Le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a déclaré que « les chefs d’État ont décidé de demander aux autorités militaires actuelles de proposer très rapidement un calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel », après que le bloc régional a convoqué un sommet d’urgence à Accra pour déterminer si le Burkina Faso devait faire l’objet de sanctions commerciales et autres, ainsi que d’une suspension. Le bloc a également annoncé son intention d’envoyer une force de stabilisation en Guinée-Bissau, où des hommes armés ont tenté de renverser le président en début de semaine. « C’est quelque chose que nous ferons très, très rapidement », a déclaré le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou. Concernant le Mali, l’autorité de transition au Mali sera invitée à nouveau à fournir un nouveau calendrier qui sera acceptable pour le bloc de l’ouest et qui permettra la levée progressive des sanctions. L’autorité a réitéré la nécessité pour les autorités de transition en Guinée de fournir un calendrier acceptable pour la CEDEAO, et entre-temps a également, bien sûr, décidé de maintenir les sanctions qui étaient en place. AfricaNews avec AFP
La lutte pour la démocratie se poursuit. Des milliers de Soudanais ont de nouveau défilé, jeudi 3 février, pour réclamer justice pour les dizaines de morts de la répression depuis le putsch d’octobre et ont une nouvelle fois essuyé des tirs de grenades lacrymogènes, en dépit des critiques venues de l’étranger. À Khartoum-Nord, la banlieue nord-est de la capitale soudanaise, 2 500 manifestants s’étaient rassemblés pour demander justice pour les 79 d’entre eux tués depuis le coup d’État du 25 octobre, quasi tous par des balles dans la tête ou la poitrine, selon un syndicat de médecins prodémocratie. Pour tenter de les disperser, les forces de sécurité ont tiré, en fin de journée, des grenades lacrymogènes, a constaté un journaliste de l’AFP. Dans l’est remuant de Khartoum, des témoins ont également rapporté à l’AFP des tirs de grenades lacrymogènes sur la foule qui conspuait le pouvoir militaire. Au même moment, plus de 5 000 personnes convergeaient vers la maison de la famille de Mohammed Youssef, un Soudanais de 27 ans mortellement touché à la poitrine lors de manifestations anti-putsch dimanche, à Omdourman, l’autre banlieue de Khartoum sur la rive nord du Nil, tandis que d’autres encore érigeaient des barricades de pierres dans le centre de la capitale. France24 avec AFP
« D’ici deux à trois semaines », c’est l’échéance indiquée par l’Élysée pour l’annonce d’une décision, dont le principe semble presque déjà acté : « Là où les conditions ne sont pas réunies, il ne faut pas rester », explique un diplomate cité dans la presse française. Après l’expulsion des soldats danois de la force Takuba et celle de l’ambassadeur de France ou encore les propos acerbes des dirigeants politiques maliens, français et européens par médias interposés, sans parler des accusations réciproques de mensonge autour de la présence de miliciens russes du groupe Wagner, la tension n’a jamais été aussi forte entre Bamako, Paris et les autres partenaires militaires européens qui interviennent dans le pays. Actuellement, un retrait total du Mali de la force française Barkhane et de la force européenne Takuba est donc sur la table. Les soldats actuellement basés à Ménaka, Gossi, ou encore Gao, la principale base française au Mali, pourraient se replier dans les pays voisins. Dans ce cas, le Niger est fortement sollicité. La ministre française des Armées, Florence Parly, s’est d’ailleurs rendu à Niamey mercredi soir pour évoquer avec le président Mohamed Bazoum les différentes options envisageables. RFI
Le chef du commandement américain pour l’Afrique enfonce le clou sur la présence de Wagner au Mali. Il a réaffirmé jeudi, après s’être exprimé pour la première fois sur le sujet en janvier, que la junte malienne a bien fait venir des mercenaires russes dans son pays. « Elle continue à le nier publiquement mais nos informations sont claires : le Mali a fait venir Wagner sur son territoire », a-t-il martelé. Si le Mali continue de nier la présence du groupe Wagner sur son territoire, Bamako a en revanche toujours revendiqué un partenariat militaire avec la Russie. « Plusieurs centaines d’hommes sont sur le terrain et c’est un chiffre qui pourrait encore augmenter. J’ai pu les observer en Syrie, en Libye, au Soudan, en Centrafrique et au Mozambique. Après leur départ, la situation n’est jamais meilleure qu’à leur arrivée … Elle est même souvent pire », a-t-il rajouté. Selon lui, les autorités maliennes verseraient 10 millions de dollars par mois pour les mercenaires russes. « Je ne sais pas où ils trouvent cet argent. Je pense qu’ils vont devoir échanger leurs services contre des ressources naturelles comme de l’or, des minéraux et des pierres précieuses », suppose-t-il. RFI
Les prises de pouvoir successives en Afrique suscitent la naissance de fausses nouvelles. La confusion enfantant la confusion, celles-ci se propagent sur les réseaux sociaux… Certaines fake news résultent de l’analyse précipitée des amateurs, d’autres d’une manipulation intéressée, parfois pécuniairement. Au Mali, les cibles privilégiées des fabricants de fausses infos sont actuellement les forces armées étrangères comme Barkhane (France), Takuba (Union européenne) ou la Minusma (Nations unies). Pour précipiter une rupture diplomatique entre la junte et les partenaires occidentaux –rupture occasionnellement annoncée par anticipation–, des messages diffamatoires contre la France ou la Cedeao sont formulés en français, avant d’être méticuleusement traduits dans les différentes langues nationales, et diffusés via des réseaux de réseaux bien ficelés. S’ils n’agissaient pas en secret, ces influenceurs menteurs dénieraient sans doute de mauvaises intentions, au nom de l’intérêt présumé d’un Mali indépendant. Mais les spécialistes de la désinformation soulignent que le populisme relève parfois d’une quête de rémunération. Pour l’heure, ceux qui profitent de la majorité des fake news de cet acabit – l’État ou les mercenaires russes – ont déjà été pris la main dans le sac de la manipulation numérique rémunérée, notamment en République centrafricaine. À la guerre comme à la guerre ? Fort heureusement, cet état de fait difficilement contrôlable en amont suscite des vocations de fact-checkeurs associatifs locaux. Jeune Afrique
C’est ce qu’a annoncé le vice-amiral Hervé Bléjean, directeur général de l’état-major de l’Union européenne, en visite à Bangui, jeudi 3 février. Depuis la mi-décembre, Bruxelles a décidé de suspendre les formations dispensées aux soldats centrafricains en raison « du contrôle exercé par les mercenaires de la société Wagner sur les forces armées » du pays. L’hymne européen retentit dans l’enceinte du camp Moana. À Bangui, la France passait hier jeudi le commandement de la mission de formation militaire européenne à la Belgique. La bannière de l’EU passe symboliquement de main en main comme tous les six mois. Mais depuis la mi-décembre, les formations des soldats centrafricains sont suspendues. RFI
Il y a trois mois, les étrangers fuyaient l’Ethiopie, leurs ambassades craignant que les rebelles du Tigré fondent sur Addis Abeba. Mais cette semaine, les délégations d’Afrique affluent dans la capitale pour le Sommet de l’Union africaine (UA). … Ce sommet intervient après une série de coups d’Etat sur le continent, le dernier il y a moins de deux semaines au Burkina Faso. Et mardi soir, l’UA a dénoncé une tentative de renverser le pouvoir en Guinée-Bissau. Dans un discours mercredi aux ministres des Affaires étrangères réunis avant le sommet des chefs d’Etat – samedi et dimanche -, le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a condamné une « résurgence inquiétante des coups d’Etat militaires qui, non seulement, ne renvoient pas une image positive de notre continent, mais sont des sources d’instabilité socio-politique préjudiciables à tous les efforts de développement ». L’organe de sécurité de l’UA a suspendu le Burkina Faso, le Mali, la Guinée et le Soudan après leurs coups d’Etat militaires. Mais pas le Tchad où, depuis la mort du président Idriss Deby Itno en avril 2021, un conseil militaire dirigé par son fils gouverne le pays. « La réponse incohérente de l’UA à la multitude de changements anticonstitutionnels de gouvernement a été particulièrement préjudiciable », estime l’ICG. AFP
Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, accueille les 5 et 6 février la 35e session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine. Plusieurs dossiers sur le continent sont à l’ordre du jour de ce sommet annuel. Il s’agit bien entendu des coups d’Etat et des transitions militaires au Mali, en Guinée, au Soudan et au Burkina Faso mais aussi de la crise au Tigré, en Ethiopie. Au cours de ce sommet, le président congolais, Félix Tshisekedi cèdera la présidence en exercice de l’UA à son homologue sénégalais, Macky Sall. La question du financement de l’organisation panafricaine sera également au menu des discussions au sommet. Vingt ans après sa naissance, l’UA cherche toujours les moyens de s’autofinancer, pour ne plus dépendre des bailleurs internationaux, notamment, les Européens, les Américains et les Chinois. Ceux-ci financent la moitié son budget de fonctionnement. DW
Une société de biotechnologie sud-africaine a annoncé jeudi avoir fabriqué le premier vaccin à ARN messager contre le Covid-19 sur le continent africain, à l’aide du séquençage de Moderna, et qu’il serait prêt pour les essais cliniques en novembre. La société Afrigen Biologics and Vaccines est basée au Cap, en Afrique du Sud, et dirige le projet pilote, soutenu par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’initiative Covax. « A l’échelle du laboratoire, nous disposons d’un vaccin que nous devons maintenant tester », a déclaré à l’AFP la directrice générale d’Afrigen, Petro Terblanche. Les tests sur les animaux commenceront le mois prochain « mais les études sur les humains ne débuteront que vers novembre 2022 », a-t-elle précisé après avoir rencontré un groupe de sponsors du projet. Les chercheurs d’Afrigen ont séquencé le code génétique publiquement disponible que Moderna avait utilisé pour concevoir son vaccin, puis ont fabriqué l’ADN, l’ARN et leur propre produit. « Nous sommes les premiers à utiliser la séquence développée par l’Université de Stanford et utilisée par Moderna pour son vaccin, afin de concevoir et développer un vaccin produit à l’échelle du laboratoire », a déclaré Mme Terblanche. « Nous avons terminé le processus de la conception jusqu’à une formule finale. C’est un petit pas mais c’est un bon début, c’est un début fabuleux », a encore déclaré la directrice du laboratoire. « Il s’agit de la première étape importante qui permettra aux pays à revenu faible et intermédiaire de produire eux-mêmes des vaccins ». AFP
C’était sa première prise de parole publique depuis son entrée en fonction, en octobre dernier. Jeudi 3 février, devant un parterre de journalistes et de diplomates, Denis Kadima, le nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a présenté sa feuille de route pour la période 2021-2027. Il a affiché sa volonté de respecter les délais constitutionnels pour l’organisation des prochains scrutins, mais la liste des difficultés qu’il a énumérées n’est guère rassurante. Ladite feuille de route prévoit plusieurs grandes séquences. Entre janvier 2022 et juillet 2023 auront lieu les opérations de cartographie des sites d’identification et d’enrôlement des électeurs. Ensuite, à partir de juillet 2023 et pendant un mois, la Ceni réceptionnera les candidatures pour les scrutins directs (la présidentielle et les législatives). Les élections en elles-mêmes seront organisées entre septembre 2023 et décembre 2023. Viendront ensuite les scrutins indirects (élections des sénateurs et des gouverneurs) puis, dans le jargon de la Ceni, les activités de pérennisation du processus électoral, entre mars 2024 et mars 2027. Voilà pour la théorie. Mais tout cela s’annonce très compliqué, a aussitôt ajouté Denis Kadima. « Il faut noter que cette feuille de route ne peut se matérialiser que si un certain nombre de contraintes sont surmontées, a-t-il insisté, précisant que la Ceni [avait] fait un certain nombre d’analyses sans complaisance des risques qui pourraient affecter négativement la mise en œuvre de cette feuille de route ». Jeune Afrique
L’incendie d’un navire pétrolier d’une capacité de stockage de deux millions de barils, qui s’est déclaré, mercredi 2 février, après une explosion, fait craindre un éventuel désastre environnemental le long des côtes du Nigeria. Des images diffusées par des médias locaux montrent une épaisse fumée noire s’échappant d’un navire éventré, ravagé par les flammes et en train de couler. L’entreprise nigériane propriétaire du navire a déclaré que dix membres d’équipage se trouvaient à bord de cette unité flottante de production, de stockage et de déchargement (Floating Production Storage and Offloading ou FPSO) au large de l’Etat du Delta, dans le sud du Nigeria, premier producteur de brut d’Afrique. Les FPSO sont des unités flottantes assurant notamment la production et le stockage de pétrole ou de gaz naturel extraits en mer par des plates-formes. Un incendie « a embrasé notre installation offshore, le navire FPSO Trinity Spirit, au terminal d’Ukpokiti, après une explosion survenue aux premières heures mercredi », a annoncé le PDG de l’entreprise d’exploration et de production Sepcol, Ikemefuna Okafor, dans un communiqué. « Pour l’instant, aucune mort n’a été signalée, mais nous pouvons confirmer qu’il y avait dix membres d’équipage à bord avant l’incident », a poursuivi le PDG de Sepcol. Le Monde avec AFP
Le gouvernement espagnol a annoncé, jeudi 3 février, qu’il allait aider le Maroc à « garantir sa sécurité énergétique » en lui permettant d’acheminer du gaz à travers le Gazoduc Maghreb Europe (GME), que l’Algérie n’alimente plus depuis fin octobre. « Le Maroc a demandé un soutien pour garantir sa sécurité énergétique sur la base de [nos] relations commerciales, et l’Espagne y a répondu favorablement, comme elle l’aurait fait pour tout partenaire ou tout voisin », a indiqué le ministère espagnol de la transition écologique dans un communiqué. « Le Maroc pourra acquérir du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les marchés internationaux, le faire livrer dans une usine de regazéification de l’Espagne péninsulaire et utiliser le gazoduc du Maghreb (GME) pour l’acheminer vers son territoire », a ajouté le ministère, sans donner plus de précisions sur le calendrier ou les volumes de gaz concernés. Sollicité, le ministère marocain de l’énergie n’a pas voulu fournir de détails, notamment financiers, sur cet accord. Selon le site marocain Le360, le Maroc était en pourparlers avec l’Espagne depuis plusieurs semaines pour utiliser les terminaux GNL des ports espagnols afin d’acheminer du gaz vers le Maroc via le GME. Le Monde avec AFP
Alors que pointe au Cameroun le dénouement de la plus grande fête du football africain, rendez-vous dès le 4 février à l’autre bout de la planète, à Pékin, pour supporter d’autres athlètes du continent. Jusqu’au 20 février 2022, la capitale chinoise accueille les Jeux olympiques (JO) d’hiver, mais c’est à 75 kilomètres au nord-ouest de la ville, à Yanqing, que se réuniront les participants aux épreuves de ski alpin. Les athlètes de ski de fond, eux, sont attendus plus loin, à Zhangjiakou, à 230 kilomètres de Pékin. Parmi eux, six porteront les couleurs de pays africains, plus de soixante ans après la première participation africaine aux JO d’hiver. Cette année-là, à Squaw Valley aux États-Unis, l’Afrique du Sud envoie une équipe uniquement composée d’athlètes blancs. Il faudra attendre 1984 et le skieur alpin sénégalais Lamine-Guèye pour voir un Africain noir y prendre part, à Sarajevo. Le Point
Au petit matin, quand les oiseaux ont commencé à chantonner, le Cameroun s’est préparé pour sa soirée de gala. Les commerçants ont déplié les plus belles tuniques des Lions sur les murs de la capitale ; les revendeurs se sont bousculés pour écouler les « cache-nez » (c’est ainsi qu’on appelle les masques chirurgicaux) ou les vuvuzélas aux couleurs du pays ; les gargotières avaient déjà préparé les brochettes et la bibine. Le maquillage vert, rouge et jaune n’allait pas tarder à teindre les joues d’un peuple enroulé, comme un seul être, dans le drapeau national, son bien le plus précieux. La fête pouvait donc commencer. Jeudi 3 février, à 20 heures, pour la dernière demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), les Lions indomptables ont reçu un hôte sept étoiles au stade Olembé de Yaoundé : l’Egypte. Au bout de la prolongation et après une séance de tirs au but calamiteuse des Lions (0-0 t.a.b. 1-3), c’est finalement l’Egypte qui retrouvera le Sénégal en finale du tournoi. Pour le cinquantième match de la CAN, le Cameroun est revenu au stade Olembé, endeuillé depuis la bousculade qui avait fait huit morts et une quarantaine de blessés peu avant les huitièmes de finale entre le Cameroun et les Comores (2-1), le 24 janvier. Face à cette tragédie, la Confédération africaine de football (CAF) avait décidé de suspendre toute manifestation dans cette arène tant que les autorités n’auraient pas enquêté et sécurisé davantage l’accès au site. Vendredi, celles-ci ont remis leur rapport et décidé d’une série de mesures pour qu’un tel drame ne se reproduise plus. Le Monde