Les combats continuent, malgré les communiqués de victoire du gouvernement fédéral éthiopien, dans « plusieurs parties » du Tigré, compliquant les tentatives d’apporter de l’aide à cette région du Nord de l’Ethiopie théâtre d’un conflit armé depuis un mois, a indiqué vendredi l’ONU à Addis Abeba. Le Tigré est privé de tout approvisionnement depuis le 4 novembre, lorsque le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale à l’assaut des forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirige la région et défiait son autorité depuis des mois. Mercredi, l’ONU a signé avec le gouvernement éthiopien un accord pour un accès humanitaire « sans restriction » à la région, qu’il réclamait depuis plusieurs semaines, mettant en garde contre une potentielle catastrophe au Tigré. « Nous avons des informations faisant état de combats qui se poursuivent dans plusieurs parties du Tigré. C’est une situation inquiétante et complexe pour nous », a déclaré à l’AFP Saviano Abreu, porte-parole du Bureau onusien de coordination de l’aide humanitaire (Ocha). AFP
Plus de 45 000 réfugiés avaient déjà franchi la frontière entre l’Éthiopie et le Soudan au 1er décembre. Selon l’ONU, leur nombre pourrait grimper à 200 000 au cours des prochains mois, en fonction de l’évolution de ce conflit opposant le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Dans des charrettes, sur des tracteurs, en bateau et souvent à pied, les réfugiés ne possèdent généralement que les seuls vêtements qu’ils portaient lors de leur fuite. Certains ont dû marcher près de quinze jours, presque sans manger. Ils ont souvent dû éviter les villages où étaient stationnés milices et soldats. Cadavres dans les rues, exécutions ciblées, bombardements… Tous décrivent des scènes d’une extrême violence. France24
Les Etats-Unis ont promis, jeudi 3 décembre, d’aider le Mozambique à lutter contre l’insurrection islamiste qui menace la province riche en ressources de Cabo Delgado, dans le nord du pays. Le coordinateur de la lutte contre le terrorisme au département d’Etat, Nathan Sales, a rencontré le président Filipe Nyusi à Maputo. « Les Etats-Unis souhaitent approfondir leur amitié avec le Mozambique au moment où nous sommes tous les deux confrontés au défi du terrorisme », a déclaré le responsable américain dans un communiqué. Nathan Sales a souligné la nécessité d’une coopération internationale pour mettre fin au conflit dans le nord du Mozambique, qui dure depuis trois ans et a causé la mort de plus de 2 000 personnes, provoquant le déplacement forcé de 500 000 autres. Le Monde avec AFP
Les autorités maliennes dominées par les militaires ont communiqué jeudi la composition du futur organe législatif de la transition censée ramener les civils au pouvoir, mettant fin avec peine à une attente qui ajoutait à une impatience grandissante contre le nouveau régime. Après la désignation d’un président, d’un Premier ministre et d’un gouvernement de transition entre fin septembre et début octobre, il restait aux autorités mises en place après le putsch du 18 août à créer le troisième organe, législatif, de cette période supposée transitoire. Les conditions de nomination des membres de cet organe, qui ont fait la part belle aux militaires, puis le temps mis à les choisir ont alimenté une grogne de plus en plus manifeste contre les autorités, dissipant progressivement l’a priori initialement favorable aux putschistes. La composition de cet organe et le refus de certaines forces d’y participer semblent avoir considérablement compliqué la tâche des autorités. Belga
En Ouganda, Bobi Wine, le principal challenger au président Yoweri Museveni pour la présidentielle du 14 janvier 2021, a repris la route jeudi après un nouvel accrochage avec les forces de l’ordre cette semaine. Mardi, son véhicule a essuyé des tirs provenant de forces de l’ordre. Depuis l’ouverture de la campagne le mois dernier, les incidents se multiplient. « Ils ferment les routes, érigent des barrages, me font suivre par des hommes armés et maintenant tirent sur mon véhicule », dénonce le candidat Bobi Wine. Mardi, l’opposant a à nouveau été empêché de faire campagne. Son véhicule a été bloqué à un barrage à une cinquantaine de kilomètres de Kampala et les forces de l’ordre ont tiré sur les pneus de sa voiture. Le candidat a suspendu sa campagne pendant 24 heures avant de reprendre la route, appelant les forces à ne pas s’ingérer dans la campagne présidentielle. RFI
Dans un rapport publié mercredi, l’ONG Human Right Watch dénonce l’ampleur des violences post-électorales en Côte d’Ivoire et demande aux autorités d’enquêter sur la mort d’une cinquantaine de personnes. Selon HRW, au moins 50 personnes ont perdu la vie lors d’affrontements et/ou de violences intercommunautaires. HRW analyse les affrontements entre partisans de l’opposition et du parti au pouvoir dans le quartier de Yopougon Kouté, à Abidjan, dans la ville d’Oumé (centre-ouest) de Toumodi, et à Elibou (sud-est), où HRW dénonce l’usage excessif de la force par les forces de sécurité, qui aurait tiré à balles réelles pour disperser une manifestation de l’opposition. À l’inverse, dans certains cas, les témoignages recueillis par cette ONG, évoquent la dégradation de la situation liée à l’absence de la police. RFI
Le duo de musique zouglou était poursuivi en comparution immédiate pour outrage à magistrat, discrédit de l’institution judiciaire et diffusion d’informations mensongères à relent racial et tribal. Dimanche dernier, pendant un concert dans la commune de Yopougon, le célèbre groupe ivoirien avait indexé le procureur de la République Richard Adou, l’accusant de poursuivre uniquement les militants de l’opposition dans le cadre des enquêtes sur les violences électorales de la présidentielle du 31octobre dernier. … Pour sa part, l’avocat de la défense N’Dri Claver rappelle que les duettistes sont célèbres pour leurs textes engagés et que tous les régimes en ont fait les frais : « Ils ont parlé du régime du président Bédié à l’époque, lorsque la Côte d’Ivoire était guettée par ce défaut de cohésion du au concept de l’ivoirité. Ils ont dit que le président Gbagbo était hier dans les gradins, aujourd’hui il est sur le pelouse, qu’il ne fasse pas comme ceux qu’ils critiquaient. Il n’y a rien eu. Alors le président Alassane est là, ils constatent qu’il y a des tares, donc ils en parlent. Ils ne sont pas d’un parti politique. Ce sont des porteurs de message du peuple. » RFI
Certains sites d’information en ligne bloqués, mercredi 2 décembre, en Algérie étaient à nouveau accessibles jeudi soir, à l’exception de Casbah Tribune, fondé par le journaliste emprisonné Khaled Drareni, a constaté l’AFP. Au moins trois médias électroniques généralistes avaient été bloqués en moins de vingt-quatre heures mercredi, sans aucune explication, par les autorités algériennes : Casbah Tribune, Tariq News et Twala. info, selon Reporters sans frontières (RSF). Ces deux derniers ont été débloqués jeudi, a pu vérifier l’AFP à Alger. En revanche, Casbah Tribune, un site d’actualités nationales fondé en 2017 par Khaled Drareni, condamné en septembre à deux ans de prison ferme, restait inaccessible en Algérie. Dans un communiqué, RSF a dénoncé jeudi les « dernières entraves à la liberté de la presse » en Algérie et exhorté les autorités à « respecter leurs engagements internationaux ». Le Monde avec AFP
Moins touchée que les autres continents par le Covid-19, l’Afrique se lance dans une course aux vaccins semée d’obstacles financiers, logistiques et culturels, avec une préférence dans quelques grands pays pour les offres les moins chères comme AstraZeneca. Le continent a pour objectif de vacciner « 3% des Africains d’ici mars 2021 et 20% d’ici la fin de l’année prochaine », a déclaré le 26 novembre la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Matshidiso Moeti, basée à Brazzaville. Sur le continent, le coût du déploiement du vaccin auprès des « populations prioritaires » est estimée à 5,7 milliards de dollars, avec « des coûts supplémentaires de 15 % à 20 % pour le matériel d’injection et la livraison des vaccins », selon l’OMS. Sur les 47 pays de la région Afrique de l’OMS, « seulement près du quart disposent de plans adéquats pour les ressources et le financement », regrette l’agence onusienne. AFP
Les écoles et université vont être fermées pendant dix jours. Une mesure motivée par la recrudescence de nouveaux de cas de coronavirus enregistrés ces dernières semaines. Près de 159 cas ont été enregistrés durant les dernières 24 heures. Depuis le début de la pandémie, en mars dernier, la Mauritanie a connu 9 000 cas d’infection dont 7 900 guérisons et 181 décès. La cadence des décès s’est accélérée ces derniers jours. L’évolution négative de la pandémie préoccupe les autorités mauritaniennes. Le virus circule rapidement et partout, estime le docteur Sidi Ould Zahaf, le directeur général de la Santé publique : « Il est difficile d’expliquer la recrudescence du Covid, c’est devenu une maladie endémique, donc cela veut dire qu’elle est là dans la communauté. Donc, comme toute maladie endémique transmissible, elle peut donner des pics. Quand les conditions sont favorables, le virus donne des pics épidémiques. Et c’est ce qu’on vit actuellement, nous en Mauritanie. » RFI
L’apparition de nouveaux foyers épidémiques dans plusieurs régions d’Afrique du Sud fait craindre une résurgence du coronavirus, que pourraient favoriser les rassemblements attendus lors des fêtes de fin d’année. Les autorités du pays d’Afrique officiellement le plus touché par le Covid-19 luttent pour maîtriser le nombre de contaminations depuis qu’une hausse a été rapportée en novembre dans les provinces voisines du Cap-Oriental et du Cap-Occidental (sud). A l’échelle nationale, le nombre quotidien de nouveaux cas a dépassé les 4 400 mercredi, soit un bond de plus de 50 % par rapport à une moyenne de 2 000 plus tôt en novembre. Plus de la moitié de cette hausse provient des contaminations au Cap-Oriental et environ 25 % de la province du Cap-Occidental. Le Monde
Au Sahel et en Afrique de l’Ouest, la faim avance avec le djihadisme et ses violences. Si rien n’est fait, le nombre d’affamés devrait atteindre un niveau record au printemps prochain, avertissent les experts chargés de coordonner la sécurité alimentaire de dix-sept pays de la zone. Depuis octobre, 16,7 millions de personnes souffrent de la faim dans les pays étudiés par le Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) qui s’est réuni jeudi 3 décembre autour des représentants des pays concernés et des bailleurs de fonds internationaux (agences de développement, Union européenne, Banque mondiale, ONU, ONG). Les experts estiment que la situation va encore empirer : si des mesures rapides ne sont pas prises, près de 24 millions de personnes devraient souffrir de la faim en Afrique de l’Ouest d’ici à l’été, période tendue dite de « soudure » où les greniers sont vides en attendant les récoltes suivantes. Le Monde avec AFP
Le procès doublement historique de l’ex-commandant rebelle libérien Alieu Kosiah, accusé d’avoir commis des atrocités entre 1993 et 1995 pendant la guerre civile dans son pays, s’est ouvert jeudi en Suisse. … Aucun Libérien n’a été condamné jusqu’ici, dans son pays ou à l’étranger, pour des crimes de guerre commis pendant la guerre civile au Liberia. En outre, comme l’explique Human Rights Watch (HRW), Alieu Kosiah « est le premier individu à être jugé pour crimes de guerre par un tribunal pénal non militaire en Suisse ». Un des principaux acteurs du conflit, l’ex-chef de guerre devenu président (1997-2003) Charles Taylor, avait été condamné en 2012 pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre perpétrés en Sierra Leone, voisin du Liberia, mais il n’a pas été inquiété pour les atrocités commises dans son propre pays d’Afrique de l’Ouest. AFP
La colombophilie, qui en Europe pâtit d’une image de passe-temps pour retraités, connaît à l’inverse un essor au Sénégal, où une jeune génération se lance dans l’élevage de pigeons voyageurs, en espérant un jour rivaliser avec les meilleurs champions de Belgique ou du nord de la France. Quand il s’introduit dans son petit colombier, sur le toit de son immeuble de la Médina, un quartier populaire de Dakar, Oumar Johnson, la trentaine, est obligé d’avancer penché. Parmi les dizaines d’oiseaux qui volent en tout sens dans l’espace confiné et malodorant, il en repère un et le saisit d’un geste sûr. « Celui-ci, c’est Super King », le pigeon de concours le plus cher jamais vendu au Sénégal, dit-il avec fierté. AFP