Coup d’Etat au Niger : le putsch pourrait avoir des conséquences « dévastatrices » pour le monde, déclare le président Bazoum
Le coup d’Etat au Niger pourrait avoir des conséquences « dévastatrices » pour le monde et faire passer l’ensemble de la région du Sahel sous « influence » de la Russie, via les mercenaires du groupe Wagner, écrit le président élu Mohamed Bazoum dans une tribune parue jeudi soir dans le Washington Post. Par conséquent, « j’appelle le gouvernement américain et l’ensemble de la communauté internationale à aider à restaurer l’ordre constitutionnel », ajoute M. Bazoum, renversé le 26 juillet par des militaires putschistes, dans une rare déclaration publique. « J’écris en étant pris en otage », assure le président en ouverture de cette tribune. Il cite les différents succès de son gouvernement, et ajoute que dans la région troublée du Sahel, le Niger est le « dernier bastion de respect des droits humains parmi des mouvements autoritaires qui se sont installés dans les pays voisins. « Alors que cette tentative de coup d’Etat est une tragédie pour les Nigériens, son succès aurait des conséquences dévastatrices au-delà de nos frontières », estime encore M. Bazoum. La rédaction Info avec Belga
La délégation de la Cédéao n’a pas rencontré Tiani
Dans la nuit de jeudi à vendredi, la délégation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), venue pour trouver une solution diplomatique à la crise, a quitté Niamey, sans n’avoir rencontré ni le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani, ni le président déchu Mohamed Bazoum. Cet échec survient à deux jours de la date butoir donnée par l’organisation régionale pour rétablir l’ordre constitutionnel. La Cédéao, qui a imposé de lourdes sanctions à Niamey, a donné jusqu’à dimanche aux putschistes pour rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum renversé le 26 juillet, sous peine de d’utiliser « la force ». … Tard jeudi (03.02.2023), les putschistes ont dénoncé « les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec la France », dont un contingent militaire de 1.500 soldats est déployé au Niger pour la lutte antiterroriste dans ce pays miné par les violences jihadistes. … Des incidents dimanche lors d’une manifestation devant l’ambassade de France à Niamey ont entraîné l’évacuation mardi et mercredi de 577 Français. Les putschistes ont également décidé de mettre fin aux fonctions des ambassadeurs de la république du Niger dans quatre pays : la France et les États-Unis, deux alliés du président Bazoum, le Nigeria, dont le président Bola Tinubu est également à la tête de la Cédéao et le Togo. L’un des diplomates concernés, Kiari Liman-Tinguiri, l’ambassadeur du Niger aux Etats-Unis a fermement condamné le putsch et averti que le coup d’Etat pourrait déstabiliser toute la région du Sahel. Liman-Tinguiri appelle à l’aide de la communauté internationale. DW
Coup d’État au Niger: les chefs d’état-major de la Cédéao avancent sur l’option militaire
À Abuja, les chefs d’état-major de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) poursuivent leurs travaux ce 4 août 2023 en vue d’une éventuelle intervention militaire au Niger, où un coup d’État a eu lieu le 26 juillet contre le président Mohamed Bazoum. Selon les informations de RFI, le concept d’opération est écrit et les besoins en hommes et en matériels sont désormais précis. … Les chefs d’état-major ne sont ni en avance, ni en retard sur ce calendrier initial de trois jours de travail. Selon les informations de RFI, le concept d’opération est écrit et les besoins en hommes et en matériels sont désormais précis. L’action devrait mobiliser des milliers de soldats, fournis entre autres par le Sénégal, le Ghana, le Bénin et le Nigeria. Il y a une extrême vigilance et une surveillance autour de la réunion pour éviter les fuites. Bola Tinubu, chef d’État du Nigeria et président en exercice de l’organisation sous-régionale, est régulièrement informé par la commission de la Cédéao et son chef d’état-major. RFI
Coup d’Etat au Niger : l’étau se resserre autour de l’ancien régime
« La chasse aux sorcières ne fait que commencer », craint un membre de l’entourage de Mohamed Bazoum, reclus, affirmant que certains ministres et conseillers de l’ancien régime sont actuellement « traqués » par les putschistes. Voilà déjà neuf jours que la vie de Mohamed Bazoum s’est rétrécie aux murs d’enceinte de la résidence présidentielle nigérienne. Dans cette villa blanche d’un étage, une maison coquette mais modeste pour un bâtiment officiel, les conditions de vie du président séquestré depuis mercredi 26 juillet, avec sa femme et leur fils de 22 ans, par les hommes de la garde présidentielle deviennent chaque jour plus difficiles. Alors que le Nigeria a commencé à appliquer les sanctions économiques et financières décidées dimanche par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), coupant son approvisionnement en électricité, qui représente 70 % de ce que consomme le Niger, les putschistes « ont débranché » la ligne alimentant la résidence présidentielle, selon un conseiller de Mohamed Bazoum. On ne livre plus de nouveaux vivres au président, et « des chaînes ont été posées sur les portes de la résidence ». Le Monde
Suspension de RFI et F24 au Niger: «Cette attitude de la junte présage des lendemains difficiles pour les médias»
Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (RSF), dénonce une violation du droit du public à une information plurielle, dans un contexte sécuritaire déjà difficile dans le Sahel. « Nous avions dès le week-end dernier commencé à percevoir un certain nombre de signaux dans ce sens, avec des attaques contre des médias locaux, explique-t-il tout d’abord au micro de Claire Fages. Au moins deux équipes de reportages de télévision locales en ont été victimes et certains manifestants avaient commencé à s’en prendre à des correspondants internationaux ». Il souligne : « Aujourd’hui la junte nigérienne suspend RFI et France 24. Pour RSF, c’est une décision qui viole délibérément le droit à une information plurielle de nombreuses populations qui écoutent RFI au Niger, et en majorité dans les langues locales. Beaucoup de citoyens suivent France 24 sur tout le territoire. Cette décision prive aussi les médias locaux, qui sont très nombreux, de sources d’informations fiables et indépendantes. » Sadibou Marong ajoute : « Tout cela va créer un énorme vide dans l’espace médiatique du Niger. Dans un contexte sécuritaire déjà difficile dans tout le Sahel, comme nous l’avons vu malheureusement au Mali, qui a pris la même décision, au Burkina Faso, qui a pris la même décision. Dans ce contexte, le Niger décide de couper le signal de médias qui n’ont fait que leur travail. Pour nous, c’est une attaque inadmissible contre la liberté de la presse, contre la liberté de l’information et contre le droit à l’information. » RFI
Coup d’État au Niger : la Mauritanie de Ghazouani dans le « ni-ni »
Depuis le coup d’État au Niger du 26 juillet, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est une nouvelle fois pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté ses pairs de la Cedeao, dont la Mauritanie n’est pas membre, sollicitent son appui au blocus économique décidé le 30 juillet, et à une éventuelle intervention militaire. De l’autre, les putschistes, qui rejettent toute ingérence étrangère, en appellent à la solidarité sahélienne. Mais là encore, le président mauritanien refuse de s’immiscer dans les crises extérieures. Il a donc fait le choix de rester publiquement en retrait – il est d’ailleurs parti dès le 27 juillet en Chine pour assister aux Jeux mondiaux universitaires – tout en s’entretenant régulièrement au téléphone avec Mohamed Bazoum et son prédécesseur Mahamadou Issoufou, ou encore avec Emmanuel Macron. Jeune Afrique
Référendum en Centrafrique : une « mascarade » avec une faible participation, dénonce l’opposition
L’opposition centrafricaine a qualifié jeudi de « mascarade » et d' »échec cuisant », parlant d’une faible participation de « 10 à 13% », le référendum constitutionnel de dimanche dernier qui devrait permettre au président Faustin Archange Touadéra de briguer un troisième mandat. « Ce vote n’est qu’une mascarade et un échec cuisant car Bangui ressemblait à une ville morte » dimanche, a dénoncé Crépin Mboli-Goumba, le coordonnateur du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), au cours d’une conférence de presse dans la capitale. Pour le BRDC, le taux de participation « est de 10% à 13% », a-t-il ajouté. « C’est avec une grande satisfaction que nous avons constaté que le peuple est avec nous » car il n’a pas ou peu voté à ce référendum « illégal », a-t-il souligné. AFP
L’Afrique centrale observe les putschs en Afrique de l’Ouest
Au lendemain du coup d’Etat du 26 juillet au Niger, les militaires qui ont renversé Mohamed Bazoum ont expliqué leur acte par l’incapacité du président élu à préserver la sécurité des Nigériens face au terrorisme, mais aussi la mauvaise gouvernance économique. La junte malienne aussi avait avancé des arguments similaires. Des arguments qui s’émoussent avec le temps, d’après Georges Kapiamba : “On voit au Mali, là où ils sont passés et ont prétendu que s’ils arrivaient au pouvoir, ils règleraient le problème de l’insécurité. Cela fait plus de deux ans et le même problème se pose. Donc, cet argument-là est farfelu et personne ne pourra les écouter ». L’avocat et défenseur des droits de l’homme en République démocratique du Congo, ne pense donc pas que la RDC courirait le risque d’un putsch. « Le mental des Congolais est maintenant tourné vers la consolidation de la démocratie », conclut-il. DW
RDC: médecins et experts ont procédé à l’autopsie de l’opposant Chérubin Okende
En République démocratique du Congo (RDC), le corps du député d’opposition Chérubin Okende, retrouvé mort le 13 juillet dernier à Kinshasa, a été autopsié le 3 août, au crépuscule, à la morgue de l’hôpital du cinquantenaire. L’opération de plusieurs heures s’est déroulée en présence des membres de la famille de Chérubin Okende, des experts belges, sud-africains et des légistes onusiens et congolais requis par les autorités congolaises. La famille Okende dit attendre des résultats crédibles devant permettre de déterminer les causes réelles de la mort de l’opposant et punir les auteurs du crime. Notre correspondant Pascal Mulegwa a interrogé hier l’avocat de la famille Okende, Maître Laurent Onyemba, à la fin de l’autopsie à l’hôpital du cinquantenaire. RFI
Cameroun: plusieurs attaques mortelles attribuées à Boko Haram dans la région du lac Tchad
Les attaques ont fait cinq morts, dont quatre pêcheurs enlevés sur l’île de Kofia, dans le bassin du lac Tchad. La cinquième victime avait été enlevée avec une dizaine de personnes à Darak. Les attaques n’ont pas été revendiquées, mais Ali Ramat, maire de l’arrondissement de Darak, y voit clairement la signature de la secte Boko Haram, d’autant plus que les attaques sur les pêcheurs se sont multipliées ces derniers jours : « Ils les arrêtent, ils égorgent certains pour les intimider, ils épargnent certains pour ramener les nouvelles auprès des familles… Après quelques temps, il n’y a que le chef-lieu de l’arrondissement Darak qui est en sécurité. Mais sur la terre, les populations sont abandonnées à elles-mêmes. Il n’y a pas vraiment de sécurité. » La secte Boko Haram reprend contenance dans l’arrondissement de Darak, un ensemble d’îles du lac Tchad, situé dans le département du Logone-et-Chari. RFI
L’Éthiopie décrète l’Etat d’urgence apres les affrontements en Amhara
Face aux affrontements entre les troupes loyalistes et les combattants locaux, dans la région de l’ Amhara, dans le nord du pays, le gouvernement ethiopien a décrété l’état d’urgence. Addis–Abeba ne précise pas si la mesure concerne uniquement la région ou l’ensemble du pays. Jeudi soir, les autorités régionales amhara ont appelé le gouvernement fédéral à prendre des « mesures » pour restaurer la sécurité, évoquant une situation « difficile à contrôler ». Alors que les forces éthiopiennes et les combattants de l’amhara étaient alliées lors du conflit au Tigré. Entre novembre 2020 et novembre 2022. Les tensions dans la région ont débuté après que le gouvernement eut annoncé mi-avril vouloir démanteler les « forces spéciales », des unités paramilitaires créées par de nombreux Etats régionaux depuis une quinzaine d’années. Les nationalistes amharas estiment que le gouvernement veut affaiblir leur région. AfricaNews
Sierra Leone: ouverture de la session du Parlement, le président Maada Bio appelle à la «cohésion» nationale
Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio a ouvert hier, jeudi 3 août, la sixième session du Parlement. Cette rentrée parlementaire intervient cinq semaines après les élections générales dont les résultats sont toujours contestés par l’opposition. L’opposition qui a décidé de boycotter le Parlement et tout autre poste de gouvernance. RFI