La violence entre les éleveurs et les agriculteurs est en augmentation constante depuis 10 ans, avec une progression particulièrement sévère depuis 2018. Quand cette violence se chevauche avec les problématiques de l’ethnicité, de la culture, de la religion et du foncier, elle peut rapidement se transformer en violence intercommunautaire et être exploitée par les groupes extrémistes violents. Dans ce nouveau Bulletin de la sécurité africaine, le Dr. Leif Brottem décortique les nombreux niveaux de la violence entre éleveurs et agriculteurs. Pour apaiser cette violence, les fonctionnaires locaux, les chefs traditionnels, la société civile et les acteurs de la sécurité ont chacun leur rôle. Ils devront cependant soutenir des processus de résolution de conflits inclusifs et résister à la tentation de faire l’amalgame entre la violence entre les éleveurs et les agriculteurs et celle des groupes militants islamistes, des bandits et de la criminalité organisée. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
La directrice de l’Agence américaine d’aide internationale (USAID) Samantha Power a appelé les forces rebelles tigréennes à se retirer « immédiatement » des régions Amhara et Afar bordant le Tigré où un conflit menace d’enflammer l’Ethiopie tout entière. « Pour que l’aide parvienne à tous ceux qui en ont besoin au #Tigré, alors TOUTES les parties doivent cesser les hostilités », a tweeté mardi soir Samantha Power, en visite en Ethiopie, en appelant les autorités tigréennes à « retirer immédiatement leurs forces » des régions amhara et afar. « Il n’y a pas de solution militaire à ce conflit », a-t-elle ajouté sur Twitter. « Toutes les parties doivent accélérer la délivrance sans contrainte de l’assistance humanitaire à ceux qui sont affectés par le conflit, et le blocus commercial du Tigré doit cesser », a-t-elle ajouté. Le Tigré se trouve depuis plusieurs mois au coeur d’une crise humanitaire grave, avec des centaines de milliers de personnes au bord de la famine, selon les Nations unies. AFP
Un couvre-feu élargi est entré en vigueur au Maroc, mardi 3 août au soir, ainsi que des restrictions de déplacements vers et depuis trois grandes villes du pays, dans le but d’enrayer la flambée des contaminations au Covid-19. Le couvre-feu nocturne, imposé depuis fin décembre sur l’ensemble du royaume, a été étendu de 21 heures à 5 heures, selon un communiqué publié lundi soir par le gouvernement. Il était auparavant en vigueur de 23 heures à 4 h 30. Les autorités ont également décidé de restreindre les déplacements vers et depuis Casablanca, Marrakech et Agadir, à l’exception des personnes munies d’un passeport vaccinal ou se déplaçant pour des raisons professionnelles ou médicales. … Cette batterie de décisions intervient alors que le pays fait face à une flambée des contaminations et décès liés au Covid-19. Une soixantaine de décès causés par le virus ont notamment été recensés mardi. Au total, 642 683 cas, dont 9 949 décès, ont été comptabilisés depuis le début des dépistages en mars 2020, selon un bilan officiel donné mardi. Avec ses 36 millions d’habitants, le royaume mise sur sa campagne de vaccination pour juguler la pandémie : plus de 14 millions de personnes ont reçu la première dose du vaccin contre le Covid-19 et plus de 10 millions la deuxième dose. Le Monde avec AFP
Marième Datt se réveille un matin avec des courbatures, des maux de tête et se sent faible. Nous sommes le mardi 20 juillet. Elle pense tout de suite au Covid-19, croyant reconnaître dans son mal les symptômes de la maladie, mais elle ne va pas à l’hôpital. »J’avais reçu comme information qu’il n’y avait pas de place dans les hôpitaux alors j’ai fait de l’automédication…Ensuite, j’ai commencé à faire de l’hypoglycémie. Mercredi tout s’est chamboulé. » La famille de Marième l’emmène au centre de santé Gaspard Camara à Dakar. Mais sur place, ils apprennent qu’elle ne pourra pas être prise en charge. Sa famille appelle alors dans tous les hôpitaux de la ville pour tenter de lui trouver une place quelque part. Mais partout, c’est la même réponse, il n’y a pas de place. »On a aussi cherché de l’oxygène partout. Dieu merci un jeune médecin de la Croix Rouge rattaché à l’Université Cheikh Anta Diop avait une bouteille. Il m’a oxygénée et m’a injecté de l’antibiotique. A 17 h 30 par chance, une place s’est libérée et j’ai été hospitalisée pendant une semaine. » raconte-t-elle. « Je suis sortie pour poursuivre le traitement à la maison comme je peux respirer sans oxygène et ça permet de libérer un lit pour les gens qui en ont plus besoin » explique-t-elle.Depuis début juillet, le nombre de cas de Covid, en particulier dans la région de Dakar, a augmenté rapidement. Cette troisième vague entraîne une pénurie en oxygène et remet au centre le défi de la vaccination de masse. BBC
Dispositif sécuritaire, gouvernance, corruption… Le Premier ministre Choguel Maïga déploie une feuille de route ambitieuse qui laisse certains observateurs dubitatifs. Sans surprise, le plan d’action gouvernemental (PAG) a été largement adopté lundi 2 août au soir, par le Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif, avec 102 voix pour, deux voix contre et neuf abstentions. Si l’issue du vote était quasiment connue d’avance, l’enjeu est tel qu’il a fallu attendre dix heures de débats intenses entre les membres du CNT pour en arriver à l’épilogue. Pour faire approuver sa politique par les représentants du CNT et convaincre l’ensemble des Maliens, Choguel Kokalla Maïga avait présenté avec une certaine gravité, ce vendredi 30 juillet, son PAG qui doit conduire le pays à la fin de la transition. « Nous prenons en charge le destin de la Nation en un moment crucial », a-t-il souligné. Face au Conseil, le Premier ministre a qualifié le Mali de « grand corps malade qui a besoin d’une thérapie ». Persuadé d’avoir la recette pour sortir le Mali de l’ornière, Choguel Maïga a dressé une feuille de route gouvernementale qu’il a déclinée en quatre principaux axes. Son coût s’élève à plus de 2 000 milliards de F CFA (environ 3 milliards d’euros). Ces axes reposent principalement sur les grandes préoccupations actuelles du pays, au premier rang desquelles l’aspect sécuritaire. Le Premier ministre a promis de renforcer la formation des forces de sécurité et de défense, et de mettre à leur disposition des moyens humains et matériels supplémentaires pour permettre le redéploiement de l’administration, et des services sociaux de base, dans les zones qu’elle a désertées – principalement dans le nord du Mali – à cause de l’insécurité. Jeune Afrique
En République démocratique du Congo, une nouvelle attaque attribuée au groupe armé d’origine ougandaise ADF a fait une quinzaine de morts dans la province d’Ituri, placée en état de siège depuis trois mois afin de lutter contre les massacres de civils. Des renforts militaires sont attendus. Au moins 16 civils ont été tués en Ituri, province troublée de l’est de la République démocratique du Congo, dans une nouvelle attaque attribuée au groupe armé d’origine ougandaise ADF, a-t-on appris mardi 3 août de sources militaire et locale. Selon la société civile locale, les victimes, parmi lesquelles figurent au moins deux femmes, avaient été prises en otages il y a quelques semaines par les rebelles des ADF (Forces démocratiques alliées). Elles ont été exécutées, lundi, « à l’arme blanche sur la route nationale 4 à hauteur de la localité d’Idohu, a précisé Dieudonné Malangai, vice-président de la société civile de la chefferie de Walese Vonkotu, dont fait partie cette commune. France24 avec AFP
C’est le premier gouvernement de l’Union sacrée, la nouvelle majorité souhaitée par le président Félix Tshisekedi. Le chef de l’État congolais s’était plaint de l’accord signé avec son prédécesseur. Il accusait Joseph Kabila et sa coalition, le FCC, de bloquer ses réformes, notamment sur le plan des droits de l’homme. Le gouvernement Sama Lukonde est surnommé « gouvernement des warriors », des guerriers. Quelques jours après sa désignation, l’état de siège était proclamé dans deux des provinces du pays, ce qui focalise l’attention des principaux ministères. Moins d’un mois après son investiture, c’est l’éruption du Nyiragongo qui vient perturber le programme du gouvernement. Au point de retarder son séminaire de formation de plusieurs semaines, le moment où certains de ses membres découvrent la gestion des affaires de l’État. Une des réussites, c’est la signature en un temps record d’un accord avec le Fonds monétaire international qui doit ouvrir la voie à des réformes et au versement d’un milliard et demi de dollars sur trois ans. Le président Tshisekedi l’avait souhaité depuis son arrivée au pouvoir. Les réserves de change et la collecte des recettes se sont améliorées, mais pour ce qui de la réorientation des dépenses, aucune modification du budget n’a été adoptée pour l’instant, ce qui rend moins lisible l’action de ce nouveau gouvernement. Cela pourrait intervenir d’ici septembre. RFI
En RDC, les blouses blanches retrouvent les hôpitaux ce mercredi 4 août. Un accord a été signé mardi dans la soirée entre le gouvernement et les deux principaux syndicats de médecins du secteur public, après trois longues semaines de grève et de tractations laborieuses. « Nous venons de signer cet accord. Le travail reprendra demain », s’est réjoui le docteur Mankoyi Badjoki, secrétaire général du Syndicat national des médecins. Cette décision de reprendre le travail a été saluée des deux mains par le vice Premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, qui avait à ses côtés mardi 3 août le ministre d’État du Budget et le ministre de la Santé : « Je voudrais, au nom du Premier ministre, chef du gouvernement, vous remercier pour votre disponibilité pour ces longues semaines de dialogue. Aujourd’hui, le dialogue social va nous permettre de résoudre tous les problèmes que nous avons rencontrés ensemble. Nous relèverons ensemble les défis. » Selon le docteur Muanda, secrétaire général du Syndicat des médecins congolais, un pas important a été fait : « Et nous espérons que le gouvernement va continuer sur la même lancée : étudier l’une après l’autre les différentes revendications qui ont été mises sur sa table. » RFI
La mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) a reçu mardi le renfort de 300 Casques bleus rwandais pour sécuriser l’axe de ravitaillement vital reliant la capitale Bangui au Cameroun, a-t-elle indiqué dans un tweet. Ce déploiement de troupes intervient dans le cadre d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 12 mars prévoyant d’augmenter progressivement d’environ 3.000 Casques bleus les effectifs de la Minusca. Classé deuxième pays le moins développé au monde par l’ONU, la Centrafrique est ravagée par une guerre civile depuis 2013, qui a toutefois considérablement baissé d’intensité depuis 2018. « C’est la première partie de l’unité qui est arrivée aujourd’hui pour sécuriser l’axe Bangui-Béloko », à la frontière avec le Cameroun, a déclaré à l’AFP Abdoulaziz Fall, porte-parole de la force de la Minusca, précisant que ces Casques bleus rwandais resteraient « une année ». « Le reste du bataillon qui compte 450 soldats arrivera d’ici à la fin de l’année », a-t-il ajouté. AFP
La police a libéré mardi cinq Nigérians arrêtés début juillet à Abuja pour avoir porté des vêtements appelant au départ du président Muhammadu Buhari, une semaine après la décision d’une cour de justice de les libérer, a indiqué à l’AFP leur avocat. Ces cinq hommes, qui portaient un tee-shirt avec l’inscription « Buhari doit partir », avaient été arrêtés durant le service d’une église évangélique le dimanche 4 juillet. Ils étaient depuis détenus par le Département de la sécurité d’Etat (DSS), dont les agents étaient à l’origine de leur arrestation. Mercredi 28 juillet, une cour de justice à Abuja devant laquelle les cinq Nigérians avaient comparu pour « atteinte à l’ordre public » avait ordonné leur « libération sous caution », selon un communiqué de leur avocat Tope Temokun. Mais n’est que « le 3 août que la DSS s’est incliné face aux protestations du peuple nigérian et a libéré les cinq », poursuit l’avocat. AFP
L’ONG française ne pouvait plus y travailler légalement. Au grand dam des populations en souffrance. La région du nord-ouest anglophone du Cameroun est le théâtre d’une crise sécuritaire depuis quatre ans. L’ONG française y est suspendue par les autorités depuis huit mois, officiellement jusqu’à ce que son cadre de collaboration avec le gouvernement soit revu. MSF conserve toutefois un petit bureau de liaison sur place à Bamenda, pour poursuivre le dialogue avec les autorités camerounaises. Explications avec Laura Martinelli, coordinatrice des programmes de MSF dans la région du Nord-Ouest. “Depuis notre suspension, nous avons longuement échangé avec les autorités pour que notre suspension soit levée, dans la région du Nord-Ouest. Mais malheureusement, tous ces échanges n’ont pas encore abouti à une révision de la décision et nous ne pouvons pas rester plus longtemps dans une zone où il nous est interdit de travailler. On était l’une des seules organisations à fournir un soin médical gratuit, à fournir un service d’ambulance gratuit 24h/24 et 7j/7. La population souffre depuis des années de la crise dans les régions anglophones. Beaucoup de personnes ont dû fuir en brousse, et elles sont exposées au maladies comme le paludisme, aux morsures de serpents, etc.” RFI
Lors d’une conférence de presse commune mardi 3 août, les ministres de l’Énergie et de la Communication ont affirmé que la fourniture d’électricité était totalement rétablie en Côte d’Ivoire et ont aussi annoncé la fin du rationnement. La crise énergétique qui avait commencé en avril dernier est donc bel et bien terminée, selon Thomas Camara, le ministre ivoirien de l’Énergie. Une avarie sur la centrale thermique d’Azito à Abidjan qui génère le tiers de l’électricité du pays ainsi qu’une saison des pluies au démarrage timide avaient provoqué un déficit de 10% d’énergie et forcé le gouvernement à imposer le rationnement. Selon le ministre, ce délestage qui a duré 45 jours est désormais bien terminé. Les conséquences pour la population et les entreprises ivoiriennes ont été difficiles ; deux plages de six heures de rationnement par jour avaient été mises en place. Si la situation s’était progressivement améliorée jusqu’au mois de juillet, il aura fallu attendre ce début du mois d’août pour juguler complétement la crise. RFI
Assise à l’ombre devant son restaurant, Dior Amar trompe l’ennui en regardant d’un œil nostalgique les rails déserts. Fut un temps, voyageurs et commerçants s’arrêtaient manger du thiep, du thiéré ou des sandwichs au poulet dans son échoppe idéalement placée à côté de la gare de Tambacounda, dans l’est du Sénégal. « Toute l’économie de la ville tournait autour du train, grommelle la restauratrice installée depuis trente-cinq ans. Mais depuis son arrêt en 2018, je suis en faillite, je n’ai presque plus de clients. » Inaugurée en 1924, la voie coloniale qui filait entre Dakar et Bamako a décliné lentement, faute d’entretien. Privatisée en 2003, reprise en main par les autorités du Sénégal et du Mali avec la création de la structure bi-étatique Dakar Bamako Ferroviaire en 2016, la ligne pourrait finalement reprendre du service dans les mois à venir si les projets lancés côté sénégalais aboutissent. Le Monde
C’est la plus grande transition démographique jamais expérimentée dans l’histoire de l’humanité. La population en âge de travailler de l’Afrique subsaharienne (ASS) va augmenter de plus de 200 % d’ici 2050, offrant une opportunité importante de croissance économique dans la région, ont déclaré les économistes de S&P Global Ratings dans un rapport publié aujourd’hui. « Les pays d’Afrique subsaharienne connaissent actuellement la transition démographique la plus importante de leur histoire. Des baisses sans précédent des taux de fécondité, une baisse de la mortalité infantile et une augmentation de l’espérance de vie seront d’une importance cruciale pour les perspectives économiques de la région pour les décennies à venir », a déclaré Valerijs Rezvijs, économiste de S&P Global Ratings. « La composition par âge de la population d’un pays est essentielle à la croissance économique. Pour la région, qui a connu des performances économiques médiocres au cours de la dernière décennie, la transition démographique peut présenter une chance pour une croissance plus forte, mais pourrait également être une source majeure d’instabilité et de fragilité. » D’ici 2050, la population en âge de travailler en Afrique subsaharienne devrait plus que doubler. Financial Afrik