Revue de Presse du 4 mai 2020

En Afrique, la liberté de la presse à l’épreuve de l’épidémie du coronavirus
Ce dimanche 3 mai marque la Journée mondiale de la presse. En 2020, 21 pays africains sur 48 apparaissent encore en rouge ou noir sur la carte du classement mondial de la liberté de la presse publiée par l’ONG Reporters sans frontières (RSF). Sur le continent comme ailleurs, la crise liée au coronavirus fait souvent office de révélateur. Dans son classement mondial de la liberté de la presse, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) indiquaient que la décennie qui vient s’annonce décisive pour la pratique du journalisme sur le continent africain. Procès sans fin au Maroc, interpellations régulières et détentions provisoires prolongées en Algérie, médias libyens qui se transforment en acteurs du conflit armé… RSF déplore notamment un climat d’intimidation contre les journalistes, qui peinent à livrer des informations de manière libre et indépendante dans les pays du Maghreb, et notamment, pour couvrir la crise sanitaire du Covid-19. RFI

Ituri, RDC : 10 morts lors d’une attaque de la nouvelle milice FPIC au centre de Marabo
Dix personnes ont été tuées lors d’une attaque lundi 4 mai (à 3h TU) dans un campement des Forces armées de la RDC (FARDC) par des miliciens d’un nouveau groupe armé Force patriotique et intégrationniste du Congo (FPIC) à Marabo, ville située à une quarantaine de kilomètres au Sud de Bunia, sur la route nationale numéro 27, axe Komanda (en Ituri). D’après le Porte-parole des FARDC en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, c’est un bilan provisoire d’une dizaine de morts, dont des miliciens, mais aussi des militaires ainsi que deux de leurs dépendants. Il s’agit de deux enfants. Des sources concordantes indiquent qu’un officier des FARDC est également blessé et acheminé à l’hôpital Général de Nyakunde, un village proche de Marabo. Les mêmes sources avancent que l’ennemi a emporté un bon nombre d’armes lourdes et légères avant de mettre le feu à quelques maisonnettes des militaires au sein du campement. Radio Okapi

L’Elysée annonce la mort d’un légionnaire de l’armée française blessé le 23 avril au Mali
Un soldat de la Légion étrangère, qui avait été blessé le 23 avril au Mali, lors d’une « opération contre les groupes armés terroristes », est mort des suites de ses blessures vendredi à l’hôpital militaire de Clamart (Hauts-de-Seine), a annoncé, samedi 2 mai, la présidence de la République française. Le brigadier Dmytro Martynyouk avait été blessé par l’explosion d’un engin explosif improvisé, a précisé Emmanuel Macron dans un communiqué, en saluant « le courage des militaires français engagés au Sahel ». Dans un communiqué distinct, l’état-major des armées précise que le 23 avril, « un camion-citerne de la force « Barkhane » », que la France a engagée au Sahel, avait été atteint par un engin explosif improvisé, blessant « le conducteur et le chef de bord du véhicule ». Le Monde avec AFP

Égypte : décès en prison de Chadi Habache, auteur d’un vidéoclip critique du président Sissi
Chadi Habache, 24 ans, est mort samedi dans une prison du Caire, affirme son avocat. Il avait été emprisonné après avoir réalisé le vidéoclip d’une chanson très critique du président Abdel Fattah al-Sissi. Un jeune Égyptien qui avait été emprisonné après avoir réalisé le vidéoclip d’une chanson très critique du président Abdel Fattah al-Sissi est décédé samedi 2 mai dans une prison du Caire, affirme son avocat. Chadi Habache, âgé de 24 ans, est mort dans la prison de Tora, a indiqué à l’AFP Ahmed al-Khawaga, qui n’a pas été en mesure de donner les raisons du décès. « Cela faisait quelques jours que son état de santé se détériorait (…) Il a été hospitalisé puis il est revenu hier soir en prison, où il est mort dans la nuit », a-t-il précisé, sans donner plus de détails. France24 avec AFP

Côte d’Ivoire : le Premier ministre en France pour un contrôle medical
Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly est en France pour des contrôles médicaux, a annoncé samedi le gouvernement dans un communiqué officiel. Il est arrivé à Paris le même jour. En son absence, l’intérim sera assuré par le ministre d’Etat, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko. Le communiqué signé par Patrick Achi, le secrétaire général de la présidence de la République n’a pas précisé la date de son retour au pays. Âgé de 61 ans, le Premier ministre a été désigné candidat au du parti pouvoir à la présidentielle d’octobre pour succéder à Alassane Ouattara. Ce dernier avait annoncé début mars qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. En mars dernier, M.Coulibaly s’était placé lui-même en confinement après un contact avec une personne déclarée positive au Covid-19. Après cette quarantaine, son cabinet avait annoncé à nouveau dans un communiqué que le chef du gouvernement ivoirien a été testé négatif à deux reprises à la maladie à Coronavirus. Africa News

Coronavirus : en Tanzanie, le président met en doute les statistiques et évoque des « sabotages »
Le président tanzanien, John Magufuli, a publiquement mis en doute, dimanche 3 mai, les données officielles du coronavirus dans son pays, appelant à enquêter sur des irrégularités présumées au laboratoire national. La Tanzanie, qui a annoncé son premier cas le 16 mars, en compte désormais officiellement 480 dont seize morts, selon le dernier bilan publié mercredi, mais l’opposition accuse les autorités de dissimulation et de ne pas prendre l’épidémie au sérieux. Contrairement à la plupart des pays africains, qui, malgré un nombre de cas nettement inférieur à la plupart des autres régions du monde, ont décrété des mesures de confinement et des couvre-feux, la Tanzanie n’a fermé que ses établissements scolaires. Les commerces et les transports continuent de fonctionner normalement. Le Monde avec AFP

Au Togo, Faure Gnassingbé investi président, l’opposition continue à contester l’élection
La pandémie n’arrête pas la vie politique au Togo. En petit comité à cause du coronavirus, Faure Gnassingbé devait être investi pour un quatrième mandat présidentiel à la tête de son pays, dimanche 3 mai, à Lomé. A cause de la fermeture des frontières, aucun chef d’Etat étranger ne sera présent à la cérémonie, où les invités devront porter un masque et respecter les distances de sécurité. Une investiture qui se tiendra sur fond de fortes contestations de l’opposition. … Mais, depuis la proclamation des résultats, l’opposition dénonce des bourrages d’urnes, des procès-verbaux présignés et des reports de résultats falsifiés. « Il est difficile de savoir qui a réellement gagné cette élection, car il y a eu de nombreuses fraudes, assure David Dosseh, porte-parole de l’organisation de la société civile Togo Debout. Sur des éléments tangibles, il est impossible de proclamer un vainqueur et cela pose des problèmes de légitimité. » Le Monde

En Guinée, l’effet révélateur du coronavirus
Si le nombre de décès reste faible en Guinée, la progression rapide du nombre de cas inquiète, souligne les défaillances du système sanitaire, fragilise l’économie quotidienne et cristallise la défiance envers le gouvernement, quatre ans après la fin de l’épidémie d’Ebola. … Au sortir de la crise Ebola (2 500 morts de 2013 à 2016), le président Alpha Condé avait déclaré que l’épidémie serait « une opportunité pour renforcer [les] capacités hospitalières », promettant la construction d’hôpitaux dans toutes les préfectures. « Une utopie » lance, amer, l’opposant Cellou Dalein Diallo. « Ebola nous a surtout enseigné à détourner des fonds internationaux », soupire un acteur associatif, sous couvert d’anonymat. « ll ne reste rien des millions déversés sur le pays. » Les acteurs de la riposte redoutent une « triple crise » sanitaire, économique et politique. … L’opposition accuse directement le gouvernement d’avoir favorisé la propagation du virus en organisant le double scrutin législatif et référendaire du 22 mars 2020. Le président de la Commission électorale nationale indépendante Me Salif Kébé est décédé du coronavirus deux jours après la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, suivi par le secrétaire général du gouvernement. RFI

RDC : Plus de 40 cas de coronavirus dans une prison militaire surpeuplée
Au moins 41 cas de nouveau coronavirus ont été enregistrés dans une prison militaire à Kinshasa en République démocratique du Congo, où le Covid-19 a refait son apparition à l’est, dans le Nord-Kivu, ont indiqué vendredi les autorités sanitaires. Un total de 72 nouveaux cas a été enregistrés jeudi dont 71 à Kinshasa et un à Kasindi dans le Nord-Kivu à la frontière avec l’Ouganda, soit la plus forte hausse journalière en RDC depuis le premier cas signalé le 10 mars. « A la (prison militaire) de Ndolo seule, nous avons eu 41 cas diagnostiqués », a expliqué le ministre de la Santé Eteni Longondo. « Nous continuons à tester les prisonniers de Ndolo. Nous nous attendons à ce que ce nombre soit encore (plus) élevé », a-t-il ajouté sur la radio TopCongo FM. AFP

Coronavirus : décryptage des hypothèses qui expliqueraient la faible contamination en Afrique
Deux mois après l’irruption des premiers cas de coronavirus en Afrique, la propagation de la maladie semble y progresser plus lentement qu’ailleurs. Quels facteurs pourraient expliquer cette apparente résilience ? Il serait inopportun de crier victoire trop tôt. Mais tout de même, les chiffres sont là : alors que les premiers cas de contamination au Covid-19 ont été détectés à la mi-février en Afrique, le continent ne compte aujourd’hui qu’un peu plus de 37 000 cas recensés (y compris les personnes déjà guéries) et 1 600 décès, contre plus de 3,2 millions de malades et plus de 228 000 morts dans le monde. Statistiquement, il y a une anomalie. L’Afrique, qui représente 17 % de la population du globe, n’héberge que 1,1 % des malades et 0,7 % des morts. Mieux : avec déjà plus de 12 000 guérisons, elle semble résister bien mieux que les autres au coronavirus. Jeune Afrique

Levée progressive du confinement en Tunisie
Le gouvernement tunisien a annoncé dimanche qu’il allait reformuler le décret sur la levée progressive du confinement. Le confinement très strict mis en place le 22 mars dernier dans ce pays, va commencer à être levé ce lundi, avec une reprise de l’activité à 50% des effectifs dans de nombreux secteurs non essentiels. Dans un décret paru dans le Journal officiel (JO), le gouvernement prévoit que certaines personnes continuent de rester confinées. Il s’agit notamment des retraités de plus de 65 ans, des personnes atteintes de maladies chroniques ainsi que les femmes enceintes. Les mères dont l’âge des enfants ne dépasse pas 15 ans sont également concernées même si la mesure pour les enfants eux-mêmes n’est pas précisée. Cette partie du décret a déclenché un tollé, de nombreux internautes dénoncent un texte « patriarcal ». BBC

Algérie : réduction de moitié du budget de fonctionnement de l’Etat
Le gouvernement algérien a décidé dimanche de réduire de moitié le budget de fonctionnement de l’Etat face à la grave crise financière qui menace le pays en raison de la chute des cours du pétrole. Il a été décidé de réduire « de 50% » le budget de fonctionnement de l’Etat et des institutions y afférant », a indiqué un communiqué de la présidence, sans autres précisions. Le gouvernement s’est par ailleurs engagé à augmenter le revenu minimum à partir du 1er juin de plus de 11%, lors d’un conseil des ministres tenu sous la présidence du président Abdelmadjid Tebboune. Le salaire minimum, qui était de 18.000 dinars (128 euros), passe à 20.000 dinars (142 euros). … Vendredi, le président Tebboune avait exclu – au nom de la « souveraineté nationale » – de contracter des prêts auprès du Fonds monétaire international (FMI) et des organismes financiers internationaux. AFP

Algérie : mort du chanteur Idir, légende de la musique Kabyle
Le chanteur algérien Idir, grand ambassadeur de la chanson kabyle et défenseur de l’identité berbère à travers le monde, interprète du célèbre « A Vava Inouva », est mort samedi à Paris à l’âge de 70 ans, a annoncé dimanche sa famille. « Nous avons le regret de vous annoncer le décès de notre père (à tous), Idir, le samedi 2 mai à 21h30. Repose en paix papa », indique un message publié sur la page Facebook officielle du chanteur, qui vivait en France. … Dans une interview au Journal du dimanche, en avril 2019, il avait évoqué le mouvement (« Hirak ») de manifestations populaires contre le pouvoir en Algérie, qui ont entraîné le départ du président Abdelaziz Bouteflika. « J’ai tout aimé de ces manifestations: l’intelligence de cette jeunesse, son humour, sa détermination à rester pacifique (…) J’avoue avoir vécu ces instants de grâce depuis le 22 février (date du début du mouvement, ndlr) comme des bouffées d’oxygène. Atteint d’une fibrose pulmonaire, je sais de quoi je parle », disait-il. « Si nous restons unis, rien ni personne ne pourra nous défaire. » AFP

Amadou Sall, un virologue pour l’Afrique
Recouverte par le volume amplifié d’une conférence téléphonique en anglais, sa voix se veut rassurante. D’un ton aussi courtois qu’expéditif, Amadou Sall dédramatise la situation:«Je vis l’épidémie au jour le jour, sans avoir d’inquiétude particulière.» Depuis quatre ans à la tête de l’Institut Pasteur de Dakar, ce virologue est en première ligne pour répondre à la menace de pandémie qui pèse sur le Sénégal et sur le continent tout entier. La solide institution vieille de 120 ans, sise dans un bâtiment Art déco couleur crème qui regarde l’Océan, est sur le point de commercialiser deux tests de dépistage du virus qui concentrent tous les espoirs. «Notre objectif est de détecter les cas le plus précocement possible pour les isoler de tout contact», explique-t-il. Le Figaro