Revue de presse du 31 octobre 2023

Mali : prise en étau entre la rébellion et l’armée, la mission de l’ONU évacue son camp de Kidal
C’était attendu depuis plusieurs semaines, c’est désormais acté. La Minusma, la mission de l’ONU au Mali, a quitté mardi 31 octobre son camp de Kidal, ville stratégique et enjeu majeur de la bataille entre l’État central et les groupes armés séparatistes qui ont repris les armes contre lui, ont indiqué plusieurs sources au sein de la mission…L’évacuation du camp pourrait être achevée dans la journée, selon des sources au sein de la mission onusienne. La récente dégradation de la situation sécuritaire entre tous les acteurs armés se disputant le contrôle du territoire dans le nord (séparatistes, jihadistes, armée régulière) a poussé la Minusma à accélérer son retrait de ses bases. Le décrochage de Kidal était initialement envisagé plutôt vers la mi-octobre, le calendrier restant cependant dépendant du terrain…Kidal est sous le contrôle de la rébellion à dominante touareg. Ces groupes armés qui avaient conclu un cessez-le-feu et un accord de paix avec le gouvernement en 2014 et 2015 viennent de reprendre les hostilités sur fond de départ annoncé de la mission onusienne. Ils s’opposent à ce que la Minusma remette ses camps aux autorités nationales…Elle a déjà quitté un certain nombre de camps dans le centre et le nord, mais a engagé la phase la plus délicate de son désengagement avec ceux de la région de Kidal. France 24

Burkina Faso : Plus de 40 terroristes tués près de la frontière malienne
L’armée de l’air du Burkina Faso a éliminé lundi une quarantaine de terroristes à Soum, dans la zone de Nassoumbou, située à proximité de la frontière malienne, selon les informations fournies par les autorités militaires et l’agence de presse burkinabé. Ces dernières semaines, l’armée burkinabé a également neutralisé plusieurs autres membres de groupes terroristes dans le cadre de ses opérations visant à assurer la sécurité nationale. Depuis l’année 2015, le Burkina Faso est confronté à une escalade de violences perpétrées par des groupes terroristes affiliés à des organisations telles que l’État islamique et Al-Qaïda. Ces actes de violence ont entraîné un bilan de plus de 16 000 victimes, comprenant des civils et des militaires, dont plus de 5 000 pertes au cours de l’année 2023, d’après les données rapportées par l’ONG Acled (Armed conflict location and event data). Sahel Intelligence

RDC, Ituri : libérés par l’armée, près de 50 ex-otages des ADF retournent dans leurs foyers
Environ cinquante anciens otages des rebelles des ADF ont rejoint, depuis vendredi 27 et samedi 28 octobre, leurs familles respectives dans plusieurs localités du territoire de Mambasa (Ituri), a indiqué la société civile locale ce mardi 31 octobre à Radio Okapi. Ces ex-otages ont été libérés par l’armée, depuis début septembre, lors des opérations militaires contre les ADF dans le territoire d’Irumu, à la limite avec la province du Nord-Kivu. Selon la société civile de Mambasa, ces personnes libérées sont originaires des localités comme Lwemba, Biakato et Mungazi dans le territoire de Mambasa. Avant de rejoindre leurs familles, elles avaient d’abord été acheminées à l’état-major des opérations Sukola 1 à Beni pour des renseignements. La présidente de la société civile de Mambasa indique qu’une délégation mixte, composée entre autres des familles de ces otages, s’était rendue sur place, à Beni, pour récupérer leurs proches à bord d’un camion qui était sécurisé par les FARDC. Radio Okapi

Présidentielle en RDC: l’opposant Katumbi marque un point en justice
La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a rejeté lundi une requête contestant la nationalité congolaise de l’opposant Moïse Katumbi et levé un potentiel obstacle à sa candidature à la présidentielle du 20 décembre. Moïse Katumbi, 58 ans, riche homme d’affaires et ancien gouverneur du Katanga (sud-est), est considéré comme l’un des plus sérieux challengers du président sortant Félix Tshisekedi, candidat à un second mandat…La décision finale sur les candidatures à l’élection sera connue le 18 novembre, au moment de la publication par la Cour constitutionnelle de la liste définitive des postulants. Le 20 octobre, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait publié une liste provisoire de 24 candidats. Mais plusieurs requêtes en contentieux avaient été déposées depuis, dont une contestant la nationalité congolaise de Moïse Katumbi, introduite par un autre candidat à la présidentielle, Noël Tshiani. Celui-ci est le chantre du concept « de père et de mère », une proposition de loi sur la « congolité », devenue serpent de mer en RDC, qui viserait à n’accepter dans les hautes fonctions que les Congolais nés de deux parents congolais. Une manière d’écarter en particulier Moïse Katumbi, dont le père était italien. Lors du débat devant la Cour, vendredi, M. Tshiani avait affirmé que M. Katumbi avait « obtenu la nationalité italienne », alors que, soulignait-il, « la nationalité congolaise est une et exclusive ». L’avocat de Moïse Katumbi, Me Hervé Diakiese, avait contesté ses arguments, soulignant que M. Tshiani n’avait produit devant la Cour « ni une décision des autorités italiennes reconnaissant cette nationalité à Moïse Katumbi, ni une quelconque décision d’autorités étrangères (lui) attribuant une autre nationalité que la nationalité congolaise ». TV5

Madagascar: matinée mouvementée lors de la marche du collectif des candidats à Antananarivo
À Madagascar, la semaine a débuté par une nouvelle marche du « collectif des 11 » à Antananarivo. En meeting samedi 28 octobre, les candidats à la présidentielle ont promis que la contestation allait s’intensifier ces prochains jours. La tension, elle, est en tout cas légèrement montée d’un cran ce lundi matin 30 octobre, lorsque des partisans d’Andry Rajoelina ont investi les lieux de la manifestation de l’opposition. Ils avaient rendez-vous au rond-point d’Ampasapito à 11 heures. Sur place, les partisans de l’opposition se sont trouvés nez-à-nez avec quelques dizaines de militants orange, de la couleur du parti d’Andry Rajoelina. Eux sont simplement venus faire campagne, assure Perle, entraînée par la chanson de soutien au président sortant…Si la présence de militants pro-Rajoelina est vécue comme une provocation dans les rangs de l’opposition, la marche a pu se dérouler globalement dans le calme, malgré des altercations au moment où les deux parties se croisent. Un climat qui ne décourage pas le collectif, assure Roland Ratsiraka, candidat n°12. « Ils viennent là pour nous embêter. On ne lâchera rien. Comme d’habitude, on réclame des élections libres, transparentes et acceptées par tous… » Samedi, ils avaient appelé les forces armées à prendre « leurs responsabilités » dans la crise actuelle. Et déclaré que la réussite du mouvement, passerait par la prise de la très symbolique place du 13-Mai. RFI

La Corée du Nord annonce la fermeture de plusieurs ambassades, notamment en Angola et Ouganda
L’ambassadeur nord-coréen en Angola a effectué une visite d’adieu au leader du pays João Lourenço : l’annonce lundi 30 octobre de l’agence de presse nord-coréenne (KCNA) concernant la fermeture de son ambassade à Luanda marque une rupture dans l’histoire des relations entre les deux pays. La Corée du Nord avait envoyé des travailleurs sur place, obtenu des contrats de constructions. Mais les sanctions de l’ONU alourdies en 2017 ont rendu la poursuite officielle du partenariat économique entre Pyongyang et Luanda très compliquée. Idem en Ouganda, où le régime a décidé la semaine dernière de clôturer un demi-siècle de présence diplomatique. La mission à Kampala sera transférée en Guinée équatoriale afin d’« augmenter l’efficacité de son action en Afrique », selon les autorités nord-coréennes…La Corée du Nord dispose de 46 ambassades et consulats à travers le monde, dont 12 en Afrique. Mais le régime aurait du mal à trouver suffisamment de devises étrangères pour maintenir ce réseau diplomatique. Depuis 2020, La Corée du Nord s’est largement refermée sur elle-même et le nombre de travailleurs nord-coréens à l’étranger, interdite par les sanctions onusiennes, semble voué à se réduire dans de nombreux pays. Dans les prochaines semaines, la liste des ambassades que Pyongyang décide de fermer pourrait également être un indicateur de ses ambitions diplomatiques. RFI

Mauritanie: début des plaidoiries de la défense au procès de l’ex-président Abdel Aziz
L’ancien président, en fonction de 2008 à 2019, est jugé aux côtés de dix autres personnalités, depuis neuf mois pour, entre autres, enrichissement illicite, abus de pouvoir et blanchiment d’argent. Les plaidoiries des avocats de la défense ont commencé, ce lundi 30 octobre, avec comme objectif principal, l’acquittement total de l’ancien président mauritanien. Parmi les arguments des avocats de la défense, figure l’article 93 de la Constitution mauritanienne qui, selon eux, énonce qu’un président ne peut être jugé pour des actes commis durant l’exercice de son mandat, sauf cas exceptionnel…Un argument peu recevable, selon maitre Vadili Raiss, avocat de la partie civile. Selon lui, un ancien président peut être jugé après son mandat si les infractions reprochées sont détachables de sa fonction présidentielle: « L’article 93 couvre effectivement le président de la République dans le cadre de ses attributions, mais ce n’était pas un président au sens réel du terme. C’était un commerçant, quelqu’un qui faisait des crimes économiques, quelqu’un qui faisait du blanchiment et ça, ce n’est pas dans ses prérogatives. » Les avocats de la défense dénoncent aussi un réquisitoire basé uniquement, selon eux, sur les auditions des témoins et non sur des documents officiels. En tout, onze avocats seront susceptibles de défendre l’ancien chef de l’Etat pendant la phase des plaidoiries. RFI

Les États-Unis vont exclure 4 pays africains du programme commercial
Le président américain Joe Biden a déclaré son intention de mettre fin à la participation du Gabon, du Niger, de l’Ouganda et de la République centrafricaine au programme commercial de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA). L’annonce de lundi intervient en réponse à ce que le président Biden qualifie de « violations flagrantes » des droits de l’homme internationalement reconnus par la République centrafricaine et l’Ouganda. En outre, il a cité l’incapacité du Niger et du Gabon à établir ou à réaliser des progrès constants dans la sauvegarde du pluralisme politique et de l’État de droit. Dans une lettre adressée au président de la Chambre des représentants des États-Unis, le président Biden a déclaré : « Malgré un engagement intensif entre les États-Unis et la République centrafricaine, le Gabon, le Niger et l’Ouganda, ces pays n’ont pas réussi à répondre aux préoccupations des États-Unis concernant leur situation. non-respect des critères d’éligibilité de l’AGOA. » Cette décision devrait prendre effet le 1er janvier 2024, date à laquelle la désignation de ces pays comme pays bénéficiaires d’Afrique subsaharienne au titre de l’AGOA prendra fin. Le président Biden a également exprimé son engagement à évaluer en permanence si ces pays satisfont aux critères d’éligibilité du programme. L’AGOA, lancée en 2000, offre aux pays éligibles le privilège d’un accès en franchise de droits au marché américain pour leurs exportations. Africanews

Pétrole et gaz: Comment l’Afrique subsaharienne a profité des sanctions de l’Union Européenne contre la Russie
Avant le début, le 24 février 2022, de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, l’Union Européenne dépendait à 40,5 % de la Russie pour ses importations en pétrole et en gaz, pour son alimentation domestique. Mais « les 27 » ont décidé d’imposer des sanctions à Moscou, pour protester contre son attaque du voisin ukrainien. Depuis lors, la géopolitique du pétrole et du gaz se redessine, avec des pays comme l’Azerbaijan, Israël, les Etats Unis ou l’Egypte qui sont devenus des partenaires prioritaires des pays de l’UE pour leurs importations en hydrocarbures. Mais le chemin de l’Afrique Subsaharienne, bien que peu emprunté, est tout de même envisagé par les européens, qui multiplient des actions de charme, comme nous allons le voir. Car, plus de 18 mois après, l’ombre russe plane toujours sur l’Europe qui n’a pas réussi à se défaire de sa dépendance russe, même si la demande des 27 en combustibles russes a actuellement chuté à environ 17% selon la commission de l’UE…L’Afrique subsaharienne ne représente qu’environ 3% des importations de l’Union Européenne, mais les recettes croissantes des importations en pétrole et gaz venant du continent pourraient constituer une bouffée d’oxygène et favoriser la relance de la croissance, après les effets néfastes du Covid 19 et du conflit russo-ukrainien. Sur le terrain, le recours aux combustibles africains se fait déjà ressentir sur les économies de certains pays africains qui produisent du pétrole et le gaz au sud du Sahara. Faisant le bilan de ses échanges avec la communauté des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC qui regroupe le Tchad, la Guinée Equatoriale, le Cameroun, le Congo et le Gabon) au premier semestre 2023, la France note une augmentation de ses dépenses d’importations depuis la sous-région, de l’ordre de 54,5 milliards de Francs CFA par rapport à celles de 2022. BBC

Rwanda: des étudiants en médecine soudanais poursuivent leurs études à Kigali
[PODCAST] Après le début du conflit le 15 avril dernier à Khartoum, ils ont dû fuir leur pays et mettre sur pause leurs études en médecine. Mais depuis presque deux mois, plus d’une centaine d’étudiants soudanais ont posé bagage au Rwanda, à Kigali, où un partenariat avec leur université leur permet de poursuivre leur apprentissage dans des hôpitaux de la capitale…La solution, un partenariat avec l’université du Rwanda pour accueillir quelque 160 étudiants soudanais pendant les huit mois de leur année universitaire. Au programme : une immersion dans différents hôpitaux de Kigali la semaine et des cours en ligne le week-end. Pour le docteur Suzan Homeida, installée depuis trois ans à Kigali et membre du conseil d’administration de l’université de Sciences et de Technologie de Khartoum, difficile pour le moment de réfléchir à un retour rapide au Soudan. « Malheureusement notre campus est depuis le premier jour occupé par les miliciens. De ce que nous voyons en ce moment au Soudan, et la situation actuelle du pays, je ne pense pas que ces étudiants puissent revenir maintenant, alors nous espérons qu’ils vont continuer leur éducation jusqu’au jour où ils pourront rentrer en sécurité. » Des étudiants en dernière année sont également accueillis en Tanzanie. L’université soudanaise est désormais en contact avec différents pays afin de trouver des solutions pour les autres niveaux de formation. RFI

Des milliers de supporters pour accueillir les Springboks à Johannesbourg
Les Springboks ont été accueillis mardi lors de leur arrivée à l’aéroport de Johannesbourg par des milliers de supporters, venus fêter malgré la pluie et le froid les vainqueurs de la Coupe du monde de rugby. « Merci aux supporters sud-africains. Nous avons dû supporter 20 longues et dures semaines, mais ça en valait la peine », a lancé le capitaine Siya Kolisi, coupe Webb Ellis à la main, acclamé par une foule arborant les couleurs vert et or de l’équipe nationale, devenue samedi après sa victoire 12-11 face à la Nouvelle-Zélande la première à remporter quatre fois la compétition…Dans une ambiance festive et musicale, des supporters brandissent de nombreuses pancartes « Bokke (Springboks), une bande de vainqueurs »…Le rugby est l’un des trois sports les plus populaires en Afrique du Sud et le seul à offrir régulièrement des trophées aux fans du pays. L’équipe de football n’a pas triomphé depuis une victoire à la Coupe des Nations d’Afrique en 1996, et celle de cricket n’a jamais remporté un seul mondial. AFP