Revue de presse du 4 juin 2025

Soudan : 5 morts lors de l’attaque d’un convoi de l’ONU au Darfour
Les Nations Unies ont annoncé que cinq personnes ont été tuées et de nombreux autres blessés, lors de l’attaque d’un convoi humanitaire dans la région du Darfour, au Soudan. L’attaque contre le convoi de 15 camions s’est produite lundi soir près de la ville d’El Koma, alors qu’il tentait d’atteindre El Fasher, unique ville du Darfour, encore aux mains de l’armée. Stephane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré : « Ce convoi conjoint PAM-UNICEF était composé de 15 camions et avait parcouru plus de 1800 kilomètres depuis Port-Soudan. Ils transportaient des produits nutritionnels et de la nourriture. Les agences étaient en train de négocier l’accès pour achever le voyage vers El Fasher lorsqu’il a été attaqué. L’itinéraire que le convoi allait emprunter avait été communiqué à l’avance aux parties sur le terrain, qui avaient été informées de l’emplacement des camions. Plusieurs de nos camions ont été brûlés lors de l’attaque et des fournitures humanitaires essentielles ont été endommagées. Il est catastrophique que ces fournitures ne soient pas parvenues aux civils dans le besoin. C’était le premier convoi humanitaire des Nations Unies qui devait arriver à El Fasher depuis plus d’un an ». Bien qu’aucun responsable n’ait été désigné, les parties belligérantes du Soudan se renvoient mutuellement la balle. Selon Eva Hinds, une porte-parole de l’Unicef : « Les camions étaient clairement siglés. Toute attaque sur un convoi humanitaire est inacceptable », a-t-elle réagi. Africanews

Soudan du Sud : plus de 165.000 personnes déplacées de force en trois mois
Plus de 165.000 personnes ont fui les tensions et les conflits croissants au Soudan du Sud au cours des trois derniers mois, cherchant la sécurité à la fois dans le pays et au-delà des frontières et aggravant une situation humanitaire déjà désastreuse dans toute la région, a averti mardi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Depuis fin février, l’instabilité politique et la montée des hostilités entre les groupes armés ont conduit à de nouveaux affrontements, en particulier dans l’Etat du Haut-Nil, mais aussi dans d’autres points chauds, dévastant des vies et endommageant des services essentiels, forçant de nombreuses personnes déjà confrontées au déplacement, à la maladie et à l’insécurité alimentaire à se déplacer une nouvelle fois. En raison des combats et des restrictions de mouvement dans l’État du Haut-Nil et dans d’autres régions, l’accès humanitaire à environ 65.000 personnes nouvellement déplacées dans les communautés touchées reste considérablement limité…Outre les mouvements de population à l’intérieur du Soudan du Sud, quelque 100.000 personnes ont cherché à se mettre à l’abri dans les pays voisins, la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie, le Soudan et l’Ouganda. ONU Info

Mali: plus de 100 militaires tués à Boulikessi par les jihadistes du Jnim, silence des autorités
Au Mali, le Jnim, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans lié à al-Qaïda, a diffusé pendant la nuit de nouvelles images et un nouveau bilan de l’attaque du camp militaire de Boulikessi survenu dimanche 1er juin dans la région de Douentza, dans le centre du pays. Le Jnim revendique plus de 100 militaires maliens tués lors de l’attaque et 22 capturés et retenus en otage. RFI a pu recouper ces chiffres auprès de sources locales, notamment sécuritaires maliennes. L’armée et les autorités de transition demeurent silencieuses sur le nombre de soldats tombés au combat. « Le nombre de morts est intolérable, commente une source sécuritaire malienne. La pression n’a jamais été aussi forte. » Cette source confirme le bilan du Jnim, avec plus de 100 militaires tués à Boulikessi. Au lendemain de l’attaque, cette même source évoquait déjà « plus de 90 corps ramassés ». Depuis, d’autres dépouilles ont été retrouvées aux alentours du camp. Des supplétifs russes de Wagner figureraient parmi les victimes, selon plusieurs sources sécuritaires et civiles maliennes. Wagner a habituellement des hommes stationnés à Boulikessi et patrouille régulièrement dans la zone. Aucun corps de mercenaire russe n’a cependant été exhibé dans les publications du Jnim qui a égrené ces derniers jours des vidéos effroyables. RFI

Tchad: l’ancien Premier ministre Succès Masra entendu pour la première fois depuis son arrestation
Au Tchad, l’ancien Premier ministre et opposant, Succès Masra, a été entendu, mardi 3 juin, sur le fond – pour la première fois depuis son arrestation le 17 mai dernier – à Ndjamena selon ses avocats. Le juge d’instruction en charge de l’affaire a débuté son audition à 10h (TU), à la Coordination générale de la police judiciaire dans la capitale tchadienne. Au Tchad, le président du parti les Transformateurs a été écroué depuis son inculpation, notamment pour « incitation à la haine et à la révolte » et « constitution et complicité de bande organisée ». Il est accusé d’avoir incité au massacre de 42 éleveurs par des cultivateurs le 14 mai dernier, dans sa région natale du Logone occidental. Une accusation que réfute son parti et sa défense qui dénoncent des poursuites à caractère politique. Pour maitre Francis Kadjilembaye, qui fait partie du collectif des avocats de Succès Masra, cette première audience s’est bien passée. « Pour la première fois, notre client vient d’être entendu au fond par le juge d’instruction. Tout s’est bien passé. L’interrogatoire au fond s’est déroulé sans encombre. Nous attendons la suite de l’instruction. Pour le moment, nous ne pouvons pas en dire plus. Nous disons simplement pour la journée, ça s’est plutôt bien passé, sans problème ». L’avocat reste confiant. « Il avait le moral. Il a su répondre à toutes les questions qui lui ont été posées. On espère qu’il va continuer à garder le moral jusqu’à la fin de la procédure en cours », espère-t-il. RFI

Kenya: la cyberactiviste Rose Njeri inculpée, mais remise en liberté sous caution
Au Kenya, la cyberactiviste Rose Njeri, a été libérée sous caution ce 3 juin. Cette développeuse informatique avait été arrêtée vendredi 30 mai après avoir créé une plateforme en ligne qui permet aux citoyens kényans d’exprimer leur désaccord avec la proposition de loi de finances 2026. Ce 3 juin, au tribunal de Milimani à Nairobi, Rose Njeri a été inculpée pour « interférence non autorisée avec un système informatique », une charge qui tombe sous le coup de la loi contre la cybercriminalité. D’après le ministère public, Rose Njeri est responsable d’avoir créé un programme informatique qui inondait de messages indésirables, la commission des finances du Parlement du Kenya. Une atteinte, donc, aux consultations citoyennes en cours sur la proposition de loi de finances. Un argumentaire que la défense de Rose Njeri trouve fallacieux. « L’acte d’accusation est gravement défectueux et ne peut servir de base à une plaidoirie » explique Faith Odhiambo, présidente de la Société kényane du droit. Cette affaire suscite une vive émotion au Kenya. Pour sa défense, Rose Njeri a bénéficié des services d’une centaine d’avocats à titre bénévole, dont l’ancien président de la cour Suprême, David Maraga et l’ancien ministre des Affaires étrangères, Kalonzo Musyoka. RFI

Joseph Kabila et le PPRD interdits dans les media de la RDC
Il est désormais interdit aux médias congolais de parler de l’ancien président Joseph Kabila, de diffuser ou de commenter les activités de sa formation politique, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Christian Bosembe, l’a annoncé mardi 3 juin lors de son intervention sur la chaine privée Top Congo. Les médias nationaux ne peuvent plus couvrir, commenter ni relayer d’informations liées au PPRD. Il leur est également interdit de diffuser les propos ou interviews de son leader, Joseph Kabila…Cette interdiction survient quelques jours après la levée des immunités parlementaires de Joseph Kabila par le Sénat, le jeudi 22 mai dernier. Ce vote a eu lieu après adoption du rapport de la commission spéciale chargée d’examiner le réquisitoire de l’Auditeur général près la Haute Cour militaire, relatif à la levée des immunités parlementaires de Joseph Kabila. Par ce vote, le Sénat a donc autorisé des poursuites judiciaires contre Joseph Kabila accusé par la justice pour crimes de guerre et complicité avec la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda. Radio Okapi

ONU : le Libéria et la RDC entrent au Conseil de Sécurité
Le Bahreïn, la Colombie, la République démocratique du Congo, la Lettonie et le Liberia sont les nouveaux membres non-permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. En un seul tour de scrutin, ces pays ont obtenu la majorité absolue du tiers requise – soit 125 sur 188 voix de pays membre. Les représentants de ces cinq nations commenceront à siéger au sein de l’organe des Nations unies chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales en janvier 2026 et poursuivront leurs travaux jusqu’à la fin de l’année 2027…À l’exception de la Lettonie, qui siégera au Conseil pour la première fois de son histoire, tous les pays élus ont déjà siégé auparavant : la Colombie sept fois, la RDC, deux fois, et Bahreïn et le Liberia une fois chacun. Africanews

Côte d’Ivoire : quatre figures de l’opposition définitivement exclues de la course à la présidentielle
Quatre figures de l’opposition en Côte d’Ivoire sont exclues de la liste électorale définitive et ne pourront pas être candidates à l’élection présidentielle d’octobre, selon le document publié par la Commission électorale indépendante (CEI), mercredi. Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principale formation d’opposition) Tidjane Thiam, a été radié en avril après une décision de justice remettant en cause sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription sur la liste. L’ex-président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé et l’ancien Premier ministre, désormais en exil, Guillaume Soro, sont quant à eux radiés de cette liste depuis plusieurs années en raison de condamnations judiciaires et n’ont pas été réintégrés. Aucun de ces quatre candidats ne pourra se présenter à l’élection présidentielle, ni même voter. Lundi, lors d’une conférence de presse, le président de la CEI, chargée d’organiser les élections, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a affirmé qu’aucune révision de la liste n’aura lieu avant le scrutin du 25 octobre. TV5 Monde avec AFP

Migrants en Libye: exactions et vols deviennent la norme, accusent des militants des droits humains
Ce sont 20 000 migrants qui sont aujourd’hui détenus dans des centres de rétention en Libye, selon les ONG. Ces migrants continuent à subir toutes sortes d’abus : traite, torture, travail forcé, extorsion et conditions de détention intolérables et cela au vu et au su du gouvernement libyen qui reçoit toujours l’aide de l’Union européenne pour contenir les migrants. Après avoir accumulés les preuves depuis des années, des acteurs libyens actifs dans le domaine des droits humains et de l’immigration brisent le silence. Tarek Lamloum a recueilli les témoignages de migrants interceptés en mer et dans le désert par les garde-frontières. Il visite régulièrement les centres de retentions. Ce chercheur qui préside le Centre d’études de Benghazi sur les migrants et les réfugiés dénonce une corruption généralisée au sein des services sécuritaires : « L’ensemble des appareils sécuritaires a compris que l’immigration leur ramène beaucoup d’argent. Ces appareils sont en concurrence entre eux, sur qui, parmi eux, devrait gérer les migrants et il y a au moins six appareils sécuritaires qui interviennent sur le dossier. » Tarek Lamloum raconte les confiscations des téléphones portables, de l’argent des migrants. Parfois même parfois de leurs habits et chaussures dès qu’ils sont interceptés en mer par les garde-côtes, alors que les navires utilisés sont financés par l’Union européenne…Malgré ces exactions selon l’OIM, le nombre de migrants en Libye a augmenté de 4% depuis le début de l’année. En 2024, 200 000 migrants avaient franchi la Méditerranée depuis les rivages d’Afrique du Nord. RFI

Sénégal-Mauritanie: un accord migratoire pour harmoniser les flux de populations entre les deux pays
Les ministres sénégalais et mauritanien des Affaires étrangères ont signé lundi 2 juin deux accords migratoires, l’un sur la lutte contre l’immigration clandestine, l’autre sur les conditions de séjours. Parmi les points très attendus : des mesures pour faciliter l’installation des Sénégalais en Mauritanie. Le Sénégal et la Mauritanie se sont donc entendues pour permettre des flux de population plus harmonieux entre les deux pays. Pour tout séjour au-delà de trois mois, les Sénégalais comme les Mauritaniens ont désormais l’obligation de demander une carte de séjour. Mais cette carte pourra être accordée même en l’absence de contrat de travail ou de justificatif de revenu pour une durée d’un an. Ensuite, seulement, il faudra justifier de revenus pour la renouveler. Cet accord, qui remplace celui qui datait de 1972, était très attendu, notamment après la vague d’expulsions qualifiée d’« indigne » par la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Yassine Fall, en février dernier. Elle avait parlé de « traitements inhumains » subies par les personnes expulsées. Dans le texte signé ce lundi 2 juin, le Sénégal et la Mauritanie s’engagent « à lever tout obstacle à la libre circulation des ressortissants » de chacun des deux pays…Enfin, un deuxième accord sur la lutte contre la migration clandestine doit permettre de mieux coordonner les efforts de la Mauritanie et du Sénégal, pour éviter les départs clandestins. RFI

Paul Kagame en Algérie : Renforcement des liens bilatéraux et divergence de silence sur le Sahara occidental
Le président du Rwanda, Paul Kagame, a entamé mardi une visite officielle de deux jours en Algérie, marquée par la signature de nombreux accords de coopération avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Cette visite a permis d’approfondir les relations entre Alger et Kigali, tout en mettant un silence diplomatique sur le Sahara occidental. Lors d’une cérémonie officielle à Alger, les deux chefs d’État ont assisté à la signature de plusieurs mémorandums d’entente dans des secteurs variés : télécommunications, innovation, agriculture, transport aérien, industrie pharmaceutique, formation professionnelle, coopération judiciaire et policière, ainsi que l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service. Dans une déclaration conjointe, les présidents ont réaffirmé leur attachement aux principes de règlement pacifique des conflits et de non-ingérence étrangère dans les affaires africaines. Ils ont également souligné la convergence de leurs positions sur de nombreux enjeux régionaux et internationaux. Sahel Intelligence