Manifestations à Conakry: 29 mineurs en détention provisoire
Vingt-neuf mineurs sont poursuivis « pour des faits d’attroupement et de destruction de biens publics et privés » et placés en détention provisoire après des manifestations interdites contre la junte qui ont fait cinq morts jeudi et vendredi en Guinée, selon le tribunal pour enfants de Conakry. Des dizaines de manifestants avaient été arrêtés après avoir bravé l’interdiction des autorités pour dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte, qui a renversé en septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021). Parmi eux, figurent 34 mineurs, dont cinq de moins de 13 ans, a indiqué le procureur spécial du tribunal pour enfants de Conakry, Mohamed Diawara, dans un communiqué lu mardi soir à la télévision nationale. Le parquet n’a pas engagé de poursuites pénales contre les mineurs de moins de 13 ans, conformément au Code de l’enfant qui l’interdit. Le parquet spécial a décidé de poursuivre les 29 autres en ouvrant une information judiciaire pour des faits d’attroupement et de destruction de biens publics et privés, a indiqué M. Diawara. VOA/AFP
Législatives au Sénégal : l’opposition demande de suspendre la publication des résultats
L’opposition sénégalaise, formée par les coalitions Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal, réclame de suspendre la publication des résultats des élections législatives sénégalaises, prévue jeudi dans l’après-midi. Elle veut ainsi avoir le temps de « relever toutes les irrégularités (…) notées dans les procès-verbaux ». Les camps du pouvoir et de l’opposition revendiquent chacun la victoire aux élections législatives sénégalaises de dimanche. L’opposition a demandé, mercredi 3 août au soir, à Dakar, la suspension de la publication des résultats du scrutin, prévue jeudi après-midi, pour examiner ses plaintes à la suite d' »irrégularités » et de « fraudes ». « On demande au président de la Commission nationale de recensement des votes (CNRV) de suspendre la publication des résultats prévue demain (jeudi) pour nous permettre de relever toutes les irrégularités que nous avons notées dans les procès-verbaux », a déclaré lors d’une conférence de presse Déthié Fall, un responsable de l’alliance formée par les coalitions Yewwi Askan Wi (« libérer le peuple », en wolof) et Wallu Sénégal (« sauver le Sénégal »), dirigées respectivement par le principal opposant, Ousmane Sonko, et l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012). France24
Éthiopie: la liberté de la presse victime de la guerre au Tigré
Cela fera bientôt deux ans que la guerre fait rage entre le gouvernement fédéral d’Abiy Ahmed et les forces rebelles du Front de libération du Peuple du Tigré. Des milliers de civils sont morts ou ont été déplacés à cause des affrontements qui ont débuté en novembre 2020, selon l’ONU. Mais le conflit fait une autre victime, la liberté de la presse. La liberté de la presse serait restreinte partout dans le pays, selon un communiqué du Comité de Protection des Journalistes (CPJ), publié mardi 2 août. Selon Muthoki Mumo, spécialiste Afrique pour le CPJ, plus le conflit avance, plus la presse est muselée. « La situation de la liberté de la presse en Éthiopie est décevante, et triste, déclare-t-elle au micro de RFI. Les journalistes ont été pris pour cible dès que la guerre a commencé. L’année dernière, un journaliste éthiopien a été tué parce qu’il faisait son travail. Cela n’était pas arrivé depuis 1998. Des journalistes étrangers ont été expulsés. C’est arrivé à un correspondant du New York Times. » RFI
Au Mali, la menace djihadiste se rapproche de Bamako
A Bamako, militaires et policiers sont aux aguets depuis des jours. Autour de l’aéroport, devant le portail de la cité administrative abritant une large partie des ministères, aux portes des grands hôtels comme de celles du palais présidentiel… Les effectifs et les patrouilles ont été renforcés aux abords des points stratégiques de la capitale malienne pour contrer une menace terroriste qui a rarement été aussi pressante. « Des unités combattantes sont déjà sur place et d’autres rentreront dans la capitale de jour comme de nuit. (…) De grandes opérations vont avoir lieu, jusqu’à l’aboutissement de la charia », a prévenu le djihadiste Abou Yahya, l’une des figures du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), dans une vidéo de quatre minutes diffusée sur les réseaux sociaux le 28 juillet. Menace en l’air ou réel avertissement, la branche sahélienne d’Al-Qaida – groupe terroriste qui a vu son chef, l’Egyptien Ayman Al-Zawahiri, tué par une frappe de drone américain dans la nuit de samedi à dimanche en Afghanistan – a fait monter la tension au Mali. Le Monde
Mali: une organisation peule dénonce des violences et des arrestations arbitraires ciblées
Alors que les autorités maliennes de transition démentent toute allégation d’exactions ciblées de son armée contre les Peuls du Mali et accusent ceux qui se risquent à évoquer le sujet d’inciter à la haine et de nuire à la cohésion du pays, l’organisation culturelle peule Tabital Pulaaku Mali fait part de son inquiétude. Une organisation culturelle peule, Tabital Pulaaku Mali, a fait part ce mercredi de son inquiétude dans un communiqué. Elle y condamne d’abord toutes les attaques ayant frappé l’armée malienne, qui ont été nombreuses ces dernières semaines, et dit prier pour les victimes militaires et civiles. Mais l’organisation communautaire peule déplore également que ces attaques servent de prétexte pour « la poussée d’un sentiment de haine » et des « appels à la violence », contre les Peuls spécifiquement, notamment sur les réseaux sociaux. RFI
La libération des soldats ivoiriens au Mali « prendra un peu de temps »
Le processus en vue d’obtenir la libération de 49 soldats ivoiriens détenus à Bamako depuis trois semaines « sera peut-être long », a reconnu mercredi à Abidjan le porte-parole du gouvernement ivoirien. « La Côte d’Ivoire a privilégié le dialogue » pour obtenir leur libération et « les discussions sont en cours », a rappelé le porte-parole, Amadou Coulibaly, à l’issue du Conseil des ministres. « Tout est mis en oeuvre pour que nos soldats rejoignent leurs familles », a-t-il affirmé, ajoutant: « Ce sera peut-être long, mais il faut faire confiance à l’Etat et un dénouement heureux sera obtenu ». La Côte d’Ivoire juge que ses 49 militaires ont été « injustement » arrêtés le 10 juillet à l’aéroport de Bamako, accusés par les militaires maliens au pouvoir d’être des « mercenaires » cherchant à déstabiliser leur pays. Selon Abidjan, la présence de ses soldats, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), était « bien connue des autorités maliennes ». AfricaNews/AFP
Burkina Faso: la famine menace la ville de Sebba, sous blocus jihadiste
Les habitants de la ville de Sebba, chef-lieu de la province du Yagha, dans le nord du Burkina Faso, soumis à un «blocus» de groupes jihadistes depuis un mois, ont lancé un cri d’alarme, se disant menacés de famine. La petite localité de Sebba, située au nord du pays, est soumise au blocus d’un groupe de jihadistes depuis un mois. L’approvisionnement en vivres et en eau y est impossible. Près de 30 000 personnes y vivent et sont directement menacées. « Il n’y a pas d’approvisionnement, le marché local est vide, les boutiques sont fermées donc les gens n’ont rien à manger, décrit Ulrich Crépin Namfeibona, chef de mission Médecins sans Frontières (MSF) au Burkina Faso, qui s’est rendu sur place fin juillet. Il s’ensuit aussi le problème d’accès à l’eau potable, parce que le système d’approvisionnement en eau de la ville ne fonctionne plus. » RFI
« Des complicités existent parfois entre l’armée congolaise, la Monusco et les groupes rebelles »
Dans l’est de la République démocratique du Congo, la tension est retombée après les manifestations meurtrières qui réclamaient le départ de la force militaire de l’Onu, la Monusco, accusée d’inefficacité contre les groupes armés. Face à l’insécurité devenue endémique dans cette région du pays, le président Félix Tshisekedi a décrété, le 6 mai 2021, l’état de siège dans deux provinces de l’Est : l’Ituri et le Nord-Kivu. Un peu plus d’un an après, la situation sécuritaire est toujours dégradée. Qu’est-ce qui explique cette situation ? Dans une interview à la DW, Jean-Jacques Wondo Omanyundu, spécialiste des questions socio-politiques, rappelle les complicités qui existent parfois entre l’armée congolaise, mais aussi la Monusco, et les groupes rebelles. « L’insécurité qui prévaut profite à plusieurs acteurs notamment à certains au sein de l’armée, de la Monusco et des groupes armés. Il y a une économie de guerre. Le gouvernement doit prendre tout cela en compte », dit le chercheur. Depuis le 25 juillet, des manifestants en colère ont saccagé et pillé des installations de la Monusco présente en RDC depuis 1999. Quatre Casques bleus et 32 manifestants ont été tués en une semaine de manifestation dans au moins quatre villes de l’est, selon un bilan officiel. DW
La Monusco « regrette » l’expulsion de son porte-parole par Kinshasa
La mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monusco) a regretté « profondément » jeudi la décision d’expulser son porte-parole Mathias Gillmann de RD Congo et a pris « note » de la demande formulée par les autorités congolaises, dans un communiqué. Le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula a demandé mercredi à la Monusco de tout faire pour que M. Gillmann quitte le territoire congolais dans « le plus bref délai », invitant la mission à accorder « le bénéfice de l’urgence » à cette demande. « La Monusco regrette l’expulsion de son porte-parole par le gouvernement congolais », affirme jeudi un communiqué de la Monusco, qui « prend acte » de cette « décision du gouvernement de la République démocratique du Congo de demander à un membre de son personnel de quitter le pays ». Toutefois, « la Mission s’engage à continuer de travailler aux côtés de la population et des autorités congolaises pour mettre en œuvre le mandat qui lui a été confié par le Conseil de sécurité », ajoute le document. VOA/AFP
Le Rwanda accusé d’ingérence en Centrafrique
En Centrafrique, le président Faustin Archange Touadéra pourrait être tenté par un troisième mandat. La Constitution en vigueur lui interdit mais un projet de loi visant à réformer celle-ci est en cours d’examen à l’Assemblée nationale. Dans ce dossier, le Rwanda, un allié du pouvoir centrafricain, est soupçonné de vouloir aider le président Touadéra dans cette tentative. C’est du moins l’accusation portée par le G16, un groupe de responsables politiques et de la société civile. Cette accusation est soutenue par une partie de l’opposition rwandaise en exil mais démentie par les gouvernements rwandais et centrafricain. L’axe de coopération Bangui-Kigali s’est renforcé ces dernières années et beaucoup d’investisseurs rwandais s’installent désormais en Centrafrique. Mais derrière cette coopération, l’opposition voit la volonté du président rwandais Paul Kagamé de s’ingérer dans la politique intérieure, notamment en finançant le projet de son homologue centrafricain qui serait de rester au pouvoir. DW
En Afrique, les missions de l’ONU « en fin de course »
Le gouvernement congolais a appelé au départ du porte-parole de la Monusco, la mission des Nations unies, a-t-on appris mercredi, alors qu’une vague de violentes manifestations contre la présence des Casques bleus a fait 36 morts. Le 20 juillet dernier, les autorités maliennes avaient elles aussi expulsé le représentant des Nations unies, dans un contexte de fortes tensions. Comment expliquer cette défiance grandissante vis-à-vis des forces de l’ONU en Afrique ? Entretien. … Ces tensions autour de la présence des Casques bleus peut-elle à votre sens conduire au retrait des missions onusiennes en Afrique ? Il y a indéniablement une tendance lourde : les opérations multidimensionnelles de grande taille déployées en Afrique arrivent en fin de course. Avec l’évolution des conflits et la multiplication des acteurs, ces missions deviennent trop complexes sur le terrain. Le climat actuel de « quasi-guerre froide » au sein du Conseil de sécurité aura immanquablement un impact sur l’évolution des opérations de paix onusiennes. Le leadership des Nations unies se trouve quelque peu fragilisé par la guerre en Ukraine qui rend difficile l’atteinte du consensus sur certaines questions, dont l’évolution des mandats de missions. … Au Mali, le phénomène est inverse puisque les critiques contre l’ONU viennent en premier lieu du gouvernement. Mais les autorités savent qu’en jouant cette carte elles surfent sur le sentiment souverainiste qui fédère les électeurs. France24
Madagascar : ces villageois qui vivent sous la terreur des dahalo, bandits des campagnes
[Vidéo] Vendredi 29 juillet, 30 personnes ont été brûlées vives et deux autres ont été blessées au cours d’une attaque à main armée menée par une douzaine d’assaillants dans le village d’Ambolotarakely, situé dans le nord d’Antananarivo, la capitale. La police a pour l’heure abattu un suspect présumé tandis que cinq autres personnes ont été arrêtées. Depuis plusieurs années, le banditisme rural s’est mué en conflit meurtrier entre villageois. TV5Monde
Tchad: l’attribution des places pour la préparation du dialogue national fait polémique
Au Tchad, les préparatifs du dialogue national inclusif – convoqué pour le 20 août prochain – sont au centre d’une nouvelle polémique. Une grogne suscitée par la publication de l’avant-projet des quotas pour la participation à ce dialogue, qui doit déboucher sur une remise du pouvoir aux civils. La proposition provoque la colère de l’opposition. L’avant-projet adopté par le comité d’organisation du dialogue national inclusif propose 1412 participants à cette réunion. Les critères de participation sont, pour ce qui concerne les partis politiques, leur existence légale qui donne droit à une place. Le nombre de place étant déterminé par le résultat de ces formations aux dernières élections. Au final, le MPS, le parti du défunt président, Idriss Deby Itno par exemple aura 525 représentants soit plus du tiers des participants. Les mouvements rebelles en pourparlers à Doha auront eux une cinquantaine de places. Les différentes institutions de la République, les syndicats, les organisations faîtières, les provinces et les confessions religieuses devraient aussi être représentés. RFI
Élections en Angola : la couverture médiatique de la campagne critiquée
En Angola, la campagne électorale monte d’un ton. La commission nationale des élections demande aux partis d’éviter les messages pouvant susciter de l’agitation. L’opposition dénonce un traitement inégal et injuste entre les partis dans les médias publics. Lors d’une conférence de presse organisée pour la présentation du programme du parti au pouvoir, notre journaliste interrogé le MPLA sur la question de la liberté de la presse. _ »Nous défendons ce qui est clairement énoncé dans notre programme, à savoir, une information de plus en plus plurielle,_dans laquelle le principe de contradiction devrait toujours être présent. Et c’est ce principe qui devrait être suivi par les médias. » a indiqué Manuel Nunes Júnior, représentant du MPLA. Lors de cette conférence, le MPLA au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, s’est aussi engagé à créer des administrations municipales s’il était réélu pour cinq ans. Le pays n’en comporte pas pour le moment. AfricaNews