Cent personnes ont été tuées, samedi 2 janvier, dans les attaques de deux villages de l’ouest du Niger, un des pires massacres de civils dans ce pays régulièrement visé par des groupes djihadistes et qui est en pleine élection présidentielle. « Nous venons juste de rentrer des lieux des attaques » perpétrées samedi. « A Tchoma Bangou, il y a eu jusqu’à 70 morts, et à Zaroumadareye 30 morts », a déclaré dimanche à l’Agence France-Presse (AFP) Almou Hassane, le maire de Tondikiwindi, commune qui administre les deux villages, situés dans le département d’Ouallam. « Il y a eu également 25 blessés dont certains ont été évacués à Niamey et à Ouallam pour des soins », a-t-il ajouté.L’attaque, qui n’a pas été revendiquée, a été perpétrée « par des terroristes venus à bord d’une centaine de motos ». Pour attaquer les deux villages, distants de 7 kilomètres, les assaillants « se sont divisés en deux colonnes : pendant que l’une attaquait Zaroumadareye, les autres ont attaqué Tchoma Bangou », a précisé le maire. Les deux villages sont situés à environ 120 kilomètres au nord de la capitale, Niamey, dans la région de Tillabéri, frontalière du Mali et du Burkina Faso. Cette région dite « des trois frontières » est régulièrement visée depuis des années par des attaques de groupes djihadistes. Le Monde avec AFP
L’objectif affiché s’est révélé un peu trop ambitieux. Pas de « coup K.-O. » dès le premier tour de la présidentielle nigérienne du 27 décembre 2020, comme l’escomptaient les partisans de Mohamed Bazoum. Le candidat du parti au pouvoir est arrivé assez largement en tête (39 % des voix), selon les résultats publiés samedi 2 janvier, mais il devra néanmoins retourner devant les électeurs le 21 février, pour y affronter Mahamane Ousmane (17 % des suffrages), premier président démocratiquement élu au Niger en 1993 avant d’être déposé par un coup d’Etat trois ans plus tard. … Après avoir loué la décision du président sortant de se limiter aux deux mandats prévus par la Constitution, les observateurs ont souligné le bon déroulement du processus électoral. Dans un communiqué publié après le vote, l’ambassade des Etats-Unis à Niamey avait « salu[é] et appréci[é] le travail acharné et la conduite pacifique des électeurs nigériens, des organisateurs électoraux, des partis politiques, de la société civile et des forces de sécurité dans le déroulement de cette élection dans des conditions sûres malgré les risques posés par l’insécurité et le Covid ». Le Monde
Nouveau regain de tension en Centrafrique. Des groupes de rebelles ont pris le contrôle, dimanche 3 janvier, de Bangassou, une ville située à 750 km à l’est de Bangui, mais restent à distance de la capitale à la veille des résultats partiels de la présidentielle du 27 décembre. Ces groupes armés ont attaqué à l’aube la ville de Bangassou et ont pris son contrôle après plusieurs heures de combats. « Les rebelles contrôlent la ville, ils sont partout », a déclaré Rosevel Pierre Louis, le chef du bureau régional de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) à Bangassou. Cinq « éléments armés » sont morts, a indiqué la Minusca dans un communiqué, sans plus de précisions. Une quinzaine de blessés ont été transportés par Médecins sans frontières, a de son côté déclaré l’ONG. Le 19 décembre, une coalition de groupes armés a lancé une offensive pour perturber les élections présidentielle et législatives et a promis de « marcher sur Bangui ». France24 avec AFP
L’année commence comme elle s’est tristement terminée pour les forces françaises en guerre au Sahel. Deux militaires sont morts samedi matin dans l’explosion d’une mine artisanale au passage de leur véhicule, dans le nord-est du Mali. Un autre soldat est soigné, sans que ses jours soient en danger. A peine cinq jours plus tôt, le 28 décembre, trois militaires avaient été tués, selon le même mode opératoire : un engin explosif contre leur blindé léger (VBL). D’après le porte-parole de l’état-major des armées, Frédéric Barbry, les investigations sont encore en cours pour déterminer si cet engin était commandé à distance ou s’il se déclenchait automatiquement. Les mines, et plus rarement les véhicules piégés, sont la principale cause de mortalité des soldats français déployés dans la région, hors accident comme celui, spectaculaire, qui avait coûté la vie à treize militaires participant à une opération en novembre 2019. Libération
La réduction du contingent français présent au Sahel est attendue mais le contexte lui donne une tournure politique. La France devrait prochainement rapatrier 600 soldats déployés au Sahel il y a un an dans le cadre de l’opération Barkhane. « Nous serons très probablement amenés à ajuster ce dispositif : un renfort, par définition, c’est temporaire », affirme la ministre des Armées, Florence Parly, lundi 4 janvier, dans un entretien au Parisien. L’armée française a perdu cinq soldats dans deux attaques jihadistes, les 28 décembre et 2 janvier, au Mali. Ces décès portent à 50 le nombre de soldats français tués au Sahel depuis 2013 dans les opérations antijihadistes Serval puis Barkhane, a précisé l’état-major des armées. Les attaques ont été menées à Hombori et Ménaka. Un choix « pas anodin » selon Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes à France 24. « Hombori, c’est la région visitée par le chef d’état-major, la ministre et le Premier ministre à Noël. Cette attaque est une réponse à leur visite, qui entendait démontrer que cette zone était sécurisée », analyse-t-il. France24 avec AFP
Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont tué seize rebelles des ADF, vendredi 1er janvier 2021, dans la localité de Loselose dans le territoire de Beni au Nord-Kivu. Selon le porte-parole des opérations Sokola 1 dans la partie Grand Nors, le lieutenant Antony Mwalushayi, les militaires du 3202e régiment ont finalement délogé les rebelles de l’ADF de ce village, après de violents affrontements armés depuis le début de la semaine. Il rapporte aussi que deux militaires congolais sont tombés sur le champ d’honneur et 7 autres ont été blessés. Pour l’instant, un calme est revenu à Loselose ainsi que ses environs. Le lieutenant Antony Mwalushayi ajoute que les opérations de ratissage dans la zone se poursuivent pour sécuriser la population. C’est depuis plus d’une semaine que l’armée et les rebelles des ADF se disputent le contrôle du village Loselose où ces rebelles avaient même installé leur campement dans cette région considérée comme le grenier du territoire de Beni, avec plusieurs plantations de cacao et des bananeraies ainsi que d’autres cultures. Radio Okapi
L’armée rwandaise a bien mené des opérations dans l’est de la RDC en 2020. C’est ce qu’affirme le groupe d’experts des Nations unies, chargé de veiller au respect de l’embargo sur les armes, dans son dernier rapport publié par le Conseil de sécurité le 23 décembre. Des opérations en violation de cet embargo, puisque ni Kinshasa ni Kigali n’en ont notifié l’ONU. Parmi les preuves avancées de l’existence d’opération militaires rwandaise en RDC en 2020, il y a une photo, que le groupe d’experts dit avoir consulté. Sur ce cliché, on voit un militaire congolais, identifié comme le colonel Claude Rusimbi, et 13 militaires rwandais. La photo aurait été prise vers le mois de mai, alors que le colonel Rusimbi servait, selon les experts, d’officier de liaison entre les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) et une unité rwandaise en opération dans le Nord-Kivu. RFI
Reprise difficile des négociations entre le Soudan, l’Égypte et l’Éthiopie à propos du barrage de la Renaissance, le futur plus grand barrage d’Afrique construit par l’Éthiopie. Un accord sur le partage des eaux du Nil semble encore bien loin. Les nombreuses discussions menées en 2020 n’ont accouché d’aucun consensus. Elles ont souvent été interrompues plusieurs fois à cause des désaccords entre les parties. Dimanche 3 janvier, une nouvelle tentative a eu lieu. Et le début des négociations restent tendu. Les ministres égyptiens, soudanais et éthiopiens se sont donnés une semaine pour négocier un nouveau texte et tenter de répondre à cette éternelle question : à quel rythme l’Éthiopie doit-elle remplir le réservoir de son barrage sans entraver le débit du Nil pour les deux pays en aval ? RFI
La justice militaire algérienne a acquitté en appel, samedi 2 janvier, le frère et ex-conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, ainsi que deux anciens patrons du renseignement, qui avaient été condamnés à 15 ans de prison pour « complot » contre l’armée et l’État. Selon une source judiciaire, Saïd Bouteflika sera transféré dans une autre prison en attendant son procès dans d’autres affaires liées à la corruption durant les vingt ans de pouvoir de son frère. Outre Saïd Bouteflika, les généraux Mohamed Mediène, dit « Toufik, et Athmane Tartag, ainsi que la militante trotskiste Louisa Hanoune, condamnés dans cette affaire, ont été acquittés en appel par la cour militaire de Blida, près d’Alger, selon l’avocat de la défense, Me Khaled Berghel, cité par l’agence de presse officielle APS. France24 avec AFP
Un jeune internaute algérien, partisan du mouvement de protestation anti-régime Hirak, a été condamné, lundi 4 janvier, à trois ans de prison ferme pour avoir publié des mèmes moquant le président Abdelmadjid Tebboune et la religion, selon une ONG et un avocat. « Walid Kechida est condamné malheureusement à 3 ans de prison ferme assorti d’une amende. L’heure est très grave au moment où on s’attendait à sa libération aujourd’hui, voire même une relaxe », a déclaré Kaci Tansaout, coordinateur du Comité national de libération des détenus (CNLD), une association qui vient en aide aux prisonniers d’opinion en Algérie. « Maintenant on doit se mobiliser tous aux côtés des avocats au procès en appel », a-t-il ajouté. Cette lourde sentence a été confirmée par l’un des avocats, Me Moumen Chadi. De nombreux opposants et militants du Hirak ont été arrêtés, jugés et condamnés en Algérie dans un climat de répression à l’encontre des opposants, des médias indépendants et des blogueurs. Selon le CNLD, les interpellations et arrestations ciblant les militants anti-régime sont quotidiennes malgré l’arrêt des manifestations hebdomadaires du Hirak depuis la mi-mars à cause de la pandémie de Covid-19. France24 avec AFP
Total a évacué des employés du site gazier auquel il participe dans le nord du Mozambique, après une série d’attaques jihadistes à seulement quelques kilomètres du mégaprojet de 16,5 milliards d’euros, a annoncé samedi le groupe français. La province du Cabo Delgado dans le Nord, stratégique pour l’exploitation du gaz naturel, est en proie à une sanglante insurrection islamiste depuis plus de trois ans. Mais ces dernières semaines, les attaques proches du site de la péninsule d’Afungi se sont multipliées, selon plusieurs sources sécuritaires à l’AFP. « Le projet de GNL (gaz naturel liquéfié, ndlr) au Mozambique conduit par Total a réduit temporairement ses effectifs sur place en réponse à la situation actuelle, notamment les défis persistants associés au Covid-19 et la situation sécuritaire dans le nord de Cabo Delgado », a expliqué Total à l’AFP, sans préciser le nombre d’employés évacués. Belga
L’Afrique du Sud, durement touchée par la deuxième vague de la pandémie de coronavirus, espère obtenir ses premiers vaccins en février, mais le calendrier dépendra du résultat des négociations en cours avec plusieurs entreprises pharmaceutiques, a annoncé dimanche 3 janvier le ministre de la santé. « Nous visons février », a déclaré le docteur Zweli Mkhize lors d’une conférence de presse, expliquant être en négociations directes avec plusieurs fabricants dont Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson, ainsi qu’avec des laboratoires russes et chinois. … L’Afrique du Sud participe par ailleurs au dispositif Covax, mis en place par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Alliance pour les vaccins (Gavi), pour un accès équitable aux vaccins. La semaine dernière, le gouvernement a versé un acompte de 15,8 millions d’euros pour entrer dans le dispositif, soit le coût des vaccins pour seulement 10 % de la population. Mais le pays africain de loin le plus touché par le virus ne s’attend à recevoir les premières doses, dans le cadre de ce dispositif, qu’au cours du deuxième trimestre de l’année. Le Monde avec AFP
Avec ses promesses de haut débit et de téléchargement rapide, la 5G fait rêver, et certains pays comme l’Afrique du Sud ou le Togo exploitent déjà des réseaux commerciaux. Les opérateurs présents au Maroc sont dans les starting-blocks. Sur le continent de nombreux pays et surtout de nombreuses villes, ont effectué des tests et commencent à s’équiper, comme c’est le cas, par exemple au Sénégal et au Nigeria. Mais beaucoup d’opérateurs présents sur le continent s’interrogent. Est-ce vraiment nécessaire dans l’immédiat ? Au Kenya, Safaricom a repoussé ses projets dans la 5G estimant plus judicieux de poursuivre l’exploitation de la 4G, dont il faut bien rentabiliser les installations. Orange n’est guère plus pressé en Afrique de l’Ouest même si sa réflexion évolue rapidement. Car la 5G nécessite des équipements coûteux et les abonnements seront forcément plus onéreux, ce qui va limiter dans un premier temps le nombre de clients. RFI
Face à la crise économique historique que traverse le Liban et au manque de débouchés et de perspectives, une grande partie de sa population, en quête d’opportunités à l’étranger, quitte chaque jour le pays. Une nouvelle vague de migration réinvestit fortement l’Afrique de l’Ouest, où des diasporas déjà très implantées se sont constituées au fil des crises. RFI
Figurer parmi les plus grands marchés communs du monde. Telle est l’ambition de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec), entrée en vigueur vendredi 1er janvier et qui vise à rassembler 1,3 milliard de personnes au sein d’un bloc pesant 3 400 milliards de dollars. Ses partisans considèrent la Zlec comme une opportunité de dynamiser les échanges entre pays voisins et de créer une chaîne de valeur propre au continent. Selon la Banque mondiale, cette zone économique commune pourrait sortir des dizaines de milliers de personnes de la pauvreté d’ici 2035. Malgré tout, le marché commun est confronté à un certain nombre d’obstacles tels que des procédures administratives lourdes, des infrastructures peu développées ou bien encore les politiques protectionnistes de certains de ses membres, qui pourraient freiner son développement. France24 avec Reuters