tous les scrutins depuis l’arrestation de M. Gbagbo en avril 2011 à Abidjan et son transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, après des violences post-électorales ayant fait quelque 3.000 morts. Depuis son ouverture le 26 février, la campagne qui s’achève jeudi soir n’a donné lieu à aucune violence et tous les partis ont appelé à un scrutin apaisé. AFP
Au Tchad, après les partis politiques, la société civile dénonce les violences du weekend dernier, à savoir l’attaque par les forces de sécurité sur la résidence du candidat Yaya Dillo, qui a fait au moins 3 morts, dont la mère du candidat. Pour la société civile tchadienne, cette attaque est inadmissible et montre la forte dégradation du climat politique à quelques semaines de l’élection présidentielle du 11 avril. Un scrutin auquel se représente le président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis plus de 30 ans. Une partie de la société civile se réunissait mercredi 3 mars pour discuter d’actions dans les prochains jours afin d’alerter les Tchadiens et la communauté internationale. Pour Moussaye Avenir de la Tchiré, porte-parole du collectif Stop Ca Suffit – qui réunit une quinzaine d’associations – le silence de la communauté internationale face à ces violences est très décevant. RFI
Les autorités locales ne s’attendaient pas à un tel accueil à Jangebe, où près de 300 adolescentes ont été ramenées après quatre jours de captivité: les villageois, soulagés mais furieux de l’insécurité persistante dans le nord du Nigeria, ont attaqué le convoi officiel. La plupart des 279 adolescentes, de 12 à 16 ans environ, enlevées la semaine dernière par des groupes armés dans ce village de l’Etat de Zamfara, pleuraient à chaudes larmes lorsqu’elles ont pu enfin serrer leurs parents dans leurs bras. « Je ne sais pas comment exprimer ma joie », confie à l’AFP Muhammad Sani, un père de famille. « Je n’ai pas pleuré quand les filles ont été kidnappées, mais cette fois, je n’arrive pas à retenir mes larmes, ce sont des larmes de joie ». L’émotion a été pourtant de courte durée, et le chaos s’est rapidement installé, quand les habitants ont pris à partie le convoi des responsables de l’Etat de Zamfara, leur jetant des pierres et attaquant les voitures. Le personnel de sécurité, qui escortait les véhicules du gouvernement local et des médias, ont tiré en l’air et dans la foule, blessant au moins un villageois au ventre, selon un journaliste de l’AFP sur place. AFP
Ce week-end, des soldats rwandais à la poursuite de rebelles rwandais se sont heurtés aux soldats burundais, provoquant une brusque montée des tensions à la frontière ouest du Burundi et du Rwanda. Les deux parties sont néanmoins parvenues à calmer très vite la situation. Tout a commencé il y a une semaine. Des rebelles rwandais (des combattants des FDLR et du FLN basés dans la forêt de la Kibira, selon nos sources) lancent une attaque dans le sud-ouest du Rwanda, à partir de la commune de Mabayi, dans la province de Cibitoke, dans le nord-ouest burundais. « De telles attaques sont assez fréquentes, soit ils tirent du sol burundais ou font de petites incursions à l’intérieur de nos terres », explique une source sécuritaire rwandaise. Cette fois, l’armée rwandaise se lance à leurs trousses, ses soldats occupent la colline de Twinyoni en terre burundaise, une position stratégique qui surplombe toute la zone, selon nos sources. RFI
« Libérez Sonko ! » Plusieurs dizaines de jeunes Sénégalais scandaient ce slogan, mercredi 3 mars, devant la gendarmerie nationale de Colobane, en plein cœur de Dakar, avant d’être repoussés par les gaz lacrymogènes lancés par les forces de l’ordre. A l’intérieur des locaux, Ousmane Sonko, le leader du parti d’opposition Pastef-Les Patriotes (Les Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) était en garde à vue pour e Bamba Cissé, pendant que des échauffourées éclataient dans plusieurs quartiers de Dakar. Le principal opposant politique du pays a été arrêté dans la matinée, quand des affrontements entre ses sympathisants et les forces de l’ordre ont perturbé son convoi, qui le menait au tribunal. Il se rendait à une convocation du juge d’instruction, alors qu’il est visé depuis début février par une plainte pour « viols et menaces de mort » déposée par une employée d’un salon de beauté. Si des responsables de la majorité présidentielle répètent qu’il revient à la justice de trancher cette affaire privée, Ousmane Sonko continue de dénoncer un complot politique. L’affaire agite le Sénégal depuis un mois et cristallise les frustrations politiques, économiques et sociales de la population. Le Monde
Pas question de grimacer quand l’aiguille pénètre sous la peau : les premiers vaccinés du Ghana, qui reçoivent leur injection sous l’œil des caméras des chaînes nationales, doivent faire bonne figure. Au Centre de presse international d’Accra, mardi 2 mars au matin, les grands noms du journalisme ghanéen ouvrent le bal, un patient à la fois. « A ce rythme-là, ça va prendre des jours ! », grommelle un présentateur de télévision en attendant son tour. « Moi, je n’ai pas peur de la piqûre, plaisante un autre. Si Nana Akufo-Addo a survécu, alors moi aussi ! » La veille, c’est le président en personne, flanqué de son vice-président, Mahamudu Bawumia, et de leur épouse respective, qui a reçu la première injection mondiale de vaccin fourni dans le cadre du dispositif onusien Covax, permettant un accès aux vaccins pour les 200 pays à revenus faibles et intermédiaires. Ce sont donc pas moins de 600 000 doses du vaccin AstraZeneca ont été livrées au Ghana la semaine dernière, le premier chargement d’une longue série : 2,4 millions de doses devraient arriver d’ici la fin du mois de juin. Le plan de vaccination national prévoit un déploiement en trois phases jusqu’à l’automne, en commençant cette semaine par « les personnes les plus à risque et des responsables publics en première ligne ». Le Monde
Exit l’évident wax. À l’heure où le tissu hollandais est de toutes les tendances et subit les affres de la mondialisation, le Festival international des textiles extraordinaires (Fite) prend un tout autre parti. Celui de valoriser une création textile ancestrale africaine aux côtés de créations venues du monde entier. Pas moins de 80 artistes revisitent ainsi leur patrimoine dans un élan de modernité. « Nous nous intéressons au monde rural, avec une connexion au terrain. L’idée est de mettre en valeur ce que tout le monde peut porter », revendique Christine Bouilloc, directrice du musée Bargoin de Clermont-Ferrand et co-commissaire de l’exposition « Love, etc. ». Un parcours qu’une poignée de chanceux ont pu découvrir, un casque vissé sur les oreilles, quelques semaines avant la fermeture des musées en raison de la pandémie liée au Covid-19. Prolongée jusqu’en avril 2021 dans l’espoir d’accueillir à nouveau le public, ce rendez-vous s’exportera, sous une autre forme, à Dakar en novembre prochain sous l’égide d’Hamady Bocoum, directeur du musée des Civilisations noires, et de M. Malick Ndiaye, conservateur du musée Théodore-Monod d’art africain. Le Point