L’ONU demande à « prioriser l’intérêt du peuple soudanais »
Le secrétaire général des Nations Unies a admis mercredi que l’organisation n’a pas réussi à arrêter la guerre au Soudan. Alors que les affrontements entre des généraux rivaux se poursuivent et interrompent la trêve, Antonio Guterres a déclaré que l’ONU a été prise par surprise par le conflit, et n’a pas empêcher qu’il se produise. « Toutes les parties doivent faire passer les intérêts du peuple soudanais en premier, ce qui signifie le retour à la paix et à un régime civil permettant le développement du pays. Nous mettons ces objectifs au centre de nos préoccupations lorsque nous nous engageons avec les parties au conflit et que nous travaillons main dans la main avec l’Union africaine et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) », a déclaré Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU. AfricaNews/AFP
Au Soudan, les islamistes en embuscade
Les partisans du régime islamiste de l’ancien président déchu, Omar Al-Bachir, auraient joué un rôle-clé dans le déclenchement du conflit. Des experts les soupçonnent de manipuler l’armée soudanaise dirigée par le général Al-Bourhane. Dans l’ombre, certains profitent du chaos. Alors que la guerre se prolonge depuis le 15 avril entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo « Hemetti », une quinzaine d’anciens hauts responsables du régime d’Omar Al-Bachir, emprisonnés depuis sa chute en 2019, sont parvenus à s’échapper de la prison de Kober, au cœur de Khartoum, cernée par les combats. La nouvelle de cette évasion très politique a été confirmée mardi 25 avril par l’un d’entre eux, Ahmed Haroun, recherché par la Cour pénale internationale pour des crimes contre l’humanité commis au Darfour alors qu’il était ministre de l’intérieur, au début des années 2000. A la suite de son évasion, cet ancien cadre du Parti du Congrès national (PCN) a annoncé à la télévision soudanaise assurer « sa propre protection », et a appelé la population à soutenir les FAS dans leur lutte à mort contre les FSR. Le Monde
Tchad: les humanitaires dépassés par le nombre et l’état des réfugiés soudanais
À l’extrême est du Tchad, plus de 20 000 Soudanais fuyant les combats se sont réfugiés dans le village de Koufroun, selon le Haut-commissariat des réfugiés de l’ONU. Si la réponse humanitaire est en marche et les distributions de vivres ont commencé, chaque jour des familles continuent d’arriver, un défi pour les humanitaires alors que les populations sont dans des situations d’extrême besoin. À la frontière entre le Tchad et le Soudan, souffle un vent poussiéreux, sec et brulant. Transportant quatre enfants sur une petite charrette, Dahbaye Yaya franchit les derniers mètres qui la séparent du Tchad : « Là-bas au Soudan, les combats continuent, il n’y a pas de trêve. On tue les gens, on brûle leurs maisons, moi ils ont incendié mes récoltes. Les hommes ont fui, l’armée a fui, nous avons tous fui, Il y a eu beaucoup de morts. Je veux rester ici au Tchad, je ne vais pas repartir là-bas, j’ai tout perdu. » RFI
Etat des lieux de la presse en Afrique, en recul dans plusieurs pays
Appels au meurtre de journalistes, menaces, suspension des médias et expulsion des correspondants : c’est ce que dénonce les 30 médias africains et internationaux dans leur lettre ouverte aux autorités burkinabè et maliennes, à laquelle prennent part France 24 et RFI, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Focus sur la Tunisie qui a reculé de 27 places dans le classement de RSF, classée 121 sur 180. Hanene Zbiss de l’Union de la presse francophone, est notre invitée. L’ONU a demandé mercredi des garanties de sécurité « au plus haut niveau » pour assurer l’acheminement de l’aide au Soudan, après le pillage de six camions transportant de l’aide alimentaire. Antonio Guterres en déplacement au Kenya. Le secrétaire général de l’ONU a admis l’échec de la communauté internationale au Soudan. France24
Pour les journalistes du Faso, menaces anonymes, intimidations et suspensions
Au Burkina Faso, les médias font face à une restriction de leur liberté après deux coups d’Etat. D’abord celui du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba et celui du capitaine Ibrahim Traoré. La liberté de la presse est mise à rude épreuve au Burkina. Menaces, intimidations, suspension de médias, expulsions de journalistes, voilà ce à quoi les acteurs de médias sont confrontés au pays des hommes intègres. « J’ai été assommé par rapport à certaines réactions même si des appels anonymes disant qu’ils vont me créer des insomnies, qu’ils vont m’agresser. Je tentais souvent d’enregistrer certains appels. Je vais continuer à faire mon boulot dans les règles de l’art. Je n’ai pas peur de continuer à dire ce que je pense en respectant les règles déontologiques et éthiques », a déclaré Issoufou Ouédraogo, un journaliste indépendant qui a reçu des menaces directes. VOA
En Tunisie, le président Kaïs Saïed qualifie de « mensonges » les critiques sur sa politique liberticide
Le président Kaïs Saïed a accusé « certaines chaînes étrangères » de « travailler pour des entités qui veulent renverser l’Etat tunisien », mardi 2 mai, lors d’une visite nocturne de la librairie Al Kitab, institution du centre-ville de Tunis. « Celui qui met en doute les libertés [en Tunisie], à l’intérieur comme à l’extérieur, est soit un agent, soit il vit dans un coma intellectuel profond dont il ne se réveillera jamais », a-t-il asséné. Kaïs Saïed en a profité pour consulter l’ouvrage Le Frankenstein tunisien, de Kamel Riahi, au cœur d’une polémique après son retrait de la Foire internationale du livre de Tunis, le 28 avril, peu de temps après son inauguration par le chef de l’Etat. Cet essai politique récemment paru – dont la couverture est illustrée d’une caricature de Kaïs Saïed en monstre – propose une analogie entre le président tunisien, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs lors d’un « coup de force » en juillet 2021, et la créature du docteur Frankenstein imaginée par Mary Shelley dans son célèbre roman. Le Monde
Sénégal: la plateforme F24, «pas concernée» par le «dialogue», prépare son premier rassemblement
Au Sénégal, à dix mois de la présidentielle, l’appel au dialogue politique lancé par le président Macky Sall fait débat. Moyen d’apaiser les tensions et de permettre une élection ouverte ? Ou au contraire, manœuvre pour diviser et fragiliser l’opposition ? La récente plateforme « des forces vives de la Nation F24 », qui regroupe plus d’une centaine de partis et d’organisations de la société civile, estime en tout cas ne « pas être concernée ». La plateforme F24 a rappelé hier, mercredi 3 mai, ses exigences : non à une candidature du président Macky Sall, la libération des détenus qualifiés de « politiques », des élections inclusives et transparentes, et la modification du code électoral qui exclut des candidats condamnés en justice. RFI
En Egypte, Abdel Fattah Al-Sissi lance un « dialogue national » très encadré
Il a fallu plus d’un an pour que le « dialogue national » en Egypte, annoncé en 2022 par le président, Abdel Fattah Al-Sissi, se matérialise. Mercredi 3 mai, des partisans du pouvoir, des opposants et quelques personnalités ont participé à la cérémonie d’ouverture dans un centre de conférences, situé dans le nord du Caire. Des comités doivent plancher pendant des semaines, voire des mois, sur une centaine de sujets, avant de remettre des recommandations au chef de l’Etat. Cette table ronde se déroule alors que ce pays de plus de 104 millions d’habitants traverse une grave crise économique, marquée par une forte inflation. La livre égyptienne a déjà été dévaluée à trois reprises depuis mars 2022. Le gouvernement a augmenté ses dépenses sociales afin de contenir la grogne. Le Monde
Des pirates kidnappent trois marins au large du Gabon
Le capitaine russe d’un vraquier américain et deux de ses officiers, des Géorgiens, ont été kidnappés en début de semaine tout près d’un port gabonais par des pirates qui ont attaqué leur navire, ont indiqué mercredi à l’AFP des sources judiciaire et maritime. Le Golfe de Guinée, qui s’étend en Afrique des rives du Liberia à celles de l’Angola, est l’un des principaux points noirs de la piraterie maritime dans le monde, les attaques de navires marchands et kidnappings de membres de leurs équipages contre rançon, relativement fréquents, étant principalement le fait de bandes criminelles venues du Nigeria. Dans la nuit de lundi à mardi, le Grebe Bulker, un vraquier de 190 m de long appartenant à la compagnie de transport maritime américaine Eagle Bulk Shipping Inc. mais battant pavillon des îles Marshall, a été attaqué par des pirates alors qu’il était au mouillage à moins de 8 km au large du port commercial gabonais d’Owendo, dans la banlieue de la capitale, Libreville, a indiqué à l’AFP une source judiciaire au Gabon sous couvert d’anonymat. VOA
Ethiopie : les Etats-Unis et le Programme alimentaire mondial suspendent leur aide au Tigré
Washington et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont annoncé, mercredi 3 mai, suspendre « jusqu’à nouvel ordre » leur aide alimentaire à la région du Tigré dans le nord de l’Ethiopie, ravagée par des années de conflit, dénonçant le détournement de l’aide. « Nous avons pris la difficile décision d’une pause dans toute l’aide alimentaire fournie par l’USAID à la région du Tigré jusqu’à nouvel ordre », précise dans un communiqué l’administratrice de l’USAID (l’Agence américaine pour le développement et l’aide humanitaire), Samantha Power. Et ce, car une partie de cette aide a été « détournée et vendue sur le marché local », ajoute-t-elle. De son côté, le PAM, basé à Rome, dit avoir décidé, selon un communiqué, d’une « pause dans la distribution de nourriture au Tigré, qui ne reprendra pas avant que le PAM puisse être en mesure d’assurer que cette aide vitale parvienne bien à ces destinataires voulus ». Le gouvernement américain a soulevé l’affaire auprès des autorités éthiopiennes ainsi que les autorités locales au Tigré qui « ont exprimé leur volonté de travailler avec [les Américains] afin d’identifier les responsables et pour qu’ils rendent des comptes », précise le communiqué de l’USAID. Le Monde
L’insécurité alimentaire touche plus de 250 millions de personnes
Plus d’un quart de milliard de personnes dans 58 pays, dont le Nigeria, le Burkina Faso et la Somalie, ont fait face en 2022 à une insécurité alimentaire aiguë. En augmentation pour la 4e année consécutive. C’est ce que le rapport mon dial sur les crises alimentaires a révélé mercredi. Pour l’ONU, ce tableau est le symbole de l’échec de l’humanité à éradiquer la faim dans le monde. « Le rapport 2023 sur les crises alimentaires mondiales nous donne une image encore plus large de la faim dans le monde que les éditions précédentes. Et malheureusement, comme nous l’avons entendu, les chiffres sont alarmants. Dans sept pays, les populations sont confrontées à des situations proches de la famine. 35 millions de personnes sont au bord de la famine. 258 millions de personnes connaissent une crise alimentaire et nutritionnelle aiguë », explique Utta Urpilainen, commissaire européenne chargée des partenariats internationaux. AfricaNews
Blues touareg et rock berbère : la sélection musicale du « Monde Afrique » #149
Chaque mercredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, place à la fusion entre traditions berbères et rythmes occidentaux avec les Maliens de Tinariwen, les Français de Tiwiza et les Algériens des Abranis. Le Monde