Revue de presse du 4 avril 2025

RDC: Walikale-Centre aux mains des FARDC après le retrait de l’AFC/M23
En RDC, Walikale-Centre est repassée aux mains des FARDC depuis mercredi. Cette localité, chef-lieu du territoire de Walikale dans le Nord-Kivu, compte plus de 60 000 habitants. Elle mène vers Kisangani, capitale de la province de la Tshopo, située à 400 km plus au nord. L’armée a repris le contrôle après le retrait de l’AFC/M23, soutenu par le Rwanda. Ce groupe s’était emparé de la localité il y a deux semaines. Selon un témoin sur place, le retrait des combattants de l’AFC/M23 de Walikale-Centre aurait débuté mercredi matin en direction de Goma, plus à l’est, sans qu’ils sachent exactement pourquoi ils étaient en train de se retirer de cette localité. Les habitants de Walikale-Centre ont finalement constaté qu’aucun élément rebelle n’était plus visible aux principaux points qu’ils occupaient dans la cité…C’est à ce moment-là que les premiers soldats congolais accompagnés de wazalendos sont arrivés. Ils ont été rejoints par d’autres éléments des FARDC ce jeudi. RFI

RDC : La CENI alerte sur l’enlèvement de quatre de ses agents par le M23/AFC à Bukavu
La Commission électorale nationale indépendante alerte sur l’arrestation de ses quatre agents le samedi 29 mars dernier par les agents de renseignements du M23/AFC pendant qu’ils étaient sur leur lieu de service à Bukavu, au Sud-Kivu. Dans un communiqué de presse publié jeudi 3 avril à Kinshasa, la CENI précise que ces agents ont été conduits à une destination inconnue. Depuis lors, ils ne sont pas joignables ni par leurs familles ni par la CENI. L’institution d’appui à la démocratie « proteste vigoureusement contre cet enlèvement collectif et exige la libération immédiate et sans condition de ses agents, souligne le communiqué ». Radio Okapi

RDC: de faux journaux radio attribués à RFI sèment le trouble
En République démocratique du Congo, la situation reste tendue dans l’est, entre les rebelles de l’AFC/M23 soutenus par le Rwanda, et les Forces armées congolaises et leurs soutiens. Les affrontements se déroulent sur le terrain, mais aussi en ligne où la désinformation est omniprésente. Parmi ce flot d’infox, on retrouve des faux journaux de RFI. L’identité de la radio du monde a été plusieurs fois usurpée, dans le but de désinformer massivement la population…En réalité, RFI n’est pas à l’origine de ce contenu. Cet audio a été entièrement généré via l’intelligence artificielle. Les propos attribués aux trois interlocuteurs ont été fabriqués de toutes pièces. Ce contenu est faux sur la forme, mais aussi sur le fond, puisque contrairement à ce que l’on entend, Corneille Nangaa n’a ni annoncé qu’il déposait les armes, ni demandé des excuses ou une grâce présidentielle. D’après nos recherches et les alertes de plusieurs auditeurs, ce faux journal de RFI a d’abord été diffusé sur WhatsApp dans différents groupes congolais. Plusieurs comptes se présentant comme des médias en ligne l’ont ensuite repartagé sur TikTok, Facebook, YouTube et X. Aujourd’hui, l’infox circule sous différentes formes avec divers visuels qui usurpent l’identité de RFI. Ce n’est pas le premier faux extrait de RFI qui circule en République démocratique du Congo. Début mars, un audio siglé RFI affirmait que Félix Tshisekedi allait « démissionner après un accord historique entre Kinshasa et le M23 ». Mais là encore, cette infox avait été générée par intelligence artificielle. Ce type de manipulation se multiplie ces derniers mois et touche différents médias internationaux. RFI

Soudan : Le Haut-Commissaire de l’ONU horrifié par les exécutions extrajudiciaires à Khartoum
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé son effroi jeudi après la diffusion de vidéos montrant des exécutions extrajudiciaires de civils à Khartoum, suite à la reprise de la capitale par les Forces armées soudanaises (FAS) fin mars. Depuis deux ans, l’armée soudanaise mène une guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), et a récemment repris le contrôle de la ville, qui était sous leur domination. L’ONU n’a cependant pas mentionné les récentes accusations d’un comité de résistance prodémocratie et du collectif d’avocats Emergency Lawyers, qui ont rapporté que 85 personnes auraient été tuées en une semaine au sud de Khartoum dans des attaques imputées aux paramilitaires. Selon l’ONU, les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux depuis le 26 mars montrent des hommes armés, certains en uniforme, exécutant des civils dans des lieux publics. Ces actes sont attribués aux FAS, aux forces de sécurité de l’État et aux milices affiliées. Le Haut-Commissariat a aussi signalé que, dans la région de Janoub Al Hezam au sud de Khartoum, au moins 20 civils ont été tués, dont une femme. M. Türk a rappelé que les exécutions extrajudiciaires violent gravement le droit international humanitaire et les droits humains. « Les auteurs et les responsables de commandement doivent être tenus responsables en vertu du droit pénal international », a-t-il déclaré. Sahel Intelligence

Mali: l’opposant politique Seydina Touré condamné à un an de prison
Au Mali, l’opposant politique Seydina Touré a été condamné à un an de prison ferme. Membre du parti Alternative pour le Mali, il avait été arrêté le 2 janvier dernier et était poursuivi pour « incitation aux troubles à l’ordre public » notamment, après avoir exprimé sur les réseaux sociaux des positions critiques sur les autorités de transition. Ce jeudi, le membre du parti Alternative pour le Mali, Seydina Touré a été condamné à un an de prison ferme, et à verser 650 000 FCFA : 150 000 francs CFA d’amende et 500 000 francs CFA de dommages et intérêts pour la partie civile, en l’occurrence l’État malien. Il avait, sur les réseaux sociaux, qualifié de « juntes » les autorités militaires putschistes de l’Alliance des États du Sahel (AES) et appelé à « combattre le régime anarchique d’Assimi Goïta ». Des remarques qui lui ont valu donc d’être condamné par le pôle judiciaire anti-cybercriminalité pour « atteinte au crédit de l’État », « incitation aux troubles à l’ordre public » et « injures par le biais d’un système d’information ». Détenu depuis déjà trois mois, Seydina Touré doit donc rester en prison encore neuf mois. RFI

Nigeria : Au moins 40 personnes tuées lors d’attaques de villages dans l’Etat du Plateau
Au moins 40 personnes ont été tuées mercredi lors de plusieurs attaques dans des villages du centre du Nigeria, selon un bilan du gouvernement local et la Croix-Rouge. Ces violences sont attribuées aux éleveurs peuls musulmans. L’Etat du Plateau, situé entre la région nord, majoritairement musulmane, et le sud, à majorité chrétienne, est régulièrement le théâtre de violences ethniques et religieuses, souvent exacerbées par des conflits fonciers entre éleveurs peuls et agriculteurs chrétiens. Selon l’AFP, ces attaques seraient une forme de « nettoyage ethnique et religieux » menées par des assaillants parlant le dialecte fulani des éleveurs peuls…Fin mars, une attaque similaire dans le village de Ruwi avait fait dix morts. Selon un responsable local, des hommes non identifiés avaient ouvert le feu à plusieurs reprises dans le village. Un regain de violence est observé dans l’État depuis la tuerie de 200 personnes en décembre 2023, lors d’une attaque contre un village majoritairement chrétien. En mai de l’année dernière, une quarantaine de personnes avaient également été tuées et des maisons incendiées à Wase. Sahel Intelligence

Sahel : le vol de bétail, pivot du financement des groupes jihadistes
Ces razzias de bétail constituent une source de financement importante pour Boko Haram, qui revend une partie des animaux sur les marchés locaux pour soutenir ses opérations dans la région du lac Tchad. Un mode de financement criminel également exploité par d’autres groupes jihadistes au Sahel, où le bétail est une richesse convoitée. « C’est une économie qui alimente le conflit », explique Flore Berger, chercheuse au sein de l’Initiative mondiale contre la criminalité organisée transnationale (GI-TOC, selon son acronyme en anglais)…Le Nigeria et le Mali, respectivement premier et deuxième exportateur de bétail dans la région et en proie aux violences jihadistes, sont particulièrement touchés…Le bétail volé est ensuite écoulé grâce à des filières bien établies, impliquant notamment des espions, des intermédiaires, des transporteurs, des commerçants, des bouchers ou des administrateurs locaux « corrompus », toujours selon la chercheuse Flore Berger. Si une partie du bétail volé est vendue sur des marchés locaux, le reste est exporté. Les animaux volés au Mali sont par exemple « blanchis », mêlés au bétail légal, puis expédiés vers des pays de la sous-région, comme la Côte d’Ivoire, le Burkina ou le Niger. C’est pourquoi, selon Kingsley Madueke, « il est nécessaire de cibler » aussi les réseaux auxiliaires. La nature transfrontalière du trafic impose également une coopération sous-régionale qui n’est pas toujours aisée, compte tenu de la situation géopolitique en Afrique de l’Ouest. Jeune Afrique avec AFP

La Haute Cour de Nairobi déclare la justice kényane compétente pour poursuivre le géant américain Meta
Au Kenya, la Haute Cour de Nairobi vient de déclarer la justice kényane compétente pour poursuivre le géant américain Meta après un recours de la firme américaine estimant que la justice du pays ne pouvait pas la juger. L’affaire remonte à 2022 lorsque deux ressortissants éthiopiens ont porté plainte contre le réseau social Facebook qu’ils accusent d’avoir propagé des messages de haine durant la guerre du Tigré…« Meta est mortel. Son algorithme valorise la violence », selon Rosa Curling, directrice exécutive de l’organisation Foxglove, qui accompagne les parties civiles. Elle rappelle que le géant américain n’est pas « au-dessus des lois africaines. » Les parties civiles demandent qu’un fonds de dédommagement pour les victimes de haine sur Facebook soit créé et abondé d’au moins 2,5 milliards de dollars. Elles demandent également la modification de l’algorithme du réseau social ainsi que des efforts supplémentaires pour sa modération. RFI

Kigali accueille le premier Sommet mondial de l’intelligence artificielle en Afrique
Ces jeudi 3 et vendredi 4 avril 2025, la capitale rwandaise Kigali accueille le premier Sommet mondial de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique. Organisé en partenariat avec le Forum économique mondial, cet événement rassemble les plus grands acteurs du continent autour des opportunités et défis liés à l’IA. Un secteur stratégique, dont l’impact économique en Afrique est estimé à plus de 2 900 milliards de dollars d’ici à 2030. Face à cet enjeu, plusieurs pays ont déjà mis en place des stratégies nationales, tandis qu’à l’échelle continentale, des initiatives émergent pour mieux coordonner les politiques. Une politique continentale pour renforcer infrastructures et stratégies : c’est l’objectif du tout nouveau Conseil africain sur l’intelligence artificielle, lancé à l’occasion du sommet. Cet organe a été établi par Smart Africa, une alliance regroupant une quarantaine de pays engagés dans la transformation numérique. Le Conseil aura pour mission de coordonner les efforts sur plusieurs domaines stratégiques, notamment les centres de données et le développement des compétences. Dès 2024, l’Union africaine avait annoncé un plan quinquennal sur l’intelligence artificielle. Sa première phase, qui s’étend jusqu’en 2026, vise à instaurer une gouvernance structurelle pour l’IA sur le continent et à mobiliser les ressources nécessaires. RFI

Le Ballet national de Centrafrique, un gardien des danses traditionnelles
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a fait intégrer en janvier les danseurs du Ballet national dans la fonction publique, au sein d’un Ensemble artistique national. Investis d’une mission de collectage et de conservation des rites, gestes et sons qui rythmaient autrefois la vie des villages, ces danseurs parcourent le pays pour proposer des créations inspirées des particularités des différentes ethnies du pays… »Valoriser nos cultures, ça veut dire aller dans les arrière-pays, pour trouver les différents pas de danse de la République centrafricaine afin de monter un spectacle qui soit pluriel », explique Ludovic Mboumolomako, 55 ans, le chorégraphe du Ballet national. Il a notamment passé trois semaines dans la forêt dans le sud du pays, chez les pygmées akas, pour nourrir ses chorégraphies de leurs danses, chansons et modes de vie…Car le Ballet national est investi d’une mission d’archivage des rites, gestes et sons qui rythmaient autrefois la vie des communautés dans les villages. « Pour les générations futures », affirme Ngola Ramadan, ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme. « Le but, c’est de collecter, de conserver et de transmettre », dit-elle… »La danse traditionnelle nous a permis de nous réunir. Après les guerres qui viennent de passer (…), c’est grâce à la danse que nous somme devenus les enfants d’une même famille », souligne [une danseuse]. France 24 avec AFP