Revue de Presse du 4 juin 2019

Soudan: l’armée annule ses accords avec les contestataires, appelle à des élections
Les militaires qui gouvernent le Soudan depuis la chute du président Omar el-Béchir ont annoncé mardi qu’ils annulaient les mesures sur lesquelles ils s’étaient mis d’accord avec les contestataires et ont appelé à des élections dans un délai de neuf mois. Cette annonce est intervenue au lendemain de la dispersion lundi par les forces de sécurité du sit-in des manifestants qui campaient devant le quartier général de l’armée à Khartoum pour réclamer la transmission du pouvoir aux civils. L’opération a fait plus de 30 morts et des centaines de blessés selon des médecins proches de la contestation. Le Conseil militaire de transition a pour sa part démenti toute « dispersion par la force » du sit-in et a promis une enquête sur ces événements. TV5

Soudan: plus de 35 morts dans la dispersion du sit-in à Khartoum (comité de médecins)
« Plus de 35 » personnes sont mortes et « des centaines » ont été blessées dans la dispersion lundi, sur ordre du Conseil militaire, du sit-in devant le QG de l’armée à Khartoum, a annoncé mardi le Comité central des médecins soudanais. Il s’agit du dernier bilan provisoire fourni par ce groupe de professionnels proche du mouvement de contestation, qui précise dans un communiqué que de nombreux blessés sont en « soins intensifs ». Débuté le 6 avril pour réclamer le départ du président Omar el-Béchir, déchu cinq jours plus tard par l’armée, un rassemblement de milliers de manifestants s’était poursuivi dans le but d’exiger du Conseil militaire qui a pris le pouvoir de le transférer aux civils. L’opération de dispersion de lundi a été vivement condamnée à l’étranger, notamment par l’ONU, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Le Conseil militaire de transition a lui nié avoir dispersé « par la force » le sit-in. TV5

Un scandale à 10 milliards de dollars
BP, le géant de l’énergie, a accepté de payer près de dix milliards de dollars à un homme d’affaires impliqué dans un contrat pétrolier controversé, d’après une enquête de la BBC. BP avait acheté les actions de Frank Timis dans un gisement de gaz au large des côtes du Sénégal pour 250 millions de dollars en 2017. Mais les documents obtenus par BBC Panorama et Africa Eye révèlent que BP versera également à sa société entre neuf et douze milliards de dollars en redevances. BP et M. Timis ont tous deux nié tout acte répréhensible dans cette affaire.  BBC

Jean-Pierre Bemba annonce son retour en RDC le 23 juin
Jean-Pierre Bemba l’a annoncé lundi 3 juin sur les réseaux sociaux, il va rentrer en République démocratique du Congo (RDC) le 23 juin. L’ancien vice-président et opposant était plutôt discret ces derniers mois. Depuis son acquittement en juin 2018 dans le dossier des crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Centrafrique, il n’est rentré qu’une seule fois au Congo pour déposer sa candidature à la présidentielle, une candidature qui avait été invalidée. Si Jean-Pierre Bemba rentre, c’est qu’il veut s’occuper de son parti, dit-on dans son entourage.  RFI

RDC: la coalition Tshisekedi-Kabila à l’oeuvre dans les nominations
Un homme d’affaires proche de l’ex-président Joseph Kabila et un vieil opposant rallié à son successeur Félix Tshisekedi ont été respectivement confirmé et promu à la tête d’une société d’État en République démocratique du Congo, en attendant le gouvernement de coalition Tshisekedi-Kabila. Un temps pressenti Premier ministre, l’homme d’affaires Albert Yuma Mulimbi a été reconduit par ordonnance présidentielle président du Conseil d’administration de la Générale des carrières et des mines (Gécamines) basée à Lubumbashi, la capitale du Katanga minier, premier producteur mondial de cobalt et un des principaux pourvoyeurs africains de cuivre. Également président du syndicat patronal Fédération des entreprises du Congo (FEC), M. Yuma affirme vouloir rééquilibrer les contrats de la Gécamines avec ses partenaires étrangers au profit du fleuron public minier congolais qui bat de l’aile. TV5

Algérie: vers une période d’incertitudes
En Algérie, la période d’intérim prendra fin début juillet. Le Conseil constitutionnel laisse entendre que Abdelkader Bensalah, le président par intérim, pourrait être maintenu à son poste. Il serait chargé de la bonne organisation du processus électoral jusqu’à la prestation de serment du prochain président. Le pays entre, par conséquent, dans une période d’incertitude. Comme la Constitution ne donne aucun cadre pour la période à venir, les autorités et l’armée vont devoir faire des choix sur la manière dont le pays va être géré et sur les négociations qu’il faudra tenir. RFI

Niger: une série d’attentats déjouée  
Au Niger, une série d’attentats contre la capitale Niamey et Diffa, la grande ville du Sud-Est, a été déjouée ce week-end. C’est ce qu’a annoncé, lundi 3 juin, le gouvernement nigérien, qui n’a donné aucun détail sur l’identité de ces personnes ni sur leurs cibles. Des ambassades occidentales, notamment française et américaine, avaient alerté samedi sur des risques d’attaques terroristes dans le pays. L’alerte lancée par une représentation diplomatique à Niamey, sur l’imminence d’attaques terroristes en cette période de fête de ramadan, a permis de neutraliser plusieurs assaillants. Tout d’abord, dans la ville de Diffa, trois attaques kamikazes ont été déjouées en 48 heures et cinq assaillants neutralisés, avec leur ceinture d’explosifs. RFI

Série d’attaques de Boko Haram contre l’armée dans le Nort-Est
Le groupe jihadiste Boko Haram a multiplié ces derniers jours les attaques contre des bases militaires dans le nord-est du Nigeria, envahissant trois d’entre elles et volant des armes, a-t-on appris lundi de sources sécuritaires. Des combattants présumés de la faction de Boko Haram affiliée au groupe Etat islamique, l’ISWAP, ont attaqué en tout quatre bases entre vendredi et dimanche, ont indiqué des sources au sein de l’armée et d’une milice. On ignorait dans l’immédiat le bilan humain de ces attaques survenues dans l’Etat du Borno. Dimanche, les assaillants ont échoué à s’emparer d’un camp dans la ville de Dikwa. « Les terroristes ont attaqué des troupes à Dikwa vers 4H00 (03H00 GMT) mais l’attaque a été repoussée sans avoir fait de victimes de notre côté », a déclaré à l’AFP un responsable de l’armée qui a demandé à garder l’anonymat. VOA

Le général Burhane, un inconnu propulsé
Le général Abdel Fattah al-Burhane est un militaire de carrière qui a joué ces dernières années un rôle clé dans l’engagement soudanais au Yémen mais était un inconnu du grand public jusqu’à sa désignation le 12 avril à la tête de la transition. Le bras de fer entre le Conseil militaire de transition qu’il dirige et la contestation a pris une tournure sanglante lundi avec la dispersion par la force du sit-in des manifestants à Khartoum, qui a fait au moins 13 morts selon un comité de médecins. Après avoir renforcé sa position auprès de puissances régionales, le général Burhane a pris la tête le 12 avril du Conseil militaire qui avait déposé la veille le président Omar el-Béchir. Il a été propulsé à la tête de cette instance de transition dans des conditions rocambolesques, un jour à peine après la désignation à ce même poste du général Awad Ibn Ouf. Slate

Ghana: services de sécurité en alerte
En effet, dimanche, un homme de 55 ans a été arrêté dans une ville à la frontière entre le Ghana et le Burkina Faso. L’homme qui portait une arme de poing chargée sur lui a tôt fait d’éveiller les soupçons. D’abord concentrées dans le nord du Burkina, les attaques contre les églises catholiques ont ensuite visé la capitale. Le risque maintenant est qu’elles se répandent dans d’autres régions, notamment vers la côte ouest africaine. Pour l’analyste politique burkinabé Siaka Coulibaly, cette vague de violences visent á non seulement semer la terreur mais surtout à créer des troubles interreligieux. Deutsche Welle

Pétrole et gaz au Sénégal : accusé de corruption dans un reportage de la BBC, Aliou Sall nie en bloc
Dans une enquête diffusée dimanche, la BBC affirme détenir les preuves qu’Aliou Sall, frère cadet du président de la République Macky Sall, aurait touché des pots-de-vin liés à l’attribution de deux champs pétroliers et gaziers à l’homme d’affaires Frank Timis, en 2012. Le frère du président dément et parle d’un « paiement imaginaire ». « Un scandale à dix milliards de dollars ». L’enquête diffusée dimanche 2 juin par la BBC a créé une onde de choc au Sénégal. Dans un reportage de 28 minutes, la chaîne britannique accuse notamment la compagnie pétrolière British Petroleum (BP) d’avoir accepté de verser quelque 10 milliards de dollars de royalties à l’homme d’affaires roumano-australien Frank Timis. Lequel avait signé en 2012 un contrat pétrolier controversé avec le Sénégal. Jeune Afrique

Libye: aux portes de Tripoli, une bataille « vitale » pour les camps rivaux
Après deux mois d’offensive sur la capitale, les troupes du maréchal Khalifa Haftar sont bloquées aux portes de Tripoli et les positions sont figées. Mais l’issue de cette bataille est « vitale » pour les camps rivaux, prévient l’experte de la Libye Claudia Gazzini. Le camp du maréchal Haftar comme celui du gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli refusent de négocier un cessez-le-feu, parce qu’ils « considèrent tous deux cette guerre comme une lutte existentielle », dit cette analyste de l’International Crisis group (ICG), dans une interview à l’AFP à Tripoli. En deux mois, les combats ont fait plus de 600 morts et 3.200 blessés, selon un dernier bilan lundi de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). TV5

Les politiques migratoires de l’UE visées par une plainte déposée à la CPI
Un collectif d’avocats demande au procureur de la Cour pénale internationale de mener une enquête sur les politiques migratoires de l’Union européenne, qui selon eux auraient conduit à la commission de crimes contre l’humanité contre des milliers de migrants en mer Méditerranée. D’après cette plainte, déposée lundi auprès du bureau de la procureure Fatou Bensouda, l’UE aurait « orchestré l’interception et la détention de 40 000 personnes ». Ce document est le résultat de deux ans de travail mené principalement par deux avocats établis à Paris. Leur rapport analyse cinq ans de politique migratoire de l’Union européenne et tente de démontrer, documents, textes de loi et discours à l’appui, que toutes les mesures prises par Bruxelles visant à dissuader les migrants de rejoindre l’Europe ont conduit à des crimes, notamment en Libye. RFI