Dix soldats maliens ont été tués, mercredi 3 février, dans une attaque imputée à des djihadistes contre leur poste dans le centre du pays, un des foyers de la violence qui ensanglante le Sahel, ont déclaré des responsables. Le poste de Boni, entre Douentza et Hombori, dans la région de Mopti, a été attaqué vers 6 heures (7 heures à Paris) « par des individus lourdement armés à bord de véhicules blindés ». Fait rare, les assaillants ont eu recours à un ou des véhicules blindés, selon cette même source. Tadayt, organe de propagande proche d’Al-Qaida, a attribué cette attaque au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), alliance affiliée à l’organisation djihadiste. C’est la plus meurtrière depuis le début de l’année contre les forces maliennes, qui ont perdu des centaines d’hommes, de cette manière, durant les mois précédents. Dix dépouilles ont été acheminées par un hélicoptère de la mission de l’ONU (Minusma) à l’aéroport de Sévaré, près de Mopti, et huit blessés évacués vers un hôpital, ont affirmé des responsables locaux, souhaitant garder l’anonymat. L’attaque a causé des dégâts importants dans le camp, ont-ils ajouté. Le Monde avec AFP
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, s’est dit « sérieusement préoccupé » par la situation humanitaire dans la région éthiopienne du Tigré, qui nécessite selon lui des « mesures urgentes ». Il faut « continuer à prendre des mesures urgentes pour atténuer les conséquences humanitaires » de la crise « et étendre les protections nécessaires aux personnes en danger », a dit le porte-parole du chef de l’ONU dans une déclaration publiée mardi soir. M. Guterres estime également que le partenariat entre le gouvernement éthiopien et l’ONU est indispensable pour alléger les souffrances des populations civiles. Lundi, l’ONU s’était inquiétée des « contraintes d’accès dues au conflit en cours et à la bureaucratie administrative », qui continuent « d’entraver » l’intensification de l’aide humanitaire. L’accès aux services essentiels, aux moyens de subsistance et à l’argent liquide reste limité dans une grande partie de la région du Tigré. ONU Info
La paix au Mali pourrait-elle venir d’ententes conclues à l’échelle locale ? C’est l’espoir qu’ont fait naître, le 26 janvier, les trois accords signés entre les chefs de village du cercle de Koro, au centre du pays, majoritairement habité par des Peuls et des Dogon qui s’entre-tuent depuis 2017. Les deux communautés s’y engagent « à tout mettre en œuvre pour maintenir la paix ». L’avancée est majeure dans cette région de Mopti, où les violences qui déchirent le Mali depuis 2012 ont transformé de vieilles querelles en conflit ouvert. La guerre « a créé un terreau fertile à l’émergence des groupes armés, qu’il s’agisse de groupes d’autodéfense ou de groupes djihadistes (…). L’implantation de ces groupes armés recrutant souvent sur une base ethnique a exacerbé la dimension communautaire du conflit », notait, en novembre 2020, le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) dans un rapport. Dans les communes du cercle de Koro concernées par les trois accords de paix, 728 personnes ont été tuées lors de rixes intercommunautaires depuis la fin de l’année 2017 et 14 700 autres ont dû fuir leur foyer. Le Monde
Dans une déclaration publiée par sa Présidence, mercredi, le Conseil de sécurité de l’ONU insiste sur l’importance du rôle que jouent les femmes en Afrique de l’Ouest et au Sahel dans la prévention et le règlement des conflits, dans la consolidation de la paix et dans les situations d’après-conflit. Dans cette déclaration, les membres du Conseil soulignent que les femmes « doivent participer sur un pied d’égalité à tous les efforts visant à maintenir et à promouvoir la paix et la sécurité et y être pleinement et véritablement associées ». Le Conseil salue les efforts déployés par les pays de la région pour faire progresser la participation pleine, égale et véritable des femmes aux processus politiques, notamment en vue d’accroître le nombre de femmes aux hautes fonctions de l’État. ONU Info
L’armée sénégalaise est repassée à l’offensive en Casamance (sud) et a été accusée mercredi par la rébellion indépendantiste de relancer, après des années d’accalmie, un conflit qui a fait des milliers de morts depuis 1982. Depuis le début de l’opération le 26 janvier, des tirs ont été entendus dans la région de Ziguinchor, principale ville de Casamance, dans une zone proche de la frontière avec la Guinée-Bissau, selon des témoignages rapportés par la presse sénégalaise. Contactés par l’AFP, des habitants de villages situés en Guinée-Bissau, comme Bergolen, Nhalom et Papia, ont affirmé avoir entendu mercredi de fortes détonations venant du côté sénégalais de la frontière, où les rebelles disposent de bases en forêt. « Nous sommes en opération dans le secteur de la forêt de Bilass contre les groupes armés », avait déclaré fin janvier à l’AFP, à propos de cette zone, un haut responsable militaire s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. AFP
Ce mercredi 3 février, au 3e jour de la réunion du Forum politique libyen qui se tient à Genève, plusieurs candidats au poste de Premier ministre pour le futur gouvernement unifié se sont succédé, en visioconférence, devant les 75 membres du forum. Après l’échec d’un premier vote mardi, un second tour avec un système de listes est prévu vendredi. Mais les membres du forum doivent avant cela choisir un Premier ministre ce jeudi. … L’échec du vote de ce mardi a ouvert la porte à de nouvelles coalitions. Des listes seront formées ce jeudi en incluant le poste de Premier ministre et en respectant l’équilibre régional entre l’est, l’ouest et le sud libyen. RFI
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a pris note, mercredi, des résultats définitifs du premier tour des élections législatives proclamés le 1er février 2021 par la Cour constitutionnelle de la République centrafricaine (RCA) et a appelé les autorités à entamer un véritable dialogue inclusif avec l’opposition. Des violences ont éclaté en RCA dans le cadre des élections qui ont eu lieu le 27 décembre dernier. La Cour constitutionnelle a validé le 18 janvier la réélection du Président sortant, Faustin Archange Touadéra. Face à la menace de certains groupes armés, les autorités centrafricaines ont décrété, jeudi 21 janvier, l’état d’urgence pour 15 jours sur l’ensemble du territoire. Devant le Conseil de sécurité ce jour-là, le Représentant spécial du Secrétaire général dans ce pays, Mankeur Ndiaye, a prévenu que la RCA était confrontée à un grave risque de recul en matière de sécurité. Il a demandé 3.000 Casques bleus supplémentaires pour permettre à la Mission de paix des Nations Unies (MINUSCA) qu’il dirige de disposer d’un outil robuste et adapté à la menace. ONU Info
L’Allemand Volker Perthes prend la tête de la Minuats, la Mission intégrée des Nations unies pour l’assistance à la transition au Soudan. Créée en juin par le Conseil de Sécurité, cette entité prend le relais de la Minuad, l’opération des casques bleus au Darfour, dont le mandat s’est terminé fin décembre. Beaucoup s’interrogent sur cette nouvelle mission politique, sans soldats, alors que le Darfour connaît une recrudescence des violences. A peine arrivé, Volker Perthes aura droit à 7 jours de quarantaine obligatoire. Covid-19 oblige. L’Allemand, professeur de relations internationales et arabophone, a une longue expérience onusienne, notamment en tant qu’envoyé en Syrie. RFI
Douze responsables de partis politiques de l’opposition tchadienne se sont accordés sur « une alliance électorale », dénommée Alliance Victoire, pour présenter un candidat unique à l’élection présidentielle d’avril face au sortant Idriss Déby Itno. Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, va être investi samedi par son parti, selon ses proches collaborateurs. L’élection présidentielle d’avril sera suivie par les législatives, fixées en juillet au 24 octobre 2021, après avoir été repoussées depuis 2015. Sahel Intelligence
Le Président de la RDC, Felix Tshisekedi va présider à partir de ce mois de février l’Union africaine. La cérémonie de passation du pouvoir est prévue lors du prochain sommet de l’UA, prévu les 6 et 7 Février 2021. Il sera le 19e président africain à la tête de l’organisation continentale depuis sa création en 2002, en tant qu’Union africaine. Félix Tshisekedi succèdera à son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa à la présidence tournante de l’organisation. Depuis l’an dernier, le Chef de l’Etat congolais a mis en place un panel de haut niveau destiné à l’accompagner lorsqu’il sera à la tête de l’organisation africaine. La présidence de l’Union africaine constitue une institution avec des pouvoirs, des attributions, un mandat et des moyens pour les exercer. Il s’agit d’une magistrature d’influence et apparaît comme l’interlocuteur, parfois même comme la cheville ouvrière de l’organisation. Son président a des attributions suffisamment larges dans la mesure où elles touchent l’ensemble des domaines de l’UA, notamment des questions politiques, l’accélération de l’intégration politique et socio-économique du continent ; les directives au Conseil exécutif, au Conseil de paix et de sécurité ou à la Commission sur la gestion des conflits. Radio Okapi
Cet ancien enfant-soldat devenu commandant de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) était poursuivi pour 70 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par le groupe de Joseph Kony dans le nord de l’Ouganda entre 2002 et 2005. Il a été reconnu coupable pour 61 des chefs d’accusation retenus contre lui par la Cour pénale internationale. À l’issue d’un procès qui a duré cinq ans, celui qui était l’un des principaux chefs de la LRA a été reconnu responsable pénalement de nombreuses exactions commises dans le nord de l’Ouganda entre 2002 et 2005. Ses avocats avaient essayé de dépeindre cet ancien enfant-soldat comme victime lui-même de la LRA, mais la Cour n’a pas suivi ce raisonnement puisqu’elle a déclaré Dominic Ongwen coupable de 61 des 70 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité portés contre lui. RFI
La mission conjointe entre la force « Barkhane » et ses partenaires sahéliens, qui s’est déroulée en janvier, visait à affaiblir les groupes djihadistes liés à Al-Qaida. Personne n’a voulu manquer ça. Assis sur la rocaille ou accoudés aux blindés, les mains en visière pour se protéger du soleil, ils sont tous là, le téléphone prêt à filmer. « Tirez ! », commande le chef d’artillerie. La détonation soulève les gravillons. L’obus de mortier s’écrase quatre kilomètres plus loin, dans une vallée piquée d’arbustes. A la jumelle, un soldat observe trois combattants en déroute. Une deuxième salve d’artillerie les fait disparaître dans la poussière. Les militaires français retournent à leurs véhicules, ragaillardis d’avoir enfin aperçu l’ennemi. Même si c’est au fond d’une lunette, même s’il a échappé au feu. Voir l’adversaire rassure, au moment où la fatigue commence à poindre. Déjà dix jours que les soldats de « Noir », nom de ce sous-groupement tactique désert (SGTD) de 250 hommes, ont quitté leur base de Ménaka, emprise française la plus à l’est du Mali, pour rejoindre le théâtre d’opération du Liptako Gourma, à 800 km au sud-ouest par la route. Ils participent à l’opération « Eclipse », menée du 2 au 31 janvier, principalement dans la zone des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger). Le Monde